L'OM attend un "coup de main" de la mairie pour boucler ses fins de mois

L'OM attend un "coup de main" de la mairie pour boucler ses fins de mois

« Si la municipalité ne nous donne pas un coup de main, je ne sais pas comment on pourra boucler le budget lors des prochaines saisons ! » La phrase n’est pas signé d’un responsable d’une obscure association de quartier en manque de subventions, mais de Jean-Claude Dassier, président du club de football le plus titré de France. Rapportée sur RMC début octobre, elle n’a pourtant eu jusqu’à présent que peu d’écho hors des sites consacrés à l’OM.

Coup de pouce au nouveau Vélodrome

Pour le moins étonnant. Car on savait la ville de Marseille lourdement endettée. On savait aussi qu’elle se prépare néanmoins à débourser des millions à la pelle pour offrir un coup de neuf au Vélodrome et ainsi accueillir l’Euro 2016. Au passage on avait noté que l’OM disposerait ainsi en 2014 d’un stade tout neuf, avec 6000 loges VIP riches en promesses de billetterie.

Et d’après le dernier conseil municipal où le sujet avait été abordé, il ne s’agit plus pour la mairie que de négocier une augmentation du loyer payé par le club, qui allègerait d’autant les redevances versées au groupement privé qui assurera la construction et l’exploitation de l’équipement pendant 35 ans.

Conclusion : vu les sommes brassées par le foot professionnel (17,5 millions d’euros sans les bonus pour le transfert de Lucho Gonzalez pendant le mercato estival 2009) et les marges de manoeuvres fiscales limitées de la ville (23 millions d’euros pour une hausse de taxe d’habitation de 15%), on ne s’attendait pas à ce que le coup de main soit dans ce sens.

Modèle fragile

Certains, comme le président du groupe socialiste Patrick Mennucci avaient bien émis des réserves sur le haut de la fourchette évoqué pour le nouveau loyer (9 millions d’euros par an contre 1,5 actuellement) : « le budget de l’OM, c’est 120 millions d’euros. Si le club met près de 10% dans le loyer, cela aura un impact », avertissait-il. Mais tout de même…

Il est vrai que depuis, le club a fait état de comptes en déficit et surtout de prévisions sombres pour l’avenir, entre la perte du droit à l’image collectif (pour faire court une niche fiscale) et le manque à gagner lié aux travaux de rénovation de 2011 à 2014, comme le relevait RMC. Et, ajoutait l’Expansion dans une longue enquête, les bonus accordés pour le titre de champion de France (5 millions d’euros) et la possible baisse des droits télés viennent perturber « un modèle économique fragile ».

« Ne pas saigner le club »

Et le coup de main de la mairie dans tout ça ? A part prêter un spécialiste des tacles politiques assassins ou un dribbleur fou des interview radiophoniques, il ne pourra être que financier. « On n’a pas envie de saigner le club. Robert Louis-Dreyfus a suffisamment investi comme ça dans l’OM [plus de 200 millions d’euros] pour qu’on en tienne compte », glissait à l’Expansion l’adjoint au sports Richard Miron, évoquant les négociations sur le nouveau loyer.

Mais celui-ci ne rentrera de toute manière en vigueur qu’en 2014 alors que Jean-Claude Dassier parlait des « prochaines saisons ». Comment la mairie pourrait-elle aider le club mis à part les achats de places et de prestations publicitaires (750 000 euros dernièrement) ? Mystère. Mais une chose est sûre : ça ne nourrit pas son Loïc Rémy et André-Pierre Gignac. A moins que Jean-Claude Dassier ne mette en application son autre solution : « Peut-être faudra-t-il baisser les primes, les salaires ou vendre des joueurs ». On peut toujours rêver.

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