Manifestation No JO : des banderoles confisquées et des menaces de garde à vue
Banderole sur la fontaine des Danaïdes lors de la manifestation anti-Jo à Marseille le 8 mai 2024. Photo : PID
Un millier de personnes ont manifesté en début d’après-midi des Réformés à la Porte d’Aix, ce mercredi 8 mai, pour faire entendre leur opposition aux Jeux Olympiques. Ce parcours avait été fléché par le ministère de l’Intérieur, alors que plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient rassemblées dès l’après-midi, pour l’accueil du Belem et de la flamme olympique.
Dans le cortège, Alice, membre de la coordination anti-JO s’inquiète que les mesures de surveillance policières, en particulier la vidéosurveillance algorithmique autorisé par la loi JO, “ne soient pérennisées par la suite et restreignent encore plus les droits et libertés.” Anna, du collectif No JO 2030, opposé à la candidature française aux JO d’hiver, est chaussée de vieux skis de fond, symboles les conséquences du réchauffement climatiques dans des Alpes de moins en moins enneigées. Elle dénonce l’absence de consultation démocratique des citoyens pour décider de l’organisation d’olympiades en France. En tête de cortège, les militants en soutien à la Palestine font entendre avec ferveur leurs slogans appelant à l’exclusion des équipes sportives Israéliennes. À la porte d’Aix, le cortège converge avec un rassemblement anti-colonial commémorant les massacres du 8 mai 1945 en Algérie et appelant au droit à l’autodétermination des palestiniens comme de tous les peuples.
Vers 16 h 30, alors que la manifestation se disperse, une demi-douzaine de “Reds rebels”, des militants d’Extinction Rebellion vêtus de rouge de la tête au pied, le visage maquillé de blanc, sont soumis à un contrôle d’identité, en face du conseil régional. Leur banderole est confisquée par les agents de police. “Ce n’est pas une façon de s’habiller. Nous vous donnons un avertissement sans frais, la prochaine fois ce sera une garde à vue. N’allez pas mettre de troubles ailleurs”, leur intime le chef du groupe policier en finissant par les laisser repartir. Manifestement, comme l’a constaté Marsactu, les militants ne faisaient que circuler sur le trottoir en quittant le rassemblement.
Le sound system Circular Octopulse qui anime l’après manifestation des No JO aux Réformés le 8 mai 2024. Photo : PID
Plus tôt dans l’après-midi, vers 15 heures, des policiers sont venus retirer d’autres pancartes anti-JO autour de la fontaine des Danaïdes aux Réformés. Elles était disposées sur ou à proximité d’un vélo triporteur muni d’un sound system pour faire danser les protestataires. Sans message à afficher dans l’espace public, “on a l’air de gens qui font la fête pour la flamme, s’agace Simon, rencontré en fin d’après-midi. C’est fabuleusement médiocre, c’est petit bras”, commente-t-il à propos de la méthode.
Pourtant le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait donné lui-même sa parole pour que l’expression des oppositions puisse se faire sur ces places dédiées. Contactée, la préfecture de police nous renvoie aux règles qu’elle a édictées concernant les “objets interdits”. Banderoles et autres objets support de messages y sont pourtant seulement indiqués pour “le site de célébration”. Qui se situe au Vieux Port et ne comprend donc pas d’autres endroits dans la ville.
Commentaires
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Bah oui, en Macronie les oppositions ont le droit de s’exprimer, mais uniquement en garde à vue devant un officier de police. Certainement pas dans la rue.
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c’est la pax macronia
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Ne nous leurrons pas : c’est une tendance de fond.
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Marine Macron, Eric Le Pen et Emmanuel Zemmour, même combat contre les libertés démocratiques.
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Cette volonté de contrôle restrictif et agressif témoigne de la réduction des droits de ceux qui expriment une opinion divergente de l’opinion main stream. Oui, j’admets être minoritaire dans ma révulsion face à l’inspiration douteuse du relais de la flamme dont on sait qu’elle a été mise au point par Goebbels et Hitler à des fins répugnantes, oui je suis minoritaire dans mon opposition radicale à l’instrumentalisation politicienne du sport bizness quand on sait l’état des piscines à Marseille et l’état de décomposition de l’éducation sportive dans l’école publique. Mais pour autant je dispose des mêmes droits à l’expression publique que la majorité main stream qui va communier dans la grand messe néolibérale sur le vieux-port. Mes droits à l’expression publique sont constitutionnels. Être minoritaire dans la représentation nationale ne me fait perdre aucun des droits fondamentaux. La police devrait être mobilisée ( mais le doit-elle ? ) seulement pour PROTÉGER ce droit., lui permettre de se déployer. C’est à cela que l’on mesure la dégradation de la situation des droits démocratique dans notre société. ” Tu es minoritaire ? alors ta gueule! , circule et fais toi discret ! ”
A l’ordinaire il m’est facile d’accepter que mes concitoyens vivent leur vie selon leurs goûts différents des miens. J’aime l’exercice physique et j’aime les fêtes joyeuses mais je déteste le sport spectacle et encore plus le sport bizness. Mais cette dernière communion nationale orchestrée à Marseille par le pouvoir en place met mon sens de la tolérance à rude épreuve. Où étaient ces 230 000 marseillais, mes semblables, mes frères , quand les mêmes qui les rassemblent aujourd’hui, saccageaient nos vies et surtout celles de nos enfants dans la batailles des retraites? J’aurais tellement aimé les voir rassemblés par la même émotion pour défendre l’avenir de nos familles…Mais il y a plus. Où sont-ils chaque dimanche à 14h , ces 230 000 qui se montrent si sensibles aux belles images de l’idéal olympique, quand il s’agit de se rassembler pour manifester notre émotion devant les images atroces du martyre des populations civiles palestiniennes de Gaza et de Cisjordanie? Nous vivons un moment hors du commun: l’humanité , pour la première fois de son histoire , est en train de vivre en direct , semaine après semaine , un génocide en cours . L’information même raréfiée et empêchée par la puissance militaire d’un belligérant accumule la documentation d’origine plurielle sur le génocide en cours, les massacres des civils, les crimes de guerre. Chipotez sur le mot génocide s’il vous gêne mais le doute n’est plus permis. Des civils impuissants sont massacrés sous nos yeux et soir après soir, au potage, entre deux cuillerées, nous apprenons de nouvelles exactions . C’est pourquoi cette fois-ci , à mon âge avancé- j’ai 75 ans- j’ai du mal à avaler le comportement de mes concitoyens, mes frères, mes semblables qui témoignent d’une sensibilité à fleur de peau devant le Belém dans le vieux-port mais ne trouvent pas la motivation suffisante pour venir un dimanche à la Porte d’Aix témoigner de leur humanité devant le spectacles des enfants massacrés.à Gaza. Mon amour de l’humanité , ici, vacille…
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J’en connais qui ont fait les 3 : manifester (et faire grève) pour les retraites + manifester (et écrire et petitionner) pour dénoncer les crimes commis à Gaza (et en Cisjordanie) + venir voir le Belem et sa suite d’embarcations (ou suivre à la télé les festivités).
Sans être dupe sur les enjeux politiques et financiers des JO, on peut aussi avoir envie (besoin ?) d’assister à un moment populaire avec sa famille ou ses amis. Cela n’empêche nullement, bien au contraire, de rester critique et vigilant.
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De quoi a peur le pouvoir ? Pourquoi aller oter des banderoles et menacer des personnes qui ne font de mal à personne mais expriment juste une opinion, une critique ?
Je n’aurais pas participé à cette manifestation du 8 Mai (qui ne pouvait être qu’inaudible ce jour-là selon moi), mais je trouve insupportable que les forces de l’ordre soient allées enquiquiner et menacer les personnes présentes.
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faites barrage qu’ils disaient
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Cette convergence des luttes n’a aucun sens. Qu’est ce que la défense de la Palestine vient faire dans cette manifestation contre les JO?
Soit la préfecture a donné différentes autorisations de manifester à plusieurs organisations au même endroit et il conviendrait qu’elle s’explique sur les raisons (manque d’effectifs mobilisés sur le Vieux Port?).
Soit les organisateurs se sont concertés et ils révèlent leur vrai visage politique.
Soit ces manifestations n’étaient pas autorisées et les organisateurs sont alors des pieds nickelés.
En toute hypothèse, certains ont apparemment confondu le droit de manifester avec le trouble à l’ordre public. Le premier est autorisé, le second interdit. Et c’est le préfet qui est en charge d’apprécier la différence, parfois subtile, entre les deux. Ca fait partie des règles du jeu et de vie en société. Si on n’est pas d’accord, on peut éviter de manifester ou s’engager pour faire changer les règles.
Enfin, les activistes d’Extinction Rebellion, s’ils posent des vraies questions qui méritent une réponse politique aujourd’hui absente, se trompent complètement sur la méthode employée. Manifester à visage couvert est d’une part interdit ; d’autre part c’est l’apanage des fascistes d’extrême gauche (black block) et d’extrême droite (identitaires).
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