À Marseille, la privatisation du littoral déborde
Sur la côte marseillaise, quelques bars, restaurants ou hôtels privatisent le littoral en s'affranchissant de certaines règles. Qu'ils grignotent l'espace public ou grattent sur les horaires, voici cinq preuves de cette créativité au détriment des plagistes ou de la collectivité.
Sur la plage de l'Abri Côtier, le Cabanon de Paulette distribue des rabanes pour consommer les pieds dans le sable. Photo : VA
20 % de la surface totale lorsqu’elle est naturelle, 50 % quand elle est artificielle. En France, la privatisation des plages est censée respecter ces pourcentages pour maintenir l’accès à la mer pour tous. Si sur la plupart des plages marseillaises, ces proportions sont respectées, ce n’est pas le cas partout. À la Pointe-Rouge, par exemple, les terrasses des restaurants ont pris avec le temps de plus en plus de place. Elles dépassent aujourd’hui largement les 20 % réglementaires.
“Sur les plages artificielles, je souhaite qu’on ne dépasse pas les 20 %, revendique pourtant l’adjoint au maire écologiste en charge du littoral Hervé Menchon. Et je souhaite descendre en dessous des 20 % sur les plages naturelles. Il ne faut pas désertifier mais je veux libérer au maximum le littoral.” Malgré ce discours, quelques entrepreneurs profitent d’un certain laxisme des pouvoirs publics pour grignoter toujours plus de surface qu’il ne leur est accordé. Dépassement des horaires autorisés, rabanes qui s’étendent sur la plage ou encore barrières et vigiles, Marsactu s’est promené sur la côte et s’est arrêté dans cinq lieux où la question de la privatisation mérite d’être posée.
Désorganisation de la mairie et arrangements à la Pointe-Rouge
Un, deux, trois… Un grand pas pour un bon mètre. Ce lundi matin, sur la plage de la Pointe-Rouge, les jambes de l’élu aux emplacements font office d’outil de mesure et Marsactu se retrouve par hasard à observer ces allers et venues. Quatre, cinq… Chaque nouvelle enjambée désigne l’avancée des terrasses des restaurateurs qui réduit mécaniquement la place dédiée aux plagistes. “Là, il y a clairement un dépassement”, constate Roland Cazzola devant la terrasse du Saona Beach. À côté du conseiller municipal délégué à lʼespace public, une fonctionnaire tient bien en main une pochette contenant la convention qui lie la mairie de Marseille aux exploitants de la plage.
Sur la plage de la Pointe-Rouge, dont l’État a délégué la gestion à la Ville, certaines terrasses ont pris l’habitude de prendre leurs aises. Ici, le Saona Beach détient la plus grande surface des sept concessions, soit 218 mètres carrés. Une surface, mais aussi, en théorie, un périmètre qui est, selon ce commerçant, intenable. “Si je respectais la longueur autorisée, je mettrais des tables dans l’eau, répond à Marsactu Aurélien Gérard, responsable du Saona. Or, c’est interdit car il faut laisser un passage en bord de mer.”
Sous réserve de respecter cela mais refusant de perdre un centimètre de surface, le restaurateur s’étale donc en largeur. Et si l’année dernière certains de ses confrères expliquaient les débordements de leurs terrasses par une tolérance consécutive à la crise sanitaire, cette fois-ci, Aurélien Gérard a un argument supplémentaire. Début 2020 et après des années de retard, la mairie a enfin lancé des travaux de réaménagement de la plage. Ceux-ci consistent en “une promenade en châtaignier” entre les cabanons – dont certains font office de cuisines – et les terrasses. “Ce passage réduit ma terrasse de 4 mètres, je suis forcément plus proche de l’eau”, conclut le restaurateur.
Un peu plus loin, le Lagon n’est pas en reste et ne voit pas plus d’inconvénients à s’arranger avec la convention passée avec la Ville. Et tandis que les pas de l’élu aux emplacements s’additionnent, les restaurateurs pointent une désorganisation du côté de la collectivité. “Ils changent tout le temps de discours, se plaint Aurélien Gérard. Ils nous demandent de démonter nos terrasses, puis nous disent que finalement nous pouvons rester, pour ensuite nous demander de redémonter… Le tout en pleine saison”. Des aléas entre services, concède Rolland Cazzola. “Nous remettrons les choses à plat en septembre. Depuis l’ancienne majorité, les autorisations sont données par les uns et les contrôles sont faits par les autres, en l’occurrence, mes services.”
Début juillet, l’élu au littoral Hervé Menchon annonçait lui une “mise à plat des autorisations d’occupation du domaine public par un commerce (AOT)pour remettre un peu d’ordre sur la plage d’ici à la fin juillet”. Reste donc à déterminer qui des services du littoral ou des emplacements donne le ton à la Pointe-Rouge. “Nous devons encore définir ça. Je trouverais logique que ce soit le service littoral”, ajoute Roland Cazzola qui précise que le maire devrait trancher incessamment sous peu. En attendant, les terrasses gagnent du terrain sur les serviettes à la Pointe-Rouge.
Rabanes magiques et cordon de vigiles à la Cabane des amis
Si à la Pointe-Rouge, la question de la privatisation débordante du littoral est nettement visible et ne date pas d’hier, elle se pose également dans d’autres endroits, parfois plus dérobés. Sur la première plage du Prado en arrivant du Vieux Port, la fête bat son plein depuis le début de l’été. La Cabane des amis, bar en mode paillotte, rassemble chaque fin de semaine de nombreux jeunes apprêtés et bien prêts, après des mois de restrictions, à s’amuser. Une cabane, donc, devant laquelle quelques tables et un bar démontable ont été installés sur une terrasse en béton. Et surtout, devant la terrasse, et c’est ce qui donne tout le charme au lieu : la plage. Sur le sable, point de tables mais de grandes rabanes “achetées à Noailles” sur lesquelles les clients sirotent du vin blanc, à 25 euros la bouteille.
Autour d’eux, un cordon de vigiles veille. Franchissez-le et vous ferez long feu sur cette partie de la plage : pour pouvoir intégrer les lieux, vous devez être muni d’un petit tampon au poignet, obtenu à l’entrée de la cabane, avant le stand où l’on achète alcools et en-cas. Celui-ci indique que vous êtes de la partie. Une organisation bien rodée pour éviter que la fête ne déborde mais qui comprend un hic : la partie annexée par les rabanes ne figure pas dans la convention d’occupation. Celle-ci, consultée par Marsactu, indique uniquement “la buvette de 25 mètres carrés, la terrasse de 64 mètres carrés, le bar amovible de 7 mètres carrés et les sanitaires”.
On joue entre espace public et protection des gens qui font la fête. […] Pour éviter que vous soyez dérangé par un toxico ou un clochard.
Benjamin Aguad
“Nous avons parlé avec l’élu au littoral, l’élu à l’emplacement et l’élu à la propreté. Nous ne privatisons pas le littoral mais nous jouissons de la cabane et d’une extension de la terrasse”, entame Benjamin Aguad, gérant de la Cabane des amis. Ce dernier défend également l’idée “d’avoir fait d’une zone de non droit un endroit agréable. On joue entre espace public et protection des gens qui font la fête. […] Pour éviter que vous soyez dérangé par un toxico ou un clochard.” Après l’appel de Marsactu, Benjamin Aguad a d’ailleurs fait paraître une publication sur les réseaux sociaux :
En commentaires à ce post, des remerciements pour l’organisation des soirées mais aussi, pour la musique. “On aime bien venir sur la plage avec une canette, pour profiter du bon son que vous diffusez… et sans rien payer ni salir. Prière de respecter ce choix”, répond un certain Olivier. Contacté par Marsactu sur le sujet, l’élu au littoral dénonce lui, dans un premier temps du moins, “une privatisation d’une grosse partie de l’espace balnéaire, et même de l’accès pompier à la plage”. Des débordements qui selon Hervé Menchon, concernent autant l’espace que les horaires d’ouverture et perdurent après plusieurs alertes des services de la mairie. “Je ne souhaitais pas aller jusque là mais nous commençons à envisager le contentieux. J’estime que la phase amiable est terminée”, va même jusqu’à dire l’élu… avant de changer d’avis.
“Il faut prendre en compte les enjeux et les demandes de l’exploitant, change finalement de discours l’élu qui a rappelé Marsactu moins de 24 heures après. Et puis, il y dans la population une attente de lieux festifs. Si on fait fermer, on met 20 personnes au chômage”. L’idée est-elle de faire rentrer dans les clous la Cabane qui s’étend ou de déplacer les clous ? Plutôt la deuxième solution, laisse entendre Hervé Menchon qui précise que jusque là, l’entreprise ne payait pas la redevance relative à l’espace occupé.
Le Cabanon de paulette, initiateur de la technique de la rabane
La technique des rabanes n’est pas le propre de la Cabane des amis. Sur la plage de l’Abri côtier, dans l’anse des Phocéens, on utilise ce procédé depuis plusieurs années. Ou plus précisément depuis que le restaurant du même nom a été démoli, en 2018, loi littoral oblige. Depuis, les gérants de ce restaurant les pieds dans l’eau servent apéro et tapas au Cabanon de Paulette, devenu un lieu prisé des quadras des quartiers Sud en mal de fête. Une activité en partie bordée puisque la famille Dinoia, dont Jean-Paul, une ancienne figure du milieu reconvertie dans les affaires, bénéficie d’une autorisation de la préfecture pour occuper l’espace public.
Une autorisation dérogatoire accordée sans mise en concurrence qui se justifie, selon le document, par le fait que les Dinoia sont “propriétaires du foncier voisin au domaine public maritime” et à l’“absence d’enjeux pour les usagers balnéaires”. Mais quand les tables sont toutes occupées, les serveurs de ce bar vous donnent une rabane et vous indiquent la plage en contrebas, entre vente d’alcool à emporter et privatisation qui ne dit pas son nom. Quant aux usagers de la plage, certains se sont déjà plaints de l’état de la plage au petit matin, ou encore de la musique qui résonne à la tombée de la nuit. Contactés, les gérants du Cabanon de Paulette n’ont pas donné suite à notre sollicitation dans les délais impartis à la publication de cet article.
À l’îlot de la Corniche, des tables sur les bancs publics
Sur la Corniche, l’endroit n’est pas connu de tous. En arrivant du centre-ville, avant la plage des Prophètes, l’Îlot bénéficie, comme La Cabane des amis d’une autorisation d’occupation du domaine public via une convention passée à la mairie. Le “bar éphémère” occupe donc en été la totalité de l’avancée qui surplombe la mer avant la plage des Prophètes et le club privé des Dauphins. La convention remonte à 2019. Elle a été signée sous l’ancienne majorité qui l’inscrivait à l’époque dans le cadre de Marseille Provence Gastronomie 2019. “Comme cela s’est bien passé avec les riverains, les touristes, les Marseillais, on nous a proposé de reconduire cela en juin, juillet et août pendant trois ans”, développe Christian Mellon, l’initiateur du projet.
Sur les mois estivaux, cette convention prévoit donc l’occupation du domaine public de 18 heures à 22 heures. À la base, il devait y “voir se succéder de grands chefs et l’accès resté totalement libre”, selon les mots de la maire de secteur LR d’alors. “même si l’on veut s’assoir sur les tables sans consommer”, précisait même Sabine Bernasconi. Depuis, la donne a changé. Si Christian Mellon assure que l’entrée ne sera refusée à personne, mieux vaut s’y prendre tôt et avoir une réservation pour pénétrer dans ce lieu, dont l’entrée est contrôlée par un vigile. En effet, une jauge de 100 personnes doit être respectée et la priorité est donnée aux clients.
Aussi, des riverains ont témoigné auprès de Marsactu que même en dehors des horaires autorisées, l’accès à cette plateforme où l’on peut d’ordinaire venir s’assoir sur un banc ou pêcher est compliqué. “Ils investissent les lieux dès 15 heures. Les pêcheurs et les amoureux sont chassés des bancs. Ils les recouvrent avec des tables tout comme la rambarde qui donne sur la mer”, décrit à Marsactu l’un d’eux. Un témoignage que Christian Mellon réfute. “Tout le monde peut venir, quand on installe, les pêcheurs restent. Et même de 18 heures à 22 heures, c’est accessible à tous”, jure-t-il avant de préciser “si vous avez envie de consommer”. Comme le gérant de la Cabane des amis, Christian Mellon se vante d’avoir fait de ce lieu “où la délinquance fume le bambou et joue du djembé” un endroit sympa.
Portail et vigile aux abords des Bords de Mer
Une vue sur la mer, des plats raffinés, des chambres luxueuses… L’hôtel-restaurant des Bords de mer, ouvert il y a peu sur la plage des Catalans, propose à ses clients du “luxe abordable”, à des prix qui restent très élevés pour le commun des mortels. Depuis leur chambre qui donnent sur la Méditerranée, ces derniers aspirent au calme. C’est en tout cas ce qu’auraient signifié des employés des Bords de Mer qui ont refusé l’accès sur la promenade en béton qui passe en contrebas de l’hôtel à… l’adjoint au littoral en goguette avec sa famille.
“Samedi dernier, j’étais aux Catalans, je me promenais quand je me suis fait sortir par un vigile privé des Bords de Mer qui privatise à partir de 22 heures une partie en bas de l’hôtel”, raconte à Marsactu ce dernier. Il nous a demandé de nous regrouper sur le sable.” Contacté, Frédéric Biousse, le gérant de l’hôtel (et six autres hors Marseille) nie la présence de vigile. “Mais nous avons un problème de deal de drogue et de feu de camp en bas de l’hôtel. Une fois, nous avons dû fermer le portail qui se trouve là, sur autorisation de la mairie avant que la police n’arrive”, explique-t-il sans préciser quel service a été contacté. Une fermeture de l’espace public qui, selon Frédéric Biousse, “n’est arrivée que deux ou trois fois”. Hasard ou concordance avec la mauvaise expérience de l’adjoint au littoral, ce samedi, point de barrière ni de vigile sous la promenade de l’hôtel des Bords de mer. D’ailleurs, après 22 heures, il n’y avait que très peu de monde à cet endroit.
Commentaires
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Enquête intéressante merci.
Par contre vous n’êtes pas très explicite sur le “droit de passage” : la Loi Littoral, sauf erreur, prévoit bien un passage de 3 mètres au dessus la la plus haute marée, sur la plage.
C’est bien expliqué sur la page de cet avocat de Grasse (premier à sortir dans gogole) :
https://www.avocat-antebi.fr/droit-de-la-construction-la-plage-et-la-loi-littoral/
Ca aussi ce serait sérieusement à remesurer, d’après ce que je connais de ces diverses plages…
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Essayez-donc de faire le tour de Porquerolles: bon courage. Sorti du port, tournez à droite, vous faites moins de 100 m, devez passer dans une propriété et sauter une clôture pour vous retrouver dans la rue… à moins de vous mettre à l’eau.
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Bonjour,
Je me suis pour ma part fait virer des rochers complètement à gauche des catalans par la police municipale il y a un mois. Parce que c’est dangereux. Sur arrêté municipal (pas affiché bien sûr!).
@marsactu: Vous avez des infos là dessus?
Si on demande à tous les gens qui se baignent depuis les rochers, on va manquer de place sur les plages…
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Est-ce à dire qu’en dehors du littoral cela se passe bien, hors autochtones ou résidents!
Y a qu’à voir sur le Quai Rive Neuve, le mince couloir qui reste pour les passants piétons…
Quand tout sera privé, nous serons privé de tout…!!!
MERCI que l’article soit définitif avant que je puisse faire des commentaires…! Ou alors dites le…article en cours comme dans les vitrines, vitrine en cours donc pas de prix affiché…!
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Bonjour,
habitant aux goudes, vous avez le tuba jazz qui est particulierment grignoteur d’espace public puisque les transats ont annexés une jetée jusqu’alors utilisés pour la baignade et les pecheurs le soir. La bande littorale de 5 mètres n’est pas respectée.
Le discours des gerant est ambiguie.
Ils acceptent les “non client” mais pas sur leur installations. Hors leur installation squatt quasiment tout l’espace dispo.
Le standing du lieux “mode jeunesses dorée marseillaise et bobo parisien” ne donne clairement pas envie de venir poser sa serviette ou sa canne a peche a coté de dandy en train de siroter un mojitos.
Bref une annexion en douceur sur fond de segregations sociale.
Aller y jeter un coup d’oeil a l’heure de l’aepro!
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3 mètres la bande littorale. Mais il y aurait bien une solution: obliger les bénéficiaires d’espaces concédés à baliser discrètement et durablement les espaces réservés soumis à redevance. Un peu comme des bornes, qui peuvent être masquées, mais qui sont bien là.
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Il y a des habitudes difficiles à perdre …
Du culot, de “l’arraangement”…
Du trafic d’influence (ou apparenté)..
Du mépris de classe…
Du pousse toi de là que je m’y mettes, y a du fric à faire, je travaille môa…
Du non respect, conscient, de la loi, parce que “la loi est mal faite, j’en ai rien à foutre”
La loi du plus fort.
Du “on fait rien de mal, les gens sont contents”…
Aussi, “on fait le boulot de la police, on sécurise l’espace”…
Du “laissez nous libre, on etouffe sous les règlements”.
Mais on ne respecte pas la liberté de tous, on ne paye pas les redevances (et pour les employés, on respecte peut-être pas non plus le droit du travail…), et peut-être aussi que l’on triche sur la TVA, les revenus, ….
Une certaine mentalité…
Mais au moins, eux, ils ne jouent pas du djembé, la nation est sauve !
(Sur la consommation du shit, et autres drogues, je ne crois qu’ils en soient exempts).
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Prochain conseil municipal: faire voter, en extrême urgence, l’achat d’un double décamètre d’arpenteur au bénéfice de Roland Cazzola qui en semble affreusement démuni.
D’autre part, serait-ce la présentation par Violette Artaud des déclarations de notre élu au littoral ou le fait que le temps pluvieux (mais depuis si longtemps attendu) me rende un peu morose, mais il me semble que Hervé Menchon n’y croit pas. J’ai l’impression qu’il n’a aucune idée directrice sur la question. Les autorisations d’occupation des plages ne semblent pas avoir avoir repris de l’épaisseur après leur remise à plat de juillet…….
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merci pour cet article ! On aimerait aussi un article sur l’Anse du Pharo ou le projet défendu par la SOLEAM prévoit de privatiser cet espace littoral sous forme de plage par la démolition de hangars afin d’y créer une quarantaine d’emplois seulement dont les professionnels du secteur critiquent le projet…
bref une vraie erreur pour le littoral marseillais et sa démocratisation ! https://www.mesopinions.com/petition/social/creation-nouvelle-plage-centre-ville-marseille/118972
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Intéressant article de Violette Artaud. La privatisation du littoral, pour quelque raison que ce soit, est un fléau sur toute la façade méditerranéenne française. La loi littorale a permis d’éviter le pire mais le chemin est encore long pour son application, et régulièrement des élus et maires se démènent pour la « détricoter » ou y déroger. La question du passage libre sur le bord de l’eau est souvent éludée pour des raisons diverses (activités portuaires, sécurité, falaises etc.). Je recommande aux élus frileux en la matière et au maire d’aller voir à New York ou à Chicago au bord du Michigan, cités qui sont pourtant des grands ports : à Manhattan Sud on peut marcher, courir, ou pédaler au bord de l’eau sur plusieurs kilomètres, même là où il y a du trafic portuaire. Idem à Chicago le long du Lac Michigan. Au pays du libéralisme, il n’y pas de loi littorale et la privatisation du rivage est tout aussi chaotique mais cela n’a pas empêché l’exercice d’une vraie volonté politique de ces villes pour qu’il en soit ainsi. Pourrait-on imaginer que les élus de la nouvelle majorité en charge du littoral annoncent que l’on doit, en 2035 pouvoir aller de Samena jusqu’au J1, en grande partie à vélo et en totalité à pied en restant au bord de l’eau, avec certes de aménagements spéciaux sur les parties rocheuses ?
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Et si déjà on pouvait aller du Vieux Port à la plage des Catalans en longeant la mer comme c’était prévu dans le projet Desvigne en 2012 !
1 an de Printemps marseillais et pas beaucoup de changements au niveau de l’application de la loi littoral, il faut que Mr Menchon se réveille !
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Bonjour
Très bon article
On ne peut plus aller tranquillement à la plage de la pointe rouge
Que des bars avec musique à fond (saon beach) et chichat
Est il possible d’interroger le maire qui a donné les autorisations selon le bar
Est-ce le maire du 8eme?
Bravo pour cet excellent journal
Virginie Dor
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Ce même Soana Beach qui vient d’installer sur le sable privatisé au milieu des transats, 2 énormes jacuzzi… En plein délire…
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Il est pas mal gonflé le gars de la cabane des amis. A l’écouter c’est un service public son truc. Il suffit pourtant d’aller là-bas en journée et le soir venu pour voir le problème.
Dans la journée, avant qu’une poignée de venants trentenaires puants monochromes et friqués (voir la photo de l’article) ne privatise l’espace, on a là toute la population de Marseille : jeunes, vieux, femmes voilées, bourgeois, gamins des quartiers, familles, touristes, surfeurs, nageurs, bronzeurs, dragueurs… La plage quoi ! Ce n’est pas le paradis, on aimerait que les poubelles soient vidées plus souvent, que des patrouilles de sécurité gèrent mieux les groupes de mecs (et parfois de filles) violents et harceleurs, mais c’est ouvert à tous et c’est gratuit. Le contraire d’une zone de non droit.
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Il y a aussi le Mama Beach sur la “lande” entre Borrely et Vieille Chapelle. Au fur et à mesure des années il déborde, il déborde…
Il a eu son avancée sur la plage avec delimitation de palmiers, puis l’année suivante l’ancienne mairie lui a fait un beau parterre de sable, l’année suivante il a obtenu les gros blocs pour delimiter un accès à la mer et cette année immense terrasse en bois avec tout le mobilier qui va avec, douche pour les clients et musique à donf. Pauvres gueux, circulez, les clients friqués viennent d’ailleurs…
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mais quelle “bo–el” cette ville personne ne respecte rien : les vélos, les trottinettes, les motos roulent sur les “crottoirs”, les voitures se garent n’importent où, tout ce “beaux mondes” ne respectent pas les piétons. Les commerçants ne plient pas leurs cartons donc remplissent les poubelles à eux seuls, Maintenant c’est l’espace public du littoral qui est donné aux resto!!
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Je me marre doucement car il parait que ce bordel marseillais au sens général, et pas uniquement le dossier de l’accès u littoral , fait le charme de cette ville.
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La réponse de 3 touristes perdus du côté de Castellane : “On aime Marseille car c’est une ville rebelle et de liberté…”
Rigole !
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Sans compter qu’on pourrait aussi demander au GPMM de rendre au public une partie du littoral qu’il gère on ne sait pourquoi (mais certainement avec quelques profits dont la ville ne profite guère), par exemple tout ce qui est au nord de Saumaty, vu que le gros du trafic se fait maintenant à Fos.
Ou alors le GPMM pourrait créer une grosse structure dédiée au loisir : ça ferait surement pas mal de retombées économiques.
Ah, oui, j’oubliais !
* Les dockers n’en veulent pas …
* Ah….et puis une zone de loisir ça risquerait de faire baisser le cours des places au port détenues par les “sociétaires”.
Non ! Le mieux c’est de ne rien faire !
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On pourrait aussi parler de la fermeture illégale la nuit de la plage des Catalans….
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Ou bien du Fortin de Corbière …oui il existe des plages dans les quartiers nord, peu il est vrai!
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L’argument, “avant c’était le désordre, maintenant la joie règne” est spécieux. Ce n’est pas parce que la municipalité, la police sont aujourd’hui défaillants dans bien des domaines qu’il faudrait laisser le bien public à des patrons de cafés entourés de malabars. Il faut que les autorités se donnent les moyens de faire régner l’ordre sur les plages, y compris la nuit. Les polices municipales de La Ciotat, Cassis, Martigues, Saint Cyr, Toulon, Bandol…y parviennent. C’est possible à Marseille, avec un peu de moyens et beaucoup de ténacité.
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Il faudrait rappeler au gérant de la cabane que le respect du droit vaut pour tous, et qu’en ne respectant pas le droit il crée lui même une zone de non-droit.
Et quand il ose dire qu’il ne veut pas que ses clients soient dérangés par des toxicos… j’aimerais bien que la préfète de police, qui veut pénaliser les consommateurs de drogue, décide d’aller aille fouiller et tester tous ses clients et on verrait surement qu’il y a plus de toxicos chez les clients de la cabane des amis que chez les autres utilisateurs de la plage !
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La privatisation du littoral est un sujet, certes, mais globalement la privatisation de l’espace public l’est tout autant ici. Il n’est qu’à voir, pas loin de chez moi, la petite place Baverel récemment rénovée : elle est occupée sur les deux tiers, voire les trois quarts de sa largeur par la terrasse d’un restaurant. Est-ce convenu ainsi avec la mairie ? Toujours est-il que cette place, qui est d’abord le parvis d’une église, est désormais encombrée par du mobilier qui ne laisse un mince passage que sur un de ses côtés.
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La protection privée pour remplacer le pouvoir public défaillant, c’est un peu le fond de commerce de la mafia, non ?
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Certes, il faut pouvoir appliquer la loi Littoral et lutter contre la marchandisation de l’espace public. Mais ce qui manque fondamentalement à Marseille, c’est un véritable cap en matière de gestion du littoral, une vision à court, moyen et long terme. Illisibles, les politiques publiques ne produisent pas de sens et souffrent d’incohérence. On démolit des pavillons (rappelez-vous le sublime café des Flots bleus sur la corniche) pour ensuite délivrer des autorisations d’occupation temporaires. La réflexion sur les usages est proche du néant. On débat de l’aménagement de la plage des Catalans depuis 10 ans avec çà et là des bouts de réalisations, donnant un sentiment de “ni fait, ni à faire”.. A défaut de véritable ambition et de sens de l’intérêt général, le seul chantier d’envergure à sortir de terre est un projet privé signé Ricciotti (logements de luxe et restaurant de mer). Le schéma directeur de Michel Desvignes, prévoyant une liaison piétonne Vieux Port-Catalans, a été enterré. Au-delà des questions de gouvernance, certes cruciales à Marseille, on aimerait que l’alternance municipale puisse se traduire par l’expression d’une vision ambitieuse de l’avenir du territoire, sans laquelle aucune stratégie de négociation avec l’Etat et les autres collectivités publiques (Métropole, Département, Région) ne portera ses fruits.
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On appelle ça le mouvement brownien : que de l’agitation mais aucun déplacement d’ensemble. Effectivement il n’y a pas de cap.
Le littoral nord en souffre aussi énormément : en dehors de quelques centaines de mètres ouverts aux environ 200 000 riverains, on a des parking à bateau (surtout !) , des sites bétonnés et pas entretenu (entre les parkings à bateau des Corbières et de l’Estaque), des sites quasi à l’abandon (les environs de Saumaty), et des zones de stockage qui pourraient être ailleurs, loin du centre ville.
Il aurait pourtant été possible (et c’est peut-être encore possible) d”ouvrir de Mourepianne aux Corbières sans gêner les activités économiques du port et générer d’autres retombées économiques liées aux loisirs. Sans compter une piste cyclable agréable avec vue sur mer qui désenclaverait les quartiers nord
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Au nord aussi privatisation du domaine public à la mise à l’eau de L’Estaque, extension de terrasse sans doute sans autorisation et squatt d’un délaissé GPMM pour y installer un parking privé…
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Il y a quand même beaucoup d’arrangement pris avec la precedente mairie qui perdurent car si les élues change le personnel est reste
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