Stationnement gratuit ou payant : “Ça dépend des CIQ”

(Dé)concerté
Bref
le 29 Sep 2016
7

On savait que les comités d’intérêts de quartiers (CIQ) s’étaient depuis longtemps arrogé le monopole de la concertation publique. Ils influent également sur les décisions municipales. Ils sont même en première ligne quand il s’agit de décider si une zone de la ville doit rester en stationnement gratuit ou passer au payant comme le prévoit un rapport soumis au vote du conseil municipal ce lundi.

“En premier lieu, le maire de secteur doit donner son accord, détaille Yves moraine maire des 6/8 et chef de la majorité municipale. Après, cela dépend des CIQ. Au Rouet, certaines rues sont en train de devenir payantes parce que le CIQ a donné son accord. Sur le secteur Baille/Lodi, nous considérons que c’est une nécessité. Il faut donc réussir à convaincre le CIQ qui y est jusque-là opposé.” Il espère que les 280 places du parking souterrain du square Michel-Lévy achèveront de les convaincre.

Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Quelle ville fantastique, où le pouvoir est détenu non par l’équipe municipale élue, mais par des groupes d’intérêt qui n’ont que faire de l’intérêt général ! Ainsi, la gestion des ressources humaines de la collectivité est déléguée à un “syndicat”, la politique de stationnement à des CIQ qui ne représentent que leurs membres, la politique d’urbanisme à des promoteurs, etc.

    S’agissant des CIQ et de leur conception avancée de la place de la voiture dans la ville, il faut rappeler que certains d’entre eux (pas tous, certes) étaient intervenus lors de l’enquête publique préalable à l’adoption du dernier plan de déplacements urbains de MPM pour se plaindre de la place excessive donnée au vélo (sic !), au détriment de la bagnole. Une vision très seventies, sans doute en rapport avec l’âge moyen de ceux qui y détiennent les commandes…

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    • Marieke Marieke

      Comment voulez-vous que les habitants adhèrent au CIQ de leur quartier avec le portrait qui en est fait
      : des personnes d’un âge certain, mues par des intérêts particuliers, inféodées à la mairie?
      C’est dommage car les CIQ constituent d’excellents outils d’exercice de la démocratie de proximité.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Si ce portrait vous paraît discutable, d’autres assument ouvertement d’être inféodés à la mairie. Mme Cordier est passée sans la moindre période de décence de la présidence de la confédération des CIQ aux listes municipales de M. Gaudin. Mme Rochette, présidente du CIQ St-Giniez, a reçu le ruban rouge des mains de M. Gaudin en “récompense [d’]un dévouement et [d’]un engagement de tous les instants au service des Marseillaises et des Marseillais tant au niveau associatif qu’aux côtés de Jean-Claude GAUDIN” (http://alexandreschilling.unblog.fr/2010/12/02/yvette-rochette-decoree-de-la-legion-dhonneur-par-le-senateur-maire-de-marseille-jean-claude-gaudin/). Il y a probablement d’autres exemples.

      Du coup, vous posez la bonne question : comment voulez-vous que les habitants adhèrent aux CIQ alors que 75 % des électeurs n’ont pas voté Gaudin aux dernières municipales ?

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    • leravidemilo leravidemilo

      Heu…. Marsactu, Il est toujours quelque peu périlleux (pour la vérité en tous cas!) de croire sur parole, le préposé Y Moraine. Il ne me fera pas croire, en tous cas, que “ça” ne dépend pas un peu, beaucoup, et avant tout, de Vinci, et du taux de remplissage….Et là, cher Electeur du 8ème, en matière de “groupes d’intérêts qui n’ont que faire de l’intérêt général”, on a affaire à …du lourd!!! Ce qui n’enlève rien à la grande pertinence de vos descriptions des C.I.Q, “syndicat, et autres promoteurs, à la grande aisance de leurs “responsables”pour passer d’un strapontin à l’autre, à leurs jolis rubans et autres colifichets! (On est toujours trahi par ses rubans mesdames Cordier, Rochette… et par le sentiment d’impunité de ceux qui vous les accrochent (Cf le discours du Gaudin cité ci dessous!).

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  2. LaPlaine _ LaPlaine _

    Une gestion municipale tiers-mondiste? clientéliste? Toute la puissance d’un pouvoir fort dans la deuxième ville de France et qui plus est une classe politique locale donneuse de leçons.

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  3. Marieke Marieke

    A l’attention d’Electeur du 8° : vs écrivez : “comment voulez-vous que les habitants adhèrent aux CIQ alors que 75 % des électeurs n’ont pas voté Gaudin aux dernières municipales “?
    Je vs réponds : par exemple pour servir de contre-pouvoir. Il y a des CIQ qui remplissent ce rôle. Cesare Mattina le mentionne ds son livre sur les clientéiismes urbains ….en soulignant toutefois
    qu’ils sont peu nombreux….

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  4. JL41 JL41

    Je suis en train de travailler sur le bouquin de Cesare Mattina, peut-être moins en odeur de sainteté que Roncayolo à Marsactu. Pas de vignette cliquable, tandis que pas mal d’entre-nous commentateurs ou des abonnés relèvent sans doute de la logique dénoncée par Mattina. Parce qu’au-delà du glanage des bonnes idées, tout le monde cherche à s’améliorer et c’est plutôt bien. Voici le lien pour l’article de Jean-Marie dans Marsactu : https://marsactu.fr/metro-express-le-plan-transports-a-3-milliards-de-la-metropole/#comment-108340

    Mattina travaille sur une masse imposante de données, qui pèsent lourd sous le defferrisme, mais les analyses ne prennent pas vraiment en compte ce qu’il se passe ces dernières années, où des prises de conscience ont eu leur impact. Pour Mattina c’est évident que le vecteur du clientélisme, ce sont les associations, où sont placés ou choisis les amis politiques. Les associations sont devenues des machines de guerre électorale, essentiellement au service du PS. C’est une spécificité de gauche, la droite n’a pas jugé utile d’exploiter cette veine. Si ce n’est que tout récemment en réduisant les crédits aux associations et en s’intéressant aux nouvelles créations. Un peu revanchard.

    Ce qui émerge des analyses de Mattina, c’est que la montée en puissance des subventionnements, coïncide avec les combats électoraux de Guérini, ce qui ne l’a pas empêché de perdre aux municipales.

    Ce système est tellement généralisé, et à l’excès, voir les imputations faites à Sylvie Andrieux, parce que tout le monde met la main à la poche : région, département, grandes villes, que l’on se demande s’il y aurait du lien social sans lui.

    Ou quel autre lien social serait possible, parce qu’une alternative existe : moins de systématisation électoraliste de gauche, davantage de recrutements sur compétences, une plus grande indépendance par rapport au subventionnement des salaires destinés aux bons électeurs. Certaines associations y sont attentives.

    Autre question, pour moi un éclaircissement méthodologique pour lequel je fais appel aux lecteurs. Mattina parle des associations, dans les 58 000 emplois, tandis que dans le secteur de l’économie sociale et solidaire tant vantée, parce que participant à la montée de la demande de prestations sociales non solvables, pour 60 000 emplois également en PACA. S’agit-il de la même chose, présentée différemment, recouvrement partiel ou total ? Ici dans le secteur des écoles, ce que l’on ne saurait critiquer : http://lesper.fr/mon-ess-a-lecole-cest-parti

    Evidemment ce système a un coût faramineux et il ne vaut pas une véritable politique économique qui génère production de richesse, développement économique, emplois plus nombreux et mieux rémunérés. Voyons comment Estrosi va prendre les choses.

    Gaby Charroux à Martigues assortissait sa proposition d’un plus large usage de prestations en régie de la contrainte d’un contrôle étroit des usagers. Ce qui est finalement moins sous l’influence des partis politiques.

    Mattina détaille longuement l’exemple des CIQ, mais quelques uns sont quand même oppositionnels. Il n’y a pas là non plus de détournements d’argent, les gains sont plutôt dans la notabilité et un positionnement social en ascension. Il faut croire que l’on aime cela. Il ne faut pas oublier d’en parler, ce maelstrom laisse de côté les pauvres qui n’émargent que peu aux services dispensés.

    Dès lors que le renouvellement des élites est assuré, la population est laissée aux mains du FN. Alors qu’il faudrait davantage de dialogue, en s’appuyant sur des boites de communication qui sauraient faire remonter les attentes avant qu’on fasse redescendre les explications. Ce serait plus démocratique en tout cas. Ce feed back ne doit absolument pas être négligé.

    Les enquêtes « publiques » ne rassemblent en réalité pas beaucoup de public. Les associations qui parfois ne représentent pas grand-chose, interviennent avec un professionnalisme équivalent à celui des spécialistes qui viennent de tous les services de l’Etat, ainsi que de « jeunes notables » à la retraite, qui viennent faire là ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire avant. On observe cela à l’identique dans les réunions des conseils de développement, de l’élaboration des PLU et autres documents orientant l’urbanisme et l’aménagement aux différentes échelles.

    Cet entre soi où le public est assez loin n’est pas inutile, tout le monde se met à niveau dans le millefeuille, c’est déjà ça. Mais le public ne doit pas être autant ignoré. On cherche évidemment à faire son bien, mais sans l’associer et améliorer sa conscience politique, avec les résultats électoraux que l’on connaît.

    Avec la connaissance que l’on a maintenant des personnels familiaux recrutés par les élus, on remarque que la droite n’est pas en reste de ce favoritisme, même si l’on n’est plus dans le système associatif : https://www.mediapart.fr/journal/france/270714/lassemblee-remunere-52-epouses-28-fils-et-32-filles-de-deputes-en-2014?page_article=1
    « Alors que le marché de l’emploi en France se contracte chaque trimestre davantage, comment les Français peuvent-ils regarder ces chiffres avec décontraction ? Dans les couloirs du Palais-Bourbon, des observateurs avisés rappellent aussi que la « sous-qualification » et le « sous-investissement » de certains emplois familiaux ont des répercussions directes sur leurs collègues, qui doivent redoubler de travail et parfois se contenter d’un salaire amputé. »

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