Aux Baumettes, "l'objectif final est encore loin"

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le 9 Jan 2013
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Aux Baumettes, "l'objectif final est encore loin"
Aux Baumettes, "l'objectif final est encore loin"

Aux Baumettes, "l'objectif final est encore loin"

Pourquoi êtes-vous retournés aux Baumettes aujourd'hui, le lendemain de la visite de la garde des Sceaux Christiane Taubira ?
Nous voulions établir un contrôle sur la politique du gouvernement. Celui-ci a pris des engagements devant l'autorité judiciaire, nous souhaitions vérifier qu'ils étaient respectés. Le contrôleur des prisons Jean-Marie Delarue a tapé fort, mais il y avait besoin d'une deuxième lame. Par exemple, je voulais être certain que la promesse de recrutement de nouveaux personnels avait été tenue, qu'ils constituaient des effectifs supplémentaires et ne faisaient pas seulement office de personnels de remplacement. Il en va de même pour les travaux. Nous ne voulions pas nous mêler à la visite de la ministre pour éviter la confusion. Nous nous sommes répartis à différents points des Baumettes, sans suivre le parcours flêché proposé par l'administration pénitentiaire. Nous avons pu discuter avec des détenus, notamment ceux engagés dans les travaux de rénovation.

Qu'avez-vous constaté ? Y a-t-il eu des améliorations ?
L'établissement est extrêmement dégradé, mais il faut dire qu'aujourd'hui flottait un parfum de désinfectant dans les couloirs. Évidemment, dans de multiples zones non prioritaires, il reste des installations électriques à nu, des blattes, des cuvettes de WC infectes… En tout cas, la dératisation et le nettoyage ont été engagés, les crédits de maintenance ont été stabilisés même si nous sommes encore loin de l'objectif final. L'Etat sait construire, il ne sait pas entretenir. La situation des Baumettes est assez symbolique du combat que nous devons mener pour éviter que les prisons de la République ne soient une honte. Ce qui nous a marqués, au-delà des dégradations, c'est l'ennui qui y règne, à l'instar de ces détenus qui dormaient dans leur cellule à 10 h du matin. Concernant les promenades, deux sorties sont planifiées tous les jours soit 3 heures par jour, ce qui est un régime plutôt satisfaisant. Notre propos peut paraître optimiste mais c'est parce que le pire est passé…

Que va-t-il se passer maintenant ?
Nous allons revoir prochainement le contrôleur général des lieux de privation de liberté Jean-Marie Delarue pour discuter et faire un bilan. Et régulièrement, nous allons effectuer par l'intermédiaire de Patrick Mennucci, député PS des Bouches-du-Rhône, une vérification de l'avancée des travaux. Les détenus l'ont identifié comme un réceptacle, il va certainement recevoir des courriers… De notre côté, nous avons quelques points à éclaircir auprès de l'administration pénitentiaire, notamment pour savoir combien de cellules exactement ont été condamnées et combien vont être réhabilitées au final.

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