FO stoppe la grève après avoir arraché une augmentation de 40 euros à la métropole

Actualité
le 3 Fév 2022
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Le ramassage des poubelles reprend. Ce mercredi, un accord a été passé entre la métropole et le dernier syndicat en grève. Sans grandes avancées, il assure aux éboueurs une augmentation de 40 euros par mois, avant les négociations du régime de primes qui s'ouvriront en mars.

Le ramasssage reprend ce mercredi, après 15 jours de mobilisation. (Photo : SL)
Le ramasssage reprend ce mercredi, après 15 jours de mobilisation. (Photo : SL)

Le ramasssage reprend ce mercredi, après 15 jours de mobilisation. (Photo : SL)

Les Marseillais n’attendaient que ça. La fin de la grève du ramassage des poubelles a été actée et le travail va reprendre dans cette nuit de mercredi à jeudi. Un accord a été trouvé ce 2 février entre la métropole et le seul syndicat mobilisé Force ouvrière (FO). Yves Moraine, élu LR chargé des négociations, et Patrick Rué, secrétaire général de FO ont annoncé la nouvelle, chacun de leur côté, aux alentours de 18 h.

L’accord prévoit que la négociation du régime indemnitaire des primes (RIFSEEP), commencera sur la base d’une hausse d’un minimum de 40 euros par mois pour les agents de collecte. Déjà annoncé lors du précédent accord de décembre, cette conférence sociale s’ouvrira en mars avec toutes les autres organisations syndicales, rappelle Yves Moraine. Si ce plancher est une réponse faite aux inquiétudes de perte du pouvoir d’achat selon la métropole, elle s’inscrit dans un contexte d’inflation élevée qui, appliquée sur un salaire d’éboueur, correspond peu ou prou à la même somme.

FO demandait 80 euros

Dans ses dernières revendications, FO souhaitait voir appliquer une prime de 80 euros pour les agents marseillais. Patrick Rué avait mis sur la table dernièrement la question de l’harmonisation des salaires entre les territoires fusionnés en 2016 au sein de la grande intercommunalité. “Il y a encore jusqu’à 200 euros d’écarts entre agents de la métropole. Nous demandions 80 euros pour résorber cet écart”, retrace le syndicaliste.

Autre revendication, l’instauration pérenne des horaires aménagés en raison de l’épidémie de Covid. Aujourd’hui le temps consacré à l’habillage, la douche et à la pause des agents équivaut à environ 1 h 20. L’accord de ce mercredi confirme qu’en période Covid, ce laps de temps de présence est supprimé, pour éviter que les fonctionnaires ne se croisent. “J’espère comme tout le monde que ça sera l’affaire de quelques mois“, cadre Yves Moraine, Patrick Rué limitant cela à la période d’état d’urgence sanitaire.

Des tournées allongées

Le nouveau temps de travail, objet de la réforme votée en 2019, a été acté avec les autres syndicats en décembre 2021 : les agents travailleront l’équivalent de 30 heures au lieu de 35. Mais cela soulève d’autres questions, notamment sur le contrôle des temps de présence. Pour la métropole il s’agit en réalité d’acter la fin des départs anticipés – le fameux fini-parti – en instaurant à la fois des contrôles et des tournées plus denses.

Yves Moraine, a précisé que le contrôle serait effectué “selon les modalités techniques habituelles“. Sur ce point explosif, un flou est entretenu depuis le début du conflit social par les deux parties. Pour Patrick Rué, cela passera dans un premier temps par un agent qui inscrira les noms et les heures sur un papier, “mais je pense qu’à terme, on ira vers un système automatisé“, lâche-t-il. De source métropolitaine, on indique que la mise en place des badgeuses pourrait en fait arriver plus tôt que prévu avec un déclenchement rapide de l’acquisition et de la mise en place de ces appareils.

Autre point de tension, la réorganisation souhaitée par l’administration des circuits de chaque équipe d’éboueurs. “L’objectif n’est pas de doubler les tournées, mais de faire un peu plus et un peu moins rapide“, tente Yves Moraine, qui salue “l’effort du syndicat d’accepter ces modalités“. Patrick Rué nuance : “Il y avait des tournées plus courtes et d’autres plus longues, elles vont être rééquilibrées.” Derrière ce débat se niche la question des effectifs sur lesquels Patrick Rué admet qu’il n’a “pas de garanties” : des tournées plus longues signifieraient des postes en moins à terme, qu’ils ne soient pas remplacés lors de départs ou réaffectés à un autre service.

Un espoir de retour à la normale d’ici une semaine

Depuis le déblocage des garages et des centres de transfert après l’audience au tribunal administratif vendredi 28 janvier, les tonnes de poubelles accumulées ont commencé à diminuer. “On est passés de 3000 tonnes il y a huit jours à 2000 tonnes“, assure Yves Moraine.

Lundi, le maire de Marseille avait mis sa main à la pâte pour pallier la grève. Benoît Payan a réagi rapidement ce mercredi 2 février à l’annonce de la fin de la mobilisation. “Cette crise des poubelles ne pouvait plus durer, les Marseillais étaient excédés par cette situation, et à juste titre“, écrit-il dans un communiqué. Il a indiqué que les bennes affrétées par ses services seraient mobilisées “jusqu’à un retour à la normale“. Yves Moraine espère pouvoir “rendre la ville propre aux Marseillais dans les huit jours”.

(avec Jean-Marie Leforestier)

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Commentaires

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  1. vékiya vékiya

    De source métropolitaine, on indique que la mise en place des badgeuses pourrait en fait arriver plus tôt que prévu…

    Ne vous en faites pas les gars, vous aurez deux à trois exemplaires de cartes que vous pourrez confier à vos camarades qui badgeront à votre place. Ne vendez pas vos camions à pizza trop vite il vous restera du temps pour vos gâches.

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  2. TINO TINO

    qu’ils vendent des pizzas pendant leur temps de repos, personnellement je m’en fiche. Pourvu qu’ils s’appliquent à ramasser proprement et consciencieusement nos poubelles. Ils y gagneront la reconnaissance de tous les marseillais qui pour les remercier iront acheter leurs pizzas…..

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    • vékiya vékiya

      le fini parti (ou dit aussi le fini pas fait) leur permet de cumuler. Si c’est leur temps de repos ils font effectivement ce qu’ils veulent mais ce n’est pas le cas. Il est peut être encore possible de retrouver une interview de Muselier qui justifiait ces gâches

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  3. didier L didier L

    Ces grèves récurrentes sont le signe de disfonctionnements anciens et du peu de respect pour le service rendu à la population qui finance tout cela. Alors Marseille ville sale pour toujours … Gaudin n’a pas fait grand chose et Moraine ne semble pas être l’homme de la situation pour régler définitivement la question, Ruas encore moins. De trop vieilles complicités se nichent là-dessous. Rendez-vous à la prochaine ! ( en espérant me tromper)

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    • Assedix Assedix

      L’article est très intéressant,mais le titre me paraît trompeur car à vous lire on comprend bien que FO a surtout réussi à gratter 1h20 de présence quotidienne au travail pour cause de COVID au moment même où il semblerait que le pire de cette pandémie soit derrière nous (je touche du bois en écrivant cela).
      Et comme il semble peu probable que la maladie disparaisse totalement, il me semble que c’est bien la semaine de 23h20 (30-5*1h20) que FO vient d’arracher. Chapeau!

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    • Assedix Assedix

      Désolé, Didier L, j’ai posté mon message au dessous du vôtre par erreur

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  4. Alceste. Alceste.

    Vraiment Lionel Royer-Perreault qui ne voyage jamais seul et avec qui vous savez vient encore de se distinguer , une nouvelle présidence . Tout compris il doit être à 16 ou 17 mandats et il n’est qu’ à 70 % de ses capacités. IL peut donc aller à 22. Plus que 5. Mais revenons à nos bordilles , pardon, nos poubelles, il qualifie le week-end dernier de “psychodrame”. Rappelon la définition de ce dernier terme : “Représentation théâtrale, sous la direction d’un thérapeute, d’une scène vécue ou imaginaire, destinée à extérioriser les ressorts d’un conflit que le sujet réactualise dans sa relation avec les autres acteurs de la scène.”

    Si j’ai bien compris mon bon Lionel, tout était imaginaire, scénarisé selon vous avec Moraine, Payan et Rué et vous bien sûr selon vous comme thérapeutes ?
    Employez s’il vous plaît les bons termes , car les marseillais n’ont pas vécu cela comme un psychodrame mais comme une honte , une situation insupportable tout simplement.

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  5. leb leb

    Peut-être qu’un jour des génies de la sillicon Valley ou d’ailleurs, inventeront les poubelles qui se désintègrent toutes seules quand on appui sur un bouton. Ce sera la fin du problème marseillais.

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  6. Assedix Assedix

    L’article est très intéressant,mais le titre me paraît trompeur car à vous lire on comprend bien que FO a surtout réussi à gratter 1h20 de présence quotidienne au travail pour cause de COVID au moment même où il semblerait que le pire de cette pandémie soit derrière nous (je touche du bois en écrivant cela).
    Et comme il semble peu probable que la maladie disparaisse totalement, il me semble que c’est bien la semaine de 23h20 (30-5*1h20) que FO vient d’arracher. Chapeau!

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  7. Neomarseillais Neomarseillais

    Perso je ne sais plus combien ils travaillent au final ni ce qu’ils viennent d’obtenir puisqu’il s’agit d’une garantie minimale d’augmentation pour les négos à venir… pas très limpide… à mon avis on n’a pas fini d’en entendre parler. Les journalistes Marsactu ont-ils compris ? J’en doute…

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