Le savon de la discorde

Billet de blog
par Lagachon
le 29 Juil 2013
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Que pensez-vous du savon géant installé à la Joliette ? Vous avez sûrement un avis, tout le monde a un avis sur ces 17 ou 18 tonnes de savon artisanal installé dans l’espace public, censées disparaître au fur et à mesure qu’une clepsydre y fait couler de l’eau, et protégées par des barrières pour que les gens ne puissent plus y graver des messages ou s’en découper un bout. Au-delà de l’anecdote, ce savon me fascine car il résume assez bien la fracture qui existe à Marseille sur la gestion de l’espace public : jusqu’où peut-on laisser faire ? Où commence l’acte de vandalisme ? Et encore plus loin : l’espace public doit-il être un musée ?

Ce savon soulève les passions, plus encore que les animaux de résine ou les panneaux du tunnel de la Belle de Mai (eux-aussi “malmenés” par la population), on a pu lire des messages d’étonnement et d’horreur lorsque quelques semaines après son installation, on a découvert que des gens avaient gravés des messages ou tout simplement amputé l’œuvre de quelques grammes. Insupportable vandalisme ! “c’est quand même dommage, il y a les “vandales”, qui abîment une œuvre d’art même si elle est éphémère et qui n’hésitent pas à entamer le mastodonte comme cette nuée de lycéens avec pour arme fatale un couteau de pique-nique en plastique.” (La Provence 12/05/13). Et puis il y a les conversations : “C’est comme le savon à la Joliette, des gens l’ont vandalisé, on ne peut rien laisser dans la rue à Marseille !” ou “la culture ça n’intéresse pas les gens !” etc… je suis sûr que tout le monde a une phrase dans le style en tête.

Ce genre de remarques n’est pas propre au savon mais j’ai l’impression qu’il les catalyse, d’où mon “savon de la discorde”. Peut-être parce qu’il est un des symboles de Marseille, toucher au savon, c’est toucher au cœur de Marseille. N’ayant jamais été protégé, il a été copié, Marseille ne compte presque plus de savonneries traditionnelles, le savon de Marseille chinois pullule et cette œuvre était justement censé offrir une fenêtre de communication en appui d’un effort politique pour déposer une AOC savon de Marseille qui encadre sa fabrication et la fixe sur un territoire. Cette variable joue sûrement dans la déception qu’on les gens à voir le public “marquer” l’œuvre.

Du coup, ce savon devient pour moi un symbole, symbole de deux visions de l’espace public qui s’opposent à Marseille en ce moment.

Une première qui se désole de voir des gens attaquer le savon à  l’Opinel, qui entend le respect dans la contemplation passive, pour qui une belle place est une place avant tout propre, avec du beau mobilier urbain (des bancs sur lesquels on s’assoit), des terrasses qui respectent les délimitations qu’on leur a attribué. Ils rêveraient d’un Marseille pacifié, où l’on pourrait mettre une œuvre dans l’espace public sans protection sans même penser qu’elle puisse être altérée par l’humain. Pour eux le désordre est forcément mauvais, il s’accompagne nécessairement de saleté, ils souffrent de ces stigmates qui sont attachés à Marseille et font des efforts “pour que ça change”.

Une seconde qui s’amuse de voir la population s’approprier le savon, qui valorise l’utilisation plutôt que la contemplation, pour qui une belle place est avant tout vivante, avec des gens qui l’occupent, assis sur des bancs, sur des chaises ou par terre, où les terrasses s’organisent en fonction des besoins du moment. Le Marseille pacifié leur semble anesthésié, et ils rêveraient qu’on prenne en compte le désir d’interaction dans les œuvres installées dans l’espace public. Ils distinguent désordre de saleté et apprécient même le premier, ils ont une relation compliquée d’amour/haine avec les stigmates de Marseille et aimerait voir la ville assumer son désordre.

Je penche irrémédiablement du second côté et j’ai remarqué ces derniers-mois (à l’occasion du maintenant très connu “savon de la discorde” ) que l’incompréhension était grande entre les deux visions.

Pour moi, ce savon étant une œuvre éphémère, je trouvais plutôt amusant de voir que le public ne reste pas dans un rôle prédéfini mais vienne accélérer le processus à coups d’ongle ou de couteau. Je m’étonne même que ça n’ait pas été intégré dans le concept avec une caméra qui filmerait l’action et qu’on pourrait passer en accéléré après. Le savon est un produit consommable qui me semble plus utile dans la cuisine d’un touriste que dilué dans les égouts de Marseille. Et si c’était un sac de bonbons géant, préfèreraient-on le voir pourrir au soleil ou que des enfants tapent dedans ?

Trouver ça amusant ne signifie pas tout accepter pour autant : je trouve désolant que les poubelles débordent et que le mistral fasse voler les papiers gras sur la Canebière, je pense juste qu’il ne faut pas tout confondre et que l’on aurait tort de vouloir aller si loin dans l’hygiénisme que l’on transforme Marseille en Suisse-sur-Méditerranée, même avec l’élan qui caractérise en général les convertis.

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Commentaires

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  1. <a href=macigale" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> macigale

    Pour la deuxième vision plus interactive ! Oeuvre éphémère, le cube devait fondre sous un robinet d’eau #gaspiller l’eau plutot moyen comme symbole !

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  2. Anonyme Anonyme

    Marseille est donc une ville jetable ? Tout doit être éphémère car c’est rigolo de vandaliser et/ou voler tout ce qui tombe sous la main du marseillais ? Cela ne vous fait rien qu’une des sculptures de Dali ait été abimée ? Cette vision me désole, et elle témoigne de l’acculturation des marseillais. Beaucoup d’argent a été dépensé dans des oeuvres et des installations temporaires pour l’année 2013. La ville se réveillera en 2014 aussi vide qu’elle l’était en 2012, les gens retrouveront leurs habitudes, et la deuxième ville de France redeviendra ville morte dès 21h.

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    • <a href=Benjamin" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> Benjamin

      Est-ce que être « culturé » c’est regarder béatement quelques œuvres installées dans la rue en centre ville ? Le gens sans culture, ça n’existe pas.
      Sur l’éphémère, ce n’est pas tout à fait vrai : les musées resteront, ce n’est pas rien. Et ce qui fait le dynamisme culturel, ce n’est pas le Pavillon M mais, en revanche, beaucoup de structures culturelles associatives dépendent des subventions publiques. Et là, il y a une grosse interrogation sur ce qui se passera en 2014.

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    • Anonyme Anonyme

      J’entendais surtout par là le fait que les marseillais ne s’intéressent plus à grand chose puisque tout ce qui pourrait les intéresser est fait soit pour une élite et bien caché, soit des produits de consommation comme l’OM ou le cinéma en multiplex.
      Je suis né à Marseille et pourtant je suis persuadé qu’une ville vivante, avec des minots qui jouent dans la darse du Mucem n’est pas incompatible avec le civisme et la propreté. S’approprier l’espace public c’est aussi l’embellir, le faire vivre, que ce soit par le street art, l’entretien de son bout de trottoir ou le simple fait d’être bienveillant avec ceux qui le partagent.
      Je ne vois pas en quoi c’est “normé” de vouloir une ville où les gens ont du respect pour leurs concitoyens.

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    • <a href=lagachon" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> lagachon

      Je suis d’accord avec la proposition : “une ville vivante, avec des minots qui jouent dans la darse du Mucem n’est pas incompatible avec le civisme et la propreté”, mais je me rends aussi compte que des gens ont tendance à tout mettre dans le même sac, et obsédé par le stigmate, voulant tellement le neutraliser, font du zèle et considèrent qu’un apéro en terrasse doit terminer à minuit pile pour ne pas faire de bruit, que des voitures ne peuvent pas se garer sur des voies de bus la nuit quand les bus ne circulent plus, qu’un graph (pas un tag) est forcément du vandalisme, qu’une soirée sur la plage est contraire à la loi jesaispasquoi même si elle ne dérange aucun riverain, et qu’on ne peut pas bouger une chaise de place sur la terrasse d’un bar “parce que si tout le monde fait, après c’est le bordel”.
      Et moi je pense que c’est plus compliqué que ça, que ça dépend du contexte, et c’est tout l’objet de mon billet, mais je sens qu’on est pas loin d’être d’accord 😉

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    • <a href=lagachon" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> lagachon

      Tout ne doit pas être éphémère, mais tout ne peut pas être sanctuarisé non plus. Quant au couvre-feu à 21h, c’est surtout que les gens ne venaient pas participer massivement à ce qu’il se passait, mais personnellement, mis à part quelques gros évènements (fête d’ouverture, bougies sur le port, transhumance etc…), je fais presque autant de choses cette année que les années précédentes.

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  3. HH HH

    Bon je remarque qu’un point fait l’unanimité : tout le monde veut des bancs.
    Hein Jean-Claude-Eugène…

    Sinon je suis résolument dans la première catégorie, sauf que la lecture des deux derniers paragraphes me fait passer dans la deuxième. Pour ce qui est du savon, même si l’article de la Provence, vu sa tonalité, m’avait fait tiquer, je me suis ensuite demandé si en emporter un morceau avec soi ne constituait pas une sorte d’hommage au produit/oeuvre (comme on peut ramener un coquillage ou une jolie pierre des vacances, sans parler de sa fonctionnalité, comme cela est dit dans l’article) .
    Pour le tunnel Jobin et les animaux, même si je suis moins touché par la première oeuvre au premier abord, on est plus dans le vandalisme pur. Concernant les animaux, bon c’est sympa, mais j’ai l’impression que c’est la sixième migration sur le Vieux-Port… il faudrait peut-être penser à autre chose.

    Entre les deux catégories (qui ne sont pas si clivées que ça en réalité), je pense que le fait d’avoir grandi à Marseille joue. Quand ce n’est pas le cas et que des déplacements ont permis de se rendre compte qu’un autre monde est possible et que ce n’est pas désagréable, on a plus de mal avec les petits désagréments qui font le “charme” de la vie Marseillaise (comme les insultes au volant, les bagnoles garées partout, la saleté, la dégradation à grande vitesse des espaces publics, etc.).
    J’en parlais avec un “natif” il y a déjà de nombreuses années, qui me disait que la saleté faisait partie du tableau par exemple. Je ne suis pas d’accord avec ça, mais alors vraiment pas. Je pense qu’on peut être une ville vivante sans les deux plaies que sont la gangrène automobile et la saleté. Je pense même qu’on peut être pauvre, ou pas riche, et avoir le droit à des rues propres, entretenues, etc. Peut-être que je suis trop punk en fait…

    Lors d’une autre discussion avec un ami (la marseillologie a de beaux jours devant elle), alors que nous profitions des bienfaits de la Méditerranée au pied de la Corniche, une réflexion est venue clore notre échange dans une certaine amertume : peut-être que si Marseille était aux standards urbains actuels, avec la qualité de vie qui va avec (ce qui en ferait pas loin d’un paradis), alors les prix seraient (encore) plus chers que ce qu’ils sont, et nous ne pourrions plus l’habiter…

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    • <a href=lagachon" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> lagachon

      Merci, on peut effectivement vouloir une ville vivante avec moins de voitures et moins de trucs pourris qui traînent, et on doit alors s’interroger sur le prix qu’il faudrait payer pour y habiter… Imagine l’épicerie paysanne obligée de quitter Longchamp pour Kallisté à cause de loyers trop élevés…

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    • Benjamin Benjamin

      Keeeuuuuoua ? Des commerces dans les quartiers nord ? Mais quelle horreur.

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  4. Benjamin Benjamin

    Donc : travaillant à environ 300m je n’ai découvert le savon que hier.
    À mon humble avis : vu la taille, autant que les gens s’en servent ! D’ailleurs, dans un pur exercice d’interactivité urbaine, les barrières autour ont déjà été déplacées et l’accès au savon se fait très facilement.

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  5. Sidney Sidney

    Donc je suis coupable de vol et de recel. Le recel, par exception, est une infraction qui a des règles de prescription plus longues dans le temps.
    Mais bon, le savon, ça fond. C’est con.

    J’aime Marseille comme elle est. J’aime ses minots qui ont un sourire qui pue la vie.
    La joie s’y mêle à l’arrogance, au défi, à l’audace.
    Qu’ils aillent occupés le bord du MuCEM pour s’y baigner et y mettre de la vie !
    Ils seront toujours plus beaux que les autres enfants :
    Ces enfants tout blanc, très chiant. Ces enfants normés.

    De plus, si ce collectif des arts de la rue se plaint du phénomène de fonte accélérée du savon, je ne peux m’empêcher de me dire qu’ils ne connaissent justement rien à la rue ou ne l’aiment pas.
    Faire de l’art de la rue à Fontainebleau est sans intérêt car il n y a pas de confrontation à la rue…Par contre Marseille, Rio, Naples…Là, ça commence a être intéressant car dans ces villes, la rue existe et elle n’est pas normée.

    Les gens qui appartiennent à la première catégorie, favorable à la gentrification, sont souvent des gens qui ne sont pas natifs de Marseille. Une chose est sûre : ils finissent tous par craquer et partir.
    Tant mieux.

    Cette volonté de gentrifiaction est hautement lié à MP2013.

    Pourtant, j’ai été de bonne volonté, j’ai essayé d’y croire à MP2013…Mais le savon, c’est surtout à MP2013 que je vais le passer !

    Son manque d’imagination, que ce soit par une pseudo diffusion de la culture avec en renfort des champs de lavande (sponsorisée par l’Occitane, au cas où vous ne l’auriez pas vu, hein…avec un joli concours photo pour assurer la visibilité de la marque : no comment ! ), des « z’animaux » qu’on nous ressert depuis 6 mois, de multiples récupérations de ce qui existait déjà avant et depuis longtemps (cinéma en plein air, etc), vagues améliorations des programmations de ce qui existait déjà et n’avait pas besoin de MP2013 pour exister (très longue liste), ou que ce soit les quelques trucs à bobo (Pasolini a dû se retourner dans sa tombe…), je trouve ça pauvre.

    Revenons sur la définition du mot culture, source petit Larousse :
    “Enrichissement de l’esprit par des exercices intellectuels. […]”

    Vous sentez-vous enrichi ?!
    MP2013, c’est de la culture qui ne fait pas mal aux neurones. Surtout pas.

    Sans compter que le joyau qu’est le MuCEM, présenté comme l’évènement à ne pas rater de MP2013 est un projet étatique, déjà prévu depuis des années (comme pour beaucoup d’autres lieux fièrement estampillés MP2013) et dont on a fait qu’accélérer la construction en vue de MP2013…Sans doute la peur du vide ?

    La seule chose réussie est l’expo le Grand Atelier du Midi mais de belles expos n’ont pas attendues MP2013 : Hundertwasser, de la Scène au Tableau, etc

    Bref MP2013 est un dol.
    “On dénomme dol, l’ensemble des agissements trompeurs ayant entraîné le consentement qu’une des parties à un contrat n’aurait pas donné, si elle n’avait pas été l’objet de ces manoeuvres.[…]”

    MP2013 n’aura servi :
    – qu’à couper en douce les subventions à beaucoup de lieux culturels et à favoriser le développement des centres commerciaux : Les docks de la Joliette, les terrasses du port, les voûtes, etc.
    La culture, paravent du commerce de masse.
    – qu’à aboutir à une gentrification : projet d’hôtel à Noailles, etc. (@Lagachon, j’aimerais beaucoup un article sur ce thème…)
    – qu’au clientélisme habituel, et pour le coup culturel, avec des marchés confiés toujours aux mêmes…

    Pour constater le dol culturel en question, il suffit de comparer la programmation d’Aix et celle de Marseille.

    En même temps confier le projet à un président de Chambre de commerce : aurions-nous été naïfs… ?
    Ce Monsieur qui parle de gestion normée de la culture dans ses discours publics : mots qui ne font penser qu’à un mariage forcé : la culture se gère-t-elle ? La culture peut-elle être une norme ?…A moins que la norme ne devienne culturelle dans ce pays… ?

    En tout cas, si j’avais travaillé à la programmation dans cette association, je ne serai pas fière de moi, que ce soit au niveau des résultats actuels ou des conséquences que cela aura pour Marseille. Je me sentirais merdeuse.

    Le ridicule va nous coûter cher.

    « Souriez, vous êtes normés ».

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  6. Marselone Marselone

    Et si l’on allait s’approprier la Joconde à Paris ? S’il ne faut pas être béat devant la culture… Bref, dans le cas du Savon géant, la volonté des créateurs était de le laisser se dissoudre uniquement avec de l’eau. S’ils avaient souhaité que les marseillais se l’approprient ils l’auraient précisés. Mais ça n’est pas le cas. Pourquoi ne pas respecter cette volonté ? Il s’agit simplement de respect de l’œuvre et de ses créateurs. Si l’on sort les œuvres des musées, c’est pas forcément pour qu’ils soient “appropriés” de cette façon la par les passants. Je ne suis pas sur que les personnes qui ont rogné le savon se soient dit “Allons s’approprier l’oeuvre pour contribuer au caractère populaire et authentique de Marseille !” Non, c’est l’égoïsme qui a primé. Des prénoms gravés comme un chien pisse contre un mur pour marquer son territoire. Des morceaux de savon arrachés, parce-qu’on avait pas 2 euros à mettre pour en acheter un à La Licorne…

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  7. Mona Mona

    Si il y avait plus de respect des citoyens a Marseille, les marseillais le rendraient. Le probleme n est, helas, pas tant le vandalisme citoyen mais…municipal …

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  8. <a href=Marc DUPUY" src="https://secure.gravatar.com/avatar/?s=96&d=mm&r=g" class="avatar avatar-50 photo" width="50" height="50"> Marc DUPUY

    A reblogué ceci sur Marc de Marseille and commented:
    Le Savon à Marseille, c’est une institution. L’Art, beaucoup moins !

    Quand un savon est œuvre d’art, il y a une certaine incompatibilité !

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