L'espace d'hébergement de Roms va quitter Plombières

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le 5 Nov 2012
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L'espace d'hébergement de Roms va quitter Plombières
L'espace d'hébergement de Roms va quitter Plombières

L'espace d'hébergement de Roms va quitter Plombières

L'accueil des Roms à l'espace solidaire d'hébergement (ESH) de Plombières (aussi appelé Belle de Mai) piloté par l'Ampil se voulait exemplaire. Cette histoire est pourtant sur le point de s'arrêter, du moins dans sa forme actuelle. Depuis plusieurs semaines, les relations entre les résidents et leurs voisins se dégradent. Le portail a été cassé à la voiture bélier et depuis, un puis trois agents de sécurité professionnels gardent l'accès au lieu. Un coût insupportable en l'état pour l'association.

Mise en place grâce au soutien de la Fondation Abbé-Pierre et surtout de la région à la fin de l'été 2011, cette opération devait permettre à dix familles "une intégration par l'habitat" grâce notamment à des cours d'alphabétisation, un suivi social et sanitaire, l'aide à  la recherche d'emploi, la scolarisation des enfants, etc. Un an et demi plus tard, seules deux à trois familles selon les sources ont pu accéder à un logement traditionnel. Le bail étant signé jusqu'à la fin de cette année, les promoteurs du projet se retrouvent face à la position de potentiels expulseurs qu'ils n'osaient envisager au départ quand on leur faisait part de l'expérience lilloise, où des habitats temporaires se sont pérennisé faute notamment de titres de séjour.

Le principal problème reste l'argent et l'heure est à la prudence. La région, qui n'envisageait pas à l'origine d'aller au-delà de 2012 dans son financement devrait finalement le reconduire en 2013, mais le dossier est encore à l'arbitrage. L'Ampil envisagerait d'acheter plutôt que de louer un nouveau lieu à Marseille pour prolonger son initiative, mais n'a aujourd'hui pas encore ni déniché son point de chute ni obtenu le financement européen escompté. Impossible, détaille Kader Atia, de s'installer à côté de barres HLM : "J'ai travaillé au centre social de La Castellane. Je sais comment ça se passe. On ne peut pas risquer d'avoir des problèmes de voisinages."

À défaut, explique le directeur de l'association, une solution d'hébergement de "6 mois en hôtel, soit jusqu'à la fin de l'année scolaire" serait proposé aux familles. Selon Philippe Dieudonné, un des administrateurs de l'association, une transformation en accueil de jour, démentie par Atia, serait elle aussi envisagée. Pour lui :

Ça ne se termine pas si bien qu'on ne le pensait. On est obligé si on redémarre d'être plus prudents. […] C'est pas de gaîté de coeur qu'on s'en va mais on ne peut pas éternellement se substituer à l'État !

L'appel d'air souhaité n'a jamais soulevé d'enthousiasme. En première ligne, le conseil général, la communauté urbaine et la mairie de Marseille qui, solllicités en 2011, n'avaient pas apporté leur écot, ne semblent pas aujourd'hui plus enclins à apporter leur aide. Quant à une éventuelle aide de l'État, la préfecture n'a, à l'heure où nous écrivons ces lignes, pas donné suite à nos demandes d'entretien. Tout juste la ministre déléguée à l'exclusion, Marie-Arlette Carlotti a-t-elle annoncé à La Provence que le budget qu'elle présentait aujourd'hui comportait un budget d'1,2 millions d'euros pour l'hébergement d'urgence marseillais sans que l'on sache si le dossier Roms peut en bénéficier.

Dans la difficulté, y compris le front associatif s'est fissuré, les uns accusant l'Ampil de travailler dans son coin, l'Ampil dénonçant un manque de soutien : "C'est très difficile car on est attaqués de tous les côtés." Un associatif qui connaît bien la question conclut, un brin fataliste : "C'est le manque de soutien politique qui nous mine. On sait bien que les Roms, ce n'est pas vraiment porteur électoralement. Regardez Gaëlle Lenfant [vice-présidente chargée de la question à la région qui ne nous a pas répondu, ndlr], si elle a perdu de peu aux législatives à Aix, beaucoup pensent que ça a joué et sont d'autant plus frileux."

 

Actualisation à 16 h 20 : retrait d'une mention d'une émission de France inter qui concernait un autre dispositif

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Commentaires

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  1. etoile137Anonyme etoile137Anonyme

    Gaelle Lenfant a perdu parce que elle s’affiche partout avec Guérini/Medwedovsky and co. Pour cela moi et bien d’autres n’ont pas voté pour elle.

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  2. Philippe Philippe

    Pourquoi avoir enlevé le lien vers Périphérie pour entendre le directeur de l’Ampil Kader Atia qui explique une autre expérimentation d’insertion par le logement des familles Rroms qui pourrait être plus développée si le Préfet le voulait.

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  3. Philippe Philippe

    Pourquoi avoir enlevé le lien vers Périphérie pour entendre le directeur de l’Ampil Kader Atia qui explique une autre expérimentation d’insertion par le logement des familles Rroms qui pourrait être plus développée si le Préfet le voulait.

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