Chez Airbus Helicopters, les salariés comme variable d’ajustement dans la tempête

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le 13 Avr 2016
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Alors que les commandes sont au plus bas, Airbus Helicopters vient d'adopter un nouvel accord sur le temps de travail. Parallèlement, l'entreprise a envoyé une centaine de salariés de Marignane vers un site allemand et des départs vers Toulouse ou Saint-Nazaire seraient étudiés.

Photo Airbus-Helicopters
Photo Airbus-Helicopters

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De la flexibilité pour gagner en compétitivité. Dans l’air du temps, Airbus Helicopters demande à ses salariés de s’adapter à une conjoncture compliquée. Après une année 2015 en creux, les commandes ne sont toujours pas au rendez-vous pour le fabricant d’hélicoptères qui compte plus de 8000 salariés sur son siège historique de Marignane. Face à […]
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Commentaires

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  1. Laurent Lhardit Laurent Lhardit

    Je ne crois pas que AH cherche à « cacher » les « entrepôts bien trop vides des unités de production ». C’est une donnée incontournable de la production industrielle que de subir des variations importantes du carnet de commande, en particulier dans des secteurs soumis aux variations de la commande publique, comme c’est aussi le cas dans la construction de matériel ferroviaire par exemple.

    Il y a une question de fond, politique, attachée aux activités de AH aux abords de l’Etang de Berre. Alors que les activités liées à la pétrochimie vont continuer de décroître (le fantasme du développement de la chimie « verte » risque bien de faire long feu, au moins en termes d’emplois créés), ce pourrait être un des axes de développement majeur choisi par la Métropole que de soutenir le développement d’un pôle industriel à partir de la richesse et du savoir faire d’une entreprise qui demeure le premier employeur non seulement de la Métropole, mais de l’ensemble de la Région PACA.

    Ce pourrait même être une première épreuve du feu pour la Métropole car ce défi concerne non seulement notre capacité à soutenir une filière d’excellence là même où nous avons des concurrents régionaux y compris en France, mais aussi une zone particulièrement concernée par les questions des transports et du logement.

    Laurent Lhardit, conseiller PS du 3ème secteur, Marseille

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  2. JL41 JL41

    Article bien documenté, enfin suffisamment pour permettre au lecteur de rebondir. Je retiens une chute des commandes depuis deux ans. Une direction qui a obtenu une diminution du temps de travail et apparemment des salaires, ainsi qu’un détachement d’effectifs vers l’Allemagne, sans la contrepartie de garantir une absence de plan social pendant 2 ans ! On reste dans une problématique de flexibilité-compétitivité. Les syndicats ne parlent apparemment que d’un problème de carnet de commandes, comme Laurent Lhardit. N’ont-ils pas une idée de ce qu’il se passe à l’amont ?

    Et si la fabrication d’hélicoptères avait atteint sa vitesse de croisière, sans innovations nouvelles majeures ? Toute industrie à ce stade ne fait plus que des gains de productivité, en même temps que ses effectifs baissent.

    Marsactu pourrait-il donner quelques informations sur la situation du marché mondial ? Produit-on chaque année davantage d’hélicoptères ou le marché est-il en stagnation ? Quels sont les nouveaux leaders ou les challengers du marché ?

    L’industrie des drones est en pleine expansion et ceux-ci réalisent parfois des tâches qui étaient dévolues aux hélicoptères. Par rapport au rotor central, à propos duquel les prédécesseurs d’Airbus Hélicopters avaient apporté de nombreuses innovations, les drones apportent une grande simplification et la possibilité de construire des outils moins coûteux. La vague des drones a également atteint les vols habités et le transport des personnes, la Russie a récemment présenté un drone à 4 hélices capable d’emporter son pilote comme s’il était dans une voiture individuelle. On est en face d’un tout autre système de vol en pleine période d’innovation et de recrutement. Le marché des drones mord-t-il sur celui des hélicoptères ?

    De la même façon, les dirigeables sont aussi en pleine période de recherche-développement et de recrutement, jusqu’à Istres. La CCIMP a réalisé un bon dossier sur le sujet : http://www.ccimp.com/actualite/territoire/31571-dirigeables-dispute-pour-futur-leadership-mondial
    Il est probable que le transport des charges lourdes qui excèdent les capacités routières se fasse à l’avenir par dirigeables.

    Reste le problème de la main d’œuvre si un site comme celui de Marignane entrait en récession. Par sélection au recrutement et formation en interne, on y trouve les meilleurs ouvriers et les meilleurs techniciens que la région ait pu produire. Des transferts vers d’autres secteurs ou d’autres sites confrontés au même problème de niveau de la main d’œuvre sont envisageables : chantier de réparation et d’entretien des bateaux de luxe de la Méditerranée à La Ciotat (http://www.ccimp.com/actualite/territoire/31573-ciotat-revanche-en-deux-decennies-chantiers-navals), Iter à Cadarache, mécanique des éoliennes flottantes et des hydroliennes, cité de l’air dédiée aux drones de Lançon-de-Provence (https://marsactu.fr/bref/lancon-provence-se-reve-en-cite-de-lair/), dirigeables à Istres…

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  3. JL41 JL41

    « Marsactu pourrait-il donner quelques informations sur la situation du marché mondial ? Produit-on chaque année davantage d’hélicoptères ou le marché est-il en stagnation ? »

    Turbomeca, le numéro un mondial des turbines, qui prendra le nom de Safran Helicopter Engines en mai prochain, indique que depuis 2015 le marché mondial des hélicoptères est en recul de 20 % : http://www.sudouest.fr/2016/04/01/des-mesures-d-activites-partielles-pour-turbomeca-a-bordes-2318519-3566.php

    Airbus Helicopters résisterait mieux que ses concurrents à la crise. Au premier semestre 2015 le constructeur aurait gagné 10 % de parts de marché « grâce à un taux de change euro/dollar plus favorable et l’arrivée de nouveaux produits attractifs (H175 et la nouvelle version du H145) ». Des perspectives sont ouvertes en Inde et en Chine. C’est dans un article très documenté de La Tribune : http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/airbus-helicopters-doit-absolument-vendre-des-helicopteres-lourds-en-2016-544392.html

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    • Clémentine Vaysse Clémentine Vaysse

      Bonjour JL41,
      J’avais lu cet article très intéressant de la Tribune ainsi qu’un autre qui disait était d’une baisse de 35% des commandes au niveau mondial mais je n’arrive pas à remettre la main dessus. Si je comprends bien, il y a bien un recul tant de la production, que des ventes et des commandes. Dans une interview, Guillaume Faury disait que ce creux durerait quelques années en attendant le renouvellement des flottes.

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    • JL41 JL41

      Bonjour Clémentine Vaysse,
      Apparemment oui, mais en même temps une augmentation de 10 % des parts de marché d’Airbus Helicopters, qui aurait donc moins souffert que ses concurrents.
      Les choses vont de plus en plus vite, les drones, moins coûteux, prendront sans doute une part de marché aux hélicoptères.
      Dans le domaine de la production d’énergie par exemple, le Japon envisage la construction d’un champ de 300 turbines de 80 m de diamètre exploitant les courants marins, qui produirait 1 GW, l’équivalent d’un réacteur nucléaire, capable d’alimenter plus de 400 000 foyers. Au fait, où en sont les Nénuphars de Fos ?

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  4. Clémentine Vaysse Clémentine Vaysse

    Bonne question sur Nénuphar, j’espère pouvoir m’y pencher sous peu. L’année dernière j’avais vu le prototype terrestre à Fos. Il aurait été modifié dans sa forme depuis. A priori, Nénuphar fait partie d’un des deux groupements qui se sont déclarés candidats pour la zone de Faraman au large de Fos. Ideol (la Ciotat) qui fabrique des flotteurs en béton pour éolienne, participe à un autre projet à Gruissan http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/energies-marines/25023-eolien-flottant-quatre-zones-huit-candidats

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