Les dossiers chauds du conseil municipal du 5 décembre

Actualité
le 5 Déc 2016
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Téléphérique, écoles, stade Vélodrome... Comme d'habitude, nous vous avons préparé un petit florilège des sujets au programme de ce conseil municipal du 5 décembre.

Les dossiers chauds du conseil municipal du 5 décembre
Les dossiers chauds du conseil municipal du 5 décembre

Les dossiers chauds du conseil municipal du 5 décembre

Ce lundi au conseil municipal, il n’y aura pas un mais deux groupes à l’extrême-droite de l’hémicycle. C’est la première fois que les deux adjoints démissionnaires de la mairie Front national de Stéphane Ravier siégeront et voteront avec les trois autres dissidents. Leur tout frais président Antoine Maggio a prévu de faire un discours d’intronisation pour souligner les raisons des multiples défections toutes liées à leur ancien chef de file.

Hormis ce changement interne, ce sera aussi la première grande réunion publique des Républicains marseillais après la victoire de François Fillon lors de la primaire de la droite. Désormais co-porte-parole de la campagne LR, la maire des 11e et 12e arrondissements Valérie Boyer devrait être présente. Chacun guettera sa première prise de parole. De leur côté, les socialistes vont tenter d’enfoncer des coins en agitant les propositions du candidat à la présidentielle notamment sur les fonctionnaires.

Malgré l’apparente accalmie post-primaire, les élus oseront-ils d’un processus de sélection similaire pour désigner le candidat de la droite en 2020 comme l’a fait Guy Teissier ? Jean-Claude Gaudin ne devrait pas laisser les élus de sa majorité se taquiner longtemps car plus de 270 rapports sont à l’ordre du jour de ce conseil. Marsactu les a parcourus pour vous permettre de mieux repérer les dossiers qui valent le détour, comme d’habitude en parallèle de notre suivi en direct de la séance.

De l’utilisation du Vélodrome

Les petits Marseillais ne devraient pas fouler la pelouse du Vélodrome pour la 69e fête des écoles, qui rassemble traditionnellement 50 000 personnes au mois de juin. Comme l’a révélé Marsactu, l’organisation de l’événement fait l’objet d’un conflit avec Arema, exploitant privé du stade, qui argue notamment des effets des pieds d’écoliers sur la précieuse pelouse. Au moment où l’opposition municipale demande une mission d’information sur le contrat de partenariat public-privé (PPP) signé pour 35 ans par la Ville, cela met en lumière les difficultés de l’exploitant à faire tourner son équipement hors des matchs de l’OM.

C’est ce qu’on lit en détail dans le bilan d’exploitation 2015, présenté au conseil municipal ce lundi. Avec seulement deux matchs de rugby et deux concerts, complétés par des événements “corporate” (congrès et séminaires) et les visites du stade, les recettes annuelles plafonnent à 6,15 millions d’euros. Or, le PPP était basé sur 12,5 millions d’euros de recettes “garanties”, qui se déduisent de la redevance versée chaque année par la Ville à Arema pour couvrir le coût des travaux et de l’entretien. Le partenaire privé éponge donc. “L’absence de contrat de naming fait constater un manque entre les recettes prévues et les recettes réalisées sur la période de 6,310 millions d’euros”, indique le rapport. La signature tant attendue de ce contrat de naming avec Orange, en juin 2016, ne devrait pas suffire à combler le trou, si l’on en croit le montant qui a circulé (2,5 millions d’euros par an).

Le Palais de la glisse totalement remboursé

La Ville a fini de rembourser son plus bel éléphant blanc : le palais omnisport Grand Est, palais de la glisse et de la glace ou encore “POMGE”. Une délibération solde l’opération de construction qui était sous la responsabilité de Marseille Aménagement. L’équipement, dont l’utilité est contestée par l’opposition depuis plusieurs années, aura coûté, pour sa construction, 46 561 016,42 euros. Le coût prévisionnel était passé de 28,4 millions en 2003 à 39 millions l’année suivante. Même si l’équipement accueille ce week-end un grand événement avec la finale de la coupe du monde de patinage artistique, cet aspect financier pourrait bien être soulevé par les élus de gauche.

154 millions d’euros pour rendre les bâtiments publics accessibles

Rendre tous les bâtiments accueillant du public accessibles aux personnes à mobilité réduite d’ici 9 ans, en trois tranches. C’est ce que prévoit “l’agenda de l’accessibilité programmée” que se prépare à adopter le conseil municipal, conformément à une obligation de l’État. La Ville part de loin : “A Marseille nous avons 1488 bâtiments communaux et 40 000 points litigieux, détaille l’adjoint aux personnes handicapées Patrick Padovani. Cela représente un coût total de 154 millions d’euros. Nous ferons le plus compliqué à la fin car il faut lancer les marchés publics. Dans les 3 premières années, nous ferons les écoles, les équipements sportifs et administratifs. Cela permettra de rendre 35 % du parc accessible.”

Les réfectoires confiés au futur prestataire privé des cantines

Marsactu l’annonçait le 24 novembre. Dans la délibération que s’apprête à voter le conseil municipal concernant le renouvellement de la délégation de service public pour la restauration scolaire se trouve la rénovation des réfectoires. “Une option, présentée par les candidats distinctement des missions principales indiquées ci-dessus, confirme la délibération, pourra établir des propositions (programme d’action et coûts) pour l’entretien courant, la maintenance, la mise aux normes des réfectoires et l’extension de leur capacité d’accueil”. De ce fait le ou les futurs exploitants, se chargeront d’agrandir les restaurants scolaires aujourd’hui bien trop petits. Mais Yves Moraine prévient : “Non le service à la cantine ne sera pas privatisé”.

Le marché sera divisé en deux lots, Centre-Est et Nord. Le groupe socialiste a déjà fait savoir qu’il aurait préféré une division plus fine, par arrondissement ou secteur, prenant pour référence la ville de Paris, où les cantines relèvent de vingt structures autonomes. Sauf que pour gérer les 135 000 repas quotidiens, la capitale a décidé de mettre en place en 2018 un seul et même établissement… public.

Le Pavillon du Lac, future “guinguette chic”

Un temps promis à Laure Manaudou et Frédérick Bousquet, le Pavillon du Lac, au parc Borély, a trouvé son futur exploitant. Une certaine société Noctis a remporté le marché pour ce beau bâtiment de 1863, inoccupé depuis 2006. Elle s’est associée deux noms connus localement, Carta Associés et la société de paysagistes d’Ora Ito. Noctis organise déjà des soirées au “rooftop” des Terrasses du port. Elle souhaite “faire du Pavillon le lieu des Marseillais souhaitant se ressourcer et se divertir dans un environnement végétal par la programmation d’activités tous publics selon les moments de la journée de la semaine et de l’année”. Dans les faits, cela prendra la forme, selon la délibération de “restauration à table et limonaderie” soit un bar et un restaurant, “cocktails, expositions, garden party” et “soirées ouvertes au public (esprit guinguette chic)”. Il n’est pas précisé pour l’heure les aménagements que le nouvel exploitant compte faire pour les investissements annoncés de 2,9 millions d’euros.

Agrandissement de l’école National

Le principe de l’expropriation du garage voisin sera voté au prochain conseil municipal, le 5 décembre” avait assuré l’adjointe en charge des écoles Danièle Casanova à la ministre de l’éducation Najat Vallaud-Belkacem lors de sa dernière visite à Marseille. La petite école, installée dans une maison de ville, devrait être agrandie en profitant de l’espace de l’ancien garage qui la jouxte. “Le programme et le coût des travaux de l’extension de l’école ne sont pas arrêtés et les négociations sur le prix ne sont pas entamées”, précise la délibération. La ministre a tout de même initié une commission de travail sur les écoles du secteur à laquelle participera Patrick Mennucci, député en lice pour sa réélection dans ce secteur.

Un million d’euros pour le téléphérique

La Provence l’avait annoncé il y a quelques jours, le conseil municipal votera ce lundi un programme d’un million d’euros d’études pré-opérationnelles pour la mise en place d’un “transport par câble” du Vieux-Port vers Notre-Dame-de-la-Garde. “Nous souhaitons faire ce téléphérique avant la fin du mandat, a expliqué Gérard Chenoz, adjoint aux grands projets lors du déjeuner préparatoire au conseil municipal. Nous demanderons une contribution à l’ensemble des collectivités et même à l’Europe. La technologie est beaucoup plus simple qu’un tramway. Cela coûte entre 5 et 15 millions le kilomètre selon le tracé et la déclivité. Les études nous diront où le téléphérique doit passer, d’où il doit partir et arriver. Elles devront définir également le mode de financement et le modèle économique.” Symboliquement, cette liaison a même fait son apparition dans les cartes de l’agenda de la mobilité métropolitaine, finalisé ces derniers jours.

Quant à Yves Moraine, il défend : “A ceux qui disent que c’est un projet pour les touristes et pas de transport, on peut répondre que parmi les 1,8 millions de visiteurs de la Bonne mère, une bonne part sont des Marseillais. Cela peut être un moyen de transport efficace pour relier l’hôpital Nord, le littoral sud de Vieille Chapelle à Callelongue même s’il faudra prendre en compte le parc national des calanques.” La commission des sites du ministère de l’Écologie devrait avoir son mot à dire…

Commentaires

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  1. Herve Menchon Herve Menchon

    La direction des grands projets de la ville de Marseille souhaite le financement d’une étude pré-opérationnelle d’un montant d’un million d’euros afin de déterminer quel serait le meilleur itinéraire possible pour un téléphérique urbain entre le plan d’eau du Vieux-Port et Notre Dame de La Garde.

    En ces temps difficiles, gaspiller 1 M€ pour une attraction touristique entre le Mucem et Notre Dame… c’est exagérément cher au regard des difficultés quotidiennes subies par les Marseillais et Marseillaises.

    Si l’on ne peut nier les qualités écologiques du téléphérique urbain en général, nous regrettons que ce mode de transport apparaisse comme une priorité à Marseille dès lors qu’il bénéficie au seul tourisme.

    Paradoxalement il n’est pas envisagé de transport par câble sur d’autres tracés d’intérêt général comme par exemple celui du boulevard urbain sud, où il permettrait pourtant d’épargner le jardin de la Mathilde, les jardins familiaux, la pinède du Roy d’Espagne et pourrait même conduire sans embouteillage des milliers de promeneurs jusqu’aux portes du Parc National des Calanques.

    Ce projet ne résoudra pas non plus la carence en transport en commun rapide et non polluant des quartiers nord.

    On priorise ici, au détriment du contribuable, un Marseille bling-bling auquel s’accroche une poignée d’élus aussi “hors-sol” que leur téléphérique !

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