Nomades Land

Idées de sortie
le 23 Mar 2018
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Nimby, une collection de dispositif anti-installation.
Nimby, une collection de dispositif anti-installation.

Nimby, une collection de dispositif anti-installation.

Il est là, ce peuple avec ses mille ans d’histoire, ce peuple arraché à l’Inde qui a sillonné routes et chemins pour sa survie. Venant de la mythique « Petite Égypte », munis de sauf-conduits du Roi de Bohême et du Pape, ces Égyptiens et Bohémiens, comme on les surnommait, arrivent en France au XVe siècle, bien avant les vagues migratoires industrielles ou politiques. Qui sont-ils ? Latcho Divano nous invite à mieux connaître ces Roms et Tsiganes d’aujourd’hui.

Expositions, débats, lectures, initiation au romani, musique, danse, photographie, théâtre, cinéma, cuisine… témoignent de leur vie au quotidien : l’isolement, les conditions sanitaires, la scolarisation des enfants et adolescents, l’accès aux soins, à l’emploi, au droit… mais aussi l’importance donnée à la fête et à la joie de se réunir. Cette édition 2018 nous ouvre le temps de la réflexion, de l’information, de la compassion et de l’action. Aujourd’hui à l’échelle du Conseil de l’Europe sont adoptés des programmes pour l’inclusion sociale des Roms, pour combattre les discriminations et lutter contre les préjugés, à l’exemple de la campagne Dosta (Assez en romani). Depuis dix ans, ce sont les objectifs de l’association marseillaise Latcho Divano qui propose, sur le terrain, aux enfants et adultes tsiganes une intégration par des rencontres entre les populations, des activités artistiques… tout en valorisant leur culture.

En ouverture de la programmation, l’exposition Nimby des photographes Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta, à voir à La Ville Blanche, nous renseigne sur les dispositifs anti-intrusion au moyen desquels des territoires habitables sont soustraits à l’installation des Roms.

Photographe et sociologue, Jean-Pierre Liégeois a eu la chance de retrouver des familles gitanes andalouses connues sous le franquisme. Rétro-Portraits est le reflet de cette longue amitié renouée, commentée à la Maison Méditerranéenne des Droits de l’Homme. Riche de sa collaboration avec la Commission européenne sur la question Rom, il animera le débat clôturant la soirée documentaire aux Variétés (le 4 avril).

Le programme souligne les conditions d’hébergement des Roms et tsiganes à Marseille et ses environs. Sans-abris, gens de la rue, des bidonvilles et usagers du 115, Et si c’était vous ? Marc Melki, auteur de ce livre-photographique, mènera la discussion à la librairie du Mucem avec Caroline Godard et Jane Bouvier (le 24 mars).

À l’occasion de l’inauguration du nouveau local Solidaires 13, le Collectif Roms de Gardanne présentera l’ouvrage Familles roms, le choix de l’accueil, suivi d’un moment convivial et festif (le 29 mars).

Arles, berceau d’une terre d’accueil, réserve un temps fort entre cinéma et rencontres sur les aberrations politiques et la montée des populismes. Les Roms, des citoyens comme les autres ?, réalisé par Samuel Lajus, zoome sur cette population stigmatisée, à la Fondation Manuel Rivera-Ortiz (le 24 mars).

Le Septième Art nous mène sur la route de Tony Gatlif, qui a su incarner la culture tsigane avec Geronimo et Swing, projection en présence des musiciens Tchavolo Schmitt et Norig au Gyptis (les 7 et 8 avril).

Pas de fête sans musique : Norig s’est appropriée corps et âme le répertoire balkanique et le célèbre chant traditionnel du film Le Temps des gitans, dont son interprétation a su charmer le jury de The Voice et Tony Gatlif. Avec le quatuor No-Gypsy Orchestra, elle poussera les frontières de la musique tsigane en invitant le jazz, le tango, la pop et le classique à la Cité de la Musique (le 6 avril).

Tout à côté, rejoignez ensuite la piste des Dj Soumnakaï & Smoking S ! Riches de leurs trouvailles balkaniques et tsiganes, entre les anciens labels Jugoton et dernières merveilles de Turbofolk, leurs mixs annoncent une soirée fiévreuse au Chapiteau-Belle de Mai ! (le 6 avril).

Le Festival se poursuit le week-end au rythme des stages et master-classes, de chant, musique, danse et langue romani.

Romano Dives, la Journée Internationale des Roms(1), prend place à la Friche Belle de Mai (le 8 avril). Roms et Gadjé seront tous à la fête : démonstration de métiers traditionnels, pétanque, contes, concert de l’orchestre des élèves-musiciens du collège Longchamp pour créer des rencontres. Après le buffet aux plats traditionnels préparés par les familles roms, des sarmalé (choux farcis), beignets… et autres douceurs, Tchavolo Schmitt Quartet clôturera la journée dans son répertoire jazz manouche. La voix grave et suave de Marie-Christine Brambilla nous rendra l’âme plus bohême aux Grandes Tables de la Friche Belle de Mai, avec une seule envie, en redemander…

Hélas, des baisses de subventions ont mis en danger l’association et ses activités. Un financement participatif recueille les dons des particuliers et entreprises pour aider à financer cette édition sous-titrée « Dernière danse ? ». Si la voix du festival venait à disparaitre, qu’adviendrait-il de ce bel échange festif initié depuis 2008 ?

Sylvia Obrados

(1) Créée en 1971, date à laquelle les Roms ont choisi les symboles de leur communauté : un drapeau, un hymne et un jour de fête internationale, le 8 avril

Festival Latcho Divano : du 23/03 au 8/04 à Marseille. Rens. : 06 58 01 03 94 / www.latcho-divano.com

Pour soutenir le festival (campagne de crowdfunding jusqu’au 8/04).

Le programme complet du festival Latcho Divano ici.

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