La Ville annonce son audit des écoles sans attendre l’État

Actualité
le 27 Mar 2019
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La Ville soumet au vote le principe d'un audit des écoles marseillaises. Cette autorisation de programme pour un montant de 6 millions d'euros est une réponse aux collectifs et aux élus d'opposition qui réclament un vrai plan de rénovation de l'ensemble des écoles marseillaises.

Une des écoles dites GEEP visées par le contrat de partenariat.
Une des écoles dites GEEP visées par le contrat de partenariat.

Une des écoles dites GEEP visées par le contrat de partenariat.

Ce lundi, il y aura ping-pong à l’école. Ce n’est pas un vaste programme d’éducation sportive en vue de préparer les écoliers marseillais aux épreuves sportives des JO 2024. Plutôt le retour lifté de la majorité municipale aux critiques de ses oppositions concernant l’état des écoles marseillaises. Les députés En marche du département ont présenté un amendement en février dernier demandant au gouvernement de diligenter un audit des écoles marseillaises avant le 30 septembre prochain (lire notre article). Une inspection générale acceptée sur le principe par le ministère même si l’amendement relatif à la loi “confiance dans les écoles” doit encore passer devant le sénat et boucler le circuit parlementaire avant d’avoir force de loi.

Sans attendre l’issue de ce circuit, la Ville prend donc les devants en soumettant au vote le principe d’un audit des 445 écoles de la Ville. Le texte de cette courte délibération prend appui sur les “évènements dramatiques” de la rue d’Aubagne et l’inquiétude des parents “relative à l’établissement scolaire que fréquentent leurs enfants“. Toujours selon la délibération, la Ville aurait déjà diligenté plusieurs experts pour répondre à des inquiétudes ponctuelles. Ce fut le cas dans une école du Cours Julien (6e), dont la cour repose sur un édifice dont les parents mettaient en doute l’état sécuritaire. Rue de l’Olivier (5e), des fissures en plusieurs points de l’école avaient suscité le même type d’inquiétude quant à l’existence d’un péril.

Cette “mission de diagnostics techniques” permettra “le cas échéant” à actualiser la programmation des travaux souligne le rapport, non sans une pointe d’ironie politique. De la même façon, le budget de 6 millions d’euros de cette autorisation de programme devra être abondé par une subvention de l’État “la plus haute possible”, souligne encore le rapport.

Du côté de l’opposition, on se réjouit de ce qu’ils considèrent comme une victoire. Dans un communiqué commun des groupes politiques de gauche, les élus font le lien avec la décision du tribunal administratif concernant la rénovation des écoles (lire notre article). “Après la justice le mois dernier, c’est désormais la Mairie qui semble enfin donner raison aux enseignants, parents d’élèves, architectes, PME du bâtiment, contribuables, citoyens et élus mobilisés“, écrivent conjointement Benoît Payan (PS), Jean-Marc Coppola (PCF) et Lydia Frentzel (EELV).

Ces derniers soulignent tout de même que la délibération permet l’ouverture d’une autorisation de programme, une ligne de crédit qui ne se traduit pas toujours par des dépenses engagées. “Cela doit maintenant donner lieu à un marché public pour réaliser cette étude. Sur un tel sujet, il serait incompréhensible d’en rester à la phase des annonces”, préviennent les conseillers municipaux.

“Une victoire des collectifs mobilisés”

Du côté de la République en marche, on se réjouit tout autant “de cette victoire des collectifs mobilisés et des élus”. C’est en tout cas l’expression de la députée Cathy Racon-Bouzon qui y voit une réponse à l’amendement en cours d’examen. “Il y a là sans doute une manœuvre de Jean-Claude Gaudin pour que l’amendement soit combattu au sénat puisqu’il serait rendu inutile. Mais quel que soit le moyen, l’essentiel est que cet audit soit fait dans l’intérêt des élèves et des enseignants marseillais”, martèle-t-elle.

La députée assure avoir demandé au préfet et au recteur d’inciter la ville à réaliser un tel audit, “avant même l’examen de l’amendement”. Le directeur académie, Dominique Beck a déjà sollicité les directeurs d’école pour que ceux-ci fassent remonter des remarques concernant l’état du bâti, le chauffage ou la présence de nuisibles. Cette remontée d’informations est censée permettre l’actualisation d’un premier audit réalisé en 2016, à la suite de longs mois de polémiques, déclenché par la publication sur Marsactu d’une lettre ouverte d’une enseignante d’une école de Kalliste.

Depuis cette date, la situation des écoles ne cesse de nourrir les débats en conseil municipal et de susciter des démarches collectives citoyennes. Cela a notamment été le cas concernant le partenariat public privé pour la rénovation de 44 écoles en préfabriqué. L’opposition de gauche continue d’ailleurs d’appeler à la signature de sa pétition pour permettre l’examen d’une nouvelle délibération permettant la rénovation de ces écoles lors d’un prochain conseil municipal. Quant à l’adjointe en charge des écoles, Danièle Casanova, elle n’a pas souhaité commenter cette décision avant le repas de presse préparatoire au conseil municipal, ce mercredi.

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Commentaires

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  1. petitvelo petitvelo

    Audit en 2016, audit en 2019 … et un comité théodule en 2020 ? Bravo !

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  2. MarsKaa MarsKaa

    C est peut-être une victoire …ou peut-être pas : si c est la Mairie qui prend en main l audit, ô bonne mère, tè, ce sera pour l an pèbre ! Et puis faudra regarder de près qui va mener cet audit…et si ce que les instit et parents racontent remonte bien…

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  3. pascal pascal

    S’agissant d’une compétence obligatoire pour une collectivité, la décision de faire un audit pour les écoles est un aveu de l’incompétence de la mairie. En principe l’évaluation devrait être permanente avec des périodes de bilan et de définition de stratégie qui peuvent mobiliser la nécessité de recourir à des prestataire. En l’absence d’une maintenance préventive , les contribuables vont devoir financer un audit de 6 millions !!! ce qui est une gabégie alors que le budget est de l’ordre de 20 millions par an…(et je ne suis pas sûr que ce budget n’englobe pas la totalité des dépenses liées aux écoles : salaires des tatas, restauration….).

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