Gaudin "trop mollasson" pour le président du Sénat, "visite fantôme" de Borloo à Marseille

Gaudin "trop mollasson" pour le président du Sénat, "visite fantôme" de Borloo à Marseille

Comme nous vous l’avions raconté, le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP), faisait activement campagne pour remplacer Gérard Longuet, annoncé au gouvernement, en tant que président du groupe à la Haute Assemblée. Un poste qu’il n’a pas plus obtenu que Marseille n’a eu de maroquin. « Reprenant ses formules [sur France 2] on peut dire que Sarkozy brosse la droite marseillaise avec un oursin », ironisait Patrick Mennucci, président du groupe PS au conseil municipal.

Le maire de Marseille n’a semble-t-il pas eu droit aux mêmes égards de Gérard Longuet, invité lundi à l’Elysée et salué pour sa « grande classe » par le président du Sénat Gérard Larcher. Devant les micros de Public Sénat, Jean-Claude Gaudin a regretté un gouvernement trop « monocolore », avant d’ajouter : « Je m’arrête sinon je vais être désagréable ». Les paroles de Gérard Larcher lui seraient-elles parvenues aux oreilles ? Dans le Canard, on lit que François Fillon a calmé Longuet en lui assurant qu’il serait plus utile à son poste actuel car le président du Sénat trouve Jean-Claude Gaudin trop « mollasson »… Comment on dit avec l’oursin déjà ?

Un « orfèvre » pour la crise du port

Autre victime collatérale du remaniement, Jean-Louis Borloo, qui a vu s’échapper Matignon dans la dernière ligne droite. On n’avait jamais compris comment on avait pu louper son déplacement à Marseille en pleine crise du port, où selon La Provence il avait « mis de l’huile dans les rouages ». Dans la dernière livraison du Point, on en sait un peu plus sur les conditions de cette « visite fantôme ».

Nous sommes fin octobre et histoire de rattraper ses approximations sur la pénurie de carburant, où il répétait en boucle que tout allait bien Madame la Marquise alors que les stations commençaient à être à sec, le ministre du Développement durable se dit qu’il faut « faire du Sarkozy », résume l’hebdo. Il descend donc à l’improviste à Marseille, où il compte se pointer sur le port et prouver ses qualités d’« orfèvre en matière sociale » décrites par le secrétaire général de l’Elysée Claude Géant.

Jean-Claude Gaudin, prévenu la veille, est en Alsace, et renvoie vers son premier adjoint Roland Blum, qui suit le dossier. Pour l’accueillir en catimini à l’Hôtel de Ville, le préfet est également là et « le député UMP Renaud Muselier, qui a eu vent de la réunion secrète ». On ne sait jamais, un tête à tête avec un possible futur premier ministre ça ne se loupe pas…

Problème de sécurité

La suite est grosse comme une maison : tout à son idée, Jean-Louis Borloo a quelque peu oublié que les agents du port ne sont pas des enfants de choeur et que le patron de la CGT locale Pascal Galéoté n’est pas du genre à troquer ses revendications pour des accolades pour les beaux yeux d’un Matignonable.

« Le préfet déconseille de s’aventurer sur les docks sans un solide dispositif de sécurité », raconte le Point. Et ce n’est pas Renaud Muselier, rossé en 1994, qui aurait pu convaincre le ministre d’y aller de toute manière. « Au bout de deux heures, même l’idée d’une conférence de presse est écartée », histoire de ne pas perdre la face si la grève se poursuit.

La fin tourne à la pantalonnade : « Vers 11h30, Borloo n’a toujours pas mis le nez dehors quand retentit la sonnerie de son portable. Au bout du fil, Guéant, qui a appris l’escapade impromptue du ministre et lui intime l’ordre de rentrer. Confus, Borloo s’exécute. » La prochaine fois il pourra demander à Jean-Claude Gaudin de lui arranger un rendez-vous avec FO, ce sera plus facile.

Jean-Claude Gaudin en campagne pour le Sénat, sur Marsactu

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