À la centrale de Gardanne “pas de charbon, pas de biomasse” pour la CGT
Depuis plus de trois semaines, la centrale thermique de Gardanne est à l'arrêt du fait d'un mouvement de grève. Son propriétaire, Uniper, menace d'arrêter la production d'électricité à partir du charbon après l'annonce par François Hollande du relèvement de la taxe carbone. Cela pourrait déboucher sur la suppression de 90 emplois d'ici l'été alors que la partie biomasse doit être mise en service sous peu.
La centrale de Gardanne. (Photo : Clémentine Vaysse)
Un pique-nique, au pied des cheminées d’une centrale à charbon. L’idée, qui peut paraître des plus originales, perd de sa folie quand on sait que l’événement est organisé par la CGT, le syndicat majoritaire de l’entreprise gardannaise. En pleine mobilisation contre la loi travail, l’organisation a choisi le lieu pour son meeting départemental ce 19 mai. Le site est à l’arrêt depuis le déclenchement d’une grève reconductible le 28 avril suite à l’annonce d’une potentielle fermeture de la partie charbon par la direction d’Uniper, désormais émancipée du groupe allemand EON. Plus aucune fumée ne sort des gigantesques cheminées qui caractérisent la centrale.
Du charbon, importé depuis la fermeture des mines de Gardanne au début des années 2000, y est brûlé pour produire de l’électricité lors des pics de consommation, notamment en hiver. Sauf l’année dernière où les salariés avaient bloqué le site pendant six mois pour s’opposer à l’externalisation de certaines activités. Avec le maintien de la seule activité biomasse (combustion de bois et de déchets verts, aujourd’hui en travaux après un premier test), 90 des 170 emplois s’envoleraient avec cette activité historique. Alors, nouvelle menace, nouveau blocage : “Plus aucun mégawatt ne sortira de la centrale de Gardanne tant que les travailleurs n’auront pas de garantie sur la pérennisation de leur outil de travail et de leurs emplois”, a prévenu la CGT lors de l’annonce il y a trois semaines. Aujourd’hui, faute d’avancées, ils menacent donc de bloquer la partie biomasse de la centrale, actuellement en test.
Un nouveau plan social
“Depuis la privatisation [en 2004], on a connu au moins trois annonces de ce type. À chaque fois, on s’en est sortis. Mais cette fois-ci, l’annonce a été brutale, c’est la première fois qu’ils le font ainsi”, explique Nadir Hadjali, responsable CGT. Dans un “flash info” interne en date du 28 avril, la direction d’Uniper évoque les conséquences de l’annonce d’un “prix plancher du carbone” faite par le président de la République lors de l’ouverture de la conférence environnementale trois jours auparavant. Pour réduire l’écart de prix entre l’électricité produite par le charbon et par le gaz, la taxe carbone va être relevée pour les installations utilisant des ressources fossiles, pour atteindre un prix de vente de l’ordre de 30 euros le mégawatt. Un sacré coup pour les cinq centrales à charbon restantes en France, pointées pour leur seuil de pollution atmosphérique astronomique. Selon Le Monde, qui cite le ministère de l’environnement, le but du gouvernement serait de “réduire à 200 heures le fonctionnement des centrales à charbon” contre une moyenne de 4000 heures par an actuellement. En clair : ne faire tourner ces installations qu’en cas d’urgence mais les garder tout de même en activité.
“Compte tenu de l’incertitude que la perspective de création d’un prix plancher fait peser sur la viabilité de l’activité de l’entreprise, Uniper ne serait pas en mesure de pérenniser son activité en France au-delà du semestre en cours”, est-il expliqué aux salariés. Le jour même, l’entreprise double la communication interne d’un communiqué reprenant lui aussi noir sur blanc la menace d’un plan social “qui devra inclure un nombre significatif de départs contraints, puisque les possibilités de mesure d’âge ont été épuisées par les plans de départs volontaires précédents”. Uniper demande à l’Etat des “mesures d’accompagnement sociales équitables”. Elle rappelle également qu’elle a fermé cinq de ses sept unités fonctionnant au charbon entre 2013 et 2015. Contacté, Uniper s’est refusé à tout commentaire supplémentaire.
L’été pour échéance
Pas de commentaire non plus de la part du ministère de l’environnement suite à cette annonce et à la réaction d’Uniper. Le préfet de région, Stéphane Bouillon s’est rendu le 18 mai à la centrale de Gardanne et a rencontré direction et syndicats. S’il ne s’agissait officiellement que d’une visite de la partie biomasse, prévue de longue date, ce dernier aurait donné rendez-vous en juin aux représentants des salariés pour plus de détails sur l’application de ce prix carbone plancher.
La date limite fixée tant par l’entreprise que par le gouvernement correspond à la mise en exploitation de la partie biomasse. “La direction a décidé d’anticiper”, regrette le cégétiste Nicolas Casoni. “Nous avons calculé que les centrales à charbon et ou fioul représentent 5% des émissions de carbone françaises et en même temps, on remplace les trains par des bus ? On n’est pas contre la taxe carbone mais c’est complètement incohérent, s’interroge le représentant CGT. Ce que l’on a dit à la direction et au préfet, c’est “pas de charbon, pas de biomasse”. S’ils ferment une tranche, on s’arrangera pour fermer l’autre.” Le syndicat assure pour l’heure ne pas entraver les travaux qui ont encore lieu sur cette partie de l’usine qui fonctionnera au bois et aux déchets verts. “Soit c’est tout le monde, soit c’est personne. On ne cassera pas mais personne ne pourra y travailler”, défend la CGT.
Si le départ d’Uniper se confirme, les salariés craignent une “vente à la découpe” qui séparerait la partie biomasse de celle charbon. Un scénario qu’ils jugent impossible, du fait de services partagés entre les deux unités. En vingt ans, l’usine a changé maintes fois de propriétaire : Charbonnages de France, l’espagnol Endosa, l’allemand EON et maintenant sa branche Uniper. Les salariés s’y sont habitués “Nous on dit à Uniper que s’ils ne souhaitent pas rester, on ne les retient pas”, ajoute Nadir Hadjali.
Cette fois, la donne apparaît plus complexe car la partie biomasse, lancée définitivement cet été, est elle aussi controversée. Présentée comme la plus grande installation de ce type en France, son approvisionnement, entre filière locale et importations suscite bien des interrogations aux niveaux environnemental et économique. L’Etat soutient très largement ce projet en garantissant le rachat de l’électricité à un prix préférentiel pour environ 100 millions d’euros par an. Un coup de pouce que le gouvernement pourrait rappeler à Uniper lors des discussions à venir.
Commentaires
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C’était un reportage par téléphone ? Parce qu’il manque le plus important de ce pique-nique : le meeting de lutte contre la loi travail à l’appel de la CGT 13. Certes le syndicat de la centrale qui invitait était présent mais aussi les transports, la pétrochimie, les portuaires, les télécoms… Si vous étiez venue vous auriez eu des informations sur la suite des événements !
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Bonjour,
J’étais bien présente hier lors du meeting, mais la mobilisation contre la loi travail n’est pas le sujet de cet article. Nous avons par ailleurs fait état hier des blocages dans le département à l’appel de la CGT (à lire ici). Un dossier (à consulter ici) regroupe également l’intégralité des articles que nous avons consacré à l’opposition à la loi travail.
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Je me fais une très naïve et bête réflexion: et si on re-nationnalisait, et pourquoi pas à plusieurs pays? Bah oui ce n’est pas une idée très libérale.
Blague à part je plains les salariés, coincés entre des solutions toutes mauvaises et imposées par des criminels.
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Peu importe que ce soit une idée libérale ou non, mais comment feriez-vous pour (re)nationaliser ces entreprises de production d’énergie dans plusieurs pays, disons européens ?
Des salariés coincés entre des solutions toutes mauvaises. Peut-être, mais pourquoi ne pas nous expliquer pourquoi ?
Imposées par des criminels. Qui sont-ils et pourquoi des criminels ?
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Sur le principe, c’est une bonne chose de s’affranchir de l’énergie charbon (importé, en plus), énergie la plus polluante et la plus productrice de gaz à effet de serre… Alors bien sûr, on peut contester la manière dont la transition est faite, mais a priori remplacer le charbon par la biomasse va dans le bon sens…
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Gardanne a perdu 359 emplois, soient 7 % de ses emplois salariés privés durant les 5 dernières années connues. Il s’agit d’une évolution très fâcheuse pour une ville de cette taille, il n’y a qu’Arles qui affiche un score aussi inquiétant dans les Bouches-du-Rhône.
Cela peut expliquer l’attitude des syndicats pour poursuivre l’exploitation de la centrale thermique, à partir de charbon importé, moins coûteux et plus propre que la lignite qui était extraite localement. Et puis ça contribue à l’activité portuaire.
La production d’alumine était également défendue pas les syndicats pour des questions d’emplois.
La biomasse constitue effectivement une alternative plus heureuse, mais le projet soutenu par le gouvernement est quasiment monstrueux. Il impliquera également des importations de bois, ce qui limitera la ponction qui avait été jugée excessive sur les forêts de la région, jusque dans les Cévennes, avec évidemment un trafic important et peu écologique de camions. Le risque était aussi de détruire les dernières châtaigneraies exploitées parce qu’accessibles. Je ne sais pas si un plan de replantation, ce qui a un coût, avait été étudié avec des variétés résistantes aux maladies qui ont fragilisé l’exploitation des châtaigneraies des Cévennes.
Il faut trouver à la fois des solutions plus écologiques et intégrées (voir l’article et les commentaires) : https://marsactu.fr/volee-de-bois-vert-pour-la-centrale-de-gardanne/
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Tout à fait d’accord, sous prétexte d’emploi on ne va pas continuer à faire de la photo argentique, des mines anti-personnel, … On pourrait se contenter de mesures financières pour les futurs chômeurs, mais
il faut voir plus loin pour ne pas s’enterrer vivant !
Et pourquoi pas une centrale solaire telle que celle de dernière génération au Maroc ? (http://www.powerclouds.com/index.php/maroc-demarre-la-construction-de-la-centrale-solaire-la-plus-grande-du-monde/?lang=fr) Elle est capable de délivrer de l’énergie plusieurs heures après le coucher du soleil sans utiliser de sels chimiques. Pourquoi ne pas y essayer les stockages d’énergie par volant en béton (brevet français) qui allongerait encore l’autonomie ( http://www.edfenr.com/actualites/beton-stocker-de-lelectricite/) ? Il y a justement à Rousset une PME remplie d’experts en solaire qu’on ferme (https://marsactu.fr/bref/lusine-nexcis-de-rousset-ferme-mais-espere-encore-renaitre/), on a des Gardannais qui veulent de l’emploi à tout prix (ou presque), l’Etat qui est prêt à mettre la main à la poche et qui contrôle EDF qui n’est pas du genre à avoir peur de s’endetter (en tout cas pour du nucléaire ;o). Et le tout sans re-nationaliser !
Et si avec tous ces empois, on peut ferme Altéo et ses résidus toxiques (poussières, liquides): champagne pour les gardannais, et pour la planète qui est l’habitat d’une espace menacée : l’être humain !
Ca ce serait voir l’avenir en grand !
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Malheureusement, il n’y a dans ce pays aucune volonté politique pour développer les énergies renouvelables délocalisées. On soutient à bout de bras une filière nucléaire à bout de souffle et de plus en plus coûteuse, qui pompe les financements dont aurait besoin le développement de solutions novatrices.
Une filière “biomasse” basée sur l’importation de bois du Brésil destiné à être brûlé ici est une aberration économique et écologique.
Le Portugal comme l’Allemagne voient leur taux d’approvisionnement en électricité solaire, éolienne ou hydraulique tangenter les 100 %, pendant qu’en France on s’obstine à prendre du retard : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/14/hollande-pourra-t-il-tenir-sa-promesse-de-fermer-les-centrales_4902454_4355770.html
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Mon commentaire écrit trop vite n’est pas compréhensible… Au lieu de “délocalisées”, il faut lire “décentralisées” ; et c’est la consommation intérieure d’électricité qui est presque totalement couverte par la production issue de sources renouvelables dans les deux pays cités.
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— Le projet de l’état est effectivement monstrueux, d’un point de vue écologique c’est sur, mais également d’un point de vue financier avec une garantie de prix préférentiel à hauteur de 100 millions d’euros par an, plus sans doute quelques aides à l’investissement (sous réserve d’inventaire). — La municipalité , les salariés et leurs syndicats sont dans leur rôle dans la défense de l’emploi, mais même en considérant ce facteur comme absolument essentiel, on ne peut pas tout faire en son nom; La ville et ces acteurs peuvent se battre également pour une aide spécifique de l’état sur d’autres formes de soutien à l’emploi (je sais que c’est bien plus facile à dire qu’à faire, mais des soutiens ne manqueraient pas qui feront défaut pour l’actuel projet, mortifère à tout point de vue, hors celui de la défense de l’emploi, et encore avec Eon et consorts…
— D’un point de vue écologique, ce projet souligne jusqu’à la nausée en quoi la cop 21 est une sinistre farce se rajoutant à celle du grenelle sarkosien… : Financer outrancièrement le fait de bruler une énergie carbonée (pas fossile mais tout autant carbonée) qui, selon nombre de scientifiques produit plus de CO2 que le charbon, le tout avec un rendement de 35%, le reste servant pour l’essentiel à chauffer directement l’atmosphère, hors effets du CO2…. alors que rien de sérieux n’est fait, depuis maintenant une bonne grosse décennie et plus, en france, en matière d’investissement dans l’éolien et le solaire, par ce même état; ceci pendant qu’ edf investit massivement à l’étranger, dans ces secteurs; et notamment en crète, qu’ils sont en train de massacrer en arasant les montagnes au détriment des agriculteurs et du tourisme..(mais c’est vrai que là bas y’a du vent, c’est pas comme chez nous…);
—Le pire concerne la forêt. En général d’abord, et d’un point de vue climatique, car les mêmes scientifiques, absolument consternés, ne cessent de souligner que le discours généraliste sur l’arbre qui absorbe le CO2 n’est qu’un enfumage de plus. Que le petit arbre replanté après l’arasement ne pompera autant de CO2 que celui que l’on vient d’enlever qu’après quelques décennies, pour être à la même échelle, et rien qu’à ce titre, ce projet est dramatique d’un point de vue climatique, du fait de son échelle; ceci, à condition que le petit arbre soit replanté ce qui n’est que très rarement le cas… Pour les forêt tropicales bien sur, les espèces végétales et animales (certaines gravement menacées) et accessoirement les homos sapiens qui les habitent, forêts qui font déjà l’objet d’un pillage éhonté (huile de palme, soja), loin de tout contrôle ou vigilance “citoyenne” (le plus souvent réglé à la kalach… voir par exemple le site de l’ONG sauvons la forêt). Pour les forêts d’ici ensuite, dont les conditions d’exploitation sont laissées à l’encan, hors de tout contrôle sérieux, avec le choix systématique de celles les plus atteignables, les coupes rases généralisées…par des sociétés sous traitantes dont le seul critère est le taux de profit ou la survie économique, c’est tout comme. Pour le ballet des camions dur un rayon de 400km, pour la fragilisation des filières bois, montées avec des aides publiques, qui aura vite fait, parmi d’autres effets collatéraux, de flinguer au moins ou plus de 170 emplois (c’est ce qu’il est convenue d’appeler le développement local : je créé ou je maintiens ici en flinguant à coté ). Il faut vraiment arrêter les docteurs folamours qui ont bricolé, sur un coin de bureau, ce truc de fou, pour le meilleur maintien en bourse des actions de Eon et de ses filiales, qui ici nous font ça et ailleurs investissent dans le lignite ou le nucléaire…
— Les oppositions à ce projet vont monter en charge, et doivent le faire subito, et à ce propos, comme certains contributeurs l’ont déjà soulignés ici, concernant les Cévennes, nos grands stratèges homos économicus, n’ont pas fini de se mordre les doigts et de perdre leur latin et autre nov langue, et nous de rigoler (jaune, mais quand même) si ça venait à se faire.
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L’écologie a sa bêtise et sa limite !!! BIOMASSE qui se dit respect de l’environnement en coupant des arbres !!!!
Il n’y a pas comme une erreur là !!!!!
1° Solution consommez moins et autrement l’énergie.
2° Pourquoi pas transformer cette usine en un immense “biogaz de méthanisation”?
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On ne comprend pas bien ce que vous voulez dire. Les forêts s’étendent en France, du fait de la déprise et de l’intensification de la production agricole. Les forêts se renouvellent, parce qu’elles sont exploitées, entretenues et replantées.
Mais les écologistes français ne sont pas toujours très clairs, ni très résolus, lorsqu’ils ne se battent pas entre eux. La surenchère verbale va bon train. Tandis que notre royale Ségolène n’est pas à une connerie près : https://marsactu.fr/coup-de-soleil-segolene-royal-sur-la-l2/#comment-73660
On peut être d’accord ou non, mais de l’autre côté du Rhin l’opposition à l’utilisation du charbon est plutôt résolue : https://www.mediapart.fr/journal/international/210516/contre-le-charbon-un-mouvement-de-desobeissance-prend-forme-en-allemagne
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@JL41: en effet, “l’écologiste” de Gardanne, M Lambert, me semble à peine pouvoir être associé à cette tendance … Un peu comme le côté socialiste de Hollande.
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A Electeur du 8è : « Le Portugal comme l’Allemagne voient leur taux d’approvisionnement en électricité solaire, éolienne ou hydraulique tangenter les 100 %, pendant qu’en France on s’obstine à prendre du retard : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/14/hollande-pourra-t-il-tenir-sa-promesse-de-fermer-les-centrales_4902454_4355770.html
Dans l’article que tu nous donnes à lire on lit que « pour compenser les réacteurs arrêtés, l’Allemagne a massivement investi dans les énergies renouvelables, qui couvraient l’an dernier un tiers de l’énergie outre-Rhin. » On est loin de tangenter les 100 %. Là où nous nous appuyions sur le nucléaire, l’Allemagne s’appuyait sur le charbon, chacun a fait avec ce qu’il avait. Dans le même article on lit que le charbon entre pour 42 % dans la production de l’électricité en Allemagne. D’où les imposantes manifestations des écologistes Allemands : https://youtu.be/xa0dTUQL-Eo
L’Allemagne nous achète aussi de l’électricité nucléaire.
A Néomars : Les informations que vous donnez sont une invitation aux approfondissements. J’évoquais dans les commentaires de l’article du 9 janvier sur la centrale de Gardanne, la centrale de concentration des rayons solaires qui fait l’objet de votre premier lien, en la situant en Tunisie. Comme vous nous l’apprenez elle est en réalité au Maroc et la photo de l’article est impressionnante. Là où elle est située, l’énergie récupérable est presque double de ce que récolterait une centrale identique en France. La technologie est assez simple et EDF avait exploré cette hypothèse, en témoigne le cimetière de paraboles qui se trouve au-dessus de la centrale hydraulique de St-Chamas. Certains avancent que les hectares de miroirs, balayés par les vents de sables du désert marocain, seraient souvent à nettoyer, ce qui hypothèque la rentabilité du système.
On a effectivement parlé ces derniers temps d’un stockage inertiel de l’énergie solaire récoltée, sous la forme de blocs de béton en rotation. Mais comment obtenir l’énorme couple nécessaire pour faire démarrer la rotation de ces blocs. Est-ce possible sans boite de vitesse, ce qui obère le coût du procédé. Il semble que pour le moment la plus vieille recette reste la plus compétitive : le pompage de l’eau vers un réservoir supérieur. Il existe maintenant aussi de nombreux autres procédés à piles (pas de pièces mécaniques en mouvement, que de l’électronique) qui sont devenus performants.
A propos de Nexcis, il y a eu d’autres articles et d’autres commentaires dans Marsactu, notamment celui-là : https://marsactu.fr/nexcis-une-reprise-dans-lombre-de-lfoundry-et-de-fralib/
Ce ne sont jamais les idées qui manquent, mais un approfondissement suffisant au départ pour en apprécier la faisabilité. Une partie notable de l’investissement public est gâchée par incompétence et manque d’expertise.
Au fait, Clémentine Vaysse nous avait promis des nouvelles de Nénuphar à Fos, le projet à la mise en œuvre la plus lente du moment. Partout dans le monde, y compris en France, les projets d’éolien marin ou d’hydroliennes sous-marines (sans doute l’option d’avenir la plus prometteuse et la moins nuisante) sont accélérés.
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Bonjour JL41, je n’oublie pas Nénuphar et dès que j’aurai assez d’éléments pour un article vous en entendrez parler de nouveau. Merci pour vos commentaires sur cet article, un autre sur le mix énergétique en PACA et le rôle de cette centrale dans l’approvisionnement est à suivre dans les prochains jours.
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@JL41. En Allemagne, les “investissements massifs” consentis dans les énergies renouvelables ont pour mérite de faire vite vieillir les chiffres. Quand j’utilise le mot “tangenter”, ce n’est pas pour dire qu’il y a autosuffisance, mais seulement pour dire que l’on commence à approcher celle-ci, certes sur de courtes périodes pour le moment – mais c’était inimaginable il y a encore un an.
Plus d’infos ici : http://mobile.agoravox.fr/actualites/international/article/energies-renouvelables-l-allemagne-181158
En France, c’est dans l’EPR qu’on investit massivement. Mais le génie français à sûrement raison tout seul contre les autres…
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A Electeur du 8è. Je lis dans l’article du Monde dont tu as toi-même donné les références : « Sa part [celle du charbon en Allemagne] dans la production d’électricité reste élevée, mais stable, baissant de 44 % en 2012 à 42 % en 2015. »
Cela ne change pas si vite que ça, tout comme la part du nucléaire en France. Je pense que la sortie du nucléaire est encore plus difficile en France. Il s’agit d’une option militaire et civile qui date de De Gaulle, un pari qui ne nous a finalement pas propulsés au niveau où nous l’aurions voulu. Une situation dont il faut sortir maintenant, par une reconversion en profondeur, sans que nous soyons surs de pouvoir en mobiliser les moyens…
On ne peut pas dire que les énergies renouvelables « tangentant » 100 % des besoins en Allemagne, sur la base de la consommation d’un dimanche de mai, au sortir de l’hiver.
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@JL41. Rendez-vous dans un an pour en parler à nouveau. Et pour voir où en sera la France avec son EPR magique.
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Electeur du 8è, il ne semble pas qu’on aille dans ce sens en Allemagne, mais ce retour de manivelle d’une énergie éolienne achetée trop cher (pour booster la reconversion) par les opérateurs publics, affecte et affectera d’autre pays. Nous sommes en concurrence sur le prix de production de l’électricité.
Pour l’Allemagne : http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/environnement/25543-lallemagne-veut-voter-une-loi-limitant-lessor-des-energies
« Alors qu’en France, le Sénat a définitivement adopté, ce mercredi 8 juin, le projet de loi autorisant la ratification de l’accord de Paris, adopté le 12 décembre 2015, le gouvernement allemand a quant à lui annoncé, le même jour, avoir adopté un projet de loi visant à brider l’expansion des énergies renouvelables en limitant leur part à 45 % à l’horizon 2025.
« Le but, limiter les coûts de la transition énergétique. Selon le gouvernement, le transport du courant produit par les éoliennes du nord vers l’ouest et le sud, a du mal à suivre. Ce projet permettrait de laisser le temps aux opérateurs de réseaux de construire de nouvelles lignes. Le gouvernement espère ainsi faire baisser les prix pour le consommateur. »
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