Nigérians de Marseille : fantasmes, errance et extrême violence
L'expulsion de squatteurs nigérians à Kalliste a mis à nouveau en lumière cette communauté récemment débarquée à Marseille qui suscite beaucoup de fantasmes, jusqu'au racisme. Il existe aussi une réalité sordide, entre errances, violence extrême et traite des femmes, dont les Nigérians eux-mêmes sont les premières victimes.
L'expulsion de la cité du Petit séminaire, en décembre 2020. Photo : B.G.
Bravo pour cet article juste sur un sujet où il est bien difficile de démêler le réel du fantasmes. L’extrême pauvreté de l’Afrique subsaharienne, la dureté de notre politique migratoire doublée d’un aveuglément institutionnel de l’état sur les conséquences de cette impasse pour les nigérians vulnérables et les marseillais des quartiers populaires amènent à ces difficultés insurmontables
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Quelle est la solution ?
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Merci pour ce vrai journalisme, à l’encontre du sensationnalisme de CNews qui attise la haine de toute la France contre les communautés de migrants… et accessoirement contre Marseille. Tous les crédules nous demandent : « comment pouvez vous vivre dans cette ville ? » !!
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Sans doute cet article est-il assez complet et intéressant car il explique la réalité que vivent chaque jour la plupart des immigrés.
Cela étant dit, ce n’est pas avec des bonnes paroles et l’assistance des organisations d’aide aux réfugiés que l’on se débarrassera des gangs et des maffias qui pourrissent la vie de leurs congénères et des pouvoirs publics (j’entends par là, au delà des services de police, l’ensemble des services qui essaient tant bien que mal de gérer la ville de Marseille)
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Ce type de reportage m’ètonne toujours . Reportage bien écrit , trés bien documenté à tel point que les intervenants identifies par les journalistes doivent changer les prénoms afin que ces derniers ne se fassent pas repérer vis à vis des “béréts” qui sévissent dans ces cités et qui font régner la terreur.
Etonnant car , sans remettre en cause la qualité des journalistes et le sens de l’investigation de ces derniers, Marsactu enquête et en quelques entretiens ( avec un travail préparatoire en amont sans nul doute) arrive à savoir qui fait quoi, comment, avec qui . Si des journalistes arrivent à le faire , comment la police n’y arrive pas ? .
C’est une question qui me taraude .
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Sans doute parce qu’on se méfie moins d’un journaliste que d’un policier.
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C’est déjà expliqué dans l’article : celui qui est arrêté/interrogé est en danger, il a beaucoup à perdre s’il parle.
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Oui sûrement , j’ai bien lu l’article , mais si l’on se limite à cet état de fait nous aurons le même article, avec les mêmes termes et les mêmes conséquences l’année prochaine.
Ou bien il faut taper fort . Si ces voyous proxénétes sont bien éradiqués, peut être que cela changera la donne. Ces gens là ne comprennent que la force.
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Interessant, mais … il y a fantasme dans votre titre, ce qui signifierait que ce qu’on entend à Marseille sur les Nigerians n’est qu’imagination et affabulation. Après lecture de cet article, finalement n’y a-t-il pas conjonction entre les ” fantasmes” et la réalité que vous évoquez. Je dirai même que la réalité va quelque fois au-delà des ” fantasmes” quand il est question de rituels à base d’ongles et de cheveux coupés pour forcer les filles à se prostituer, de dealer qui vendent la drogue et encaissent des loyers, de réseaux d’etudiants devenus bandes de malfaiteurs, de gangs aux berets rouge et bleux, de chefs de réseaux nigerians à Paris et en Italie et ” d’argent qui remonte jusqu’au ” vrais grands chefs” qui eux sont restés au Nigeria…. bref pas besoin de fantasmer cette réalité là est pire. Et vous la décrivez.
Alors quoi ? Que fait la justice, la police dans un pays – où le ” droit républicain ” existe encore un peu – face à cet univers glauque que vous décrivez. Elle fait ce qu’elle peut … .mais c’est compliqué, apparemment et ces nouveaux réseaux peuvent saper une société fondée sur le droit et non pas sur la force, les rituels, les allegeances et les appartenances. Evidemment il faut aider ces jeunes femmes, mais en leur disant peut-être que l’occident – tant décrié par ailleurs – n’est pas un pays de cocagne. Que le mirage consumériste occidental est bien un mirage.
Par ailleurs, n’est-il pas utile de rappeler que le Nigeria n’est pas un pays pauvre. ni en guerre. Ne pas confondre avec le Niger ce que semble faire un commentaire. Le Nigeria anglophone est l’une des premières puissance économique d’Afrique avec d’importante ressources pétrolières, les premières d’Afrique, mais c’est aussi l’un des pays les plus corrompu du continent, sans grande production, ni redistribution de la ” rente pétrolière” sinon dans un entre soi mortifère pour le pays qui compte plus de 200 millions d’habitants. .Le pays de ces jeunes femmes ne leur offre aucun espoir d’avenir, semble-t-il, dans les grands désequilibre mondiaux à l’oeuvre, l’occident peut-il leur en donner un ?
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Excellent
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Bonjour DidierL
D’abord merci de nous lire et de prendre le temps de réagir à nos articles. Ces échanges sont précieux, pour nous! Votre commentaire, il me semble, appelle une réponse.
Comme nous le précisons au début de cette enquête, oui, les fantasmes autour de cette communauté sont légion. Dans les grands ensembles dégradés, partiellement squattés, des quartiers Nord, une partie de la population fait des Nigérians la cause de tous les maux. Ils expulseraient les habitants légitimes pour squatter (ce qui est faux nous confirme la police); ils seraient responsables du trafic de stupéfiants (ils peuvent y prendre part mais employés par des réseaux préexistants); ou bien ils se tueraient à coups de machette (la police n’a relevé aucun homicide de ce type). Ces fantasmes et clichés autorisent, parfois, un traitement médiatique caricatural. Nous tenions, sans angélisme, à cette nuance. Comme nous voulions démontrer – et là aussi tordre le cou à une idée reçue – que si la communauté possède en son sein des groupes criminels, la violence perpétrée est tournée dans une très grande majorité vers la communauté elle-même.
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Bonsoir je ne crois pas que le fait que les nigerians expulsent les habitants soit faux Mme Bonnefoy car je me souviens des vidéos du gars lynché l’an dernier (mai 2021 ) a Kalliste car il voulait récupérer son logement et les nigerians l’avaient frappé notamment à coup de marteau et de barre de fer dans la tête. (Vidéos disponibles sur la page fb les anciens du parc kalliste). Et ensuite c’est sur que la plupart des habitants ne déposent pas plainte donc la police n’enquête pas.
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Didier L ,un commentaire qui remet l’église au milieu du village.
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Coralie Bonnefoy, vous défendez votre “papier” mais les violences intracommunautaires ,j’ai vraiment horreur de ce mot communauté, ne se limitent pas exclusivement à la dite communauté, elles ont des incidences sur l’ensemble des habitants proches ou moins proches. Cet argument limitatif ou restrictif est un peu tiré par les tifs.
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Bonjour Braillaisse, de fait, nous ne minimisons pas les effets d’une telle violence sur les habitants qui en sont témoins et qui, malheureusement s’ajoutent à ceux des règlements de compte entre réseaux de narco-trafic. Mais nous nous efforçons de partir de faits. L’élément le plus recoupé est celui dont nous faisions déjà écho dans les premiers reportages, rappelant les tensions entre certains Nigérians et le réseau du G. En l’occurrence, nous n’avons pas établi le fait que des Nigérians aient tenter d’évincer des locataires de leurs logements à Kalliste. Or, c’était le point de départ d’un emballement médiatique. Ce que nous pouvons affirmer est que ses violences s’exercent en premier lieu sur les Nigérians eux-mêmes.
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Bonjour et bravo pour tout le travail et sans doute la prise de risque que représente cet article ! Le résultat est passionnant à lire.
Depuis mon canapé, je me permets tout de même une remarque de relou parce qu’il y a quand même un petit enjeu derrière :
vous traduisez “cult” par confraternité et c’est une petite erreur: la confraternité c’est le fait d’entretenir de bonnes relations avec ses confrères. Rien à voir, donc.
Je pense que vous vouliez dire “confrérie” mais là encore le choix n’est pas idéal parce qu’il minimise la connotation religieuse du terme. “Cult” en anglais c’est grosso modo une “obédience” (la traduction la plus simple c’est “secte”, mais le mot est souvent chargé d’autre chose donc je comprends que vous l’ayez évité).
Le point important c’est que c’est un terme qu’on retrouve souvent dans un contexte chrétien, notamment protestant, tandis que le terme hawala qu’on rencontre plus loin dans l’article renvoie quant à lui à la finance islamique.
Ce qui me fait penser que la question religieuse/ethnique n’apparaît pas tellement dans votre article. Est-ce que c’est un choix de votre part parce qu’elle vous paraît secondaire/ inexistante ou est-ce que c’est simplement un aspect que vous n’avez pas eu le temps de creuser dans votre enquête?
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(je suis conscient que la réponse à ma question est sans doute trop longue pour rentrer dans une simple réponse à un commentaire, mais bon, comme vous serez peut-être amenés à reparler de la situation dramatique de cette population, cela pourrait être un angle à creuser — ou à écarter, d’ailleurs, s’il n’a pas lieu d’être)
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Bonjour, pour essayer de vous faire une courte réponse. L’emploi des deux termes cult/confraternity renvoie à l’histoire particulière de ces organisations, nées sur les campus étudiants. On parle bien de confraternité au sens estudiantin du terme qui verse ensuite dans l’occultisme ou cult. On en retrouve partout au Nigeria, en tout cas y compris dans les régions à dominante Yoruba et Igbo. Moins au Nord où les Houassa sont majoritaires.. En revanche, la majorité des personnes qui prennent part à des gangs et sont soupçonnés de traite sont originaire de la région d’Edo qui relèvent de l’ancien royaume du Bénin. Les pratiques religieuses chrétiennes s’y sont mélangées sans peine aux divers cultes chrétiens.
L’hawala est effectivement un dispositif qui s’ancre dans le monde musulman mais qui, en l’espèce, est utilisé par des non-musulmans. Le chef blanchisseur du réseau condamné à l’automne 2021 était originaire d’Edo comme ses coprévenus.
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Eh bien, on peut dire que vous avez creusé votre sujet!
Merci pour cette réponse précise: j’en retiens notamment l’idée qu’il n’existe pas de clivage flagrant du point de vue linguistique, ethnique ou religieux entre les gangs et leurs victimes.
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Benoît Gilles, vos réponses ou plutôt votre éclairage additionnel est très intéressant voire instructif. Vraiment.Oui les nigérians voyous tapent sur les nigérians et surtout sur les nigerianes, les plus faibles, c’est tellement plus courageux et facile.
Alors que les différentes ethnies se retrouvent à Marseille, en conflits, qu’ils règlent ces derniers à coups de poings ou de manchettes, qu’ils maintiennent des coutumes,usages,modes de vie ici à forcement des répercussions sur notre ville,et cela ne se limite pas aux conflits entre ces gens et les trafiquants de drogue ou autre.
Marseille est déjà très compliquée,nous n’avons pas besoin des voyous de Lagos.
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bravo et merci pour cet article, on aurait aimé qu’il se penche même encore plus sur le quotidien de la majorité invisibilisée de Nigérian.ne.s qui ne font pas parti des bandes violentes !
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Merci, c’est aussi une frustration. L’occasion d’une suite, sans doute.
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Bonsoir je ne crois pas que le fait que les nigerians expulsent les habitants soit faux Mme Bonnefoy car je me souviens des vidéos du gars lynché l’an dernier (mai 2021 ) a Kalliste car il voulait récupérer son logement et les nigerians l’avaient frappé notamment à coup de marteau et de barre de fer dans la tête. (Vidéos disponibles sur la page fb les anciens du parc kalliste). Et ensuite c’est sur que la plupart des habitants ne déposent pas plainte donc la police n’enquête pas.
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