Avec 117 millions d’euros l’État retape des cités au Nord et audite encore le centre-ville

Actualité
par Rédaction de Marsactu & Rédaction de Marsactu
le 12 Avr 2019
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Le Premier ministre était en déplacement ce vendredi à Marseille, de la rue d'Aubagne à la cité Kalliste (15e). C'est dans un local associatif de cette grande copropriété dégradée, qu'Edouard Philippe a signé avec la métropole et l'agence nationale de rénovation urbaine un protocole de 117 millions essentiellement consacrés à la rénovation des grandes cités d'habitat social.

En visite à Marseille, le Premier ministre Edouard Philippe s
En visite à Marseille, le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu dans la cité Kalliste dont la démolition de l'une des tours va commencer en juin.

En visite à Marseille, le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu dans la cité Kalliste dont la démolition de l'une des tours va commencer en juin.

Sous un ciel gris et menaçant, Edouard Philippe arrive dans la cité Kalliste (15e) entouré d’élus marseillais. Martine Vassal, présidente du département et de la métropole, Arlette Fructus, adjointe au logement à la Ville, ou encore Saïd Ahamada, député LREM des quartiers nord, se pressent autour du Premier ministre. Il faut dire que le locataire de Matignon vient avec un chèque de 117 millions d’euros pour la métropole.

Mais comme le plaisir est dans l’attente, la signature n’intervient qu’à la fin de la promenade entre le Château en santé, ouvert il y a presque un an (lire notre article), et la tour B de la copropriété, promise à la démolition dans l’été. Vient ensuite le temps d’échanger avec des membres d’associations ou centres sociaux locaux. Tous réclament des subventions plus élevées. Ils dénoncent aussi les conditions difficiles de ces quartiers populaires où les services publics font cruellement défaut.

“Au Havre j’entends la même chose”

La réponse pécuniaire attendue, ne concerne pour l’instant que l’habitat. “Nous payons aujourd’hui des décisions qui étaient peut-être les bonnes à l’époque. Il faut corriger ces choix, des choses ont été faites qui ont bien marché y compris à Marseille”, avance le Premier ministre. Assise trois chaises à sa gauche, Arlette Fructus sourit. De l’autre côté, Samia Ghali fait la moue. “Je ne connais pas les quartiers nord, mais au Havre j’entends la même chose, poursuit Edouard Philippe. Quand des opérations bien pensées sont faites sur 5 ans, cela change beaucoup de chose”.

Place ensuite à la signature d’une convention pour mettre à disposition de la métropole 117 millions d’euros dans le cadre de l’Agence nationale pour la rénovation de l’urbanisme (Anru). “Une solution très concrète pour les questions d’urbanisme et d’habitat”, se félicite Edouard Philippe sans donner plus de détail.

La signature de la convention avec de gauche à droite : Philippe Honore, Martine Vassal, Edouard Philippe, Olivier Klein et Bernard Oliver. Photo : Rémi Baldy

117 millions pour quoi faire ?

À quelles étapes du déplacement ministériel ces 117 millions apportent-ils une réponse ? L’urgence des délogés et le drame de l’habitat indigne désormais symbolisés par le trou béant de la rue d’Aubagne devant lequel le ministre est venu se recueillir ? Ou la question des cités populaires, copropriété dégradée ou d’habitat social ?

Dans sa dépêche, l’AFP indique que cette somme s’ajoute à l’aide de 240 millions d’euros de l’Etat annoncée fin janvier via l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) pour des “travaux de réhabilitation d’urgence” de l’habitat à Marseille. La réalité est moins tranchée.

Les projets de rénovation prioritaires

À en croire, Bernard Oliver, le président de l’association régionale des offices HLM, signataire de ladite convention, celle-ci fait suite au comité d’engagement de l’Agence nationale de rénovation urbaine, du 6 février dernier. Ces 117 millions concernent donc les projets de rénovation urbaine de la métropole. Et donc en priorité, les grandes cités du Nord de la Ville comme la Castellane ou Kalliste, théâtre principal de la visite ministérielle.

Le 6 février dernier, les élus et techniciens en charge de la rénovation urbaine sont venus défendre les projets de la métropole. Pour mémoire, l’Agence nationale a ciblé plusieurs sites dits d’intérêt national et d’autres d’intérêt régional. Ces 15 projets sont situés sur de vastes zones sur lesquels la métropole est censée faire des études avant de cibler des projets plus précis. Ce sont ces projets qui concernent Air-Bel, la Savine, la Castellane, Frais-Vallon ou encore le centre-ville que les élus marseillais sont venus défendre devant le comité d’engagement de l’agence nationale.

La suite du comité d’engagement de février

“Lors de ce comité, l’Agence nationale de rénovation urbaine a accepté que des fonds soient débloqués à la fois sur des missions d’études et ingénierie mais aussi pour financer des investissements concrets sur ces sites sans attendre la signature de conventions”, se félicite Nicolas Binet, le directeur de Marseille Rénovation Urbaine (MRU). En 2017 déjà, 40 millions avaient été débloqués pour agir sans attendre.

Selon le directeur de MRU, l’ANRU a donc décidé de réitérer la démarche en consacrant 64 millions à ces “opérations physiques”. Construction d’équipements ou programmes urbains, ces sommes engagées vont permettre d’avancer plus vite sur un certain nombre de sites. Cela concerne les cités marseillaises déjà en cours de rénovation comme la Castellane, la Savine ou encore Air-Bel mais aussi des quartiers situés dans des villes de la métropole comme Port-de-Bouc ou Aix avec le quartier d’Encagnane.

Le centre-ville de Marseille fait partie des vastes zones ciblées par le nouveau programme de rénovation urbaine. Signé en 2017, le protocole de préfiguration devait permettre d’avancer sur les études et d’affiner le projet. Dans les 117 millions signés ce vendredi, 58 doivent permettre de financer les missions d’ingénierie sur les projets en cours et notamment trouver les bons outils pour rénover le centre ancien. Le seul projet concret financé grâce à ce protocole est le centre social de Noailles que le quartier attend depuis 20 ans

Benoît Gilles et Rémi Baldy

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