LA NOUVELLE PESTE DE MARSEILLE

Billet de blog
le 1 Nov 2020
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La multiplication des contraintes édictées par le gouvernement qui, pour cela, se légitime d’une nécessité imposée par le coronavirus nous oblige à réfléchir à ce que peut représenter cette politique pour Marseille et sa métropole, pour leur avenir économique et social et pour la vie sociale dans la ville.

 

Une économie en danger

Sans doute s’agit-il de la première interrogation à laquelle on doit se livrer aujourd’hui. Compte tenu de l’importance des échanges dans l’activité économique de la ville et de la métropole, mais aussi compte tenu de l’importance qu’y revêtent les activités culturelles, les spectacles, mais aussi les entreprises de restauration, il y a lieu de s’inquiéter pour l’avenir de l’économie métropolitaine, et même de se demander si une ville comme Marseille pourra survivre aux incidences économiques de la politique engagée par l’exécutif pour faire face, selon lui, à la « pandémie ». Les premières fermetures d’entreprises ont eu lieu, les premières restrictions d’activité aussi, et, avec elles, les premières fortes suppressions d’emplois. Mais c’est tout le dynamisme économique de Marseille qui se trouve menacé par une politique économique qui semble naviguer à vue, sans projet global cohérent et sans véritable orientation pour la vie économique de notre pays. Dans ces conditions, une ville comme Marseille qui ne faisait déjà pas partie des villes les plus riches de notre pays, et dans laquelle les inégalités se faisaient déjà lourdement sentir, voit son économie sérieusement menacée.

 

Que pourrait être une politique économique de la ville et de la métropole ?

Pour toutes ces raisons, il importe de se demander aujourd’hui ce que pourrait être une véritable politique économique pour la ville et pour la métropole, il devient même urgent de se demander comment les pouvoirs urbains et métropolitains pourraient pleinement engager une politique économique de nature à faire réellement face à cette situation d’extrême gravité. C’est que la gravité n’est plus vraiment dans le virus et dans sa propagation, mais dans les incidences de la politique sanitaire mise en œuvre par l’État. On pourrait aborder ici trois orientations possibles de la politique économique métropolitaine.

La première est la mise en œuvre d’une réelle assistance urbaine aux entreprises dans l’aménagement des conditions de travail et dans le développement de nouvelles formes d’organisation de leurs activités. Si la municipalité et la métropole peuvent jouer un rôle dans le retour d’un véritable dynamisme économique, c’est dans des formes d’assistance à l’aménagement du travail et, même, pourquoi pas ?, dans la recherche de formes innovantes de travail et d’utilisation du temps.

La seconde orientation nouvelle de la politique économique de la municipalité et de la métropole pourrait se situer dans l’organisation d’un système d’information et de consultation associant les acteurs de la médecine et de la prévention médicale, des acteurs du management et du syndicalisme et des acteurs des services aux entreprises. Un tel service pourrait répondre aux interrogations et aux questionnements des entreprises, en particulier des petites entreprises, leur permettant de retrouver une dynamique que certaines peuvent craindre de perdre.

Enfin, il devient urgent de trouver de nouveaux domaines d’activités des entreprises de la ville et de la métropole. Pourquoi les entreprises ne pourraient-elles pas profiter de cette situation d’attente dans laquelle elles se trouvent pour imaginer de nouveaux domaines et de nouvelles formes d’activité et de croissance ? Finalement, cette expérience du coronavirus pourrait devenir le point de départ d’une réflexion renouvelée sur les orientations des entreprises et des acteurs de l’économie marseillaise.

 

Une planification de l’économie métropolitaine

Une véritable concertation entre tous les acteurs de l’économie marseillaise, entreprises, salariés, syndicats, mutuelles, médias, et d’autres que j’oublie, pourrait être organisée par les pouvoirs municipaux et les pouvoirs métropolitains, afin de définir ce que pourraient être ces nouvelles orientations de l’économie marseillaise. Il s’agirait, ainsi, d’engager une forme de planification associant les leçons des bilans du passé et les expressions de la prospective dans la mise en œuvre d’outils de prévision et de planification qui pourraient contribuer à sortir la ville et la métropole de la crise économique dans laquelle elles se trouvent en leur donnant les ressources de savoirs partagés et d’un imaginaire économique rationnel. Nous avions évoqué ici la venue du coronavirus comme la manifestation, pour Marseille, d’une nouvelle peste, comparable à celle de 1720. Il faut que Marseille et la métropole se donnent les outils leur permettant de se libérer de cette nouvelle peste que risquent de constituer les mesures envisagées par l’État.

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