“It’s time to dance!” Le week-end qui m’a redonné la navette

Billet de blog
par Lagachon
le 27 Mai 2014
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Me voilà de retour. Après de nombreux billets grincheux, une bonne nouvelle ! Oui, un week-end comme on aimerait en passer plus souvent, je le dis et je l’affirme : l’hipsterittude ne s’est pas complètement évaporée de Marseille ! Ou comment j’ai passé un week-end barcelonais comme j’en avais pas passé depuis longtemps. Barcelonais, certes, mais avec une “Marseille-touche” comme j’aime.

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Tout à commencé vendredi après-midi sur la terrasse du Mucem avec des amis, à l’ombre des moucharabiehs, une bière face à la mer. De là, nous avons rejoins le FRAC pour un vernissage et des oeuvres pas moins intéressantes qu’ailleurs, mais surtout une terrasse ! Quelle terrasse ! Et quels contrastes ! Première touche marseillaise : l’architecte japonnais du FRAC a trouvé bon de faire une belle terrasse en sorte de cour intérieure avec vue sur les fenêtres des immeubles boulevard de Dunkerque. Comme pour les immeubles qui donnent sur MACBA dans le Raval, j’imagine qu’un jour ils seront occupés par ceux qui se pressent au musée, mais en attendant, ça donne des scènes surréalistes entre la mamie en blouse dans sa cuisine VS le monsieur en blouson python (vous avez vu le monsieur en blouson python ?). Etant au FRAC, on aurait pu croire que les voix qu’on entendait étaient une performance, non non monsieur le python, ce sont de vrais enfants pauvres qui vous interpellent depuis la fenêtre de leur chambre. Incroyable n’est-ce pas ? Plus bobo-trash tu meurs ! De vrais pauvres !

La soirée s’est poursuivie rue Consolat avant de se terminer à la Passerelle avec le serveur 100% faux-Bowie. Il a même mis du Bowie histoire que tout le monde comprenne. Kitsch !

Le lendemain, café et tartines au bar à pain. Quoi ?  Oui, le bar à pain, ça a ouvert il y a un peu plus d’un mois aux Réformés (1,5€ le café bio – je plaisante pas – et pareil pour les tartines à la confiture bio). Le bio, le concept et le petit coup de froid, j’ai cru que j’étais à Copenhague fada ! Et je parle même pas des enfants qui coloriaient le sol avec des craies sous le regard bienveillant de leurs mamans.

Sandwich à la charcuterie italienne et pecorino chez la grande Adelizia avant d’aller se bronzer en bord de mer. Sur le chemin du retour, croiser un magasin de vêtement intitulé “Shag” nous a réveillé. Et fort de tout ça, on a pu attaquer la soirée à coups de Schpritz maison (et chargés!), se cuisiner un petit truc, se retrouver autour d’une bouteille de rouge et à minuit rejoindre le poste à galène pour une soirée 80, 90, 2000.

Le poste à galène me rappelle le Plataforma de Barcelone (le bar le plus anti-Razzmataz du monde), avec les “classiques” espagnols en moins et les français en plus. Un mélange de vieilleries pour adultes régressifs, de trucs entraînants qui passent à la radio, de la pop-dance qui tâche et du rock généralement interdit dans un club normal. Et j’oubliais le meilleur : le demi est à 3€ et il y a une scène ! J’avais la chance d’être avec trois amis motivés et lourdement schpritizés, suffisant pour avoir au moins l’impression que le reste de la salle était comme nous : simplement content d’être là.

Quand la musique a ralenti au fur et à mesure que les 4h s’approchaient, on a pris nos blousons direction l’art haché. Une des filles du groupe venait de Paris (et même mieux que ça, du 20e de Paris), on s’est dit que ce serait con de pas lui montrer le garage de nuit le plus enfumé de Marseille. Quand la porte s’est ouverte elle a dit un truc du genre “c’est quoi cet endroit ! j’adore !” en éclatant de rire. Deuxième touche de Marseille !

La suite ne se raconte pas, on est sorti très tard avec les yeux qui piquent après s’être fait offrir des bières par un belge bossant sur un tournage à Marseille, qui avait une journée libre avant de partir pour Alger… et qui s’était visiblement dit le meilleur moyen de profiter du temps libre était d’aller passer la nuit à l’art haché. J’ai aussi photographié un mec avec un tshirt “Ville de Fréjus”, un endroit qui réunit des belges à dreads et des employés d’une mairie fasciste atteint un niveau éclectisme enviable ! Mesurons-nous vraiment la chance que l’on a ?

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Le dimanche fut à l’image du ciel de Marseille : couvert, gris et frais. J’ai découvert qu’on pouvait voter bourré avant d’aller me rassasier avec les amis de la veille au Chickenville sur la Canebière. Troisième touche de Marseille. On aurait pu aller au McDo, mais c’est quand même dommage de céder aussi facilement à la facilité. Alors on a trouvé ça très bon mais on s’est quand même dit qu’il faudrait le tester dans des conditions normales pour pouvoir tirer des conclusions !

Du FRAC au Chickenville, voilà le chemin parcouru dans ce week-end qui m’a redonné un peu du sourire marseillais perdu à coups d’élections, de travail de thèse, de sentiment que rien ne se passe. Je m’étais émerveillé à mon retour de retrouver tout ce que j’avais laissé de mes années d’étudiants. J’avais écrit sur des nuits complètement folles, des lieux magiques, des initiatives… mais voilà longtemps que tout ça appartenait au passé. C’est largement ma faute (combien de temps sans tenter l’aventure post-minuit ? combien de soirées raisonnables à penser au boulot du lendemain ?), mais on a bien vite fait de mettre ça sur le dos du coupable que nous amène le discours dominant : il ne se passe rien à Marseille la nuit.

Je ne sais pas s’il se passe de moins en moins de chose, ou si c’est tout simplement moi qui ait moins envie de chercher. Mais quoiqu’il en soit, ces 48h m’auront rechargé les batteries marseillophiles. Ou alors c’est le printemps, tout simplement ! Et on le sait, quand les beaux jours sont là, Marseille sort de sa torpeur.

D’ailleurs, la preuve que les choses bougent : le bar du Chapitre a remplacé ses chiottes à la turc par des WC modernes ! Attention Marseille ne te retourne pas, la modernité te court après !

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