Les dossiers chauds du conseil municipal du 20 décembre

Décryptage
le 20 Déc 2018
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La première réunion du conseil municipal après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne et l'évacuation de plus de 1500 personnes donnera lieu à un débat en ouverture de la séance pour pouvoir ensuite enchaîner l'ordre du jour.

Les dossiers chauds du conseil municipal du 20 décembre
Les dossiers chauds du conseil municipal du 20 décembre

Les dossiers chauds du conseil municipal du 20 décembre

Jamais l’ordre du jour du conseil municipal aura aussi peu compté. Mis à part les quelques délibérations en rapport avec la prise en charge des milliers de personnes évacuées, quasiment rien de ce qui sera voté ce lundi n’a de rapport avec ce qui va réellement faire débat dans l’hémicycle et en dehors. En réunion de présidents de groupe, le maire a décidé de placer le débat sur le drame de la rue d’Aubagne en tout début de séance. Marsactu dresse la liste des principaux rapports soumis au vote.

La prise en charge des obsèques des disparus de la rue d’Aubagne

C’est l’une des trois délibérations de ce conseil municipal en lien immédiat avec le sujet qui occupera pourtant tous les esprits. Comme Jean-Claude Gaudin s’y était engagé quelques jours après le drame de la rue d’Aubagne, la Ville va prendre en charge les frais des obsèques des huit personnes disparues. Par ailleurs, elle s’engage à prendre en charge les frais engagés pour le transport des défunts, notamment à l’étranger, ainsi que les déplacements de leurs proches.

Après la cérémonie d’hommage, la cousine d’un des disparus avait publiquement expliqué avoir reçu un refus de la Ville de rembourser ses frais alors qu’elle avait fait le déplacement pour rapatrier le corps en Algérie. Le texte voté par le conseil municipal prévoit en effet de ne rembourser que la famille directe : “descendants, ascendants, collatéraux, conjoints”. Deux autres délibérations prévoient la gratuité de la crèche et de la cantine pour les familles évacuées à proximité de la rue d’Aubagne. Au fil de l’ordre du jour, quelques rapports traitent de l’habitat indigne ou des sociétés publiques chargées de ce sujet, donnant peut-être l’occasion au débat de rebondir.

L’aide aux sinistrés

À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, mais peu nombreuses. Les délibérations en question touchent à la gestion directe de l’urgence. La plus importante vise à autoriser l’engagement de frais pour les “hébergements d’urgences et provisoires, frais de restauration et tous frais divers relatifs à la fourniture de consommables au bénéfice des sinistrés”, qu’ils viennent du secteur de la rue d’Aubagne ou du reste de Marseille. La même délibération prévoit aussi la prise en charge des “études et expertises, travaux d’urgence et de mise en sécurité et location de matériels nécessaires à cet effet”. Pour résumer, le conseil municipal autorise le maire à payer ou avancer tous les frais nécessaires à la gestion de l’urgence née dans la foulée des effondrements de la rue d’Aubagne. Enfin, un convention financière est signée avec l’association Soliha, “pour la mise à disposition d’une offre temporaire d’hébergement”.

Deux autres délibérations prévoient la gratuité de la restauration scolaire et des frais de garde en crèches municipales pour les familles évacuées dans tout le périmètre de la ville. Le tout pour une durée pouvant aller jusqu’à la fin de l’année.

Le temps de travail des agents en débat

Au lendemain d’élections professionnelles qui ont vu son hégémonie effritée, le syndicat Force ouvrière continue de mettre la pression sur la réforme du temps de travail. Début 2018, le chantier s’est ouvert sous la pression de la préfecture et l’ombre portée de l’enquête du parquet national financier. À l’issue, la réforme engagée ne satisfait pas grand monde. Pendant plus d’une décennie, les agents municipaux bénéficiaient d’un temps de travail allégé en raison des sujétions particulières liées à la ville.

Désormais, seuls les agents de la police municipale bénéficie d’une dérogation aux 1607 heures, au grand dam de Force ouvrière. Même écorné par la poussée de l’attelage constitué par la CFTC et la CFE-CGC, Force ouvrière continue de vouloir faire plier la Ville. Comme la CGT, FO appelle à la grève des Atsem comme des agents des crèches sur les questions de pénibilité, d’effectifs et de sécurité. l’UNSA appelle également à une journée d’action.

Les activités du mercredi pour les petits

Outre des travaux dans des écoles, le conseil municipal de ce lundi compte plusieurs dossiers ayant trait à l’éducation. Mais pas le fameux partenariat public-privé des écoles – la procédure n’étant pas bouclée-, faisant pourtant l’objet d’un des appels à manifester. La Ville présente ainsi son nouveau Projet éducatif de territoire (PEDT),après celui de 2015, arrivé à échéance. Sa principale nouveauté est l’intégration du “Plan mercredi”, qui prévoit la tenue d’activités périscolaires ce jour-là, alors que les écoles marseillaises sont repassées à la semaine de quatre jours. Un dispositif annoncé fin juin par l’État, qui le financera en partie.

Le format des ces activités reste indéfini, mais la Ville souhaite qu’elles répondent “à une logique de loisirs, de découvertes et de pratiques, tout en remplissant les conditions et exigences de qualité attendues”. Elles seront prises en charge par les associations membres du contrat enfance-jeunesse, déjà en charge des centres et des accueils de loisirs.

Bleu Capelette : des logements remplacent le centre commercial

Des commerces, une résidence pour personnes âgées, des bureaux, mais surtout 13 000 m2 de logements : c’est tout un pan de quartier qui doit pousser à la Capelette, à côté du palais de la glace et de la glisse (lire notre article). Le centre commercial Bleu Capelette, initialement prévu, est abandonné sur fond de difficultés du centre-ville face à la concurrence des Terrasses du port et quelques mois après l’ouverture du Prado. Un cinéma multiplexe est toutefois conservé dans une deuxième phase du projet.

De l’air pour l’école National

Voilà des années qu’enseignants, parents et élus de secteur alertent sur les conditions d’accueil inacceptables dans les locaux trop petits de l’école National, située sur le boulevard du même nom. Après deux ans de négociations et un projet d’expropriation, la Ville a finalement trouvé un accord avec le propriétaire de locaux dans les immeubles voisins, aux 195, 197 et 199 boulevard National. La Ville va donc racheter des parcelles de ces biens pour 1,1 million euros hors taxes, en vue d’agrandir l’école, située dans un secteur qui en manque cruellement.

Le futur Parc Chanot aura son arena

Dossier d’ampleur, le projet de renouveau du Parc Chanot est de nouveau examiné ce jeudi. Le principe d’une délégation de service public avait déjà été voté par le conseil municipal de juin dernier. Mais la Ville a depuis déclaré sans suite l’appel à manifestation d’intérêt. Celui-ci prévoyait alors deux options pour repenser le parc Chanot : une version où le parc conservait sa fonction actuelle, et une autre où il accueillait de surcroît un “grand équipement multifonction de type grande salle évènementielle”, c’est-à-dire une salle de spectacle de type arena, qui prendrait le relais du Dôme, dont la mise aux normes s’avèrerait trop coûteuse (Lire notre article de juin dernier).

La nouvelle version de l’appel à manifestation ne prévoit plus qu’un seul scénario avec arena obligatoire. Proposer deux scénarios aurait révélé une “fragilité juridique potentielle pour la comparabilité des offres” et “amenait les candidats à exposer d’importantes dépenses”, justifie la Ville. La délégation de service public demeure en revanche prévue pour durer de 25 à 30 ans, selon le montage juridique et financier retenu. La Safim, filiale de Veolia, et l’OM de Frank McCourt sont sur les rangs pour répondre à cet appel à manifestation d’intérêt.

La gestion privée du stationnement reconduite, avec un accueil pour les mécontents de la Scancar

En charge de la gestion du stationnement payant depuis 2011, la société SAGS conserve son marché dans un contexte mouvementé. Depuis janvier 2018, dans le cadre de la dépénalisation du stationnement, la Ville lui a délégué en parallèle de la verbalisation des usagers n’étant pas passés à l’horodateur, tâche auparavant assurée par des agents municipaux. Opérée à grande échelle par des “Scancar”, cette mission est désormais intégrée dans le marché. Du même coup, comme l’adjoint au maire Jean-Luc Ricca l’avait évoqué dans Marsactu, celui-ci prévoit l’ouverture d’un accueil dédié pour les usagers souhaitant payer ou contester leur prune. Actuellement, ceux-ci engorgent, en vain, le bureau des amendes des impôts (lire notre article).

Le transfert du Vélodrome à l’OM validé

Marsactu l’annonçait le mois dernier : c’est signé entre Arema et l’OM pour le transfert au club de l’exploitation du stade Vélodrome. Réclamé à cor et à cri par le président Jacques-Henri Eyraud, ce changement de gestionnaire à compter de janvier est avalisé par la Ville, qui continuera de traiter avec Arema pour l’entretien et le volet financier du partenariat public-privé.

Les Jeux olympiques 2024 à l’ordre du jour et une Marina à 25 millions

Après l’attribution à Paris de l’organisation des Jeux olympiques 2024, et celle des compétitions de voile à Marseille, la Ville s’organise en fonction. Le conseil municipal avalisera la création d’une direction déléguée “aux Jeux olympiques et aux grands événements”, rattachée directement au directeur général des services. Son directeur sera “mutualisé” avec la métropole. Ce nouveau service prendra aussi en charge l’organisation de la biennale d’art contemporain Manifesta en 2020, du congrès de la nature ainsi que des finales des coupes d’Europe de rugby en 2020 et de la coupe du monde de rugby en 2023. Cette direction aura donc pour rôle l’organisation de ces événements, le suivi de la création des équipements nécessaires, et pour principe l’idée d’inscrire “leur héritage dans les politiques publiques locales”.

La délibération suivante dans l’ordre du jour est la première soumise au vote par cette nouvelle direction : le contrat prévoyant le financement de la future “Marina olympique” à Marseille. La Ville s’engage ainsi à verser 22 millions d’euros à la société de livraison des ouvrages olympiques, Solideo, pour la réalisation de cet ouvrage. L’État versera trois millions d’euros supplémentaires pour boucler le budget de cet équipement. Le groupe socialiste a annoncé qu’il voterait contre ce projet onéreux.

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Commentaires

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  1. raph2110 raph2110

    En 1er lieu je tiens à dire combien le drame de la rue d’Aubagne m’attriste et je présente ici mes condoléances aux familles. Si je comprends bien la colère des proches des victimes, je pense aussi qu’on ne peut ignorer la fonction jouée par une partie du centre ville et notamment les quartiers de Noailles et Belsunce et précédemment le Panier. Ces quartiers ont toujours constitué des sas d’accueil pour les populations migrantes, sous M. Deferre, sous M. Vigouroux et sous M. Gaudin.
    Combien sont ceux qui y ont trouvé un toit en arrivant sur Marseille . Alors aujourd’hui dans une société très lisse ont oublie le passé et on ne regarde que le présent, et c’est sans doute ce qu’il faut faire ! Mais quelle serait la prise en charge des populations en situation irrégulière, ce qui va être le cas des personnes qui squattaient le parc Corot ? Je me dis qu’une opération sur ces quartiers aurait entraîné une évacuation pour un public vulnérable. Il est nécessaire de s’interroger sur cette fonction, de son incidence sur la tradition d’accueil et de sa résonance politique. Il est toujours plus facile de juger à postériori et sans doute y a t- il eu des erreurs diverses et cumulatives, mais Il me semble que ce regard est à prendre en compte dans la situation actuelle. Aujourd’hui l’essentiel est d’accompagner les familles endeuillées.

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