Sodexo : l’envers des menus froids servis aux écoliers marseillais
La semaine dernière, la grève de la Sodexo démarrait dans la discrétion la plus totale. Alors que 23 salariés sont mis-à-pied, le service n'est pas assuré. Si la situation est en passe d'être résolue, les parents d'élèves dénoncent le silence de la Ville et des plats de substitution insatisfaisants.
Sodexo : l’envers des menus froids servis aux écoliers marseillais
Au menu ce jeudi, affiché devant une école marseillaise : “cubes de poissons en sauce, petits pois au jus, Vache qui rit, biscuits”. Le tout figure à côté d’une “note d’information aux parents” signée par la Sodexo qui explique les perturbations subies par les petits écoliers depuis le 23 novembre.
Si le menu du jour sans entrée est servi chaud, les élèves ont souvent dû se contenter de repas froids ces deux dernières semaines. “Depuis dix jours, les enfants ont le droit, par exemple, à une conserve de lentilles, de betteraves et de thon et parfois une crème Mont-Blanc. Un jour sur deux, il y a des raviolis réchauffés. Au saumon la plupart du temps, sinon au tofu ou aux épinards et pas de pain, pas de produits laitiers. Même les biscottes sont rationnées!”, déplore Hinda Bennour, secrétaire de l’association des parents d’élèves de l’école Saint-Charles 1.
“Depuis le début de la grève les enfants sont nourris exclusivement de conserves, sans dessert, sans pain et sans produits laitiers”, affirme Kaouther Ben Mohamed, parent d’élève du groupe scolaire Vincent-Leblanc (2e) et, par ailleurs, ancienne candidate de la liste Changer la donne (divers gauche) dans ce quartier. Las de voir les minots manger des plats froids ou jugés insuffisants, certains parents ont même demandé l’autorisation de leur préparer des pique-niques, ce qui leur est refusé “par mesure d’hygiène”, précise la parent d’élève.
Une sortie de grève à la Sodexo qui fait des mécontents
Ces menus sont très éloignés des engagements de variété, d’équilibre et de fraîcheur défendus par le délégataire des cantines municipales. Ils correspondent au dispositif de substitution prévue par la Sodexo en cas de défaillance. Cette fois-ci, le recours à ce plan B suit un mouvement de grève déclenché le 22 novembre à la cuisine centrale de Pont-de-Vivaux (10e). Un accord rapidement signé avec trois organisations syndicales entraîne une reprise du travail. Mais celle-ci n’est pas générale. En effet, 23 salariés – dont 18 chauffeurs – jugent insuffisante l’augmentation salariale promise et refusent de reprendre le boulot. Ils sont aussitôt mis à pied par la direction. À l’époque, celle-ci nie tout effet du mouvement sur les repas servis depuis dans les cantines.
Aujourd’hui, chez Sodexo, on admet ces difficultés mais on plaide la bonne volonté. Eric Gardet, le directeur régional éducation assure que “depuis le début, tout a été mis en place pour que les 50 000 enfants puissent manger normalement. Nous avons dû faire face à une situation catastrophique où il a fallu prendre position rapidement.” Face aux récriminations des parents concernant des repas froids et l’absence de pain frais, Eric Gardet assure que “cela n’a été le cas que sur une seule journée pour les repas froids, et une autre journée où le pain frais a été remplacé par des biscottes. Chaque jour des repas ont été servis aux enfants des 444 écoles”.
“Les enfants sont trop petits pour se plaindre”
Mais la Sodexo n’échappe pas aux courroux des parents, à l’instar de ce père d’élève de l’école maternelle des Bergers qui nous écrit : “Bien évidemment la mairie et/ou Sodexo – je ne sais pas – ont beau jeu de laisser pourrir la situation : les enfants de la maternelle sont trop petits pour se plaindre de ce qu’on leur sert à la cantine y compris des “repas de substitution” (quel terme élégant pour une boite de raviolis ou un repas froid… en pleine vague de froid !). On a pourtant payé pour autre chose bien sûr, il doit y avoir du bio et du local à chaque repas théoriquement…”
“Que des gens fassent grève, c’est leur droit le plus strict. En revanche ce n’est pas aux enfants d’en subir les conséquences”, affirme Hinda Bennour. Avec son association de parents d’élèves, elle compte demander le remboursement des repas de substitution. Une revendication également relayée par le Mouvement des parents d’élèves (MPE 13) animé par Séverine Gil.
Les parents laissés sans informations
Au-delà de ces récriminations, c’est le silence maintenu tant par l’entreprise que par la mairie qui agace les parents. “Il y a clairement une rétention d’informations. Nous avons appris par hasard l’existence de cette grève, par des bruits de couloirs. Il a fallu que l’on demande au cantinier de l’école d’afficher le menu, ce qui est fait depuis vendredi dernier. Pendant quatre jours, on ne savait pas ce que mangeaient nos enfants”, détaille Hinda Bennour.
Lundi dernier, des parents d’élèves ont tenté d’initier un rendez-vous avec l’adjointe à l’éducation en manifestant devant la mairie. “Nous sommes venues avec des conserves de 5 killos de macédoine trouvées dans les poubelles des cantines. Des écoles des Caillols dans le 11e, du 7e et de la Joliette étaient représentées. Nous n’avons pas été reçues”, ajoute Kaouther Ben Mohamed. Ce mercredi, rapporte La Marseillaise qui a suivi le dossier, un autre rassemblement n’a pas davantage débouché sur une entrevue.
Dans plusieurs écoles, certaines cantinières ont fini par lâcher qu’il existait une consigne de silence. Un mode de communication risqué quand on se souvient des fortes mobilisations passées liées aux problèmes scolaires. Mais l’adjointe à l’éducation Danièle Casanova assume : “Je confirme cette consigne. Il ne s’agissait pas d’une grève du personnel municipal mais de l’entreprise de la Sodexo. D’autre part, je rappelle que le droit de réserve s’applique à tous les fonctionnaires. De toute façon, dès ce jeudi, les choses sont rentrées dans l’ordre”.
Retour à la normale et licenciements annoncés
À la Sodexo, Éric Gardet annonce aussi le retour à la normale. Des intérimaires ont été embauchés et formés au fur et à mesure “pour assurer la continuité du service public. Cela a permis de livrer la moitié des écoles en repas de substitution et depuis lundi, il ne reste plus que 25% des écoles à servir ce type de repas”. Il l’assure, depuis ce jeudi, tous les repas sont confectionnés en cuisine centrale et livrés par les intérimaires et lundi, “tout sera revenu à la normale”.
En attendant, les salariés mis à pied risquent très clairement de perdre leur emploi. D’après un syndicaliste de la CGT, ces salariés sont convoqués pour des entretiens préalables à licenciement la semaine prochaine. La direction confirme simplement “qu’une procédure légale est en cours avec le début des entretiens, lundi”.
En revanche, la Sodexo n’indique pas encore comment elle assurera sa mission de service public si les vingt-trois chauffeurs sont licenciés. Des mises à la porte pourraient entraîner de nouveaux mouvements sociaux à la cuisine centrale. Pour l’heure, la société préfère ne pas se projeter dans un tel scénario.
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Les cantines sont une histoire sans fin, qui cumulent grotesque et cout astronomique :
– les cantines sont facultatives et non obligatoires dans les écoles ;
– les gens se plaignent des repas servis dans les cantines mais ne font en général pas mieux chez eux ;
– le cout des cantines pour les contribuables est fort élevé .
Je ne suis pas en train de défendre Sodexo et Mairie, mais rappeler que le fonctionnement est complexe, couteux et que les gens sont souvent très exigeants.
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Les cantines sont certes facultatives, mais veut-on une ville de chômeurs et de femmes au foyer ? Entre le manque de crèches et la pitoyable gestion des écoles, la ville a tout d’un repoussoir pour les parents.
“Les gens se plaignent des repas servis dans les cantines mais ne font en général pas mieux chez eux” … Source : Discussion de comptoir ?
Au sujet de l’exigence, très franchement, c’est déplacé quand on parle de repas froids en plein hiver, de conserves et de biscottes.
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Indépendamment de la “complexité” du dossier ne voit-on pas une fois encore, sur un cas précis, l’incompétence de la mairie à gérer un dossier de ce type. En temps normal la mission n’est pas assuré (état des écoles, personnels cf le “je nous accuse” d’une enseignante) alors imaginez en période de conflit, l’incurie est patente, la communication absente (çà c’est aussi une constante marseillaise, ne disons rien çà se verra pas) bref une ultime péripétie dans les errements de cette municipalité déclinante.
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Merci pour cet article.
Le manque d’information à ce sujet de la part de la mairie est tout simplement scandaleux. Sodexo est sous-traitant de la municipalité, c’est à la municipalité de communiquer, et pas avec 10 jours de retard !
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LES GENS SE PLAIGNENT DES REPAS SERVIS A LA CANTINE ! Cher Trésorier oui les enfants se plaignent du gôut, de la quantité et de la qualité. Par ailleurs, le repas qui devrait être convivial est traumatisaA la maison, beaucoup de parents se sacrifient pour cuisiner sain et bio. Nous n’avons pas de ressources astronomiques un salaire, nous payons des impôts, des taxes. Je souhaite tellement savoir si toutes les écoles de la république ont le même service ?
Les enfants se plaignent aux parents, le rôle du parent est de savoir ce qu’il se passe réellement mais quand ce parent va voir le personnel de la cantine on accuse les enfants d’exagérer !! Pour ma part, j’ai enlevé mon enfant de la cantine pour qu’il mange à la maison. Je cuisine sainement.
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LES GENS SE PLAIGNENT DES REPAS SERVIS A LA CANTINE ! Cher Trésorier oui les enfants se plaignent du gôut, de la quantité et de la qualité. Par ailleurs, le repas qui devrait être convivial est traumatisant parce que les enfants n’ont même pas le droit de chuchoter. A la maison, beaucoup de parents se sacrifient pour cuisiner sain et bio pour leur enfant. Nous n’avons pas de ressources astronomiques , nous payons des impôts, des taxes. Je souhaite tellement savoir si toutes les écoles de la république ont le même service ?
Les enfants se plaignent aux parents, le rôle du parent est de savoir ce qu’il se passe réellement mais quand ce parent va voir le personnel de la cantine on accuse les enfants d’exagérer !! Pour ma part, j’ai enlevé mon enfant de la cantine.
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Oups ! Desolée, problème avec mon clavier. commentaire ci-dessous à prendre en compte.
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Coût astronomique!!
et l’attractivité économique de la ville pour les entreprises avec des salariés enquiquinés par la ville et :
– une garderie extrêmement chère de 7h30 à 8h30, dans certaines écoles
– pas d’étude mais des garderies, à 3 € / h, dans la cour qui finissent à 17h30
– 1 taux d’encadrement du temps cantine le plus bas de France, qui fait que nos enfants passent 2 heures surexcités, sans aucun sérénité psychologique et parfois physique, et en plus, en mangeant froid la 1ère semaine de l’hiver!
Quand mon fils est “fatigué”, je préfère le garder chez moi et prendre une journée “enfant malade” plutôt que le laisser 2 heures à l’école: 25 minutes dans un self et 1 h 35 dans une cour exiguë, au milieu de 220 enfants , avec, s’il a de la chance, 3 adultes et souvent uniquement 2… Et encore, notre école est bien dotée par rapport à des écoles des quartiers Nord ou du centre ville.
La mairie de Marseille traite nos enfants comme des bestiaux, et le marché pour 7 ans qu’elle a conclu avec SODEXO ne garantie en aucun cas des repas de bonne qualité…
Mais vous préféreriez sûrement “Trésorier” que les femmes restent à la maison et fassent à manger à leurs enfants? C’est un handicap pour une famille d’élever ses enfants à Marseille.
A croire que Jean-Claude n’aurait pas les mêmes idées que Marion…
Regardez un peu ce qui se passe dans des communes environnantes et le prix d’un repas à Martigues, de la garderie à Aix, à Paris….
Gaudin a fait le choix de ne rien dépenser pour l’école et les jeunes marseillais.
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Court Jus,
De multiples reportages ont bien montre qu’helas beaucoup de parents utilisaient boites et surgekes au lieu des produits frais annonces. La critique est comme toujours aisee mais l’art est toujours difficile….. Sodexo et Mairie n’ayant pas brille dans cette affaire. La mairie comme dans la plupart (totalite ?) de ses services publicd.
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Trésorier
4 décembre 2015 à 19h32
Neplussetaire, peu de gens cuisinent bio. Pas l’argent, pas le temps, pas envie.
détrompez-vous beaucoup de femmes font attention aux achats, aux additifs etc.. de plus en plus d’enfants sont allergiques. Une fois qu’on paye son loyer, charges , impôts et taxes, divers…il ne reste pas beaucoup d’argent. Comme tout le monde, je vais aux magasins de destock alimentaire ou il y a beaucoup de produits bio.
Certes, je n’ai pas de loisirs d’ailleurs nous n’avons rien autour de nous, tout est payant, je suis ponctuellement bénévole pour des actions sociales. Aller jusqu’au centre ville difficile avec tous les travaux, mauvaise circulation , pas de commodités, pas de toilettes publiques. Nous sommes condamnés à rester dans un petit périmètre. Je calcule avant d’acheter, je fais moi même les gâteaux, les pâtes, la farine bio n’est pas trop chère. Je reconnais que c’est très dur et je fais beaucoup de sacrifices. Avoir un enfant est une injustice sociale car il n’est pas reconnu et nous n’avons droit à rien. Je constate tout simplement que les animaux ont plus droit que les enfants ! Parfaitement.
“On paye encore une fois le prix de la pauvrete de la cite.”
Pour ma part, il semblerait qu’il y ai une mauvaise gestion à tous les niveaux. On dépense mal l’argent public!!!!!
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Neplussetaire, peu de gens cuisinent bio. Pas l’argent, pas le temps, pas envie.
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Christel,
Je parle de faits, vous repondez par la suspiscion et le mensonge.
Desole pour vous, ma femme travaille.
Par ailleurs, la ville est pauvre et gere mal son argent. A finances reduites, services publics reduits, pour les enfants ou pas.
Je trouve comme vous que les services scolaires sont mauvais et trop reduits. Je ne me plaint pas de leur cout. Il n’y a rien de gratuit dans ce monde et quelqu’un doit bien payer a la fin.
Enfants moins bien traites que le betail ? Vous exagerez. ‘
Services publics deficients qui nuisent a l’attractivite, je suis totalement d’accord.
On paye encore une fois le prix de la pauvrete de la cite.
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Bonjour,
L’urgence dans cette affaire de Sodexo est d’appuyer les 23 employés qui risquent de perdre leur emploi. Etre licencié pour motif de grève est tout simplement illégal et insupportable dans le contexte actuel de chômage massif. Je déplore que l’article de Marsactu ne soit pas centré sur cela, qu’il n’y ait pas un interview des licenciés.
Des pères de famille qui vont perdre leur emploi, qui ont toujours fait leur travail pour le bien de tous les enfants de Marseille, et qui contestent des conditions de travail terribles et un manque de respect total de la part d’une direction qui par ailleurs fait des profits importants et projettent d’investir et d’élargir son domaine d’activité, c’est cela que les parents d’élèves doivent entendre. La solidarité est le minimum que l’on se doit de solliciter. Merci aux travailleurs qui ont toujours fait leur travail et qui cette fois-ci en ont marre parce qu’on leur demande trop pour des salaires de misère. Solidarité.
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Il faut lire cet article en le mettant en perspective. Marsactu avait, en 2011, décrit ce marché dont le monopole a été confié à Sodexo pour 7 ans (alors qu’il était divisé en deux lots auparavant). Deux articles à relire :
– https://marsactu.fr/la-sodexo-avale-pour-7-ans-le-marche-des-cantines-marseillaises/
– https://marsactu.fr/sodexo-le-roi-des-cantines-marseillaises/
Dans le premier, il est indiqué que “Sodexo a donné des garanties qu’il n’y aurait aucun problème d’approvisionnement en cas de grève (mais où vont-ils chercher tout ça ?) par exemple. Les plats seront préparés et livrés par d’autres cuisines Sodexo.” Sic.
Dans le deuxième, nous avons droit à l’argument choc de la fameuse Mme Casanova pour justifier le monopole de la Sodexo : “l’économie réalisée par ce nouveau contrat (800 000 euros par an) va servir à financer des « ateliers culturels et scientifiques » qui seront proposés aux enfants pendant le temps cantine.”
Que sont devenus ces belles paroles – et, accessoirement, ces 800 000 euros ?..
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