Des cars sur l’autoroute pour remplacer le projet enterré de Val’tram
Après avoir gelé le projet de tramway entre Aubagne et La Bouilladisse, pointant sa dérive budgétaire, la métropole a présenté aux élus de ce territoire une alternative. Basée sur une renforcement de la ligne de car existante, qui emprunte l'autoroute, cette solution n'a pas convaincu la présidente du pays d'Aubagne Sylvia Barthélémy, qui veut en appeler à la population.
Maquette du projet de Val Tram
Un itinéraire bis pas au goût des maires du pays d’Aubagne. Ce lundi matin, le vice-président délégué aux transports de la métropole (LAREM) Jean-Pierre Serrus leur a présenté un projet de ligne de cars entre Aubagne et Aix-en-Provence, qui desservirait Roquevaire, Auriol et La Bouilladisse. Également défendue dans la soirée devant les élus du conseil de territoire d’Aubagne, cette liaison est censée fournir une alternative au projet de tramway Val’tram, officiellement “gelé” par la métropole le mois dernier. Pour ne pas dire enterré.
“Mais cela n’a strictement rien à voir, s’exaspère Sylvia Barthélémy, la présidente du conseil de territoire (UDI), qui a organisé une conférence de presse suite à cette rencontre. Notre projet passait dans les communes, on allait cueillir les gens chez eux. Qui va aller sur l’autoroute pour prendre le bus, avec un système très compliqué de passerelles ?” Près de la moitié des logements sociaux programmés dans les prochaines années, ainsi que le futur lycée de la Bouilladisse, sont prévus le long du tracé du Val’tram, ajoute-t-elle. “Tout notre projet de territoire se trouve bouleversé. Je vais lancer une consultation de la population, par téléphone et par internet”, annonce-t-elle.
À (re)lire : Quand Martine Vassal volait au secours du “tramway des champs”
Amélioration de l’existant
Pour l’heure, la métropole n’a pas souhaité commenter son nouveau projet, qui sera présenté lors d’un point presse dans la semaine. Mais le document réalisé par le bureau d’études Eureca, que Marsactu a pu consulter, confirme les grandes lignes de la présentation de Sylvia Barthélémy. Plusieurs stations sont identifiées, sur des parcelles proches de l’autoroute permettant d’abriter des parkings relais et des passerelles surplombant l’autoroute pour rejoindre l’arrêt en sens inverse. Selon les premières projections, ces aménagements coûteraient 25 millions d’euros, six fois moins que le dernier montant estimé pour le Val’tram.
L’ensemble reprend peu ou prou le trajet de la ligne Cartreize 72, qui relie déjà La Ciotat à Aix en passant par Aubagne, avec davantage d’arrêts. Principale différence : le qualificatif “premium”. Issu de l’agenda de la mobilité métropolitaine, le document guide voté en décembre 2016 (lire notre article), il distingue les lignes offrant une fréquence de pointe d’au moins 10 minutes et une amplitude horaires étendue.
Ce statut “premium”, le Val’tram l’avait à la base, avec les engagements qui allaient avec. “Voté en 2014, il avait été inscrit sans problème à l’agenda de la mobilité, rappelle Sylvia Barthélémy. À partir de là, tout allait bien, nous avons lancé des études plus approfondies, acheté les emprises foncières auprès de la SNCF. Fin 2016, il a même été inscrit en autorisation de programme pour 127 millions d’euros, le feu vert absolu.”
Quid des rames déjà achetées ?
Le tracé du Val’tram.
Mais, malgré les subventions promises par l’État, le conseil régional et le conseil départemental, la métropole a ensuite progressivement appuyé sur le frein. D’abord découpé en deux phases pour étaler son impact budgétaire, le projet a ensuite été reporté sine die. “Il n’est pas question de condamner nos finances avec des projets initiés par les anciens EPCI avant la création de la métropole. Nous avons ainsi souhaité des études complémentaires sur la réalisation du Val tram d’Aubagne : il ne serait pas responsable de s’engager sans réfléchir dans un chantier dont le coût annoncé est désormais passé de 97 millions d’euros à presque 150”, a justifié le président Jean-Claude Gaudin le 13 février.
Face à cet affichage de vertu financière, Sylvia Barthélémy rappelle que le Val’tram permettait de réaffecter les rames et le centre de maintenance rendus inutiles par l’abandon en 2014 d’une bonne partie du projet de tramway de la précédente majorité. Comme l’a récemment souligné la chambre régionale des comptes, ce sont 20,6 millions d’euros de dépenses qui ont été mis en sommeil par cet arbitrage politique (lire notre article). “C’est de l’argent public, la métropole continue de rembourser les emprunts”, insiste Sylvia Barthélémy. La solution de la métropole, à laquelle l’élue assure ne pas se fier, pourrait constituer un curieux retournement : le tramway actuel pourrait être prolongé vers la Penne-sur-Huveaune. Comme prévu initialement par Magali Giovannangeli, ancienne présidente communiste du pays d’Aubagne et de l’étoile.
Commentaires
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Si “l’alternative” proposée n’est en effet pas convaincante, force est aussi de constater que le projet Val’Tram a été mal géré de bout en bout par tous les protagonistes du dossier :
– L’ex-agglo d’Aubagne s’est lancée dans un projet de tramway peut-être un peu au dessus de ses moyens, mais surtout si peu consensuel qu’il a été gelé dès le premier changement de majorité politique : nous avons donc 2,5 km de rail exploités, mais un centre de remisage et une flotte de rames dimensionnés pour le projet initial. Quelle gabegie !
– Les promoteurs du Val’Tram, sur l’air du “tram le moins cher de France”, ont sous-évalué le coût de leur projet. Comment peut-on être crédible, quelle que soit la pertinence de celui-ci (et, de mon point de vue, il est pertinent), quand avant même le premier coup de pioche il y a un écart de plus de 50 % entre le coût initialement prévu et le coût probable (avant tout aléas de chantier…) ?
– La métropole, après avoir vendu du rêve, se rétracte : le Val’Tram figure sur le réseau “MétroExpress” censé être créé d’ici 2025. Ce n’est pas sérieux, et on ne peut pas reprocher à la population concernée de mal réagir.
– L’Etat a promis, par les voix de Jean-Marc Ayrault, de Manuel Valls, et de tant d’autres depuis, de donner un coup de main financier à la métropole notamment pour l’aider à rattraper son retard en matière d’infrastructures de transport. Le coût de “l’agenda de la mobilité métropolitaine”, c’est 3 milliards d’euros d’ici 2025, et la métropole peut en financer 20 %. On fait comment pour le reste ? Où est le respect de la parole de l’Etat ?
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Merci pour votre éclairage. Je n’avais pas trop l’historique … C’est donc un énième chantier dont l’intérêt est justifié mais dont la gestion est catastrophique ?
Evidemment Gaudin a beau jeu de pointer la “gabegie”, lui qui a si bien su gérer notre ville, mais il remplace une des rares nouvelles sections ferroviaires de son réseau “Metro Express” par une énième “liaison premium”, qui n’est rien de plus qu’un bus déjà existant avec un peu plus de fréquence et un peu plus d’arrêts.
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Bonjour, en complément, sur le dernier point, le Val’tram avait obtenu, dès 2014, un financement de l’État à hauteur de 18,5 millions d’euros, dans le cadre de l’appel à projet national du ministère des Transports.
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Oui ! prenons (encore) le bus pour mieux coincer à Camp Major, La Valentine, à La Pomme et pour finir comme des c… à l’échangeur Florian bien énervés avant de craquer définitivement sur le Jarret.
Pourtant, avec le tram, La Bouilladisse devrait être à 25 minutes d’Aubagne par tramway (contre 45 minutes en voiture), et à 45 minutes de Marseille (contre 1h30 en moyenne en voiture à l’heure de pointe)… Bon ben encore une belle idée, tombant sous le sens, allant dans la volonté des riverains et des usagers qui disparaît …..
http://transporturbain.canalblog.com/tag/Voie%20de%20Valdonne#
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Hélas nous avons des élus frileux , incapables de se projeter dans le temps…Lamentable!
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La route, la route, toujours la route. Cette métropole n’a aucune ambition en matière de transport et elle le montre un peu plus chaque jour. Les transports en commun ça coûte cher, c’est bien connu, mais ça paie sur le long terme: en temps, en qualité de vie, en pollution, etc.
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S’il y a quelqu’un de fort mal placé pour venir râler contre les décisions de la métropole, c’est bien Mm S Barthélémy. Ceux qui en douteraient peuvent consulter l’historique des articles concernant la création de cette métropole, pour constater qu’elle a joué un rôle éminent de première supplétive de Gaudin pour faire cette métropole là, celle qu’on a, avec les répartitions d’élus qu’on a, en plein appui des valls et lebranchue, et atténuer ainsi l’influence des cent maires, des autres “territoires”… qui était vent debout contre ce projet , cette mouture de métropole, et dans le “meilleur” des cas trainaient les pieds…
Elle se rend compte aujourd’hui qu’elle va en faire les frais, que Gaudin lui parle comme ça: ” Il n’est pas question de condamner nos finances avec des projets initiés par les anciens EPCI…” on est mal remerciés hein. Et c’est qu’il faut aller expliquer tout ça à ses électeurs maintenant, et même qu’on va aller jusqu’à les “consulter” (fallait peut être les consulter à l’époque, non?).
Bon, le pays d’aubagne, avec un val tram chaussé de caoutchouc et vous laissant ( ou vous “cueillant”) sur une aire d’autoroute, et des rails de vrai tram, pas certains de les voir passer ces trams, et des rames à l’encan et centre de maintenance vide…. Ne parlons même pas du “projet de territoire” hein, que va falloir construire les logements le long de l’autoroute, ah mais… belle réussite dans la gabegie .! (Arrff, métropole Grrrooossse malheur).
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On ne peut être que d’accord avec Jean-Claude: 150 millions d’euro pour faire transporter des citoyens vers la vie active 365 jours par an ? Mais quel coût faramineux !!!! Non, il faut être raisonnable, par exemple, à Marseille avec à peine 268 millions on rénove un stade utilisés quelques jours par an pour jouer au ballon ou émettre de la musique un peu déformée par l’acoustique stadière… et créer de gros bouchons automobiles. C’est quand même pas compliqué une saine gestion des finances ! Depuis le temps qu’on vous dit que la dette marseillaise c’est de l’investissement d’avenir …
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Question de priorités, hein : comme dirait un célèbre philosophe nullicipal, “culturellement, à Marseille on a moins envie d’avoir des transports collectifs performants qu’un beau stade”…
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Ne pas faire ce tramway alors que des rames sont déjà achetées relève de la gabegie! Le président de la métropole n’a aucune vision d’envergure.
Vraiment en développant des transports rétrogrades la métropole est la lanterne rouge des grandes villes françaises.
Aucune comparaison avec Lyon, Toulouse ou Bordeaux. On ne peut plus ” être fier d’être marseillais”!
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Pire que tout cette absence de vision d’envergure semble partagée par toute la classe politique marseillaise non contente de s’être satisfait d’un agenda mobilité insuffisant, ne bronche pas quant on décide de revenir dessus. Il faut tristement se préparer à l’idée qu’aucun changement de majorité ne viendra boulverser cet état d’esprit.
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