Les Docks libres auront-ils la peau des moulins Storione ?

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le 9 Jan 2015
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Les Docks libres auront-ils la peau des moulins Storione ?
Les Docks libres auront-ils la peau des moulins Storione ?

Les Docks libres auront-ils la peau des moulins Storione ?

Il y a un an quasiment jour pour jour, les Docks libres faisaient la une de l’actualité. Le chantier de cette vaste opération immobilière pilotée par Nexity était bloqué par un groupe de jeunes de la cité du parc Bellevue, qui fait face aux palissades. Ils avaient bien l’intention de faire plier le promoteur en profitant de la période électorale qui s’ouvrait pour obtenir des emplois sur le site. L’affaire était montée jusqu’en préfecture pour trouver une issue rapide au bras de fer.

Un an après,  le directeur général adjoint de Nexity Provence, Lionel Seropian, se félicite de la conclusion de cet épisode. “De mémoire, nous devions offrir 6000 heures travaillées dans le cadre de la clause d’insertion. En bout de course, nous en sommes à 27 000 heures. Et cela s’est très bien passé avec les gens du quartier que nous avons embauchés. C’est important quand on cherche à faire émerger un morceau de ville d’obtenir l’adhésion des riverains.” Va donc pour la phase chantier qui suit son cours sans plus de cahots en attendant la livraison à l’été 2015.

Banette fait tache

Mais, en coulisses, un autre bras de fer est en cours depuis 2012. A l’époque, Nexity vient d’obtenir le permis de construire pour réaliser 39 900 mètres carrés de logements et locaux d’activités. Le permis est attaqué par le voisin industriel de cet ensemble immobilier. En effet, les tours des Docks voisinent dans les airs avec le silo à grains des Moulins Storione dont les équipements industriels jouxtent le nouveau quartier. Retoqué en première instance, Storione n’a pas poussé plus loin son opposition sur le terrain judiciaire. Pourtant cette présence industrielle fait tache dans le paysage. En 2010, quand on pointait cet effet de marche entre les Docks et ses voisins industrieux, un responsable de Nexity lâchait : “Storione n’a pas vocation a être éternellement présent ici.” À la jonction des périmètres 1 et 2 de l’opération Euroméditerranée, le quartier a surtout vocation à devenir une partie d’un centre-ville étiré vers le Nord. À quelques mètres des tours d’Arenc, l’usine à farine Banette fait un peu tache. 

Aujourd’hui, la question fait un peu tousser dans le local de Nexity, boulevard National. L’architecte Roland Carta a porté sa réflexion sur un “macrolot” qui déborde largement autour de l’emprise actuelle. “Il s’agit d’un fragment d’un ensemble plus large qui comprend deux phases mais aussi une réflexion sur l’ensemble d’un territoire.” Il sort un plan masse du quartier et montre les grands volumes qu’il a imaginé à la jonction des deux Euromed et des Docks libres. “Dans mon plan, j’ai conservé le silo comme symbole du passé industriel du site”, pointe-t-il. En revanche, l’usine autour a disparu, remarque-t-on. Aussitôt le directeur du développement urbain de la ville, Domnin Rauscher monte au créneau : “Storione ne doit pas partir ni demain, ni même après demain. D’ailleurs, c’est avec eux et l’établissement public foncier que nous réfléchissons à l’avenir du quartier.”

“Pas de discussion”

L’établissement public foncier (EPF) a déjà commencé à acquérir des lots à la fois sur le boulevard National et dans les ateliers industriels qui bordent le boulevard de Briançon. En revanche, du côté des minotiers, le directeur général des Moulins Storione, Arnaud Landrin ne confirme en rien les discussions : “À ma connaissance, il n’y a aucune discussion engagée entre notre établissement et la Ville.” 

En tout cas, lors de la visite du chantier, le décalage saute aux yeux. La voie intérieure qui traverse les Docks bute sur le mur de béton de l’usine. Certes, une nouvelle voie doit permettre de rejoindre le boulevard National en longeant les bâtiments industriel mais on sent bien que le réseau viaire a vocation à se raccrocher à un second quartier encore à imaginer en lieu et place des ateliers et locaux commerciaux des rues adjacentes au boulevard de Briançon.

Avant, il faudra réussir la greffe de ce nouveau quartier urbain et de ses habitants au cœur d’un territoire souvent présenté comme l’un des plus pauvres de France, voire d’Europe. Pour cela, ce “projet de conquête” – pour reprendre l’expression de Laure-Agnès Caradec, adjointe à l’urbanisme – a misé sur la mixité. Face à la cité du parc Bellevue, il présente ainsi un ensemble de 151 logements sociaux de la Logirem et de 13 Habitat “qui permettra de reconstituer les logements démolis dans le cadre de la rénovation urbaine”, précise l’élue. Un juste retour des choses puisque le programme bénéficie d’un taux de TVA allégé du fait de la proximité avec le programme de rénovation urbaine de Saint-Mauront.

TVA allégé et mixité sociale

“C’est cette TVA allégée mais aussi l’effort que nous faisons sur nos marges qui nous permettent de sortir un prix de vente plutôt compétitif pour les appartements en accession libre à moins de 2 800 euros le mètre carré. C’est ce qui nous a permis de réussir la phase de commercialisation en intéressant des gens habitant les arrondissements voisins, explique Lionel Seropian. Je n’oublie pas non plus les acquisitions foncières qui sont à l’origine du projet.” En effet, dès 2005, l’établissement public foncier régional a entrepris un certain nombre d’acquisitions pour le compte de la Ville dont ce qui s’appelait déjà les Docks libres, un site de stockage en lien avec l’activité portuaire. On y imagine une “restanque habitée” qui enrobe la voie aérienne du métro et une prairie d’inondation qui doit mettre du vert dans ce quartier gris béton.

Le lancement du périmètre 2 d’Euroméditerranée et son vaste parc Bougainville resserre le projet Docks libres sur la seule emprise déjà acquise par la Ville. La réflexion urbaine sur la jointure entre les opérations est encore en cours notamment en collaboration avec François Leclerq, urbaniste d’Euromed 2. Pour la touche de vert, le projet prévoit des jardins partagés et des ruches sur les toits. Les voisins pourront venir les regarder depuis la promenade au public qui traverse le quartier en passant à travers les îlots. Sur la maquette, elle est barrée de deux portails. “Elle devrait être fermée la nuit, précise Roland Carta. Il ne faut pas faire dans l’angélisme. Nous savons que nous sommes dans un territoire qui n’est pas simple.” Un peu plus loin vers la Joliette, l’îlot M5 avait également prôné l’ouverture avant de mettre un verrou à ses jardins intérieurs.

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    j’espère que NON, les Moulins Storione font partie du Patrimoine du Quartier, comme l’étaient les anciens entrepôts industriels dits “les Docks Libres” détruits pour faire du “béton”, hormis le Siège en bois de Nexity,qui donne un peu de baume au coeur au milieu de cette nouvelle “Cité” qui va naître.

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  2. Tioneb Tioneb

    Même si les bâtiments Storione ne sont pas des oeuvres d’art, on peut les rendre plus attrayants. Chasser l’industrie des villes, sauf problèmes de sécurité type Seveso est une aberration économiue.

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  3. Tresorier Tresorier

    On multipie les constructins alors qu’on n’est plus capable d’attirer activites et populations en Provence, dans le 13, dans la metropole marseillaise et dans Marseille.

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  4. toine toine

    Il faut de l’activité économique!
    Il faut attirer de nouvelles entreprises dans cette zone pas les chasser!!

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  5. Jean-Philippe Vaz Jean-Philippe Vaz

    Ce qui n’est pas dit dans l’article c’est que les Moulins Storione sont la propriété d’un grand groupe agro-alimentaire Français, Vivescia-Nutrixo qui possède aussi à Marseille les grands moulins Maurel que ce groupe a mis en cessation d’activité en novembre 2013…
    Depuis cette date les salariés se sont organisés pour empêcher le démantèlement de cette usine et ont même trouvé des potentiels repreneurs (même si jusqu’ici le groupe se refuse à toute négociation pour vendre le site)…
    Ce qui veut dire que Vivescia-Nutrixo, ainsi que les responsables des collectivités locales ne trouvaient rien à redire à la cessation d’activité des grands moulins Maurel et au démantèlement programmé du site alors même qu’ils étaient parfaitement au courant de la future expropriation des moulins Storione (dans la zone euromed 2)…En d’autres termes, sans la lutte (pas encore victorieuse) des salariés Maurel fin de la production de farine à Marseille, 2ème ville de France…
    Imaginons que Panzani( qui appartient à un groupe Espagnol,Ebro-Puleva) décide d’arrêter la production de semoule et que la lutte des salariés Maurel n’aboutisse pas, cela voudrait dire plus de production de farine et de semoule à Marseille!! Ce qui implique que la lutte pour préserver l’outil industriel les grands moulins Maurel à la Valentine est encore plus “légitime” de par le fait que ce site peut produire en grandes quantités farine ET semoule (ce qui est quasi unique en Europe)…
    Irresponsabilité, corruption, arrangements entre coquins, comment ne pas s’insurger contre la désindustrialisation d’une ville (et une région) orchestrée par des responsables politiques piétinant allègrement l’intérêt général au profit des intérêts particuliers?

    Ne nous résignons jamais!

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