Carnaval de La Plaine : retour sur un reportage et un débat
Carnaval de La Plaine : retour sur un reportage et un débat
En ce lendemain de carnaval, notre reportage publié avec l’édition de Marsactu de ce lundi matin a provoqué de nombreux commentaires à la fois sur l’article et sur les réseaux sociaux. Ces commentaires, souvent hostiles à notre couverture de l’événement, témoignent d’une incompréhension et nécessitent de notre part une explication.
Sur l’intention éditoriale d’abord. En prévision de cette 20e édition du carnaval de La Plaine, nous avons débattu en amont lors de la conférence de rédaction des angles possibles de traitement d’une édition que l’on savait forcément particulière dans l’environnement politique de ces derniers mois, à la fois dans le quartier et dans le centre-ville au sens large. La Plaine est le théâtre d’affrontements récurrents avec les forces de l’ordre de la part de ceux qui s’opposent à la rénovation de la place. Ce carnaval sans la place, après le drame de la rue d’Aubagne, avait un caractère symbolique fort.
Notre volonté a été collectivement de suivre ce carnaval, de l’intérieur, dans le cœur du défilé. Notre choix du reportage permet de donner à voir et à entendre ce que ce défilé a été pour beaucoup de ceux qui y ont participé : un défouloir. Dans son récit, accessible aux abonnés, notre journaliste n’a pas passé sous silence, ni minimisé les dégradations et tensions avec les forces de l’ordre qui ont émaillé son déroulé. Nous avons fait mention des tags, sur l’arc de triomphe de la porte d’Aix notamment, ou du face-à-face avec les forces de l’ordre dans le courant de l’après-midi ou plus tard.
Dans la couverture de ce type d’événement, nous fonctionnons finalement comme une rédaction classique nonobstant le fait que nous sommes un média en ligne : notre bouclage est décalé de l’heure de parution. Notre journaliste cesse donc son reportage pour passer à l’écriture, sans oublier de jeter un œil sur les réseaux sociaux. Cela explique sans doute l’impression que, ce faisant, l’information est en partie tronquée. Il nous faudra à l’avenir en tirer les conséquences, certainement en publiant immédiatement l’article (une fois relu évidemment).
Nous n’avons ainsi pas suivi la manière dont le carnaval s’est ensuivi de multiples incidents et dégradations dans le quartier et autour du chantier. Le point de vue de la journaliste (au sens de l’endroit où elle observe) entre alors en contradiction avec le témoignage des riverains qui conservent un point de vue fixe sur l’événement, depuis la place où ont eu lieu l’essentiel des troubles. Outre des mises à jour de l’article bouclé la veille, durant le cours de la nuit, nous avons également publié un article court, le lendemain, tirant un bilan plus général des dégradations survenues dans le cadre du carnaval.
Vu de l’intérieur, encore une fois, celui-ci conservait le caractère irrévérencieux, insolent d’un carnaval, fidèle à la tradition de satire des pouvoirs. Que le carnaval de La Plaine ait un caractère libertaire, c’est un fait. Qu’il donne lieu à des débordements, des dégradations multiples, c’en est un aussi et cette édition 2019 n’en a pas été exempte. Cela n’obère pas le joyeux et pacifique défouloir qu’il peut être pour des milliers de Marseillais. Difficile pour nous, de donner à voir cette réalité vécue par certains, en donnant à voir aussi le contre-champ, vécu par des riverains qui constatent avant tout la traînée de graffitis, poubelles brûlées et boutiques saccagées que le carnaval laisse derrière lui. Les réactions épidermiques, hostiles, à notre couverture de l’évènement soulignent un divorce marqué entre ce qui, pour certains, est devenu une institution festive, et pour les autres, une confiscation de l’espace public au service d’une contestation politique.
Début novembre, nous avions l’intention d’organiser un débat entre ceux qui disent représenter la majorité silencieuse des riverains et ceux qui se revendiquent tout autant représentatifs des habitants et usagers de la La Plaine, qui contestent l’aménagement de la place et ce qu’elle sous-tend. Le plateau était calé, la date aussi. Le drame de la rue d’Aubagne nous a obligés à reporter ce débat. Il nous faudra le reprogrammer, dès que le sujet reviendra à la une de l’actualité.
Commentaires
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Compliqué tout ça pour dire que quand l’article était fini, les problèmes ont commencé.
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Ce qui n’est pas non plus exact , le défilé ne s’est pas déroulé calmement en longeant le chantier, version pour enfants de chœur, le point de tensions et de fixation a été entretenu pas une frange des carnavaliers dès le milieu de l’après-midi. Casse du portail, bombes agricoles l’ambiance n.avait rien de festif , merci au gang du bar de la plaine, d.avoir pourri l’ambiance, comme c’est dommage votre voisin a eu sa vitrine explosée et pillée . Vous affichez un slogan humaniste: vive le vent vive le vandalisme, tout ça pour nous annoncer un chaos de chemises brunes. Vous avez les tribuns que vous méritez, de vrais petits fureurs. Et la plaaiiiinnee ellle étakiiiiii???
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Cessez donc cet angélisme béat. Si vous voulez voir un vrai carnaval, vous allez à Nice ou à Dunkerque. Ce qui s’est passé hier est, encore une fois, juste un prétexte pour casser, casser, et casser.
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Pourquoi attendre que le sujet soit à la une de l’actualité, et puis qu’est ce que ça veut dire “la une ” de l’actualité… C’est vous qui la faite la une, ou bien les médias mainstream.
Cette rencontre est une très bonne idée, je dirai qu’elle est nécessaire et que votre position de médiateur au sens large du terme vous rend légitime pour l’organiser.
Il faut commencer à recréer du politique pour préparer l’aprés Gaudin et sa clique, et peut être que faire se rencontrer des personnes aux intérêts aussi divergents (apparemment …) que ceux qui sont pour, ou contre le réaménagement de la plaine est justemment urgent, plutôt que d’attendre que l’actualité vienne renforcer les tensions
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Malheureusement le succès croissant de Marsactu annonce déjà la fin des échanges de commentaires : on voit depuis peu se multiplier les interventions de trolls de Gaudin et de LR.
Leur but, le même que celui de ma présidente de CIQ : encenser les élus en place, dégoûter les citoyens de base de participer au débat public en dénonçant comme “politique” la moindre question qui échappe au rituel de louanges à notre cher M. Moraine. C’est en faisant cela qu’ils ont créé les conditions de leur propre élimination aux dernières législatives : qu’ils continuent ! Mais c’est dommage pour Marsactu.
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