Étang de Berre : la dérivation du canal EDF remise au goût du jour
Jeudi 29 septembre, Christophe Béchu, ministre de la Transition Écologique et Bérengère Couillard, secrétaire d’État à l’Écologie, étaient en visite dans le département. Après un passage par Marseille, ils se sont rendus sur l’étang de Berre. Les discussions avec les élus locaux ont tourné autour des rejets d’eau douce d’EDF dans l’étang d’eau salé : Christophe Béchu a reconnu l’ambiguïté de la situation.
D’une part, cet été caniculaire a prouvé le manque d’eau dans le territoire, de l’autre, cette centrale en rejette en masse sans songer à une réutilisation. En prime, cette eau douce perturbe la santé écologique de l’étang. Même si le ministre reconnaît la nécessité d’une production d’hydroélectricité, il suggère de réfléchir à la récupération des 1,2 milliard de m3 par an. La dérivation, déjà proposée depuis une vingtaine d’années par des associations environnementales, pourrait être enfin envisagée par l’État. “Cette visite s’est illustrée par une volonté d’avancer, s’est exprimé à l’issue de la visite Jean-Marc Zulesi, député LREM qui a rédigé un rapport sur la question de l’état écologique de l’étang. Des études sur la faisabilité de la dérivation doivent être disponibles d’ici à la fin de l’année.” Les modalités de cette solution restent donc à définir, mais la saisie du sujet par le gouvernement redonne de l’espoir aux défenseurs du milieu aquatique.
Le bras de fer entre la direction de la centrale hydraulique de Saint-Chamas et le syndicat mixte chargé de la surveillance écologique de l’étang de Berre, le Gipreb, dure depuis plusieurs années. Le syndicat dénonce notamment la responsabilité de l’industriel dans les différentes crises d’anoxie – un manque d’oxygène dans l’eau –, qui menacent l’écosystème environnant.
Avec Violette Artaud
Source : La Marseillaise et La Provence
Commentaires
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Quand ce projet pharaonique était sur la table il y a 20 ans, on parlait de 2 milliards d’euros. Ce qui avait justifié son passage aux oubliettes.
Détourner une grande rivière, la flinguer (la Durance coule à 1/20 de son débit naturel à Cavaillon, un pissoulet là où il devrait y avoir un fleuve) en direction d’un étang d’eau salée, et ainsi le flinguer.
Priver le fleuve d’un apport important de limons qui font le sable qui protège les côtes (de Camargue notamment) de la montée des eaux liée au réchauffement climatique anthropique.
Dépenser des milliards d’euros pour renvoyer l’eau douce dans son exutoire initial, via une grande infrastructure de béton et d’acier.
L’Homo Capitalismus dans toute sa splendeur.
On n’ose plus dire “Sapiens” à ce niveau.
(*ça va quelque peu renchérir le coût de la facture de l’hydroélectricité tout ça. C’est un peu comme le nucléaire, il y a des “coûts cachés”).
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Les contextes évoluent …. ainsi que les mentalités.
Autrefois il fallait le plus d’électricité possible. Maintenant il faut aussi de l’eau (douce). Si en plus en aménageant le circuit on arrête de perturber l’étang de Berre, je vois pas trop pourquoi s’en priver.
Sûr qu’il faut peser les à côtés et les coûts cachés. Mais il y a aussi des “bénéfices” cachés : irrigation, agriculture (avec les limons ?), tiens, même la Camargue a manqué d’eau paraît il cet été, tout était consommé en amont. Plutôt que de balancer des milliards de m3 d’eau dans un endroit que ça gêne, autant les laisser irriguer les sols.
ça peut s’appeler de l’aménagement raisonné. Et si dans quelques années on peut se baigner dans l’Etang de Berre sans les algues, y pêcher des daurades et des tellines, tant mieux. (il faudra aussi s’attaquer aux versements chimiques des industries environnantes, mais chaque chose en son temps).
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