Les avocats du "petit soldat" Andrieux montent au front

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le 20 Mar 2013
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Les avocats du "petit soldat" Andrieux montent au front
Les avocats du "petit soldat" Andrieux montent au front

Les avocats du "petit soldat" Andrieux montent au front

Cet après-midi, la plaidoirie de deux des avocats de Sylvie Andrieux permet d’avoir une certitude : si jamais la députée PS était condamnée pour détournement de fonds publics, le point final de sa défense pendant ce procès fleuve n’en serait pas un. Juste avant de demander la relaxe, Me Di Marino a estimé que la manière dont le juge Franck Landou a conduit l’instruction méritait d’aller “à la cour européenne [des droits de l’homme]. On a les cheveux qui se dressent sur la tête”.

À sa suite, Me Haïk a développé pourquoi, selon lui, “cette procédure recèle tous les stigmates de ce qu’on ne doit plus faire”. Le 4 juillet 2009, trois jours après la mise en examen du directeur de cabinet du président et du directeur général des services – où son rôle est mentionné – Sylvie Andrieux écrit au juge pour demander à être entendue. Son nom était déjà sur toutes les lèvres après le retrait de sa délégation par le président Michel Vauzelle, le 29 mai. Il lui faudra attendre juillet 2010, soit plus de deux ans après les premières investigations, pour entrer dans le bureau du juge.

Pourquoi ? Alors qu’à l’ouverture du procès le dernier du trio d’avocats, Me Bismuth, parlait de “petit complot judiciaire”, l’heure n’est plus aux litotes. Me Haïk est convaincu d‘”une volonté du juge d’instruction d’instrumentaliser cette affaire”. À l’appui, il met en avant la date du renvoi devant le tribunal, le 29 mai 2012. L’annonce lui vaudra le retrait de son investiture par le PS, moins de deux semaines avant le premier tour des législatives. Objectif : “Réduire ses chances d’être élue et donc valider les accusations”. Autrement dit, sa défaite aurait signifié qu’elle ne pouvait être élue sans subventions, dont elle ne bénéficiait plus après son départ de la région. “Tout était formalisé pour qu’elle puisse dégager”.

Michel le vertueux, clone du proc’

Difficile de lire dans la réaction des trois juges si cette théorie pour le moins audacieuse a suscité autre chose chez elles que de l’amusement. L’idée selon laquelle elle était “celle qu’il fallait abattre” – une formule proche du titre projeté de son livre – est en tout cas martelée. Dans le “flot de fiel, de rancoeur, de bassesse, de vengeance, que la poursuite a épousé”, une source surnage pour Me Di Marino : Michel Vauzelle aka “Michel le vertueux”. L’avocat lui reproche d’avoir agi en “clone” du procureur” et “porté l’estocadelors de son passage au tribunal.

Pour Di Marino, la politique de la Ville était la seule priorité de Sylvie Andrieux qu’il campe en “bon petit soldat”, argument à partir duquel il fait feu de tout bois. Voilà donc le retour d’un vieux dossier : les nuits de “Michel le vertueux” au Sofitel Vieux-Port payées par la région. Ce que l’avocat n’a pas précisé, c’est qu’en réponse aux réprimandes de la Chambre régionale des comptes, il avait finalement remboursé les frais de sa poche.

Le tribunal a aussi eu droit à une redite sur la rencontre de Michel Vauzelle avec le procureur de la République Jacques Dallest – officiellement pour raison protocolaire, officieusement pour lui remettre le retrait de la délégation d’Andrieux. “Il a tenté par cette petite manoeuvre détestable de se prémunir (…) Pourquoi passer par le procureur, est-ce que ça vous paraît normal ?”, a-t-il demandé aux juges qui n’ont pas moufté.

Le retour des scellés

Ah et tant qu’on y est sur Dallest, il a été voir un match de boxe avec la meilleure ennemie d’Andrieux, l’UMP Nora Preziosi. Des révélations certainement aussi efficaces que les cajoleries répétées aux trois juges sur “combien [elles ont] été impartiales, combien [elles ont] fait preuve de calme”… Me Di Marino a peut-être marqué davantage de points avec son analyse – tableaux à l’appui – de la manière dont ont été votées les subventions.

En résumé, les dossiers ne seraient pas parvenus en retard, en dérogation avec le règlement financier et avec un règlement accéléré sous pression, comme l’ont prétendu “la galerie de portraits des aigris, des opaques, des menteurs, des profiteurs”. Que ne l’ont-ils pas avancé plus tôt ? Car certains éléments proviennent des fameux scellés qui avaient déjà servi à une demande – rejetée – de report du procès. L’occasion pour Me Di Marino d’un nouveau compliment aux juges pour avoir accepté leur ouverture car ils “ont complètement changé le cours de cette audience”. Dommage de ne pas les avoir demandés plus tôt, pendant les onze mois où leur cliente le pouvait…

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Commentaires

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  1. Pascalou Pascalou

    En résumé, on ne parle pas du fond de l’affaire mais de la forme (vice de procédure avec Me DI MARINO) puis du complot à la JM LEPEN (avec Me BISMUTH).

    Pour achever les plaidoiries, on charge le patron (Vauzelle est un vrai lâche et une sale balance), le juge d’instruction qui n’est pas impartial (quel magnifique match de Boxe !) et on flatte les magistrats pour obtenir gain de cause…

    Bravo continuez à prendre les juges pour des cons !

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  2. Anonyme Anonyme

    Bon , quelques points pour Mr VINZENT:
    – ce n’est pas une “Cour” -comme indiqué à plusieurs reprises dans votre article- mais un Tribunal.
    Cela a son importance, car la “Cour” représente le second degré de juridiction. Laquelle, si elle est saisie, rejugera l’affaire en son entier (faits et Droit).
    – “tant qu’on n’y est sur Dallest,…”; tant qu’on y est, cela aurait largement suffit….

    Pour le reste, les “attitudes” les trois avocats, obséquieux, et un seul avec une vraie démonstration en fais et en Droit, correspond à la leur manière habituelle

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  3. Anonyme Anonyme

    en “fait”

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  4. Pascalou Pascalou

    j’aimerais que ME BISMUTH nous explique quelles sont les personnes qui tirent les ficelles de tout cela ?

    Qui est à l’origine du complot ? Est ce un complot judéomaçonnique (comme dirait l’autre ?) ?

    Cela ne vous aura pas échappé que le PS a tous les pouvoirs maintenant et c’est même une chance que TAUBIRA n’ait pas pu retirer le dossier au juge d’instruction à l’époque comme elle vient de le faire à la juge d’instruction chargée de l’affaire sur l’amiante pour protéger sa copine, Martine AUBRY.

    AUBRY : pas de ministère mais on te protège…

    Je me rappelle d’un : “Moi Président, la justice sera indépendante et impartiale ”
    Je me marre…

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  5. M34 M34

    “les dossiers ne seraient pas parvenus en retard, en dérogation avec le règlement financier et avec un règlement accéléré sous pression”

    Si les techniciens pouvaient parler sans crainte …. que diraient ils ?

    Ils détiennent certainement au fond d’eux mêmes une part de vérité !!

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  6. Manipulite Manipulite

    Des avocats bien médiocres pour ne pas dire nuls.L’angle de défense était pourtant facile à trouver surtout que Vauzelle n’est pas forcément nickel dans l’affaire, loin de là.
    La “dream team” de Sylvie Andrieux n’est en fait qu’une équipe de pieds nickelés.Et en plus chèrement payée !

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  7. prometheus prometheus

    Que le système ANDRIEUX s’effondre ! Qu’elle soit virée du palais Bourbon ! Quant à l’argent détourné attendons les conclusions du procès (je m’autocensure à cause de la diffamation)! Et surtout qu’elle se casse de Marseille ! On a pas besoin de ce genre de personnalité politique à Marseille. Quant à la théorie du complot, faut que ses avocats jettent au pilon tout ses DVD de X-files…tou…tou…tou…Tou…Toutouuuuuuuuuuu

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  8. Anonyme Anonyme

    Quel est le politique qui, inquiété par la justice, n’a pas brandi comme argument “cette affaire tombe juste au moment où…” avec souvent une échéance électorale à la clé, c’est une vraie litanie ! Comme les athlètes qui prennent les courses les unes après les autres, ou les footballeurs qui déclarent “Comme je l’ai déjà dit, …”

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  9. Rimbus Rimbus

    Julien Vinzent, votre parti pris en faveur de la partie civile vous fait perdre toute objectivité. Vous vous étonnez que les scellés n’aient pas été consultés plus tôt par la défense, moi je m’étonne qu’ils n’aient pas été consultés par l’accusation… elle aurait été moins ridicule qu’en utilisant des arguments qui ne les concernent pas. L’éloquence de Maître Gauer qui vous a tant ébloui n’est hélas qu’un verbiage ne reposant sur aucun fait. Dommage que vous n’expliquiez pas que les dossiers louches présentés après l’alerte du mois de juin 2007 ont été votés et signés par Vauzelle… et pas Andrieux.
    Mais je ne vais pas détailler ici toutes les incohérences de l’instruction, il y a un site dédié à ça (dont vous avez aimablement assuré la promotion, soyez-en remerciés).

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