ÉLECTIONS MUNICIPALES ET IDENTITÉS POLITIQUES

Billet de blog
le 7 Juin 2020
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Les élections municipales ont lieu demain

ÉLECTIONS MUNICIPALES ET IDENTITÉS POLITIQUES

Les candidatures pour le second tour des élections municipales, qui aura lieu le 28 juin, ont donc été déposées mardi dernier. Les maintiens, les retraits et les fusions permettent de mieux comprendre la signification de ces élections et de mieux lire la stratégie des acteurs en présence dans l’espace politique marseillais.

 

La droite multiple

Peut-être est-ce la première conclusion que l’on peut tirer de ces listes du second tour : la droite marseillaise apparaît multiple. En effet, le Rassemblement national est présent partout, mais cela, on s’y attendait, mais, surtout, les listes de B. Gilles se maintiennent face à celles des Républicains, et les listes macronistes ont clairement fait apparaître leur ancrage à droite. Cette multiplicité des candidatures est à la fois le signe d’une assez forte présence de la droite dans tous les quartiers de la ville et celui d’une sorte de faiblesse, car la droite n’aura pas su s’unir en vue de ce second tour. Devant cette pluralité de listes de droite, on ne peut pas ne pas se dire que la droite ne parvient pas à réellement penser une politique pour la ville de Marseille et pour la métropole, qu’elle se situe encore dans une forme de difficulté à pleinement imaginer un avenir économique et social pour la ville, comme si l’union de la droite n’avait pu se faire que sous la direction de J.-C. Gaudin, qui, lui-même, n’était parvenu à unir la droite que dans l’opposition à G. Defferre. Par ailleurs, il semble bien que le candidat de L.R.E.M., Y. Berland, n’aura pas pu unir sous son nom une droite libérale qui semble toujours ne pas parvenir à s’imposer pleinement à Marseille.

 

La gauche connaîtra-t-elle son « printemps » ?

C’est l’autre leçon de ces listes du second tour : il semble bien que la gauche, unie autour de M. Rubirola et des listes du « Printemps marseillais » aura su, elle, faire, en quelque sorte, fructifier sa diversité, la pluralité des engagement qui la fondent. On peut dire que les Verts, à Marseille, ont manifesté leur ancrage à gauche – comme, d’ailleurs, dans d’autres villes de France. C’est important à la fois parce que, de cette manière, l’écologie politique exprime clairement son choix de se situer à gauche, contre la droite et le libéralisme, et parce que la gauche se situe clairement dans la confrontation entre gauche et droite qui fonde le second tour des élections municipales de 2020.

 

Le retrait de la gauche dans les 13ème et 14ème arrondissements

Dans le 5ème secteur, celui qui est fondé sur l’union des 13ème et 14ème arrondissements, la gauche conduite par J. Bacchi s’est retirée pour le second tour. Il s’agit, pour elle, de ne pas permettre au Rassemblement national d’arriver en tête lors de ce scrutin. Cela est un peu difficile à comprendre, car les électeurs de la gauche ne voteront sans doute pas pour la liste des Républicains contre la liste du R.N. Mais, au-delà de cette question, la véritable question qui demeure est de savoir comment il se fait que la gauche n’aura pas été en mesure d’être en position de force dans ces quartiers du Nord de Marseille.

 

La gauche et Samia Ghali

C’est une autre leçon que l’on peut tirer de ces négociations en vue du second tour : les listes conduites par S. Ghali n’auront pas fusionné avec les listes de gauche du Printemps. On peut tirer deux conclusions de ce maintien des listes de la sénatrice lors du second tour : la première est que les listes qu’elle conduit ne s’inscrivent pas pleinement à gauche, et la seconde est que ces listes se donnent une identité politique fondée sur un engagement peu clair dans le cadre de cette confrontation instaurée par les élections municipales.

 

Une forme d’incertitude

C’est peut-être la grande leçon du dépôt de ces listes : c’est une grande incertitude qui règne quant à l’issue probable du second tour. Devant la pluralité des candidatures, on ne sait pas ce que pourra être le résultat du second tour à l’échelle de la ville, et, surtout, une incertitude règne quant à ce que sera l’orientation de la politique de la ville de Marseille menée par la municipalité choisie par les électrices et les électeurs qui y vivent. C’est cette incertitude qui est peut-être la grande leçon du dépôt des listes en vue du second tour : à la fois une incertitude quant à la signification réelle des engagements politiques à Marseille et une incertitude quant à l’orientation réelle de la municipalité qui sera finalement issue des élections dans les six secteurs de la ville.

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