Les partisans du Printemps marseillais appellent Benoît Payan à sortir du “bunker”

Décryptage
par Julien Vinzent & Lisa Castelly
le 21 Déc 2020
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Le conseil municipal devrait confirmer ce matin l'élection de Benoît Payan comme maire de Marseille. Au sein de la base citoyenne du Printemps marseillais, de nombreuses voix mettent en garde contre une centralisation du pouvoir déjà à l'œuvre, qui serait à l'inverse des espoirs de démocratie participative portés par le mouvement.

Ambiance devant la mairie avant l
Ambiance devant la mairie avant l'élection de Michèle Rubirola le 4 juillet – Photo Emilio Guzman

Ambiance devant la mairie avant l'élection de Michèle Rubirola le 4 juillet – Photo Emilio Guzman

Les rayons du soleil de juillet baignent leurs visages et les têtes de liste du Printemps marseillais avancent d’un même pas vers la mairie, bras dessus, bras dessous. C’est par cette photographie que Benoît Payan a illustré sa déclaration de candidature, publiée sur Facebook le 16 décembre. Au lendemain de l’annonce de la démission de Michèle Rubirola, le premier adjoint tisse ainsi le récit d’un collectif à l’œuvre : “Nous avons commencé ensemble, nous continuerons ensemble. Marseille le mérite.”

À l’heure où il s’apprête à devenir maire, Benoît Payan sait qu’il a des gages à donner, lui le professionnel de la politique, aux citoyens qui ont porté le mouvement du Printemps marseillais et aspirent à un nouveau modèle de gouvernance. Première mesure symbolique du mandat, la majorité municipale avait fait retirer les barrières entourant l’hôtel de Ville pour que les citoyens cessent d’être éloignés du principal lieu de pouvoir de la ville”. Depuis quelques jours, des voix craignent que, même symboliquement, la mairie ne se referme.

Devant l’événement politique inédit du changement de maire, moins de six mois après les municipales, de nombreuses voix se sont élevées dans les partisans du Printemps pour “concrétiser maintenant le renouveau citoyen”, comme le formule Jacques Boulesteix, qui était l’un des 33 membres du “parlement”, le comité de pilotage du mouvement lors de la campagne. “Au-delà du difficile message politique d’un changement d’attelage, il lui faut maintenant beaucoup plus solliciter, entendre, mobiliser et impliquer collectivement et individuellement les Marseillais. […] Mais la politique ne se joue pas en vase clos”, insiste l’ancien élu, qui est resté en dehors des listes.

Il va falloir qu’ils s’engagent plus nettement et plus rapidement, c’est ce que je sens ressortir de partout.

Annie Duranton, secrétaire de Mad mars.

“Le changement n’est pas tant une affaire de personnes que de pratiques et de choix politiques, clairs et transparents”, posent en écho une centaine de militants, dans un appel à “Faire vivre la démocratie à Marseille”. “Le risque serait de se bunkeriser à Bargemon”, appuie Christian Bruschi animateur local de Réinventer la gauche, autre membre du “parlement” du Printemps marseillais.

Urgence partagée par Annie Duranton, secrétaire de Mad Mars, l’association qui a allumé la mèche de l’union de la gauche en 2018, qui assure s’exprimer en son nom seul. “C’est un des cœurs du poulet (sic) qui va ressortir très fort et très vite. Il va falloir qu’ils s’engagent plus nettement et plus rapidement, c’est ce que je sens ressortir de partout.”

Promesses de campagne à honorer

Dans le programme électoral, un chapitre était dédié à la “démocratie vivante et numérique”. À commencer par une mesure simple : que le premier adjoint soit dédié à la démocratie locale. Benoît Payan n’en a pas hérité et l’adjoint en question, même si c’est un proche de la maire sur le départ, Théo Challande-Névoret, a été placé au 21e rang sur 30. Peut-être plus stratégique encore, la “direction dédiée” au sein de l’administration n’a pas encore été créée. “Je suis en attente des arbitrages budgétaires qui impliquent la création du service, les assistants à maîtrise d’ouvrage, les prestataires extérieurs. C’est entre les mains de la majorité”, fait valoir l’élu.

Sur sa feuille de route, la mise en place de conseils de quartier, d’un observatoire de la démocratie, un suivi du travail des élus ou encore l’assemblée citoyenne du futur, pilotée, elle, par Sébastien Barles. Lequel reconnaît que ces chantiers sont encore aux prémices : “Tout ça prend du temps, il n’y avait pas de service dédié, on est un peu tout seuls avec Théo Challande, on monte nos projets et après il faut aller chercher l’ingénierie”.

“On peut entendre que ça ne va pas assez vite mais les citoyens peuvent aussi entendre que c’est compliqué actuellement, défend Joël Canicave, président du groupe Printemps marseillais au conseil municipal et adjoint au budget. Pour faire vivre de la démocratie locale, il faut que les conditions soient plus favorables, il faut pouvoir rencontrer les gens. Ça ne veut pas dire qu’on oublie cette partie du programme. 2021 verra éclore les premiers budgets participatifs.”

Si la crise sanitaire limite les réunions publiques, elle n’exclut cependant pas le numérique, qui occupait une partie du programme. Si le Printemps marseillais s’est illustré par des outils de participation en ligne, la Ville n’a pas encore donné corps à la plateforme qui était promise. “À part des choses plus informelles du côté des mairies de secteur, il ne s’est rien passé de significatif. C’est le reproche que l’on peut faire, si on peut en formuler un au bout de 5 mois”, commente Annie Duranton. À l’origine tournée vers le seul objectif d’arracher l’alternance après 25 ans, l’association MadMars ne s’est pas dissoute après la victoire et a adopté une nouvelle feuille de route. Le pôle “empowerment” a été rebaptisé “Podemars”, en référence évidente au parti espagnol Podemos, et vise à “donner la parole aux gens, dans le prolongement de la campagne “Marseille mérite” sur l’abstention”.

Revoir un Printemps

“Il y a eu une dynamique forte autour du site internet du Printemps et des commissions qui ont contribué à l’écriture du programme. Ça s’est un peu mis en veilleuse”, regrette Robert Pedevilla. Le militant fait partie de ceux qui ont monté l’association Les amis du Printemps marseillais dans les 9/10, une des quelques initiatives pour faire durer l’élan. “Notre souci, c’est qu’une fois élus, un système classique ne se remette pas en place”, pose-t-il sans détours.

Au-delà de la politique municipale, c’est la persistance du Printemps marseillais comme mouvement qui pose question. Militants des nombreux partis qui composaient l’alliance, voire d’autres tels que La France insoumise ou non encartés, les adhérents des amis du Printemps marseillais dans les 9/10 souhaitaient ainsi “maintenir le groupe qui s’était constitué pendant la campagne, dès le confinement au mois de mai”. “Le mouvement est un peu atone”, reconnaît Christian Bruschi, qui dénombre une poignée d’initiatives militantes au cours des derniers mois. “Dans notre composition, nous avons des partis politiques, des collectifs, des associations comme Mad Mars, qui font chacun leurs réunions. On est Printemps marseillais évidemment, mais chacun a la liberté de s’organiser”, rappelle le président du groupe au conseil municipal, Joël Canicave.

Le site internet est resté bloqué au jour de l’accession au pouvoir. “Les nouvelles que vous recevez directement du Printemps Marseillais sont rares depuis le 4 Juillet, et nous en sommes sincèrement désolés. (…) L’ampleur de la tâche à accomplir pour faire de Marseille une ville plus verte, plus juste et plus démocratique n’est pas des moindres et la prise en main des dossiers prend du temps : nous sommes au travail”, justifie une newsletter envoyée le 8 décembre, faisant suite à un questionnaire diffusé. “On suit le fonctionnement de la mairie de près et les élus avaient beaucoup à faire, accaparés par leurs dossiers, reconnaît Christian Bruschi. Nous souhaiterions qu’il y ait davantage d’échanges entre élus municipaux et de secteur avec les citoyens du Printemps marseillais d’abord, et avec les citoyens tout court, ensuite.”

Ce lien avec les élus s’est parfois mis en place à des niveaux locaux. Les amis du Printemps marseillais du 9/10 reçoivent ainsi en amont sur l’ordre du jour des conseils d’arrondissements. “Nous essayons de les soutenir mais aussi d’évaluer leur travail, garder une vigilance par rapport à l’application du programme”, souligne Robert Pedevilla. Idem à MadMars, qui tâche de “donner des outils” aux 24 élus – mairie centrale et mairies de secteur confondues.

Une demande de transparence aussi à l’intérieur de la mairie

Ce lien difficile, ceux qui sont à l’extérieur ne sont pas les seuls à l’expérimenter. Prenant petit à petit leurs marques, de plus en plus d’adjoints ont fait le constat d’une communication peu aisée. “Le circuit n’était pas toujours très clair et depuis quelques semaines, des élus ont commencé à dire que ça bloquait”, rapporte Sébastien Barles. L’adjoint EELV à la transition écologique met notamment en cause la structure de l’administration, encore taillée par l’ancienne majorité qui suscite des renvois d’ascenseurs entre services, pas toujours évidents pour les élus. Mais il admet aussi que le rôle central du cabinet a pu participer au malaise au sein de la majorité.

“Pour les décisions, pour trancher, ça se joue dans un petit cercle”, explique un autre adjoint à Marsactu. Un petit cercle où les proches de Benoît Payan étaient déjà majoritaires. L’élu en question évoque, outre le premier adjoint, le socialiste Joël Canicave, l’adjoint aux marins-pompiers Arnaud Drouot ainsi qu’Anthony Khremeier, maire des 2e et 3e arrondissements, les bras droits historiques de Benoît Payan, et bien sûr le directeur de cabinet de Michèle Rubirola, aussi venu des rangs du PS, Christophe Pierrel.

Celui qui avait fait campagne contre le Printemps marseillais au premier tour, notamment au motif que l’influence socialiste y était trop forte et le fonctionnement interne trop opaque ne peut pas le nier. “Ce constat tout le monde l’a fait, commente Sébastien Barles Est-ce qu’aujourd’hui le cabinet change ? Non. Il n’y aura pas plus d’hégémonie aujourd’hui qu’hier. Mais les récents événements permettent un sursaut de notre part pour demander davantage d’espaces de dialogue dans la majorité, pour faire le point sur les dysfonctionnements entre nous, dans le rapport au cabinet, aux services.” 

“Il n’y a pas d’omniprésence du cabinet, le groupe est invité aux réunions de cabinet”, assure en retour Joël Canicave. Le groupe fonctionne bien et fonctionne beaucoup. On est sollicités en permanence par les élus, pour des conseils, des formations, des débats. On se réunit très souvent, avant chaque conseil municipal mais aussi entre, sur des questions précises. Et les présidents des groupes Printemps marseillais des huit mairies de secteur sont présents aux réunions de groupe, pour faire redescendre et remonter l’information.”

De son portefeuille de la démocratie locale, Théo Challande-Névoret, lui aussi issu d’EELV mais parti dans l’aventure du Printemps marseillais avec Michèle Rubirola, assure qu’“avec les écologistes et d’autres, nous aurons la même exigence en interne, c’est-à-dire au sein de la majorité, sur cet enjeu démocratique incontournable”.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Merci Marsactu d’être allé à la pêche aux infos auprès de différentes personnalités.

    On retient que la tâche est rude et complexe, les obstacles nombreux, mais… la volonté de fonctionner en collectif et de developper la democratie locale est toujours là. Ouf !
    Bon.
    Mais, au-delà du discours et des bonnes intentions, il faudrait des actes… c’est vital pour le PM, j’espère qu’ils en ont conscience.

    Et puis, citoyen.ne.s, impliquons nous, si on veut que la démocratie fonctionne, sans attendre après un homme ou une femme ou un “bureau” providentiel. A nous de reclamer des comptes aux élus et d’être force de proposition. (La critique est necessaire, mais ne suffit pas, pire elle peut-être destructrice si elle n’est que… critique distancée et cynique. Il faut savoir ce que, citoyens, l’on veut : la fin du PM ? )

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    • toto toto

      Malgré les demandes incessantes de ce collectif, les promesses qui leur ont été faites lors de leur rencontre avec les élus n’ont pas été tenues:
      – toujours pas les rapports complets de l’audit des écoles
      – toujours pas le nombre et la fonction des personnels dans chaque école
      – toujours par la formule de calcul du forfait communal (subvention écoles privées)
      – toujours pas la proportion de grévistes dans chaque école
      – …..

      https://twitter.com/CollectifCeM/status/1321407547790790657

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    • gastor13 gastor13

      la fin du PM ? Mais Payan vient de le tuer !
      Quant à ses déclarations de fonctionnement en collectif c’est assez éloigné de son comportement.
      Il portera la lourde responsabilité de la mort de la gauche à Marseille, et sans s’en rendre compte il aura hypothéqué la réalisation de beaucoup de Printemps dans toute la France. Son seul but était le pouvoir pour perpétuer l’oeuvre de ses mentors.
      Dommage, c’était une belle histoire, on y a cru, on l’a faite démarrer, mais je crois que les Marseillaises et Marseillais engagé dans cette voie se retrouve un peu cocus.
      Mais c’est bientôt Noël, gardons l’espoir !

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  2. MarsKaa MarsKaa

    Oui JuH, il manque les actes…. votre collectif ne lâche pas l’affaire, et vous avez bien raison. Les discours des un.e.s et des autres élu.e.s (rapportés dans l’article) ne suffisent pas… on attend des actes maintenant.

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  3. Maltsec Maltsec

    Le discours du maire Benoit Payan fait honneur à cette ville qui étouffe sous ses propres dénigrements, la mauvaise foi des abonnés à la contestation si proche parfois des intérêts d’une classe politique irresponsable en place depuis des lustres. J’ai envie de croire au destin de ce maire désormais associé à la guérison d’une ville socialement malade et soumise au pillage en règle qu’autorise une administration municipale volontairement affaiblie. Tout mon soutien à la nouvelle administration montrez vous digne d’exister.

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  4. LN LN

    “Au Samu social, il restait 8 couvertures. Verser 100 000 euros au Club de la croisière, ce n’était pas une priorité”, Payan retirant cette subvention en réponse au RN qui s’en plaint.
    Je préfère de loin cette priorité-là à celle de la Métropole qui, par exemple, finance un jardin et parcours pour chiens à 400 000 euros plutôt que de mettre à profit ce pognon de dingue dans des actions utiles. Actuellement ce n’est pas ce qui manque…

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      L’un des reproches récurrents que l’on pouvait faire à la nullicipalité gaudiniste était sa propension à financer du bling-bling et des événements sans lien avec les besoins quotidiens des Marseillais•es. On en voit le résultat dans l’état des équipements publics municipaux.

      En cette période de crise, il est heureux que l’on considère que le SAMU social est plus prioritaire que les croisiéristes.

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  5. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    J’espère que “la structure de l’administration, encore taillée par l’ancienne majorité” fera l’objet d’une proposition de réforme de la part du nouveau directeur général des services : il a eu l’occasion de diriger ceux de la ville et de la métropole de Lyon, et sait donc ce qu’est une administration municipale qui fonctionne. Il y a du boulot, ici, pour mettre un terme à la dilution des responsabilités et aux lourdeurs inutiles.

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  6. Avicenne Avicenne

    je ne peux croire que Mme Rubirola ne savait pas que sa santé était vraiment mauvaise, et que lorsqu’elle a été élue maire en Juillet, elle ne savait pas qu’elle allait subir une grave opération en Septembre et qu’elle serait inapte à la fonction.,
    Payan savait qu’il prendrait le pouvoir!!
    ” pour trancher, c’est un petit cercle qui prends les décisions ” : des socialistes pro.
    Arnaqués ! Oui ! Mais les autres des partis ne valent pas grand chose non plus.
    ET L’OMBRE DE CE PERDANT DE MENUCCI QUI RONDE ENCORE CAR IL A ETE ” LE MENTOR ‘ DE PAYAN ET GHALI ” ! JE NE SOUHAITE PLUS L’ENTENDRE RESPIRER.
    PS. question piscine, plutôt que de s’occuper de celle de Luminy pourquoi la piscine Vallier est dans cet état ! ( bravo Muselier, le franco mauricien, oui , il a choisi cette double nationalité pour ses affaires.
    Et puis , n’oublions pas qu’il a été élu à Région de la même manière, : :
    1) désistement de Castaner.
    2) Elu Estosi.
    3) Estrosi cède son poste de Président de Région à Muslier (Estrosi préférant sa ville de Nice)
    UNE ARNAQUE, ET LES SOCIALISTES ONT PROFITES DE L’EXPERIENCE: ” CELA A MARCHE POUR EUX POURQUOI PAS NOUS ? ”
    Payan – Muselier, Estrosi- Rubirola / ????

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    • Karo Karo

      Comparer monsieur estrosi à Madame Rubirola est lui prêter des qualités qu il n a pas, de même pour monsieur Muselier . …

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  7. Jean-Michel BEUCHAT Jean-Michel BEUCHAT

    Je n’avais plus trop de confiance dans nos politiques mais là je crois que ça sonne la fin. La seule préoccupation de ces personnes c’est le pouvoir et rien d’autre. Je pense que ces gens de gauche arrêtent de donner des leçons, ils sont comme ceux de droite aussi menteurs et magouilleurs.

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  8. Alceste. Alceste.

    La question est simple , allons nous avoir à faire à des despotes éclairés ou intéressés ?

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Cher Braillasse, Aristote (et dans une moindre mesure Platon) ne nous a-t-il pas déjà informé de ces sujets et des meilleurs remèdes il y a 2500 ans, et les théoriciens du libéralisme politique des XVIIe et XVIIIe, n’ont-il pas complété la panoplie de tout ce que nous avons besoins (ce n’est pas vraiment pour vous que j’écris ce qui suit).
      Le pouvoir politique est par essence une mauvaise chose (puisque ceux qui l’exercent finiront toujours plus ou moins par en mésuser, quelles qu’en soient les raisons et quels que soient leurs qualités et leurs défauts), mais il est malheureusement indispensable à l’organisation sociale (nombreuses raisons à commencer par l’obstacle mis à l’arbitraire de la force ou de la richesse, sans compter la gestion des biens publics). Il faut donc bien en limiter les effets pervers puisque l’on ne peut pas s’en passer.
      Ce n’est donc pas tant la vertu des politiques qui comptent que la bonne organisation des institutions et la vigilance des citoyens qui exercent leurs droits.
      La démocratie c’est donc mieux que les autres régimes.
      En démocratie, tous les citoyens doivent non seulement être électeurs mais pouvoirs êtres élus.
      Ceux qui ne sont pas élus doivent pouvoir effectivement contrôler la gestion de ceux qui le sont.
      Les pouvoirs doivent être séparés pour se contre-balancer (s’équilibrer).
      Pour garantir cette séparation, ceux qui ont la charge de ces pouvoirs doivent être personnellement protégés, pendant la durée de leur service, de l’influence que les autres pouvoirs pourraient avoir sur eux (sortis de charge ils doivent redevenir des citoyens comme les autres).
      Enfin la société doit être libre, des contre-pouvoirs doivent exister dans la société, on doit pouvoir librement s’associer, entreprendre, s’exprimer, s’informer, etc. Non pas pour exercer le pouvoir politique mais pour le contrôler et en limiter les abus.
      Avant de vouloir diluer le politique dans des dispositifs de “démocratie participative” et de concertation qui sont déjà aussi nombreux qu’inutilisés, ce serait déjà bien que le contrôle des citoyens (et de l’opposition) sur la gestion s’exerce, ce sera plus effic

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      efficace que de croire à la “clarté”, la “vertu”, la “non-professionnalisation”, le “désintéressement”, l’ “intelligence” de ceux et celles à qui nous avons donné les clefs.

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  9. Mistral Mistral

    Il est fort dommage que les adjoints au maire ne soient pas allés à la rencontre des militants du Printemps Marseillais qui ont écrit le programme !
    Un problème d’ego peut-être ?

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  10. Alceste. Alceste.

    Cher Félix , vous venez de me rajeunir de 45 ans en évoquant quelques thèmes abordés à IEP d’Aix en Provence lors du cours du brillantissime Professeur MATTEI.
    Malheureusement et malgré les magnifiques discours , exposés du regretté Professeur, seul Machiavel subsiste. Et là ne n’ai qu’un seul exemple (entre autres) à non pas vous soumettre mais à vous rappeler ,avec le fameux référendum sur la constitution européenne rejeté et ensuite validé avec force vaseline. Comme quoi Vox Ppopuli nest pas Vox Dei
    Aristote , Platon , Tocqueville , Montesquieu, Locke, Jefferson que de magnifiques théories , réflexions et pensées. Mais la réalité ?
    Soit vous êtres du sérail, soit haut fonctionnaire, soit riche et vous pouvez accéder à la politique . Et quand si par hasard , Homme du Peuple , vous réussissez un grand corps de l’Etat , le mimétisme agit. Vous rentrez dans le moule et le corporatisme est en route.
    La Démocratie participative , oui ,autour d’un comptoir . Ségolène , Mélanchon , partisans de la participation, il n’y a pas plus autoritariste que ces deux là.
    Les contre pouvoirs , regardez qui qui contrôle la Presse et les Médias. Oui bien sûr , il y a Marsactu , mais lu par des motivés .
    Si vous relisez les auteurs que vous citez et notamment Montesquieu vous constaterez que l’équilibre des pouvoirs est souhaitable et prôné , mais à condition que ceux qu’ils l’ont le conserve. C’est le principe même de notre fameuse caverne d’Aristote . J’aperçois le pouvoir, je le devine , j’en respire l’odeur mais le système fait que je ne puis m’en saisir, voilà notre sort , petit citoyen.
    Intellectuellement je vous suis , mais dans la pratique nous sommes très loin de la coupe aux lèvres. Alors , cette situation de Payan comme maire , oui pourquoi pas ? .Mais imaginez la même manœuvre à droite , on vote pour X comme maire et l’on se retrouve avec Teyssier comme premier magistrat de la ville . Bonjour les dégâts.

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  11. Mistral Mistral

    J’espère que les adjoint(e)s au Maire de Marseille, qui ont tant de difficultés à mettre en oeuvre le programme du Printemps Marseillais, ne vont pas aller se présenter aux élections départementales ou régionales !
    Ce qui serait un nouveau pied de nez (pour rester poli) aux militants et électeurs du Printemps Marseillais.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Et bien moi j’espère que non seulement il y en a qui vont y aller mais aussi qu’ils vont être élu-e-s.
      Car si une limite aux cumuls des mandats dans le temps est salubre, une concentration suffisante des budgets et compétences émiettées entre les diverses couches du mille-feuilles est indispensable pour justement mettre en oeuvre le dit programme.
      Faute d’avoir réorganisé ces compétences et ces moyens dans une instance assurant une coordination suffisante sur un territoire pertinent (comme la Métropole), il faut bien que certain-e-s se coltinent la tâche d’aller comprendre comment ça marche de l’intérieur et mettre la main sur les leviers de la machine.

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