La nouvelle mairie des 13/14 sabre sa brigade de propreté mais garde le fils Ravier
La mairie LR de Marion Bareille a décidé de supprimer la brigade d'intervention de proximité, une unité très politique montée par la précédente majorité RN. Le fils du sénateur et ex-maire Stéphane Ravier y était embauché. Rentré pour un contrat court par piston paternel, il est depuis devenu fonctionnaire de la Ville.
Le conseiller municipal de la mairie des 13e et 14e arrondissements est visé par une plainte pour des propos sexistes. (Photo LC)
Stéphane Ravier ne décolère pas. L’ancien maire Rassemblement national des 13e et 14e arrondissements, battu par la droite en juin, l’imprime même dans un tract en forme de “Journal des 13/14”. La nouvelle municipalité de secteur menée par Marion Bareille a décidé de zapper la “BIP”. Celui qui est toujours sénateur avait fait de cette brigade d’intervention de proximité, chargée de collecter les encombrants, un symbole de son volontarisme et elle a été rapidement supprimée par ses successeurs.
À la mairie de secteur, on estime qu’il s’agit là d’un non-événement. “C’était un outil électoraliste qui ne correspondait pas aux compétences d’une mairie de secteur. Les deux employés ont été reversés au service technique pour s’occuper des 179 équipements transférés dont nous avons la gestion, explique-t-on dans l’entourage de Marion Bareille. Ce qu’on dit à nos interlocuteurs, c’est “donnez l’endroit et on contacte la métropole pour leur permettre d’intervenir”.”
Un recours électoral bientôt examinéStéphane Ravier ne désespère pas de rejouer l’élection municipale dans les 13e et 14e arrondissements. Comme le maire de Marseille Benoît Payan (PS), le sénateur s’affiche confiant quant aux chances de succès de ce recours. Il devrait être examiné par le tribunal administratif de Marseille courant février.
Les questions de propreté sont en effet du ressort unique de la métropole. Stéphane Ravier ne l’ignore pas mais assume être passé outre : “Les habitants en avaient ras-le-bol, la qualité de service n’était pas au rendez-vous. À un moment donné, on s’est dit que puisqu’ils ne remplissaient pas leur mission, on allait ramasser ça. Pour moi, le maire de secteur ne peut pas être un super facteur qui ne fait que transmettre des courriers. J’avais des comptes à rendre aux habitants qui m’avaient élu”. Dans d’autres mairies de secteur, comme les 1er et 7e arrondissements, des cantonniers avaient aussi été embauchés sous la précédente mandature, bien que leurs fiches de poste portaient un autre intitulé.
Un argument de campagne
En campagne électorale, Stéphane Ravier ne se privait pas de mettre en avant l’instauration de la BIP par la mairie de secteur. Il en avait fait, avec Sandrine d’Angio, un outil de séduction auprès des comités d’intérêt de quartier, principaux utilisateurs de ce service à la demande doté d’un numéro direct. Lors d’un meeting en forme de bilan de mandat auquel Marsactu assistait le 14 novembre 2019 dans un restaurant du 14e arrondissement, il avait longuement développé l’intérêt du dispositif et vanté “les deux jeunes gens” qui assuraient ce service.
Face à un public conquis, il avait même endossé une critique qui lui colle aux basques : l’un de ces deux jeunes gens était son fils. “Et il bosse, lui”, précisait-il récoltant les sourires de l’assistance. Il en avait fait de même dans son livre Fils de Marseille, paru juste avant la campagne des municipales :
“L’un des deux agents avait le malheur d’être mon fils, Thomas. Vous en connaissez beaucoup, vous, des fils de sénateurs qui ramassent les poubelles ? D’autres parlementaires marseillais ont embauché leurs enfants en tant qu’assistant parlementaire, pour une rémunération autrement plus élevée, et on ne leur dit rien…”
Mais Stéphane Ravier n’a pas toujours été aussi à l’aise avec ce coup de piston. Lors de la révélation de cette embauche par Marsactu en octobre 2015, l’élu de ce qui était encore alors le Front national, le parti du slogan “tête haute et mains propres”, avait tout fait pour minimiser son impact : “Ce petit boulot va lui faire gagner 1000 euros à peine par mois jusqu’en décembre.” Mais le job pour remettre le pied à l’étrier à une progéniture en difficulté professionnelle est finalement devenu un emploi pérenne. Aujourd’hui, le fils de Stéphane Ravier est toujours employé à la mairie de secteur. “On a hérité de la situation, il est fonctionnaire, nous l’avons affecté aux services techniques où il est assidu”, confirme-t-on sobrement à la bastide Saint-Joseph.
Le fils Ravier, “c’est Gaudin qui l’a embauché”
Interrogé à ce sujet, Stéphane Ravier garde son style direct : “Lui et son collègue, c’est Jean-Claude Gaudin qui les a embauchés. Gaudin l’a gardé pendant un semestre puis une année et il a fini par le titulariser comme il a titularisé son compère.” Contacté, l’entourage de l’ancien maire LR n’était pas en mesure de commenter cet élément.
Stéphane Ravier admet son intervention : “Moi j’avais demandé la reconduction car on en avait besoin, ils n’étaient que deux à vouloir faire ça”, assure-t-il tout en ironisant : “Il est payé, je crois, 1200 euros, il y a certainement beaucoup de Marseillais qui voudraient faire ça.” Mais le sénateur finit par assumer : “J’ai bien compris qu’en embauchant mon fils, ça allait me retomber sur la gueule à un moment donné. Mais devais-je sacrifier l’emploi de mon fils ? J’ai pensé qu’il ne méritait pas la double peine.” Le voilà désormais doté d’un poste à vie.
Commentaires
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Les changements de personnels des mairie de secteur sont-ils courants lors des changement de bord politique ? ou se limitent-ils habituellement au service “communication” et aux quelques “cadres dirigeants” ? A combien se monte l’effectif de ces “bases arrières électorales” ?
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Autre “exemple” : le fils de Mme Vassal prospère t-il toujours dans les services de La Ciotat ?
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non il n’y est pas resté longtemps. Aux dernières nouvelles il serait agent immobilier
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On s’offusque pour par grand chose. Dans cette affaire, Steph n’a fait qu’appliquer la doctrine du grand chef borgne : “Je préfère ma famille à mes amis, mes amis à mes voisins, mes voisins à mes compatriotes, mes compatriotes aux Européens”.
C’est ça, le RN : on sert d’abord la famille et les amis. Il suffit de le savoir. Et d’éviter de porter ces raclures au pouvoir.
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Normal que l’embauche de son fils dans un poste si modeste soit-il, lui soit reproché, d’autres attendent aussi de l’être et voient leurs parents subvenir à leurs besoins. Son fils pouvait aussi candidater ailleurs ! Oui, il est doté d’un poste à vie. Espérons qu’il en fera bon usage au bénéfice des Marseillais et qu’il ne gravira pas les échelons rapidement à l’ancienneté comme c’est le cas d’ embauchés “clientélistiques” des mandatures précédentes.
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Je ne partage pas les idées de stephane ravier mais il n y a qu à prendre la liste des agents titulaires à la mairie de Marseille et vous retrouverez de nombreux fils et filles de….! Et à des postes beaucoup mieux rémunérés
Concernant la brigade de propreté à la mairie 1 7 c est carrément un service entier qui se substituait aux compétences métropole lors du précédent mandat et dans le 7ème plutôt bien sûr !
Donc un peu facile cet article..
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Pas faux .
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