Gestion de l'eau à Marseille : haute pression sur Eugène Caselli

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le 24 Nov 2010
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Gestion de l'eau à Marseille : haute pression sur Eugène Caselli
Gestion de l'eau à Marseille : haute pression sur Eugène Caselli

Gestion de l'eau à Marseille : haute pression sur Eugène Caselli

Depuis des mois, il se murmurait qu’Eugène Caselli donnerait son orientation sur la gestion de l’eau en décembre, mais il semblerait bien que le président de Marseille Provence Métropole ait finalement choisi d’attendre. Une bonne nouvelle aux yeux des partisans de l’eau publique qui y voient une volonté d’évaluer l’ensemble des possibilités offertes à la communauté urbaine.

Pour faire vite, elles sont au nombre de trois : une délégation de service public (DSP), via la reconduction du contrat de la Société des eaux de Marseille ou un de ses concurrents, une société d’économie mixte, où une entreprise privée et la collectivité cogèrent le système ; et la gestion directe, où la collectivité reprend en main le service.

Eugène Caselli n’avait écarté aucune de ces options en avril dernier tout en jugeant compliqué le retour en régie publique. Mais c’est bien vers là que veulent le pousser beaucoup de composantes de sa majorité. Europe écologie, le Front de gauche et le Mouvement républicain et citoyen (MRC) ne souhaitent plus passer par le privé.

Et ces derniers ont l’impression que ça bouge… doucement. Eugène Caselli les a reçus le 9 novembre dernier et le socialiste avait accepté d’accueillir Danielle Mitterrand, président de la fondation France Libertés partisane de l’eau publique, avant que celle-ci, souffrante, ne soit contrainte de décliner. Les membres de la commission Ager de MPM, chargée du dossier, ont enfin obtenu que le contrat et les rapports annuels sur le fonctionnement de la DSP leur soient communiqués la semaine dernière et planchent d’ores et déjà dessus, expliquait à Marsactu Sylvie Nespoulous d’Europe Ecologie (EE).

Le parti écologiste qui participera ce mercredi à la présentation d’un « Appel de l’eau ». Un texte favorable à l’eau publique qui sera co-signé par des élus de gauche, du Modem et même de droite comme France Gamerre, ex-adjointe de Jean-Claude Gaudin à la mairie entre 2001 et 2008… Une manière de démontrer à Eugène Caselli qu’il peut trouver une majorité pour mettre le clap de fin à un demi-siècle de règne de la Sem, « ce dont il doute » selon le porte-parole marseillais d’EE Sébastien Barles. Ce dernier a cherché à attirer des socialistes de premier plan dont Patrick Mennucci, qui après s’être montré intéressé a finalement décliné.

Nous n’avons pas réussi à joindre le maire du 1/7 ( réactualisé à 21H le 2411 : la réaction de Patrick Mennucci est dans les commentaires) mais une chose est sûre : cette volte-face illustre bien la position mouvante du Parti socialiste. Sans position nationale sur le sujet pendant des années, le PS s’est prononcé le 9 novembre dernier dans son texte « pour l’égalité réelle » pour « un service public de l’eau ». Jean-Noël Guerini avait quant à lui déjà dénoncé « cette logique qui voudrait que les biens collectifs – l’air, l’eau, la biodiversité, les paysages – soient transformés en marchandises comme les autres » lors de son investiture à la tête de la fédération des Bouches-du-Rhône. Mais au final, il n’y a guère que Michel Vauzelle qui est passé de la parole aux actes : sa majorité au conseil régional a créé en octobre un établissement public régional de l’eau, chargé d’aider les communes à se dépatouiller de la gestion publique.

Pour le moment, le président de la communauté urbaine se contenterait de négocier sur le prix de l’eau une baisse de 5 % avec la Sem, comme le révélait La Provence lundi. Une baisse qui pour Pierre Sémériva, vice-président écologiste de MPM, pourrait servir à dégonfler un des arguments majeurs de la gestion publique : le moindre coût.

Car, à MPM, le chemin vers le retour à la régie est encore tortueux. Au cours de la réunion du 9 novembre, « Eugène Caselli est apparu plutôt favorable au privé », confient des participants. Une discussion pendant laquelle il aurait, selon le parti de gauche, annoncé qu’il ne financerait pas l’alter-forum qui se tiendra en marge du Forum mondial de l’eau tenu par Loïc Fauchon, le patron de la Sem…

Un lien Eau : des élus en manque de transparence sur Marsactu

Un lien Jean-Noël Guerini fait un pas sur la gestion publique de l’eau sur Marsactu

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Commentaires

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  1. PROXITEL PROXITEL

    La gestion publique de l’eau peut s’envisager sous diverses formes allant de la DSP à la Régie directe. Comme pour tout dossier complexe, le choix qui sera fait sera toujours contestable c’est inévitable. Mais sur ce dossier qui implique une Société la SEM omniprésente et surpuissante depuis des dizaines d’années à Marseille , filiale d’un groupe, VEOLIA, qui est lui omniprésent et surpuissant dans la plupart des villes françaises, sur ce dossier donc les précautions devraient être considérablement renforcées. La surpuissance de ces groupes est financière et très directement politique au sens où les allers retours entre les cabinets minstériels ou locaux et ces entre prises sont choses courantes et instituent le favoritisme ou le conflit d’intérêt comme des choses banales (bananes dirait-on dans les républiques du même nom!). L’osmose SEM/Politique est plus forte ici à Marseille qu’ailleurs, le Président de la SEM en sait quelque chose et de nombreux élus très influents de droite comme de gauche ont été ou sont des employés ou des obligés de la SEM, de ses filiales ou de la maison mère….je ne citerai pas de noms mais on y trouve des Président untel des députés ou sénateurs X bref la consanguinité est si forte que le “bébé” risque d’en souffrir. Or “le bébé c’est nous”, les cotoyens consommateurs de la ressources vitale et donc nécéssairement publique qu’est l’eau. La meilleure façon de sortir d’une situation de mélange des genres est d’organiser la plus grande transparence. A cet effet, deux dispositions devraient être prises; 1° Rédiger et soumettre en totalité à l’information du public l’état des lieux actuel (humain, technique, juridique et financier) et le cahier des charges de qualité, de sécurité et de tarification de l’eau que souhaitent les élus tant pour les usages des ménages que pour ceux des entreprises. 2° Constituer un comité technique d’ingénieurs et d’économistes indépendants des soumissionnaires et des décideurs politiques , comité ayant accès à tous les éléments du dossier et chargé d’émettre des avis (événtuellement contradictoires) publics et des recommandations sur les solutions qui seront proposées (jury indépendant). Si les soupçons ne peuvent pas être écartés alors, le débat n’aura pas lieu, un pancrace ridicule et funeste en tiendra lieu et une fois encore, la ville y perdra et ceci portera un tort durable à la cité. La terre entière nous envie nos édiles Gaudin et Guérini mais ce n’est pas faire injure, aux 2G, que leur suggérer, sur ce dossier particulièrement, de se protéger d’ eux mêmes et des leurs..

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  2. Patrick mennucci Patrick mennucci

    C’est bien la première fois que Marsactus n’arrive pas à me joindre.
    Je n’ai pas l’habitude de ne pas répondre à la presse, si marsactu m’avait interrogé voilà ce que j’aurais répondu :
    Je n’ai pas signé le texte de Barles parce qu’ étant le responsable du PS sur cette question je souhaite que ma Fédération prenne une position. De nombreux responsables socialistes locaux ont évolué vers la propriété publique voire la gestion publique de l’eau se rapprochant de ma position et je souhaite les convaincre tous. Le meilleur moyen de les convaincre n’est pas à ce moment de participer à la pétition d’Europe Ecologie. Le fait que Sebastien Barles est révèle à la presse qu’il m’avait demandé de signer prouve que j’ai eu raison car bien sur, ce texte est tout autant un appel qu’une opération politique.

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  3. prapin prapin

    ce n’est pas qui doit gérer l’eau qui m’intéresse,c’est le prix du m3 qui doit baisser et non pas de 5%…

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  4. BENSAID Majid BENSAID Majid

    Je rejoins complètement Patrick sur ce point là. Il est évident que l’eau ne doit plus être gérer par le privé. Cela n’a pas de sens. L’eau “qui est un bien collectif” ne doit pas être une marchandise et je rejoins en cela les paroles de Jean Noël.

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