Contre le narcotrafic, police et parquet mettent en scène leur “union sacrée”

Actualité
le 22 Jan 2025
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En duo avec le procureur de Marseille, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a présenté son bilan en matière de lutte contre la drogue. Assumant une politique répressive jusqu'aux petites mains et consommateurs.

Le préfet de police Pierre-Edouard Colliex et le procureur de Marseille, Nicolas Bessone. (Photo : CMB)
Le préfet de police Pierre-Edouard Colliex et le procureur de Marseille, Nicolas Bessone. (Photo : CMB)

Le préfet de police Pierre-Edouard Colliex et le procureur de Marseille, Nicolas Bessone. (Photo : CMB)

“S’attaquer à tous les étages, en même temps.” Voilà la doctrine, déjà éprouvée en 2024 et renouvelée telle quelle pour 2025 par le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Pierre-Édouard Colliex, concernant la lutte contre le trafic de drogue. Ce 21 janvier, il dressait bilan et perspectives en la matière, aux côtés du procureur de la […]
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Commentaires

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  1. julijo julijo

    Effectivement on assiste à une accélération d’une politique répressive.
    Alors ce n’est pas forcément un défaut, je pense qu’effectivement il faut arrêter les dealers les consommateurs faire des opérations coup de poing… Supprimer les points de deal …etc.
    Ce qui m’inquiète un peu à la lecture de l’article c’est qu’effectivement ces points de deal supprimes se reconstituent facilement 500 m ou 3 km plus loin. Les dealers déménage aussi et les consommateurs sont prévenus par SMS….

    Alors je sais bien que c’était une conférence de presse surtout police justice, mais il aurait été intéressant aussi de savoir ce qui était fait ou prévu sur le plan plus “social ”
    La rénovation des cités, le retour de services publics, des solutions éventuellement pour les chômeurs qui sont en grand nombre dans ces endroits….
    Je pense que la répression est utile, mais le tout répression tout seul ne suffira pas.

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    • AlabArque AlabArque

      +++ et encore + d’accord …

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    • SLM SLM

      Le retour des services publics : ok mais lesquels?

      Parce que ça n’est pas un bureau de poste ou un centre des impôts qui vont changer quoi que ce soit en termes de misère sociale ou d’emplois.

      La rénovation des cités, sans que cela s’applique spécifiquement aux quartiers nord de Marseille, pose elle une vraie question : pourquoi le contribuable devrait-il régulièrement payer pour remettre en état des quartiers et/ou des équipements publics saccagés par leurs habitants?

      Parce que dans les campagnes, où la misère et le chômage ne sont pas en reste, où la drogue circule à foison et où les équipements et les services publics sont dramatiquement absents, personne ne brûle les écoles, les bibliothèques (quant elles existent), les gendarmeries (à défaut de commissariat), personne ne caillasse les pompiers ou n’agresse les médecins dans leurs cabinets.

      Les quartiers défavorisés sont ceux qui bénéficient le plus des investissements sociaux à travers des dizaines de dispositifs locaux et nationaux. Et pourtant la misère y prospère. Le moment est peut-être venu d’ouvrir les yeux quant à l’inefficacité de ces dispositifs et de changer de narratif.

      Il existe enfin un autre levier majeur de changement pour les quartiers : les transports publics pour les désenclaver le plus possible. Cependant, un quartier bien desservi n’empêche en rien le trafic de drogue de prospérer ; en témoigne l’hypercentre que la mairie essaye en ce moment de “nettoyer”.

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    • julijo julijo

      les services publics, ce n’est pas restreint à la poste ou aux impôts…il y a la police, la justice, la santé, l’enseignement, la culture….et les transports.

      pour la rénovation et l’entretien des cités, les contribuables sont concernés de façon très lointaine, les sociétés d’habitat social ont des choix -politiques- à faire, les gestionnaires privés également.

      je mets un peu cause votre phrase : “Les quartiers défavorisés sont ceux qui bénéficient le plus des investissements sociaux..”
      pas sûr du tout ça !

      dans certains villages ruraux, des incidents se produisent également, peut être moins médiatisés.

      mais alors, à votre avis, il suffirait de taper sur les dealers, les narco traficants et les consommateurs ?
      ces actions plus larges, plus “sociales” -qui sont de toutes façons abandonnées aujourd’hui-, me semblent pourtant constituer un volet de la lutte contre les narco trafics.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Ci-dessus SLM ose écrire : “pourquoi le contribuable devrait-il régulièrement payer pour remettre en état des quartiers et/ou des équipements publics saccagés par leurs habitants?”
      Vous avez des faits et des etudes qui montrent que l’état de délabrement est dû “au saccage par les habitants” ? Vous savez que dans ces immeubles il y a des familles avec des enfants qui vont à l’école, au lycée, à la fac, qu’il y a des adultes qui travaillent, notamment à l’hôpital ou dans diverses entreprises, et qui paient leurs impôts ? Vous savez qu’ils paient aussi des charges ?
      Ces habitants vivent dans des lieux abandonnés dont personne se preoccupe depuis des decennies.
      La vétusté est liée à plusieurs facteurs, de nombreux dossiers ont montré la responsabilité de certains multipropriétaires, de certains syndics, de certains bailleurs sociaux, de certains politiques…
      si certaines personnes ont un comportement inadapté, destructeur, c’est infamant de dire que “les habitants” sont responsables du délabrement de leur immeuble !
      Leurs enfants étaient aussi pensés par certains comme responsable de l’état de leur école ! C’est juste odieux.

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    • SLM SLM

      @julijo

      On est bien d’accord que les services publics ne se limitent pas à La Poste ou à un Centre des Finances Publiques.

      La police : vous laissez combien de temps aux délinquants avant qu’ils attaquent au mortier une nouvelle antenne de police (je ne parle même pas d’un commissariat)?
La justice : le tribunal va se rapprocher des quartiers défavorisés et c’est une très bonne chose.
La santé : quel médecin libéral a envie de s’installer dans les déserts médicaux urbains que sont les quartiers difficiles? Il suffit de regarder les tristes faits divers de violence contre les professionnels de santé, à Marseille ou ailleurs en France, pour répondre à cette question.
      L’enseignement : il manque des écoles dans les quartiers nord?
      La culture : très juste, je vous rejoins entièrement sur ce point.
      Les transports : je les ai mentionnés.

      Je ne suis pas d’accord quant au fait que les contribuables sont concernés de façon très lointaine par la rénovation urbaine. D’abord, les habitants des quartiers difficiles sont des contribuables eux-mêmes. Ensuite, le financement des sociétés d’habitat social est garanti par… l’Etat, donc le contribuable. Enfin, le PNRU et le NPNRU ont déployé 58 milliards d’argent public entre 2003 et 2024 pour la rénovation des quartiers. D’où vient cet argent si ce n’est des contribuables?

      Si vous trouvez une source qui montre que plus d’argent a été engagé dans l’amélioration des zones rurales…

      Les chiffres sont donc affreusement cruels : d’un point de vue économique, les quartiers n’ont pas du tout été abandonnés. Pour le triste résultat qu’on peut constater.

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    • SLM SLM

      @MarsKaa

      Qui jette ses ordures par les fenêtres?
      Qui transforme les parkings au pied des immeubles en garage et casse automobile à ciel ouvert?
      Qui brûle des voitures?
      Qui tire au mortier sur les pompiers quand ils viennent éteindre les feux de voitures?
      Qui casse les ascenseurs et les portes d’entrée?
      Qui fait des branchements sauvage sur l’électricité des parties communes?
      Qui tague les cages d’escaliers?
      Qui gare son scooter dans ces mêmes cages d’escalier?

      Oui il y a des bailleurs sociaux et des syndics défaillants. Mais les premiers responsables de la situation dans ces quartiers, ce sont leurs habitants. Pas tous évidemment. Mais la déresponsabilisation, ça suffit!

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  2. Gentiane Gentiane

    Une opération de com, comme à chaque arrivée de nouveaux ministres.
    Il manque surtout un volet “santé” en direction des consommateurs : prévention, soin, accompagnement . La sanction pour des personnes en addiction n’est efficace qu’avec une prise en charge globale.
    Attention aux éternels amalgames cités=pauvreté=délinquance = dégradations, etc… Cela existe bien sûr, mais beaucoup,de familles y vivent “normalement'” et aimeraient bien que leurs syndics, propriétaires, bailleurs sociaux fassent leur boulot.
    Dans les campagnes (j’y habite) la détresse se manifeste autrement que par la violence , mais c’est pas mieux : isolement, alcoolisme, dépression,…
    Et puis, on ne peut pas dégrader des services publics, il y en a si peu.

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    • SLM SLM

      “Et puis, on ne peut pas dégrader des services publics, il y en a si peu.”

      Doit-on vraiment comprendre que vous pensez que, s’ils existaient, les services publics à la campagne seraient dégradés par des personnes souffrant par exemple d’isolement, d’alcoolisme et de dépression?

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  3. Mistral Mistral

    La répression des drogues illicites date de décembre 1970 en France, depuis le consommation de cannabis n’a fait que croitre et ces dernières année la consommation de cocaïne a fortement progressé, sans parler de toutes les nouvelles drogues de synthèse.
    Parallèlement la consommation des drogues licites (alcool et tabac) est en baisse !
    Ne serait-ce pas l’illustration que les campagnes de prévention sont plus efficaces pour faire baisser la consommation des drogues que la répression ?
    Cela prouve aussi que la répression ne fonctionne pas et qu’on continue pourtant des politiques répressives a peu près similaires, en espérant que le résultat sera différent !
    « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » La citation est attribuée à Albert Einstein.
    J’espère que bientôt cette folie s’arrêtera et que nos dirigeants réfléchiront à d’autres alternatives.

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  4. Mistral Mistral

    J’aimerais bien que le préfet de police nous explique à quoi servent les CRS quand ils sont positionnés sur la Canebière et que les deux roues motorisés circulent tranquillement sur la partie piétonne ou sur les trottoirs en toute impunité sous les yeux des CRS (quand leurs yeux ne fixent pas l’écran de leur téléphone ;-))

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      On pourrait poser cette question aux policiers qui garent leur voiture sur le trottoir devant l’hôtel de police du 1er arrondissement, en toute impunité.

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  5. julijo julijo

    Slm, 58 milliards pour 20 ans.. dans les cités
    Moi je suis contribuable et je veux bien continuer de payer pour le logement social. C’est ma conception du terme ” fraternité ” de notre devise nationale

    Je considère simplement que l’utilisation de leur argent qui est donc le nôtre dépend de décisions politiques que je n’ai jamais approuvé en tout cas ces dernières années

    Et puis il y a une chose qui est très intéressante, à l’Assemblée nationale il y a des commissions de travail qui sont en train de chercher où sont passés les quelques milliards qu’ils ont ” perdu ” l’an dernier
    Par ailleurs les milliards alloues aux entreprises sans contrepartie sont aussi nos sous….

    Tout ça pour vous dire que la distribution de cet argent là où on en a besoin dépendent toujours de choix politiques que ce soit dans les organismes d’habitat social qui sont relativement peu contrôles ou que ce soit dans les ministères qui sont encore moins contrôlés…..
    De même les actions police aujourd’hui se font toujours sous forme de marketing et de communication à outrance et n’envisage que très peu des solutions plus larges. Là encore ce sont des choix politiques.

    Que proposez-vous ? On met tout le monde en prison et on détruit les cités ?

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    • SLM SLM

      58 milliards pour quel résultat… Vous êtes satisfait de la façon dont cet argent a été utilisé? Que l’on pense que trop (comme moi) ou trop peu (comme vous) a été dépensé, je considère que c’est un fiasco.

      Je propose donc que l’Etat arrête de s’entêter de dépenser de l’argent qui ne lui appartient pas dans des domaines dans lequel il définitivement démontré son incompétence. Tout cela vaut des “cités” comme des aides aux entreprises.

      Et qu’il se concentre sur le régalien. Non pas qu’il ait été couronné de succès dans ce domaine non plus, mais c’est bien le minimum qu’il puisse faire en termes de gaspillage d’argent public.

      Par ailleurs, la prison n’est absolument pas une solution à tous les délits commis dans les quartiers. La prison française, quoiqu’on pense de son archaïsme, qui est certain, vise théoriquement un double objectif : punir les délinquants en les privant de plusieurs libertés et protéger la société de ces délinquants en les en éloignant plus ou moins temporairement.

      Néanmoins. quand on regarde les taux de récidive ou le fait que certains trafiquants de drogue continuent à gérer leurs affaires depuis leurs cellules (avec la complicité de fonctionnaires corrompus, comme dans n’importe quel pays du tiers monde…), on ne peut pas non plus se satisfaire de poursuivre dans cette direction.

      Le trafic de drogue représente une part très importante des affaires pénales, des prévenus sous écrou et des condamnés à des peins de prison ferme. C’est une plaie absolue pour notre société, en termes de santé publique comme en termes de fraternité ; sans parler du coût économique. Capituler face au trafic de drogue n’est pas une option pour un état qui se veut fort. Et la prison relève justement du domaine régalien.

Plutôt que la prison française soit un gloubi boulga qui prenne en charge indifféremment toute cette population, pourquoi ne pas différencier l’application des peines selon les responsabilités des dealers dans le trafic? Les petites mains pourraient être en régime de semi-liberté en travaillant la journée à réparer les dégâts commis par leur méfaits et être incarcérés le soir et le week end. En termes de travail, il pourraient justement réhabiliter les lieux abîmés et usés par leur trafic : parties communes d’immeubles, équipements publics etc.
      Pour les têtes de réseau, je ne vois pas d’autre solution qu’un régime de haute sécurité dans des établissements dédiés, avec personnel pénitentiaire d’élite bien mieux rémunéré et donc plus difficilement corruptible.

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  6. Forza Forza
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