"Le projet Lebranchu est une feuille de plus dans le mille-feuilles français"

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le 6 Mar 2013
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"Le projet Lebranchu est une feuille de plus dans le mille-feuilles français"
"Le projet Lebranchu est une feuille de plus dans le mille-feuilles français"

"Le projet Lebranchu est une feuille de plus dans le mille-feuilles français"

Dans tous les rendez-vous proposés par les maires opposés au projet de métropole, George Cristiani est au premier plan. Ce chef d'entreprise élu sans étiquette depuis 2001 à Mimet, dans le pays d'Aix, revendique de ne pas être un professionnel de la politique. En revanche, il a la parole facile, de la fougue et le sens de la formule. 

C'est lui qui était en tête de la délégation d'élus qui sont allés à la rencontre de Marylise Lebranchu, le 21 décembre, lors de la conférence métropolitaine. C'est encore lui qui passe la parole et anime les conférences de presse à chaque rendez-vous des anti-métropoles. Il est au premier rang, ardent, un brin cabot, mais bon client médiatique pour faire passer la parole des maires. Georges Cristiani assure "ne rien avoir à gagner" dans ce combat pour la démocratie locale.

Récemment, le projet de loi porté par Marylise Lebranchu laissait pourtant penser que le gouvernement avait cherché à faire pencher la balance de leur côté en créant des conseils de territoire, potentiellement sur le même périmètre que les actuelles intercommunalités. Pour Georges Cristiani, ce "projet décongelé, recongelé puis recuit" n'est qu'une "feuille supplémentaire dans le mille-feuilles administratif français". Selon lui, il ajoute de "la complexité et éloigne l'électeur de ceux qui la mettent en place."

La moitié du PIB de la région

Le maire de Mimet ne nie pas l'existence d'une métropole de fait et des problèmes que connaît le territoire : "Certes, il y a des problèmes à Marseille, et dans d'autres communes du territoire. On dit volontiers que le département sombre dans les couloirs des ministères. Mais on oublie de dire que ce département représente la moitié du PIB de la région. Il figure parmi les douze premiers départements français en terme de richesse. Le département est dynamique, même si c'est vrai Marseille connaît quelques difficultés. C'est peut-être qu'à Marseille, on a géré depuis plusieurs décennies en commettant quelques erreurs, par exemple, en laissant partir les industries et la richesse à l'extérieur de cette ville"

Concernant les problèmes d'aménagement du territoire comme le développement économique, les transports ou les zones commerciales, il pointe la responsabilité de l'Etat : "Ce ne sont pas les communes qui ont décidé du non doublement de la voie de chemin de fer entre Aix et Marseille. C'est l'Etat qui a décidé de mettre en place ce système d'autoroutes bloquées chaque matin dans les deux sens entre Marseille et Aix ou entre Marseille et Aubagne". Mais, comme en France, rien ne se fait sans Paris, c'est à la capitale que le groupe des "anti" est monté pour rencontrer Jean-Pierre Bel, le président du Sénat, l'assemblée des territoires et les présidents et vice présidents de l'association des maires de France. "Nous avons eu avec eux des communes pensées sur l'approche et la vision des territoire. Ce qu'on a pas avec le gouvernement et de Matignon où on a des visions technocratiques de la gestion locale".

Le combat se poursuit au Parlement

S'il ne nie pas la nécessité d'une métropole en charge de grands secteurs comme "les transports, l'économie, les ports, la culture", il refuse le principe d'une entité qui déciderait des constructions de logements à Mimet. Pourtant la métropole pourrait l'aider, voire l'obliger, à construire des logements sociaux dans sa commune : "Mais croyez vous que le maire de Mimet soit responsable de 2000 ans de construction de logements à Mimet ? J'en ai 99 et je dois en faire plus mais c'est pour moi un problème foncier et financier et ne croyez pas qu'une métropole exsangue, de par les dettes cumulées de la ville de Marseille et de la communauté urbaine. C'est nous qui allons aider financièrement la métropole"

Pour eux, le combat va désormais se dérouler au parlement où certains parlementaires locaux porteront leur voix lors des débats autour de la loi. Le député socialiste Jean-Pierre Maggi a d'ailleurs d'ores et déjà annoncé qu'il voterait contre ce texte. Mais compte tenu des forces en présence, pour Georges Cristiani, le combat est ailleurs, plus loin, notamment lors des prochaines échéances électorales : les municipales puis les sénatoriales. "Monsieur Sarkozy a perdu le Sénat à cause de sa réforme territoriale. Moi, je crois qu'on y va doucement à une nouvelle alternance en éloignant les électeurs du centre de décision". Voilà le gouvernement prévenu.

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Commentaires

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  1. Benjamin Benjamin

    C’est franchement lassant le refrain des « difficultés » de Marseille. On fait semblant de croire (ou le croient-ils vraiment ?) que les « difficultés » de Marseille ne sont pas celles du département… ou que le reste du département va très bien, n’est pas touché par la crise, n’a aucun problème de transports…

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  2. Anonyme Anonyme

    Toujours la même rengaine… ‘chez nous, ce n’est pas marseille.”
    On est dans la plus pure pagnolade, avec le papé qui a bouché la source.

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  3. silva-no silva-no

    C’est en effet une rengaine…. vision trsè nombriliste et simpliste des choses…

    1. C’est la faute de l’Etat car il a investi dans l’autoroute et non dans le ferré….
    Dans les années 70-80, c’était l’ère du tout-automobile et l’Etat a cette époque (qui n’avait que très peu décentralisé ces compétences) a investi dans le tout-automobile de partout en France. Il n’empêche que la carence de la ligne Aix-Marseille est désormais imputable aux élus locaux….. car à Lyon ou dans d’autres villes, sous l’impulsion d’une vrai politique organisée des transports, ils ont su développer les TC et alternatives à la voiture. Pour cela, il faut s’organiser (une autorité organisatrice de transports légitime et à une échelle cohérente) et aller dans le même sens !

    2. C’est la faute de Marseille qui n’a pas su garder son industrie et sa richesse économique !
    Marseille a certes perdu sa richesse économique en se tirantnune balle dans le pied face à al concurrence (notamment portuatire face à gènes, Barcelonne) mais une grosse partie à été capter par le Pays aixois et d’Aubagne… par un effet de concurrence entre les territoires (à celle qui aura la plus belle zone d’activité, la com la plus attractive,…). L’intercommunalité serre justement à monter d’un cran…ne plus être en concurrence avec la collectivité voisine pour avoir plus que l’autre, mais organiser le territoire, favoriser les complémentarités pour être concurrentiel face à d’autres territoires notamment à l’échelle internationale…

    La rengaine du maire de Miment fait peine à entendre !!!! Aucune remise en cause à quelque moment que ce soit de la position systématiquement réfractaire des élus locaux depuis longtemps à faire jeu ensemble (n’oublions aps que les intercommunalités actuelles type CA du Pays d’AIx, MPM,… sont récentes en comparaison avec le reste de la France).

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  4. Anonyme Anonyme

    La population du bassin concerné est majoritairement contre. Et en ce moment, en plus, le Peuple commence à avoir le ventre creux.
    Mon petit doigt me dit que la Noblesse d’Etat et sa caste de fonctionneux n’ont AUCUNE envie de jeter des centaines de milliers de personnes éxcédés par une iverdose d’autoritarisme étatique.
    Mauvaise idée. Très mauviase.
    Alors on fait comme d’hab’ : romorontades habituelles genre “on a eu le dernier mot”, et en arrière toute, avec enterrement de première classe.
    La Lebranchu et son Etat-léviathan de préfets va gentiement prendre des notes et faire ce que le Peuple lui dit. A BASTA.

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  5. Jopus Jopus

    Marseille est moins endettée qu’Aubagne (l’une des villes les plus endettées de France).
    Marseille a moins de chômeurs que Martigues.
    Marseille a plus d’entreprises innovantes qu’Aix.
    On en a assez de ce faux discours anti-marseillais. Opposer les territoires, opposer les habitants, ce n’est pas très à l’honneur d’élus “responsables”…
    Ces discours sont NULS. La majorité des habitants ne les approuvent pas.

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  6. jml13 jml13

    L’attitude de la quasi totalité des maires de la métropole est scandaleuse. Ils ne veulent pas perdre une once de ce pouvoir qui les sert et dessert la population. A qui veut-on faire croire que les mêmes effets qui font que les intercommunalités fonctionnenet bien autour de Bordeaux, Lille, Nantes ou peut-être d’accorder un début de crédit aux prévisions catastrophistes des maires…Strasbourg, seraient inefficaces autour de Marseille ? Pourquoi toutes les communes autour de Lyon veulent-elles donner encore plus de pouvoir à leur métropole qui existe depuis longtemps et ne les a pourtant pas tuées ? Le jour où j’aurai un début de réponse claire et argumentée à ces questions pourtant simples, j’envisagerai peut-être de donner du crédit à ces prévisions catastrophistes.

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  7. M34 M34

    Je regrette vivement que Madame le Ministre n’ait pas annoncé que les communes de moins de 1 500 habitants devaient disparaitre et fusionner

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  8. Trésorier Trésorier

    12eme département français par le PIB c’est très bien ???
    On est le 3eme département le plus peuplé… Pas vraiment une réussite…
    Pas de souci de transport ?
    Il ne doit pas vivre sur notre planète…
    Malgré ses premiers propos, il reconnait ensuite des problèmes de transports : c’est la faute de l’Etat. La nullité des élus locaux, c’est difficile à admettre de la part des élus. Vu leurs résultats, ce serait tout de même indispensable…
    Gigantisme de la métropole ??
    Mais c’est la bagnole qui l’a créé !!!! Et les gens de Mimet vont travailler ou s’amuser ou ? Ils ne s’installent dans cette ville dortoir que pour les services que les grandes villes centre leurs apportent.
    L’aire métropolitaine ?
    Ça ne veut plus rien dire. l’Etat l’a proposé dans les années 60 et les mêmes édiles arriérés qui l’ont refusé.
    Urbanisme décidé à Marseille ?
    Marseille ne représentera que 34% des élus. Elle ne décidera donc pas. On ne peut se plaindre de l’étalement urbain, de problèmes de transports et vouloir lotir tout le territoire pour faire bénéficier ses administrés de plus values foncières…
    Pas de logement social ?
    Ce ne sont pas les fonctionnaires qui ont fixé la loi, ce sont les parlementaires qui ont voté cette loi. L’excuse du prix du foncier est nullissime !!!! Donc, les communes pauvres doivent concentrer encore plus les HLM car le foncier y est peu cher ? C’est justement grâce à ses populations riches que ces communes peuvent et doivent financer leurs quotas de HLM. Mais évidemment,ce monsieur préfère baisser les impôts locaux pour complaire à ses électeurs…
    La métropole une couche supplémentaire ?
    mais le projet initial voulait supprimer les EPCI à la con et ce sont des édiles comme lui, plus attachés à leurs clientèles et indemnités que de l’avenir commun, qui ont imposé le maintien des EPCI à la con.
    Aix et Marseille ne se tournent pas le dos ???
    Il ne vit vraiment pas sur notre planète….
    Vision ?
    la seule qu’il aie : faire le moins possible, pour réduire les impôts de ses administrés. Du libéral bobo chic.

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  9. Anonyme Anonyme

    Allons comprendre pourquoi les édiles municipaux sont farouchement opposés à un outil supra territorial destiné à rendre efficient le potentiel de l’arc méditerranéen indispensable au développement socio-économique. En 1945, sortant des ruines de la guerre, le conseil national de la résistance avait justement mis en place un outil similaire représenté par l’état pour faire face à la reconstruction et à l’aménagement du territoire. Heureusement, ainsi la France est devenue l’ une des premières puissances économiques européennes et mondiale. Les décisions essentielles en termes d’équipements publics structurants de toute nature se sont prises au niveau départemental et régional loin des petits intérêts locaux et du « pusillanisme » ambiant.
    Alors que perdra un maire d’une micro commune du département dans la métropole. Sur le plan financier d’abord les indemnités de vice-président de EPCI actuel dont il dépend –hormis Gardanne et Gréasque –cette manne lui est tombée du ciel lors de la création de cette institution dont les missions doublonnent avec les autres entités s territoriales et parfois avec les services de l’état. Le citoyen ne s’y retrouve plus.
    L’urbanisme communal ? L’intérêt personnel est trop proche et met à l’écart trop souvent l’intérêt général…
    Les transports ? Que peut faire un maire de 300 habitants sur les problématiques touchant à l’aire méditerranéenne ?
    L’habitat ? Pourquoi construire des logements sociaux chez moi au risque de mécontenter mes concitoyens ?
    Développement économique ? Monsieur Christiani pourrait peut être utilisé comme ambassadeur de la métropole Aix/ Marseille pour la représenter auprès d’une région catalane ou italienne…IL le ferait certainement bien !La métropole aura par ses dimensions une lisibilité européenne qui attirera les investisseurs étrangers.(Arc Barcelone/ Géne).
    Revenons aux fondamentaux et arrêtons le gaspillage. Ressortons les vieux outils technico- administratifs qui ont fait leurs preuves dans le passé. Redonnons les pouvoirs décisionnels aux vrais responsables et qu’ils tiennent loin des intérêts partisans et appliquent enfin pour le portefeuille de tous les administrés une neutralité étatique..
    Vive la Métropole et stoppons net les baronnies.

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  10. Lecam Lecam

    S’opposer à la métropole pour garder sa baronnie, ce n’est pas très glorieux.
    Pousser à la création de “conseils de territoires” pour garder ses solides indemnités (2 à 3000 euros /mois), ce n’est pas très honnête.
    Se contenter d’une métropole croupion sous la coupe des maires, c’est irresponsable.
    Nous avons les élus que nous méritons…

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  11. Anonyme.. mécontant (2) Anonyme.. mécontant (2)

    Dernièrement, j’ai entendu un maire de la CPA dire- Nous allons rapidement finaliser le SCOT afin de se préserver des décisions ultérieures qui seront prises par la Métropole…Les décisions touchant bien sûr, je le cite – à l’implantation de zones d’activité, de l’habitat social, de transport multimodal et j’en oublie…, volontairement, car scandalisé par sa petite vision des problématiques actuelles. Mais un maire ajouté à un maire …font une assemblée délibérante administrant 300 000 habitants.. Comme la CPA.
    Et voilà tout réside en cela, nous avons donné la boite d’allumettes aux édiles arapèdes, que nous méritons, car réélus quasiment systématiquement par les leviers autorisés du clientélisme; depuis les actes I,II et III des lois de décentralisation, ils ont incendié les piliers du développement économique et obérer pour les 30 années à venir en arrosant l’électorat alimentaire. C’est ainsi et personne ne réagit localement, le discours ne saurait être porté et compris car aujourd’hui inintelligible pour le citoyen.
    L’Etat l’a enfin compris car l’heure est grave, nous n’en avons plus les moyens financiers, l’industrialisation productive de la nation est en panne. Les services publics doivent être entièrement modernisés et davantage plus performants pour faciliter les implantations d’usines ou pôles d’activité de hautes technologies qui offriront les emplois au jeunes diplômés ou apprentis qui se positionneront sur des métiers qui n’existent pas aujourd’hui.
    Trois méga métropole dans l’axe Paris Lyon Marseille devront facilement y parvenir ,mais loin des petites frappes locales…

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