"L'élection au suffrage direct permet seule l'émergence d'un projet métropolitain"

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le 29 Mar 2013
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"L'élection au suffrage direct permet seule l'émergence d'un projet métropolitain"
"L'élection au suffrage direct permet seule l'émergence d'un projet métropolitain"

"L'élection au suffrage direct permet seule l'émergence d'un projet métropolitain"

Si Europe Ecologie/ Les Verts (EE/LV) est souvent moqué pour ses luttes intestines, il y a des sujets où le parti parvient à tenir une ligne unanime. C'est le cas à propos de la métropole où l'ensemble des groupes politiques concernés (Région, Ville et Marseille Provence métropole) ont affirmé leur souhait de voir naître une métropole autour de Marseille et d'Aix. A l'heure où l'avant-projet de loi commence à dessiner la forme de cette future institution, le vice-président de la Région en charge des transports, Jean-Yves Petit, livre son regard d'élu écolo sur le projet en cours de discussion. Et son jugement est sans appel.

"Si Europe Ecologie a pris une position unanime pour une métropole, ce n'est certainement pas celle qui est en train de se construire et que l'on retrouve dans l'avant-projet de loi, regrette l'élu régional. D'ailleurs, je crois que ce texte ne contente personne, que ce soit ceux qui y sont opposés, ou que ce soit ceux qui, comme moi, ou comme d'autres dans la société civile, y sont favorables. Or, je crois que ce territoire est très en retard sur un certain nombre de sujets que cela soit le logement, le foncier, les transports et bien d'autres choses".

Une couche de plus au mille feuilles

Parce qu'il n'apporte pas de réponse concrète sur ces points, l'élu écologiste fustige le texte soumis aux assemblées. "Au lieu de simplifier le mille feuilles, ce texte en rajoute une couche. Il n'apporte pas non plus de solution sur le plan démocratique que cela soit à travers les élections avec la mise en place d'un scrutin direct ou dans le lien entre l'électeur citoyen et la personne qu'il va élire".

Elu d'opposition à Gémenos, Jean-Yves Petit cite volontiers le cas de sa commune. "On a un vrai problème de pluralité politique. Il y a trois représentants à la communauté urbaine et ils appartiennent tous à la majorité. C'est le cas de la plupart des communes mises à part Marseille où l'opposition est représentée".  Or, dans l'avant projet de loi Lebranchu, les anciennes intercommunalités sont remplacées par des conseils de territoires pour lesquels les représentants ne sont pas élus directement. "Ce sera même pire qu'avant. Vue la surface du territoire à couvrir, il n'y aura plus qu'un représentant par commune au lieu de 3 ou 4 aujourd'hui. C'est un problème démocratique, de pluralité politique mais aussi de projet. Seule l'élection au suffrage direct peut permettre l'émergence d'un projet métropolitain".

En charge des transports et donc du réseau TER au sein de l'exécutif régional, Jean-Yves Petit est également attentif à la façon dont la question des transports métropolitains sera pris en compte par la future métropole. "Il existe deux réseaux de transports primaires dans le département : le réseau de TER dont la compétence est exercée par la Région mais également un réseau routier de transport de voyageurs avec les cars départementaux. C'est à partir de là que l'on pourra construire une politique des transports multimodale et complémentaire pour irriguer l'ensemble du territoire. Or, à ce jour, ni le Département, ni la Région ne disposent de ressources fiscales propres pour exercer contrairement aux intercommunalités qui bénéficient du versement transports".

"Nous n'avons pas besoin d'une aumône"

Pour l'élu vert, l'autre écueil de l'avant-projet de loi est qu'il n'évoque à aucun moment la question des moyens mis en face des nouvelles compétences. Or, le contrat de plan Etat/Région se finit en 2013. On parle pour demain d'un contrat de plan tripartite auquel serait associée la métropole. Mais avec qui pour la représenter ? "A ce jour, il n'y a pas de vision sur ce que sera le nouveau contrat de plan Etat/Région 2014/2020. On n'en connaît ni les contours, ni l'enveloppe financière. On parle de 50 millions d'euros comme l'aide de l'Etat mais j'avoue être surpris par le montant pour une métropole très en retard comme Aix Marseille Provence alors qu'on est capable d'annoncer 30 milliards d'euros pour le grand Paris. Il y a là un déséquilibre dans l'égalité des territoires qui n'est pas acceptable. Nous n'avons pas besoin d'une aumône mais de quelques milliards pour rattraper notre retard".

L'élu vert compte sur le groupe constitué par son parti au Sénat pour inverser la tendance prise par le projet de loi porté par Lebranchu et lui donner plus d'assise démocratique.

 

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Commentaires

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  1. fornairon fornairon

    Il a raison Jean-Yves Petit. Il propose une piste intéressante pour économiser des financements qu’on aura de grosses difficultés à trouver pour les métros.
    La justification du métro à saint Loup et surtout à saint Antoine c’est de capter la masse des navetteurs d’Aubagne ou de Aix. Le train se justifie donc tout autant que le métro en termes de capacité de transport. Mais l’intérêt du train c’est qu’il existe déja et qu’il capte les usagers bien avant saint Loup et saint Antoine. Pourquoi ne pas investir très fortement dans le TER cadencé? Une sorte de RER métropolitain, déja potentiellement là. Ca libèrerait peut-être des possibilités financières pour construire un linéaire plus important de transports collectifs moins couteux que les métros à l’intérieur de Marseille, que ce soit du tram, du BHNS, du bus structurants..

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  2. Tresorier Tresorier

    Michel,

    Avant de vouloir construire des metros ou des trams, il serait plus economique et plus efficace de tranformer tout notre reseau RFF+RDT13 en RER : electrifier, cadencer, crer des parkings, surveiller, rabattre bus et cars, reouvrir les lignes fermees, combler les culs de sac, ….

    Il ne faut pas oublier que la future LGV (je ne rentre pas dans la polemique ici, les ecolos sont contre) permettra de liberer la voie PLM des TGV qui l’empruntent actuellement.

    Je n’entend rien a propos de la voie du Prado, qui d’encore rabottée dans le projet Cap Est de la mairie (Jardins Bonnefoy) pourrait etre reutilisee selon MPM. Deux projets interessants, mais il faudrait que nos ediles decident…..

    Par ailleurs, dans le cadre de la metropole :

    – les marseillais (qui sont les seuls a avoir bati des reseaux de metros et trams) seront minoritaires. La majorite viendra des EPCI a la con de la peripherie qui n’en ont jamais voulu ni construit (hors projet sur Aubagne). Pas sur que ces elus acceptent d’augmenter les impots pour en faire de nouveaux….. ;
    – dans un contexte de minorite marseillaise et d’une majorite de maires refractaires a la metropole, les elus marseillais devront faire des concessions : a minima, les prochains TCSP pourraient etre realises hors Marseille ;
    – avoir la maitrise des transports oui, mais il faut que la metropole remplace departement et region dans leurs competences transports actuelles (avec les financements qui vont avec) ;
    – avoir la maitrise des transports sans avoir celle concrete de l’urbanisation (les plans + les permis), c’est demander aux TC de suivre l’urbanisation pavillonnaire dans tout le territoire metropolitain. Irrealiste et couteux.

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  3. prometheus prometheus

    Complètement d’accord avec ce mec !

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  4. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Sur la métropole, la différence entre EELV et d’autres partis politiques, à droite comme à gauche, c’est que les écolos n’ont pas de petite baronnie à défendre ni ne sont prisonniers des largesses du CG13 : ça rend libre…

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  5. Un métropoltain de devoir Un métropoltain de devoir

    Les contours géographiques de la future Institution métropolitaine sont-ils suffisamment adaptés ? Notamment l’organisation des leviers opérationnels d’aménagement du territoire pour des infrastructures multimodales nécessaires à son essor économique? J’en doute ! Arles et son territoire, carrefour fluvial et routier, en est exclus. Or les connexions avec les autres métropoles sont à imaginer dès aujourd’hui. Doit-on ignorer Nîmes et Avignon alors qu’aucune barrière territoriale et culturelle ne s’y opposerait dans le schéma d’une vision macro économique ? Le Rhône doit être un dénominateur commun du développement économique !Lyon Fos..Canal du Rove..GPMM..Qu’en est-il d’Iter et de Manosque qui accueillera ses cadres et leurs familles !
    Qu’en pense trésorier?

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  6. Tresorier Tresorier

    Metro de devoir,

    On peut creer une metropole Marseille, comme Toulon la sienne. De l’autre cote, la COGA (avignon) doir franchir la Durance (Barbentane, Tarascon, chateaurenard, Beaucaire) comme elle a ENFIN traverse le Rhone. Nimes doit agrandir son agglo, quitte a integrer Arles.

    Ensuite, un pole metropolitain Marseille Toulon Avignon Arles Nimes aurait tout son sens, avec extension vers Hyeres, Orange, Ales.

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  7. Sp Sp

    Ce cadeau là (la gare souterraine traversante de Marseille) résoudrait bien des soucis et offrirait beaucoup de possibilités. Quitte à “percer” sous Marseille, autant percer utile. Et le gouvernement nous doit ce cadeau car c’est une infrastructure nationale (maillon essentiel de la Ligne Nouvelle Provence Côté d’Azur) et pour “s’excuser” du retard pris à Marseille sur des infras relevant de sa compétence.

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  8. Pita-luga Pita-luga

    Le rapport de la Région à la métropole ne se définit pas en termes financier (référence faite à Paris et Marseille pour un apport(?) de 50 milliards).
    Il ne se réduit pas également à un vote au suffrage universel direct: nous n’avons là qu’une concession à la stratégie métropolitaine imposée.
    La question de fond pour un écologiste et un régionaliste est dans la définition des compétences régionales et des moyens correspondants.
    Dans le cadre européen, la sortie des crises se jouera dans les régions. Sortons de l’hexagone et de son centralisme historique.

    Ne mettons pas la charrue avant les boeufs…
    Amistat.
    Gerard TAUTIL

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