Drame du 5-Novembre : “Nous voulons un procès qui serve à ouvrir les consciences”

Commémoration du drame du 5 novembre, le 5 novembre 2025. (Photo : CBy.)

Le glas qui sonne pendant 8 minutes, des fleurs blanches, le bruit d’une rénovation en fond sonore et un grand ciel bleu. Comme chaque année depuis 7 ans, en ce 5 novembre –  “cette si triste journée”, dit la maman de Simona Carpignano – familles, amis, voisins, habitants, élus de la majorité municipale, le maire de Marseille en tête, se sont retrouvés devant les 63 et 65 de la rue d’Aubagne pour honorer la mémoire des huit personnes qui ont péri là le 5 novembre 2018, dans l’effondrement de deux immeubles particulièrement dégradés du quartier de Noailles.

Six mois après le jugement rendu en juillet dernier, le rassemblement prend une tonalité particulière. Ce glas qui a retenti, le père de Simona espère qu’il n’a pas “sonné pour une justice mourante”. Lynda Larbi, la cousine de Cherif également décédé dans l’effondrement, laisse parler son désarroi : “Avec ce procès, on pensait que [les propriétaires] allaient exprimer un peu de compassion. Mais non ! Pour eux, c’était « la faute à personne ». On pensait que ce procès permettrait que plus aucun marchand de sommeil ne prendrait ce risque. On a eu des peines dérisoires.” Liliana Lalonde qui a perdu son fils Julien dans le drame, prend aussi la parole : “On est sous le choc après ce procès. On attendait tellement !” Si elle assure “ne pas perdre espoir”, elle martèle : “Nous voulons un procès [en appel] qui serve à ouvrir les consciences.” Car, dit-elle encore, “il s’agit de notre futur. On se bat car il y en a encore des conditions indignes d’habitat.” Ce procès en appel aura lieu dans un an, du 2 novembre au 19 décembre 2026.

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