[Enquête participative] Comment va votre association ?

Décryptage
le 12 Sep 2016
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Il y a quelques mois, le département annonçait une baisse de 20 % de ses aides aux associations. À la région comme à la ville, la tendance serait aussi plutôt à la baisse. Avec quelles conséquences pour un tissu associatif qui emploie plus de 60 000 personnes dans les Bouches-du-Rhône ? Pour mettre du concret derrière les chiffres, Marsactu lance une nouvelle enquête participative.

[Enquête participative] Comment va votre association ?
[Enquête participative] Comment va votre association ?

[Enquête participative] Comment va votre association ?

La scène se déroule il y a quelques mois à l’issue d’une réunion avec les associations du centre-ville organisée par la conseillère municipale déléguée Serena Zouaghi et la vice-présidente du département, Solange Biaggi. A l’entrée, un homme fait les cent pas, attendant son tour pour glisser quelques phrases à la conseillère départementale. Dans la foule des dirigeants associatifs, il a tout de même quelque avantage. Jusqu’en mars 2014, il siégeait à ses côtés dans la majorité municipale de Jean-Claude Gaudin.

Après avoir pris sa retraite politique, Michel Bourgat est entré au conseil d’administration de la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône, une structure qui distribue des denrées à des familles dans le besoin. Celui qui fait désormais office de super VRP de l’association est inquiet. Quelques jours plus tôt, il a appris que la nouvelle majorité de droite du département avait choisi de diminuer de 20 % le budget dédié aux associations. Il va tenter de convaincre son ex collègue de maintenir l’intégralité des aides attribuées à sa structure, quitte à dresser le comparatif avec d’autres intervenant dans le même domaine. Solange Biaggi évite de prendre tout engagement qu’elle ne pourrait tenir : elle se contente de lui rappeler la règle budgétaire. Elle sait bien qu’il y aura des déçus.

Des baisses de subvention

Sur fond de baisse des dotations de l’État aux collectivités locales, les appels à se serrer la ceinture se multiplient. Moins 20 % au département. À la région, des lignes budgétaires entières attendent d’être affectées ou redéployées. Les subventions de fonctionnement se raréfient pour privilégier des aides aux projets. Les périmètres d’intervention de la politique de la ville se resserrent et laissent sur le flanc certaines structures qui sortent du dispositif d’aides aux quartiers populaires et aux financements qui y sont liés.

Un reflux s’annonce donc après une période particulièrement faste : les aides aux associations ont considérablement cru avec le gonflement des aides publiques dans les années 2000 et au début des années 2010, comme le note Cesare Mattina dans Clientélismes urbains. Entre 2007 et 2012, les subventions ont doublé à la Ville de Marseille (de 54 à 111 millions d’euros). Même tendance à la forte hausse avec le conseil général de Jean-Noël Guérini.

Plus de 60 000 emplois dans le département

Conséquence logique : dans le même temps, l’emploi associatif a grimpé. Selon l’observatoire départemental de la vie associative, 14 000 emplois nouveaux ont été créés dans les associations entre 2010 et 2013 pour dépasser les 60 000 jobs créés par 5500 employeurs associatifs.

Aujourd’hui, au-delà de leur intérêt social, ces associations sont donc d’importants acteurs économiques à l’échelle du département, concentrant 10 % de l’emploi privé. Les annonces et l’application des coupes budgétaires paraissent donc de nature à fragiliser ce tissu. Pour mesurer cet impact, forcément diffus, Marsactu lance donc une enquête participative, comme nous avions pu le faire sur l’état des écoles. Le questionnaire est à remplir ci-dessous afin de nourrir notre travail journalistique sur le sujet. Nous disposerons ainsi d’un ensemble de données exploitables et d’exemples concrets. Pour saisir la réalité derrière les chiffres.

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Commentaires

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  1. zorore zorore

    Bonjour, petites remarques concernant votre questionnaire :
    – les assos reçoivent souvent des subventions de plusieurs collectivités / or on ne peut en cocher qu’une,
    – l’année 2016 n’est pas finie, donc des subventions peuvent encore être votées : difficile alors de comparer avec l’année précédente
    – cela peut être intéressant de savoir si l’association a développé d’autres sources de revenus comme des prestations, du mécénat, l’appel à des fondations.
    Je ne sais pas si vous pouvez encore faire évoluer le questionnaire. Cela vaudrait le coup. Merci pour cette idée !

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  2. Jean-Marie Leforestier Jean-Marie Leforestier

    Merci pour votre commentaire particulièrement pertinent ! J’ai modifié le questionnaire en conséquence. Bonne journée, JML

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  3. JL41 JL41

    Dans cette enquête à laquelle ne peut répondre que l’interlocuteur qualifié d’une association, vous présentez comme allant de soi qu’une association n’existe que subventionnée.

    Pour moi le mouvement associatif est surtout une action bénévole. Qu’une association qui gère les cours de tennis d’une commune embauche un moniteur, ça ne me paraît pas poser de problème. Mais entre ce cas et l’association bénévole, il y a un pas de géant que le clientélisme fait de façon assez réactive. Dénaturant le principe originel, pour que la plus grande part de ces 60 000 emplois soit aussi des électeurs, plutôt de gauche, puisque ces aides ont été mises en place puis accélérées durant les mandats Guérini et Vauzelle.
    On comprend que la droite freine des quatre fers pour prendre son tour… et s’intéresse davantage aux nouveaux projets.

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