Gaudin laisse un répit au marché de la Plaine

Actualité
le 2 Oct 2018
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Le maire de Marseille recevait lundi une délégation représentant les forains de la Plaine. Il a accepté de maintenir une partie du marché durant les travaux, dans des conditions qui doivent être discutées cette semaine.

Le marché de la Plaine (LC).
Le marché de la Plaine (LC).

Le marché de la Plaine (LC).

Après deux années de dialogues tendus entre les forains du marché de la Plaine et la Ville en vue des travaux de rénovation, il aura fallu plusieurs opérations escargot pour que Jean-Claude Gaudin se décide à prendre en main le dossier et jouer l’apaisement. Lors du rendez-vous qu’il avait fixé lundi après-midi, en échange d’un arrêt des manifestations, le maire a donc écouté les doléances des commerçants non-sédentaires installés sur le marché, pour certains depuis des décennies.

Une rencontre à laquelle étaient conviés plusieurs représentants des forains, mais aussi des élus, Marie-Louise Lota, adjointe en charge des marchés, Gérard Chenoz, adjoint et président de la Soleam, la société d’aménagement en charge du projet, Marine Pustorino, maire de secteur des 4e et 5e arrondissements, le sénateur Bruno Gilles, ou encore Roland Cazzola, élu de secteur des 15e et 16e arrondissements, présent pour exprimer le refus d’un déplacement des forains à l’Estaque.

À la sortie, le maire de Marseille a annoncé par communiqué vouloir revenir à des travaux en plusieurs phases, permettant de maintenir en permanence une surface pour accueillir des forains. Le marché de la Plaine ne va pas baisser complètement  le rideau pendant deux ans. La Ville annonce qu’elle va “exiger des entreprises chargées de ce projet l’application du phasage qui permettra de maintenir la présence d’une quarantaine de forains sur la place, tout au long du chantier”.

Retour au phasage

La proposition donne une drôle d’impression de déjà-vu. Le cahier des charges des travaux, et même toutes les annonces faites depuis trois ans, prévoyaient déjà le maintien de 80 forains. Et les travaux prévus pour durer deux ans, qui doivent démarrer sous peu, ont déjà été pensés en fonction de ce phasage.

Mais, lorsque la Ville a choisi au cours de l’été les 80 forains destinés à rester durant les travaux, la sélection a été mal vécue par leurs collègues appelés à partir vers d’autres marchés marseillais. “On a essayé de trouver 80 forains, mais il y a eu une levée de boucliers, ils ont reçu des menaces des autres forains, expliquait alors Marie-Louise Lota à Marsactu. Avec des forains menacés, les clients n’auraient pas été en sécurité. On a décidé de ne pas assumer ce risque”. Le programme des travaux en plusieurs phases avait été officiellement abandonné. Jean-Claude Gaudin vient donc de la remettre sur les rails, mais avec moitié moins de forains.

“On a encore sept jours”

Dans une conférence de presse à la sortie de la rencontre, les représentants des forains s’en sont félicités, saluant aussi la semaine de répit offerte par le maire au marché afin d’étudier “toutes les modalités liées à ces nouvelles dispositions”. “Pour le moment, le problème n’est toujours pas résolu, mais on a encore sept jours”, assure ainsi Dominique Damiano, représentant du syndicat des marchés de France. “Garder seulement 40 forains, on n’est pas d’accord”, ajoute Djamel Sayah du syndicat des Commerçants non sédentaires.

Les forains comptent donc bien sur les jours à venir pour reprendre les négociations de zéro. Avec le nombre de 40 emplacements comme point de départ à tirer vers le haut. Le souhait de voir le marché “descendre” progressivement sur le boulevard Chave au cours des travaux reste dans les esprits de beaucoup, malgré le refus de la maire de secteur, acté par la Ville. “Des commerçants sont prêts à faire du turn over, des solutions on en a plein”, lance Dominique Damiano qui espère trouver enfin une oreille attentive lors des réunions avec les services de la Ville. “Les forains veulent rester ensemble”, appuie Marianne Garoute, du syndicat des Commerçants non sédentaires.

Les débats s’annoncent également difficiles sur les critères de sélection des forains autorisés à rester. Là où la municipalité annonce qu’elle se fondera sur l’ancienneté des commerçants à partir de leur extrait Kbis, ces derniers rétorquent qu’“un forain peut avoir hérité la place de son arrière-grand-père, mais [que] forcément, il n’aura pas le même KBis”.

Autre preuve de bonne volonté annoncée par le maire, une délibération proposera lors du prochain conseil municipal “une réduction de 50 % des tarifs de location de l’espace public afin d’apporter une aide financière aux forains”. Un dédommagement qui a déjà été évoqué sans jamais être détaillé, et devrait être accueilli favorablement côté forains.

Quelle que soit l’issue des négociations, la Plaine n’aura plus qu’une poignée de forains dans quelques semaines. La prochaine bataille qui s’annonce sera celle d’un retour des forains de la place après travaux. Le projet en prévoit moins de 200, aujourd’hui ils sont 300 sur la place.

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Commentaires

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  1. N SV N SV

    Et allez, maintenant Battle Royale entre les forains pour savoir qui aura le droit de rester sur site… Cette gestion c’est vraiment n’importe quoi, un pas en avant, deux en arrière…

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  2. Pierre Pierre

    > a noter que pendant ce temps certains du marché de la plaine se retrouvent à la joliette. le marché de la joliette laissait derrière lui un site raisonnablement propre, maintenant que ceux de la plaine sont là c’est le carnage derrière eux, cartons dans tous les sens, poubelles.
    Ce qui veut dire que l’état de la place de la Plaine était bien du à la négligence / je m’en foutisme des forains, puisqu’exportés ailleurs dans un endroit propre, ils ont tout de suite imprimé leur marque à base d’ordures.

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    • Pierre Pierre

      Source: mes yeux + discussion avec un cantonnier chargé de ramasser derrière qui a vu la différence.

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  3. Tarama Tarama

    Vous pourriez prendre des photos ?

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  4. Pierre Pierre

    ouais mais j’ai qu’un argentique, c’est plus compliqué

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