Marseille croit-elle en ses mythes ?
Marseille croit-elle en ses mythes ?
Chaque lundi, la Nouvelle société savante de Marseillologie vous propose 2 600 signes sur l’Agora de Marsactu pour évoquer l’actualité politique, économique, sociale ou culturelle de la ville.
Cette semaine, Marseille enterre et entretient ses mythes
On pensait le momentum marseillais passé après la visite du Président de la République en septembre dernier. On avait à nouveau tort. L’actualité offre un condensé de mythes marseillais qui ont régalé les plateaux des chaines d’infos en continu. Tapie, la grève, les chicayas. Par où commencer ?
La grève des agents de la propreté sans doute parce qu’elle n’en finit plus de ne pas finir. Certes, l’accord conclu entre FO et la Métropole devrait à terme représenter un coup d’arrêt à ce mode d’action. Toutefois, il n’a pas fait disparaître d’un coup les amas de poubelles dans les rues. Chacun comprend qu’il est impossible de combler en quelques jours un arrêt de travail d’une semaine. Mais surtout, la tempête de début de semaine a produit l’image saisissante de plages dégueulant les déchets. La crispation sociale portant sur le calcul technique d’heures travaillées s’est soudain transformée en révélateur de la crise écologique sous le forme d’une revanche de la nature contre les destructions écocidaires.
Ce spectacle mythique a percuté l’agenda politique local pour s’inviter dans les conseils de territoire et de la métropole. Autre hasard du calendrier, la Chambre régionale des comptes rendait un nouveau rapport accablant sur la gestion du travail de la collecte des déchets et les piètres performances du territoire en matière de tri. Les débats tendus, au cours desquels Jean-Baptiste Rivoallan, le président du groupe de la majorité Vassal à la Métropole, se vautre dans le racisme le plus crasse, ont alors donné l’illustration caricaturale des critiques du chef de l’État. Gouverner par les chicayas n’a jamais paru un mythe aussi vivace qu’au moment où l’exécutif entend y mettre un terme. C’est alors que la majorité municipale sort la carte du Marseillexit, se saisissant de l’initiative de la réforme présidentielle pour proposer une refonte de la métropolisation, signifiant un retour à l’ère d’avant MAPTAM-NOTRe, et rejoignant curieusement les positions aixoises en faveur de pôles métropolitains d’une intercommunalité moins intégrée et plus confédérale.
Et tandis que Marseille entretenait savamment ses mythes, elle en a profité pour en enterrer un. Au cours du débat crucial au sein du conseil de Métropole, sa présidente cherche des yeux le maire de Marseille. Celui-ci vient de quitter l’hémicycle pour préparer les cérémonies d’hommage dont le premier acte a lieu au Stade vélodrome que certains réclament, santo subito, de le rebaptiser du nom du défunt. Pas certain que la convention de PPI ne le permette, mais qu’importe. C’est Marseille qui dit adieu à son boss, mégaphone et fumigène au poing. Et qui refuse d’enterrer ses mythes.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Commentaires
0 commentaire(s)
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.