Estrosi veut faire de la région un “bouclier sécuritaire” à 250 millions
Lors d’une conférence de presse de reprise de la campagne, la tête de liste pour Les Républicains, Christian Estrosi a annoncé vouloir faire de la région “un bouclier de sécurité” en injectant 250 millions dans un fonds régional dédié sur la durée du mandat. Ces sommes sont ventilés en soutien à l’équipement des communes en caméras (60 millions), construction d’hôtels de police à Marseille et Nice (40 millions), rénovation des casernes de gendarmerie (40 millions), achat de véhicules et matériels pour les forces de police (20 millions), financement de places de prison (40 millions)…
De telles annonces ressemblent à une volonté de ne pas être en reste alors que le gouvernement de gauche déploie un arsenal sécuritaire sans précédent. Mais elles ont de quoi étonner puisque la sécurité n’est pas du ressort de la collectivité régionale dont la loi Notre vient de restreindre les compétences. “L’ensemble de ces dépenses est réparti sur les compétences régionales, assure Bernard Deflesselles, coordonnateur du projet. Quant à la construction de bâtiment, elle est permise par la loi Loppsi“. Pour financer ce “bouclier”, Christian Estrosi fait part de “sacrifices” et de “coupes dans certains budgets”. Il fait particulièrement référence aux frais de fonctionnement. “Il y aura moins de secrétaires et surtout moins de directeurs”, estime-t-il.
Quant à Bernard Deflesselles, il fait référence au président de la république : “C’est lui qui a dit que le pacte de sécurité passait avant le pacte de stabilité. Nous ferons de même”. Une façon de dire que l’emprunt risque de grimper.
Commentaires
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En admettant que ce fonds régional pour la sécurité soit abondé de 250 millions d’euros sur la durée du mandat, soit de 42 M€ par an, il faudra les trouver quelque part. J’ai un petit doute : à qui fera-t-on croire qu’avec “moins de secrétaires et moins de directeurs”, on peut dégager une telle somme ?
A titre de comparaison, 42 millions d’euros, c’est presque la moitié du budget annuel de fonctionnement des lycées qui, eux, font partie des compétences régionales…
Au delà de la question des compétences de la région, la promesse est si vague qu’on peut se demander s’il s’agit d’autre chose que d’un boniment de campagne : on coupera “dans certains budgets”… Euhh,,, personne n’a pensé à y réfléchir avant de parler ?
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Ce truc de « bouclier sécuritaire » confine à l’absurde. Si des besoins nouveaux devaient être satisfaits, l’Etat ferait le nécessaire, maintenant que l’Europe a accepté de laisser filer le déficit public français.
Plutôt que de transformer la région en forteresse assiégée, améliorons les missions éducatives en direction de la petite enfance et de l’école primaire, améliorons l’enseignement du français, améliorons la formation permanente pour qu’elle débouche sur l’emploi et dynamise le développement des entreprises. Des formes d’instruction civique sont à rechercher pour que les jeunes aient des relations plus fraternelles et des objectifs sociaux positifs. Le signal donné par Estrosi aux électeurs est un signal malheureux, un signal de vieux où l’espérance est absente.
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Je ne savais pas que la gendarmerie nationale était déjà décentralisée, et donc plus trop nationale, pas plus que (en l’absence de précision), les “hôtels” de la police nationale, ses armes et bagages et véhicules relevaient déjà de l’hôtel de région… Tant qu’à faire Estrosi devrait prévoir de se fendre de bâtiments supplémentaires pour la base de Toulon, pour le port-avions par exemple, ce qui ferait pleinement sens en matière de bouclier sécuritaire… Auquel cas, un geste similaire pour notre pauvre ferry boate, toujours en panne, serait le bienvenu. Nous y serions très sensibles, au moment de pénétrer dans l’isoloir!… Bon, pour le budget, pas la peine de s’inquiéter; 42 secrétaires à 500 000 Euros/ ans et 22 directeurs à 1 million d’euros/an à virer, plus leurs frais de stylos, scotchs et cacahuètes… ça fait tout de suite penser à une gestion sérieuse et compétente, et ça devrait à minima aider à la réflexion des salariés potentiellement concernés, au moment de pénétrer dans l’isoloir!
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