La Bricothèque, "les locataires doivent être en capacité d'utiliser des outils"
La Bricothèque, "les locataires doivent être en capacité d'utiliser des outils"
Située depuis trois mois au 30 rue Flégier, non loin de la gare Saint-Charles, l'association la Bricothèque s'adresse aux locataires désespérés qui ne sauraient accrocher un cadre au mur sans le faire inévitablement tomber au sol. Plus sérieusement, Nathalie Gurzynski, responsable de projets au sein de l'association explique : "Nous avons voulu soutenir la démarche d'autonomisation des personnes en difficulté dans le cadre de leur logement." Les fondateurs de l'association sont partis du constat commun réalisé par les bailleurs et les associations d'aide aux personnes : les logements, notamment à Marseille sont souvent abîmés et les travaux nécessitent des frais bien trop élevés pour beaucoup.
La Bricothèque, un centre de prêt d'outils et de bricolage solidaire met donc à disposition du public, en échange d'un euro symbolique, un outillage complet et des formations dispensées par des techniciens, y compris sur les droits et devoirs des locataires. "Les locataires doivent être en capacité d'utiliser des outils. Beaucoup ont le sentiment qu'ils ne peuvent rien faire par eux-mêmes. Nous voulons que les gens se sentent chez eux", précise Nathalie Gurzynski.
Membres solidaires
Afin de favoriser la mixité de la population et d'éviter "une stigmatisation et une ghettoïsation sociale", le public en situation de précarité n'est pas le seul à pouvoir bénéficier de ce service. "Des membres solidaires viennent chercher les outils avec des cotisations très minces" détaille la responsable de projets. De même, dans cette volonté de favoriser les échanges, la Bricothèque accueille les expositions et vernissages d'artistes.
Projet expérimental et unique sur le département, il a été lancé par les deux associations Habitat alternatif social [dont Nathalie Gurzynski est directrice adjointe – ndlr] et les Compagnons bâtisseurs Provence. Pour notre invitée, l'économie sociale et solidaire dans laquelle s'inscrit ce projet connaît actuellement une reconnaissance nouvelle. "Longtemps l'économie sociale et solidaire était considérée comme marginale et non professionnelle. Le fait de la faire rentrer dans le cadre de la loi permet de le viabiliser." Aujourd'hui, à la Bricothèque, deux personnes sont recrutées en contrats aidés.
Commentaires
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Très belle initiative, ça pourrait même devenir un projet à élargir sur le territoire.
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Superbe projet, innovant et qui permet de créer du lien social, autour d’échanges de conseils, de matos etc. Ce type de projet existait déjà il y a dans des logements de colocations gérés par l’université belge dans laquelle j’étudiais Louvain la Neuve il y a 15 ans : le Bricokot ( kot=logement étudiant). Il y avait ainsi 110 projets étudiants associatifs sur le campus, du Kot Gateau ( dont le projet était de faire des gâteaux d’anniversaire le Jour J), au Kot Amnesty, les Kots de langue ( cours de langues gratuits), le Velo Kot, l’Herbikot ( prêt et gardiennage de plantes vertes),… Bref, a s’en inspirer.
Voilà,
Bonne année a Marsactu au passage !
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“en capacité de……” je hais cette expression jargonnante qui pue la psy à plein nez et la condescendance. En français on dirait: capables de….mais ça fait moins chic.
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Tu as raison Dantes le choix des mots est imprtant, surtout quand on parle des autres
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que des voeux pieux de la part des bailleurs, quand pensez vous mettre à disposition des locataires des médiateurs pour le savoir habiter ?
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