À Borély, des travaux sans autorisation enflamment le voisinage

Actualité
le 5 Mar 2024
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Située à côté de l'hippodrome, la nouvelle salle de réception la Palmeraie Borély (8ème) effectue des travaux pour préparer son ouverture sans avoir déposé de déclaration préalable à la mairie. L'opposition s'est saisie du dossier.

La Palmeraie Borély, avec sur la gauche de l
La Palmeraie Borély, avec sur la gauche de l'image l'agrandissement pointé du doigt. (Photo : RB)

La Palmeraie Borély, avec sur la gauche de l'image l'agrandissement pointé du doigt. (Photo : RB)

Installée sur le flanc de l’hippodrome, la future salle de réception Palmeraie Borély bénéficie d’une vue dégagée sur la Méditerranée qu’enlace la plage de l’Huveaune. Anciennement nommé le Daily, cette location-gérance – les lieux appartiennent à la mairie des 6ᵉ et 8ᵉ arrondissements – a changé de locataire en septembre 2023. De restaurant, l’établissement sis sur la très élégante avenue Clot-Bey, mute progressivement en espace événementiel. Afin d’accompagner ce changement, la nouvelle direction a débuté en novembre des travaux d’extension des lieux qui n’ont pas échappé aux riverains. D’autant que les locataires ont négligé de déposer une déclaration préalable de travaux auprès de la municipalité, comme l’exige la loi.

Une infraction que des occupants de la copropriété Château Borély, voisine de l’établissement, ont décidé de rapporter à la mairie via leur syndic de copropriété, le 30 janvier dernier. “Les habitants nous ont sollicités, car ils étaient inquiets de ne voir aucune pancarte pour annoncer des travaux”, explique Elodie Soldaïni, directrice de l’agence Coulange Immobilier à Mazargues. Ce premier courrier est resté sans réponse. Le 20 puis le 29 février dernier, ils saisissent, cette fois, le préfet des Bouches-du-Rhône, puis les services de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) via une lettre d’avocat. Dans leur missive, que Marsactu a pu consulter, ils s’alarment “de la création d’une surface de plus de 200 mètres carrés au cœur d’une zone protégée dans le périmètre de 500 mètres et en co-visibilité du château Borély, bâtiment classé à l’inventaire des monuments historiques”.

Les riverains de la Palmeraie s’agacent, en outre, de la lenteur des pouvoirs publics à réagir : ” Le contrevenant tente manifestement de mettre à profit les délais nécessaires à la mise en œuvre de l’autorité publique pour achever au plus vite ses travaux délictueux. Il pourrait ainsi exploiter un établissement construit en toute illégalité, pendant plusieurs années compte tenu des délais de procédure”.

Au-delà de la proximité avec l’édifice muséal et historique, ou de l’absence de déclaration préalable dûment visée par la mairie pour entreprendre ces travaux, c’est surtout l’ouverture d’un espace voué à accueillir des mariages qui hérisse le voisinage. “C’est un lieu de célébrations donc ça va forcément générer des nuisances”, prolonge  Elodie Soldaïni, de Coulange Immobilier.

Et l’opposition s’en empara

L’opposition à la mairie de secteur n’a pas traîné à s’emparer du sujet. “La mairie a une obligation légale de prendre une action en cas de construction illégale. Pourquoi n’agit-elle pas ?”, s’interroge Ludovic Perney, conseiller municipal LR dans les 6/8, alerté par ces mêmes riverains fin janvier. Pierre Robin, également élu d’opposition LR, en a remis une couche et a demandé des comptes sur X à Eric Méry, conseiller municipal chargé de l’urbanisme à la mairie de Marseille. 

 

Contacté par Marsactu, l’élu l’assure, il veille au grain : “On connaît l’affaire et on est sur le coup !” Selon lui, un fonctionnaire de la mairie a été envoyé sur les lieux le 26 février pour constater les faits, qui correspondraient à l’agrandissement d’une terrasse. L’agent aurait donné une semaine au locataire pour “régulariser la situation” avant de commencer une procédure juridique.

De son côté, le propriétaire du fonds de commerce la Palmeraie Borély, John Bendayan, reconnaît auprès de Marsactu avoir entamé des travaux sans autorisation. “On voudrait ouvrir pour l’été prochain, donc on a été pris par le temps”, justifie-t-il tout en arguant qu’il s’agit “d’une simple rénovation et pas vraiment d’une expansion de la terrasse”. Après un rendez-vous avec son avocat, il assure qu’il déposera une déclaration préalable à la mairie cette semaine.

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Commentaires

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  1. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Dans l’argumentaire de la rubrique “c’est Marseille bébé”, un grand classique : la loi ne s’applique pas quand “on est pris par le temps”. Sic.

    Épuisante, cette délinquance du quotidien inspirée par le je-m’en-foutisme et l’affairisme.

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  2. Alceste. Alceste.

    Visiblement, quelque soit la couleur politique de nos zélus, ces derniers ont toujours des soucis avec l’immobilier. Au passage, la leçon donnée par la gaudinie sur les devoirs de l’élu en matière de construction est cocasse voire hilarante, et cela est même grâce à cela que nous les reconnaissons.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      C’est de la politique politicienne, la seule compétence de la gaudinie. En l’espèce, le premier responsable des désordres n’est pas la mairie du 6-8, mais le délinquant qui n’a pas le temps de respecter la loi. Peut-être faudrait-il que M. Perney aille lui expliquer comment il doit faire.

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  3. reuze reuze

    Ce n’est pas une petite rénovation ni une simple extension de terrasse, c’est le remplacement d’une terrasse couverte en structure démontable (déjà très limite) par une charpente complète couverte de tuiles et fermée, dans le prolongement de la toiture tuiles pré-existante.
    Faire ça sur un bâtiment appartenant à la ville en plus, c’est vraiment se moquer du monde.

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    • RML RML

      Oui…enfin…
      Dans le 6/8 vous êtes assez drôles tout de même !
      Parce que vue d’ailleurs, votre affaire paraît quand même pas grand chose lol
      Quand on lit l’article( Marsactu va faire les chiens écrasés désormais?), on a l’impression d’un truc terrible qui va détruire le monument historique etc etc…
      C’est seulement le remplacement par du semi dur de quelque chose qui existe déjà en démontable ! Et le locataire a pas demandé le permis…il est hors la loi…
      Ça arrive tous les jours partout dans le centre…et ca se règle…sans les journaux…
      Ah…mais le 6/8…

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  4. Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

    1) Lorsque nous sommes piétons des rues marseillaises nous pouvons constater de nombreux chantiers sans permis de construire affiché.
    Par exemple un immeuble sur le Prado coté Monoprix en face de l’entrée de l’hôpital Saint Joseph ou au croisement du Prado et de Michelet (angle sud-ouest)
    2) Lorsque le permis de construire est affiché il y a toujours la mention que ce dernier peut être consulté au service de l’urbanisme alors que ce n’est plus possible, il faut en faire une demande pour recevoir un dossier numérique.
    3) La pratique de la Mairie de ne pas répondre au courrier est récurrente malgré la disposition du Code des relations entre le publics et l’administration

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  5. Hde mars Hde mars

    Et normalement le locataire doit faire une demande au propriétaire avant de faire les travaux donc a la mairie du 6 8 pour qu il autorise les travaux avant tt demande de travaux a la mairie et donc a la commission de sécurité car on parle d un ERP .

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    • Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

      Bonne remarque

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    • Hde mars Hde mars

      Étonnant qu il ne connaisse pas la réglementation vu le nombre de sci que Mr bendayan gère

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