POUR UNE POLITIQUE MUNICIPALE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Billet de blog
le 31 Mai 2020
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Les élections municipales ont lieu demain

POUR UNE POLITIQUE MUNICIPALE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Comme souvent, des événements se rencontrent, et c’est cette rencontre qui leur donne une signification. Cette année, les élections municipales ont lieu au moment où s’est manifestée la pandémie du coronavirus, et cela doit nous inciter à réfléchir à ce qui fonde une politique de la ville dans le domaine de la santé publique

 

Qu’est-ce qu’une politique municipale de la santé publique ?

Rappelons-nous que le maire de la ville y est le président de l’Assistance publique. Au-delà de la dimension institutionnelle de ce dispositif, cela nous permet de comprendre que la politique de santé publique occupe une place majeure dans le domaine de la politique de la ville. Cette place est complexe. D’abord, une politique municipale de santé publique fait partie des pouvoirs de la ville : elle st une des dimensions essentielles des pouvoirs des municipalités. Par ailleurs, la politique de santé est une composante de la politique du patrimoine : elle s’inscrit dans la politique de la préservation de l’espace urbain, de la qualité de la vie que l’on peut y mener, de la protection du patrimoine urbain contre les pollutions et les dégradations de toute nature qui le menacent. Une politique de santé publique nous rappelle que la protection de l’environnement n’est pas un objectif de doux rêveurs, mais qu’elle fonde l’économie de la ville en assurant la qualité de l’espace social. Enfin, la santé publique fait partie de l’identité de la ville : la santé repose sur la qualité de l’habitat, et, en ce sens, elle relève des pouvoirs de la municipalité. Mais, au-delà, sans doute la politique de santé publique fait-elle partie des éléments qui distinguent une politique de gauche et une politique de droite, qui distinguent les politiques et les projets municipaux les uns des autres, qui nourrissent les débats en période électorale.

 

Politique municipale de la santé et réduction des inégalités

La raison majeure pour laquelle la santé publique relève de la municipalité est qu’elle est un levier essentiel de la réduction des inégalités. C’est, au moins, ce qui fonde une politique municipale de gauche. La politique de la santé est un des outils dont disposent les municipalités pour mettre en œuvre une politique de solidarité et pour engager une véritable politique de réduction des inégalités, au moins pour deux raisons : d’une part, c’est en luttant contre les exclusions des institutions de santé que l’on peut lutter contre les exclusions sociales et contre la précarité ; d’autre part, la politique de la santé publique contribue à fonder et à renforcer les droits des citoyens : c’est en disposant d’une politique et d’institutions efficaces de santé que l’on peut pleinement habiter la ville où l’on vit.

 

Dimension écologique de la politique de santé publique

Une autre raison donne une place majeure à la santé publique dans la politique de la ville : sa place dans la politique de l’environnement urbain, dans ce que l’on peut appeler l’écologie de l’espace urbain. L’écologie a fini par se voir reconnaître une place majeure dans le débat politique, elle est devenue une instance essentielle des politiques publiques. C’est pourquoi il convient d’éclairer la relation entre écologie et santé publique. D’abord, la qualité de l’environnement permet aux habitants d’une ville d’y vivre sainement, d’être à l’abri des maladies en étant à l’abri des pollutions, de se trouver dans un espace social agréable à habiter. Par ailleurs, la politique de la ville se donne une dimension environnementale en articulant les institutions de prévention dans le domaine de la santé et les institutions de régulation de l’environnement, de la construction et de l’aménagement de l’espace. En particulier, la protection de l’environnement contribue à la lutte contre les exclusions en garantissant à tous les habitants d’une ville un habitat de qualité. Enfin, la politique de la santé publique exprime un engagement dans l’écologie urbaine en mettant en œuvre une politique qui permet à l’espace d’échapper à l’emprise des marchés – à la fois des marchés immobiliers et des marchés de la consommation et de l’industrie. En se voyant reconnaître une autorité réelle dans les municipalités, les acteurs politiques de la santé publique peuvent contribuer à mettre fin aux pouvoirs exorbitants que les marchés de toutes sortes ont fini par conquérir dans les villes. En ce sens, une écologie urbaine véritable ne peut se fonder qu’en s’opposant au libéralisme et à son emprise sur la ville

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