Adieu tomates, fèves et fraises des toits
Adieu tomates, fèves et fraises des toits
Heureusement qu'une tomate ne crie pas. Mercredi dernier, sur le toit terrasse des garages du groupe Prado Plage, des hommes ont arraché des plants de tomates à la tronçonneuse sous les yeux d'un huissier et d'un représentant des forces de l'ordre. Les tomates "dont certaines étaient encore vertes" n'ont pas été les seules victimes : du petit bout de jardin suspendu, il ne reste rien qu'un peu de terre grise et des touffes jaunies. "J'en suis malade. C'est simple : j'évite de regarder par la fenêtre, proteste Vincent Manca, le président de l'association de locataires de Prado Plage (Confédération général du logement). Le jour où ça s'est passé, les enfants en ont pleuré. Ils auraient pu au moins attendre qu'elles mûrissent". Ce massacre de tomates fait suite à une longue série d'arbres abattus au grand dam des riverains.
Quelques jours après les faits, ils sont quelques uns à se serrer dans le salon du président. Tous sont locataires de cet ensemble immobilier à loyer modéré construit au tout début des années 80 pour l'office HLM de la Ville de Marseille aujourd'hui Habitat Marseille Provence. C'est ce même logeur social qui a décidé d'éradiquer les plantations que certains locataires avaient installé depuis plusieurs années sur le toit terrasse des garages qui borde l'avenue du commandant Rolland. "On n'exclut rien, préviennent-ils. Y compris d'aller jusqu'au bout et de porter plainte. Après tout, même si ce terrain ne nous appartient pas, ce qui poussait dessus était bien à nous". Et chacun de se remémorer les bols de fraises partagés entre voisins, les tomates qui poussaient volontiers "et les salades, les fèves, les pommes de terre… Attention, on n'est pas des céréaliers, on restait modeste. De tout cela, il ne reste rien", se lamente Clément Lévy, le trésorier de l'association.
A Prado Plage, chacun tient à son petit bout de paradis : un logement HLM à 200 mètres des plages, cela reste exceptionnel. Surtout que le petit ensemble d'immeubles de quatre étages est plutôt bien agencé. S'il a de nombreuses critiques sur le bâti, Vincent Manca s'en félicite : "La conception est vraiment exceptionnelle. L'architecte a pensé un lieu pour des personnes à petits moyens qui puissent vivre dans des conditions agréables. Par exemple, il avait mis à profit la pente légère du terrain pour que les toits des garages donnent directement sur les terrasses du rez-de-chaussée. Du coup, il a mis 20 centimètres de terre sur ces toits pour en faire des jardins suspendus". Sa voisine, Sophie Zinno s'en souvient bien, elle est la première locataire de cet ensemble qu'elle n'a jamais quitté. "J'y ai habité la même année que l'architecte qui avait pris un appartement au bâtiment D. Les appartements du rez-de-chaussée qui sont souvent dépréciés car peu lumineux bénéficient ici d'un véritable rez-de-jardin".
Pin, acacia et abricotier
Pendant des décennies, la nature a donc mis à profit ces 20 centimètres de terre pour proliférer : ici, un pin, là un acacia, plus loin un abricotier. Durant des décennies, une association employant des personnes handicapées venait entretenir les toits terrasses. "Du jour au lendemain, HMP nous a prévenus que l'association ne pourrait plus intervenir sur les jardins car les employés n'avaient plus le droit de travailler en hauteur", note Vincent Manca. Du coup, en l'absence d'arrosage et d'entretien, les locataires ont pris l'initiative d'assurer un minimum d'entretien et d'arrosage.
Tout se passait donc dans le meilleur des mondes potagers jusqu'à ce qu'une série de crispations rende plus complexes les relations avec le bailleur. "D'abord, la directrice d'agence a changé, note Georgette Levy. Avec la nouvelle, tout est devenu plus formel. Pour demander le certificat d'assurance, elle envoie un recommandé". Plusieurs points ont cristallisé les tensions : le quartier a été le théâtre de nombreux cambriolages du fait notamment des arbres qui n'étaient plus taillés et servaient d'escaliers aux malandrins. Ensuite, le logeur a voulu installer des portes blindées au frais des locataires, ce qu'ils ont refusé. Enfin, de nombreuses infiltrations ont commencé à voir le jour dans les garages. Pour le logeur, après expertise, la cause est entendue, ces infiltrations ont pour cause principale les plantations des toits terrasses.
Mise en demeure
"Pas du tout", protestent les locataires qui pointent une rénovation mal faite en 2006 et des malfaçons datant de la construction. Quoi qu'il en soit, cet hiver, le logeur a entrepris d'isoler les toits et de placer des grillages entre les terrasses et les jardins. Dans la foulée, HMP a annoncé vouloir poursuivre sa chasse aux infiltrations sur les garages chapeautés d'un potager. En mai, certains membres de l'association (par ailleurs jardiniers) reçoivent une mise en demeure :
Nous avons constaté que vous avez installé un jardin potager sur la toiture des garages se trouvant en bordure de l'avenue Commandant Rolland. Nous vous mettons en demeure de faire débarrasser notre toiture de toute plantation ainsi que de faire enlever les matériaux entreposés (pots, bac à compost,…) et cela dans un délai d'un mois. A défaut nous procèderons à l'enlèvement des plantations et de tout matériel présent sur la toiture.
La même mise en demeure rappelle l'interdiction formelle de "monter sur les toitures" non sécurisées ainsi que celle de "la culture de légumes [qui] endommage l'étanchéité de l'ouvrage". Par pétition puis par courrier, les jardiniers annoncent qu'ils s'opposeront à l'enlèvement de leur potager. HMP n'en a cure et convoque ouvrier, huissier et maréchaussée pour l'arrachage annoncé. Les locataires assistent impuissants au massacre à la tronçonneuse.
Même si les officiels présents ne sont pas insensibles au côté disproportionné de l'action, ils mettent en oeuvre la décision du propriétaire. "C'est toujours pareil, conclut Sophie Zinno. Dès qu'on se plaint, on nous dit que si on n'est pas contents, on n'a qu'à aller vivre dans les quartiers nord. Mais là-bas non plus, ils ne laissent pas faire. Les règles des HLM, c'est que les locataires doivent collaborer aux décisions les concernant. Là, ce n'est pas du tout ce qui s'est passé". Joint par nos soins, HMP n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Commentaires
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A Marseille, la bagnole prime sur l’humain. C’est très triste. Rasons tout ces garages et faisons des parcs et des jardins !
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“Sous les yeux d’un représentant des forces de l’ordre…” Heureux soient les locataires de HMP, ils vivent dans un monde où la police n’a rien d’autre à faire que de s’assurer qu’aucun plant de tomate ne porte atteinte à l’ordre public !
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100m² de verdure, c’était trop pour la directrice imbécile. On retrouve l’office HLM de la ville, est-ce un hasard…
Par ailleurs, à quelques mètres de là, la SOGIMA, autre émanation de le ville, vend son patrimoine social (résidence la Plage) qui par conséquence passe dans le parc privé.
Où sont les logements sociaux dans les multiples programmes immobiliers qui ont poussé autour de Borély depuis 15 ans ?..
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QUELLE HONTE !!! c’est ça la France ?
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Il existe des milliers de toits-terrasses transformés en potager, et cette disposition à la fois agréable et très utile devrait même être obligatoire dans tout permis de construire d’immeuble collectif.
En effet, il suffit d’une étanchéité de terrasse faite dans les règles de l’art pour qu’il n’y ait aucune infiltration au-dessous !!!
Cette affaire est une honte absolue.
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Pied de tomate à la tronçonneuse ils sont sérieux ? Et les potagers n’abiment pas les bâtiments si les précautions d’isolation sont faites, bref de la verdure ça plaisais pas à certains, surement qu’ils préfèrent la fumée et le bâton à la terre et aux feuilles
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Mosanto, Mosanto!!!
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Les effets Mosanto commence à agir!!!
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On s’acharne à détruire tout ce qui fonctionne, il y en a actuellement que pour les gros intér^ts et les voyous
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C’est triste à pleurer. Ecoeurant.
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Triste !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Ce n’est pas ainsi que le bailleur obtiendra le respect,… J’imagine la colère future des enfants qui en grandissant apprendront à se rebeller, et les parents n’auront pas d’arguments pour les calmer,… Cela devient dangereux, puissent-ils ne pas se tromper de cibles s’ils se révoltent, par exemple, les voitures brûlées en guise d’accusation des toits des garages,…
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« Là où on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes. »
— Heinrich Heine, Almansor
Là où on arrache des plantes, on finit aussi par arracher la vie…
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Nous sommes dirigés par une bande de guignols.
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Voilà on arrache tout et on mange des tomates aux engrais Monsanto, on meurt tous d’un cancer venu d’on ne sait où mais au moins on a respecté ….euh on a respecté quoi en fait ?
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HMP, le bailleur le plus stupide, le plus incompétent et surtout le plus irrespectueux qu’il m’ait été donné de connaitre !
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Moi, je suis pour un pesticide des plus violents et pour une fois non bio pour détruire les germes de folie qui poussent dans certains cerveaux malades.
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C’est juste de la folie, la bêtise règne dans toute sa splendeur. La Terre sera un désert bien plus tôt de ce qu’on croit…
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je trouve ça ignoble de nos jours ou le peuple français meurt de faim avec ses cons qui nous gouverne c’est vrai le beton c’est mieux
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voilà ce qui se passe quand à longueur d’année on traite de “complotistes” et “parano” tout les gens qui critiquent les dérives des gouvernements ; le fascisme s’installe en douce pas à pas et concrètement, banalement, parce qu’on est pas vigilant et qu’on ne réclame pas vigoureusement la démocratie.Je ne dis pas cela pour fustiger, mais maintenant il faut se ressaisir, faire une révolution, quoi que ca coute, le choix n’est plus facile car c’est soit se réveiller, soit cela ira plus loin.Notre seuil de vigilance est trop bas
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Ils auraient dû aller planter ces tomates dans les quartiers nord de Marseille au pied de HLM et on aurait vu si huissiers et compagnie se seraient pointés!
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J’arrive pas à croire qu’on en soit arrivé là. Et ces gens des forces de l’ordre et compagnie, ils se rendent compte qu’ils sont manipulés aussi… 🙁
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Loin de moi l’idée de défendre les manières de ce bailleur social. Néanmoins, je pense qu’avant de condamner il faut avoir toutes les billes en main. Je suis écologiste dans l’âme mais également ingénieur bâtiment. Les bâtiments sont dimensionnés pour des charges données. Dans le cas présent, il SEMBLE que se soit pour 20cm de terre (+ charges ponctuelles d’entretien). Des arbres, des composteurs, des pots et des familles représentent une charge bien supérieure à celle prévue et un risque de dégradation de l’étanchéité (coup de bêche, racines cherchant à s’enraciner plus profondément…) Je pense que les limites d’exploitation de cet espace doivent être redéfinies, expliquées et encadrées. Je doute que quelqu’un apprécie de se retrouver sous des tonnes de béton dans ce parking parce que l’on a laissé s’épanouir sans bon sens les souhaits bien compréhensibles de jardinage.
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c Dégueulass pfff
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d’accord avec tainos. Mosanto.
La police au service du capitalisme mondial dérégulé, pour enrichir les acyionnaires en dividendes.
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on vit dans un monde de batards
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je suis d’accord avec le bailleur dans la mesure ou les racines trop profonde aux fil des années endomage le béton, MAIS en aucun cas un pied de tomate ou de pomme de terre ne saurais entammer du béton
pourquoi les gens sont-ils si con?????
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Nous avons, sur Nice, créé une association de jardins partagés, qui protège légalement les cultures et les jardins, qu ils soient collectifs, familiaux, pédagogiques ou d’insertion. Renseignez vous, et faites la guérilla jardinière partout dans les villes et surtout, légalement. Une association de jardins partagés est inexpulsable, a moins que l’expropriant prévoie une parcelle de même superficie, de même qualité agricole et dans le même périmètre. sans compter tous les avantages (emplois, créations de filières courtes, lieux d’échanges et de convivialité, lien intergénérationnel, préservation des parcelles destinées au béton, valorisation des parcelles en friches, exonération de taxe foncière sur le foncier non bâti…….
Viva.
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“Celui qui ne peut plus prendre la parole, finit par prendre les armes.”
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Marseille a autre chose à cirer que de bousiller des jardins.
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entre jardins pour tous et profits
vive la nature
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