L’hôtel Intercontinental condamné après l’agression d’une femme de chambre

Sanction
Bref
le 6 Juil 2021
5
L
L'hôtel Intercontinental en 2014. Photo Esther Griffe.

L'hôtel Intercontinental en 2014. Photo Esther Griffe.

Le 17 juin dernier, les prud’hommes de Marseille ont condamné l’hôtel Intercontinental et son sous-traitant en charge du nettoyage STN à 3 000 euros de dommages et intérêts. Il leur est reprochés de n’avoir pas pris de mesures après le harcèlement sexuel d’une femme de chambre par un client en avril 2019. À l’époque, la salariée avait prévenu ses responsables, sans que l’individu qui l’avait violentée ne soit inquiété : la direction de l’hôtel de luxe avait refusé de contacter la police et de communiquer le nom du client. Seule une main courante avait pu être déposée par la femme de chambre.

Le surlendemain, elle avait dû retourner travailler dans la chambre où elle avait été agressée.  Elle avait ensuite cessé de travailler pour l’établissement du fait de la dégradation de son état de santé.

Dans son jugement, le conseil des prud’hommes a estimé que l’employeur a manqué à son devoir de sécurité envers la salariée, défendue par le syndicat de la CNT-SO. La rupture de son contrat de travail après l’événement a également été considérée comme intervenue du fait de ces manquements. À l’Intercontinental, les conditions de travail, et notamment les relations avec la hiérarchie, font régulièrement l’objet de grèves des femmes de chambre.


Droit de réponse de l’hôtel Intercontinental

Après la publication de cette brève, la direction de l’hôtel nous a fait parvenir le droit de réponse à lire ci-dessous. Nous considérons que c’est à tort qu’elle qualifie nos écrits de “mensongers” et “faux”. En effet, selon le jugement du 17 juin du conseil des prud’hommes de Marseille, que nous avons pu consulter, la société IHG, propriétaire de l’hôtel, est bien“condamnée solidairement avec la société STN (…) pour ne pas avoir coopéré à la mise en œuvre des dispositions relatives à la santé et à la sécurité au travail”. Par ailleurs, la relation de sous-traitance entre l’hôtel et STN est bien mentionnée dès la première phrase de notre brève, de sorte que l’identité de l’employeur de la femme de chambre nous paraît clairement indiquée.

Texte du droit de réponse

Je soussignée Leslie Cherfils,

Agissant en qualité de directrice de l’InterContinental Marseille Hôtel Dieu, entend par la présente, faire usage du droit de réponse suite à l’article paru sur le site internet de votre journal www.marsactu.fr, dont vous dirigez le contenu.

En effet, en date du 6 juillet 2021, Loeiza Alle publiait un article intitulé “L’hôtel Intercontinental condamné après l’agression d’une femme de chambre” dans lequel certains éléments sont faux et l’établissement 5 étoiles que je représente est directement mis en cause.

Il s’agit d’un article mensonger sur une affaire dont l’hôtel Intercontinental est une victime collatérale.

Les faits relatés dans votre article sont erronés sur de nombreux points :

En effet, les faits concernent une femme de chambre, employée par la société STN, sous-traitant de l’Intercontinental Marseille – Hôtel Dieu.

Suite à l’incident, notre direction lui a immédiatement conseillé de porter plainte auprès de la police afin qu’une enquête soit ouverte sur les faits qu’elle a subis. Tout au long de l’enquête, la direction de l’hôtel a respecté ses obligations légales de confidentialité. Dès le lendemain de l’incident, la plaignante a continué à travailler à l’hôtel InterContinental librement et de son plein gré. Vous utilisez un amalgame de STN, la société fournissant des services de nettoyage qui est l’employeur de la plaignante et du groupe IHG.

Pour éviter tout doute, les deux sociétés sont deux entités juridiques distinctes et en aucun cas des entreprises liées.

La sécurité de nos équipes reste notre priorité absolue, et nous avons mis en place des procédures solides pour garantir que notre hôtel est un lieu de travail sûr.

Cette affaire particulière a été prise très au sérieux par notre hôtel.

Leslie Cherfils

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Fp Fp

    Et quelle condamnation ! 3000 euros pour avoir couvert du harcèlement et avoir bousillé une personne.

    Signaler
  2. Coquelicot Coquelicot

    ce n’est vraiment pas cher payé. Pourquoi protègeraient ils leur personnel? Quel est le prix des chambres d’ailleurs?

    Signaler
    • leravidemilo leravidemilo

      C’est pas qu’ils ne veulent pas “protéger” leurs personnels. Il faut les comprendre : c’est juste qu’ils préfèrent protéger leurs clients, et donc leur chiffre d’affaire. On ne saura donc jamais qui était le client. Peut être une personnalité du monde des affaires, de la politique, du show biz… Si c’est le cas, plutôt une personnalité étrangère je suppose (les personnalités françaises préfèrent faire ça à l’étranger…)

      Signaler
  3. Zumbi Zumbi

    Bravo à la CNT-SO d’avoir réussi à implanter l’organisation de la défense des droits de ces travailleuses, dans un secteur où la précarité règne en cumulant exploitation de classe, de genre et racisme ( ouh là Macron va hurler à l’antiuniversalisme !)

    Signaler
    • leravidemilo leravidemilo

      Oh c’est pas très grave…. Quand Macron hurle à l’anti universalisme, généralement c’est qu’il s’agit bien d’une réalité vraiment universelle. C’est juste une diffraction de plusieurs aspects d’une même réalité. Une forme de domination permet, encourage, favorise, appelle toujours d’autres formes de domination. Y’en a même qui préfèrent appeler ça la mondialisation capitaliste. Macon, plus vieille garde qu’il ne le prétend, comme nombre de conservateurs, préfère invoquer l’Univers…

      Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire