Un projet innovant de stockage d’énergie renouvelable lancé à Fos

Pile
Bref
le 30 Mar 2016
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Une grosse pile sur le port de Fos. Le partenariat pour la naissance du projet Jupiter1000 a été signé ce mercredi en présence du préfet et d’élus locaux. L’idée, résumée en anglais par “Power to Gas”, est de transformer l’électricité en gaz, hydrogène ou méthane. Ainsi, la production d’éoliennes, de panneaux solaires pourrait être stockée afin d’être injectée en temps utile dans le réseau d’énergie.

Pour l’heure, cette installation évaluée à 30 millions d’euros – dont un tiers sur fonds publics – en est au stade du démonstrateur, c’est-à-dire à une échelle réduite visant à tester l’efficacité de la technologie. La mise en service est prévue en 2018. Jupiter1000 est le premier à s’installer dans les 12 hectares de la pépinière Innovex que souhaite développer le port de Marseille-Fos. Celle-ci cible les projets dans les domaines du stockage des énergies renouvelables, de l’économie circulaire, des réseaux intelligents et de la maîtrise des risques industriels.

Commentaires

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  1. JL41 JL41

    En Suisse, les centrales hydrauliques, capables de turbiner et de pomper (dans un réservoir supérieur) assurent 60 % de la production électrique. Ce sont elles qui équilibrent les à-coups de la production éolienne et solaire. Cette solution ancienne de stockage de l’énergie est actuellement mise à mal en Europe par une production d’électricité à bas prix en raison de la chute mondiale des cours du charbon et du pétrole, ainsi que du subventionnement massif du solaire et de l’éolien, notamment en Allemagne, engagée dans la sortie du nucléaire.

    On remarque par ailleurs, dès lors que l’éolien et le solaire avoisinent les 10 % du mix, que ces sources représentent un risque par leur caractère aléatoire. En Allemagne, où l’éolien atteint 8 % de la consommation, une tempête intervenue en 2013 avait fait monter la part de l’éolien à 40 %. Pendant ce pic de production il a fallu arrêter les centrales thermiques et vendre à perte à l’étranger l’électricité excédentaire.

    Le stockage de l’électricité éolienne ou solaire fait appel à trois procédés :

    1) Des batteries de grande capacité avec à la sortie une transformation du courant continu en alternatif. C’est Alstom le leader pour ces batteries.

    2) La décomposition de l’eau en oxygène et en hydrogène, qui peut être stocké et injecté dans le réseau de gaz domestique à hauteur de 5 %. C’est EOn en Allemagne (également présent à Gardanne pour brûler du bois dans la centrale thermique) qui est le leader du procédé. C’est le choix fait à Fos, avec en plus la production de méthane à partir du CO2 récupéré dans certaines usines de la zone industrielle.

    3) Plus récemment, McPhy Energy, une société drômoise a réussi à stocker de l’hydrogène de façon solide sous forme d’hydrures métalliques : http://www.mcphy.com/fr/investisseurs/profil/
    Le cycle stockage/restitution reviendrait trois fois moins cher que les procédés mis en œuvre antérieurement. McPhy Energy fait également partie des partenaires engagés à Fos.

    Ces investissements dans le domaine de l’énergie sont de la plus haute importance pour la zone de Fos, ainsi que pour une conversion de notre production d’électricité limitant le recours aux énergies fossiles et à la fission nucléaire, avec les risques et les coûts de démantèlement liés à la radioactivité. A ne pas confondre avec la fusion nucléaire attendue d’Iter. Certaines expérimentations sont déjà très avancées aux Etats-Unis, en Chine, en Russie et en Allemagne. Cette nouvelle source d’énergie pourrait bouleverser la donne à partir de 2020.

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