Série
L'Emprise

“Je me suis dit : tu manges les balles et tu restes debout, sinon tu es mort”

Enquête
le 12 Juin 2025
5

L'emprise du deal de stupéfiants s'exprime aussi dans des conflits meurtriers. Des assassinats ou des tentatives qui font, chaque année, de nombreux morts et blessés à Marseille, et dans le département. À la mutation de la forme et des activités mêmes des réseaux correspond une uberisation des victimes. À l'image d'Imad, qui livre à Marsactu un témoignage rare, dans ce nouvel épisode de notre série L'Emprise.

Illustration : Emilie Seto
Illustration : Emilie Seto

Illustration : Emilie Seto

Leur description forme une liste qui, à la lecture, devient presque poétique : étoilée, carrée, ovale, en barreaux d’échelle verticale, circulaire, elliptique, horizontale, en S ou bien parallèles… Elles sont inflammatoires ou non, colorées ou pas. Sur le corps d’Imad, ces cicatrices, nombreuses, restent aujourd’hui les stigmates de la tentative d’assassinat dont il réchappe, miraculeusement, à la fin du mois de juillet 2021. Les faits ont lieu à la Paternelle (dans le 14e arrondissement de Marseille), alors que démarre cette guerre des clans qui verra, deux ans plus tard, la DZ Mafia prendre brutalement le pas sur les troupes de Yoda. Fin mai 2025. Imad a quitté Marseille depuis de longs mois. Mais le procès de ses deux meurtriers se tient devant la cour ...

Commentaires

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  1. Patafanari Patafanari

    Des pionniers dans la débadinterisation qui vient.

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  2. julijo julijo

    c’est d’une tristesse absolue. et définitive.
    le meilleur moyen serait que ces pays fassent en sorte que cette jeunesse ne soit pas obligée de les quitter.
    vaste programme, et sujet complexe.

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    • Marc13016 Marc13016

      Sujet complexe et vaste, en effet, mais finalement le seul vrai sujet : comment un gouvernement peut il assumer de voir ses jeunes transformés en “morts vivants” qui n’ont comme horizon que l’exil, par des voies de “débrouille” ? Alors que l’Algérie est un pays riche, paraît-il.

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  3. SLM SLM

    Le récit est glaçant… Cette personne, Imad, est vraiment miraculée. Je n’ose même pas imaginer les conséquences psychologiques pour elle, en plus des blessures physiques. Et il est très courageux de sa part de s’être confié ainsi.

    Par ailleurs, les faits pris dans un plan plus large interrogent à plusieurs titres :

    – Pourquoi Imad, alors qu’il est “diplômé d’un bac + 5 en électromécanique” n’a-t-il pas demandé un visa de travail en France plutôt que d’y entrer illégalement?

    – Pourquoi a-t-il décidé “de faire le chouf quand il [n’avait] plus de quoi s’acheter à manger” et pas de demander à la Préfecture une aide pour retourner en Algérie?

    A priori cela dit, ses choix semblent cohérents avec ses propos par lesquels il dit “ne pas regretter”.

    Mais, sans aucunement remettre en question son statut de victime, on peut légitimement se demander ce qu’il a apporté de positif à la France avec ses actions telles qu’elles sont relatées dans l’article :
    – entrée et séjour illégaux
    – travail non déclaré
    – participation active au trafic de drogue
    – consommation de stupéfiants

    Sans compter le coût pour le contribuable. Bien entendu qu’on ne peut pas essentialiser toutes les situations humaines sur la base de celle d’Imad. Mais ses actions en particulier ont nécessité a minima : une surveillance accrue des frontières, la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants, celle contre le travail illégal, le séjour en CRA et le transport vers l’Algérie.

    Ne mentionnons pas les soins reçus après sa tentative d’assasinat, le paiement de l’aide juridictionnelle et la CIVI puisque nous n’avons pas d’information à ce sujet.

    Je suis curieux de savoir qui regrettera son départ de France, s’il a lieu.

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  4. didier L didier L

    Au fond rien de nouveau sous le soleil, un énième constat, une énième histoire … cible un jour puis arrêté sur un point deal ailleurs , Imad et son bac + 5 a ou n a pas de suite dans les idées. C est selon .Ensuite on fait quoi, comme un sentiment d impuissance des politiques, de ceux qui prétendent gérer les affaires et des médias qui regardent et de nous qui lisons, un brin lassant. La cassure cnpour quand ?

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