3 120 euros l’assiette de frites surgelées
3 120 euros l’assiette de frites surgelées
En matière de club privé pour élites, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Londres a son 5 Hertford Street, institution de Mayfair où un ancien pâtissier de Joël Robuchon concocte croissants à la cannelle, tarte soufflée au chocolat et sa glace vanille de Tahiti turbinée minute. Paris a son Racing Club de France et son snacking chic. Marseille a son Cercle des Nageurs (CNM) et son infâme espace de restauration. On peut tout pardonner à une cafeteria industrielle signée d’un géant de la grande distribution. Pas à la cantine du cercle sportif le plus puissant de la cité phocéenne au sein duquel les membres triés sur le volet règlent plus de trois mille euros chacun (1 730 de droits d’admission, 1390 de cotisation annuelle) pour piquer une tête au milieu des stars de la natation hexagonale que sont Florent Manaudou, Camille Lacourt, Fréderick Bousquet et Fabien Gilot. Dire que ces mêmes grandes familles locales, magnats de l’immobilier, influents banquiers, politiques de tous bords, avocats et médecins célèbres possèdent leur rond de serviette dans les plus grandes tables de la ville…
Le petit pain mastoc ? Pourquoi pas. Les pommes au four fatiguées ? Passe encore. Les énormes bidons de mayonnaise prêts à l’emploi après avoir sorti son chéquier ? A la limite. Mais le steak haché non assaisonné, les pâtes sur-cuites, les frites et tartes décongelées, les panini douteux et vilains beignets au chocolat, c’est non. Manquent plus que la quenelle bouillie et le fromage caoutchouc et l’on se croirait de retour au collège. Et ce n’est pas parce que la dame en caisse avoue sans soucis que la nourriture sort du congélo qu’il faudrait s’y habituer. A ce stade-là, on aurait presque envie de courir au Picard le plus proche et de trouver refuge sur la plage des Catalans, pour moins cher.
« Une tenue (tee-shirt, chemise) correcte est exigée » peut-on à lire à l’entrée de la salle de restaurant du rez de chaussée. Il faudrait que l’exigence soit réciproque. La scène culinaire marseillaise a changé. Il serait temps que Paul Leccia, président du Cercle des Nageurs en place depuis le 4 mai 1990, songe à insuffler un vent d’air frais chez lui, et pas seulement dans les bassins. Gageons qu’avec cinq millions d’euros de budget, dont 320 000 euros de subventions de la Ville*, il devrait pouvoir trouver une solution de bon goût.
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Cette diatribe qui consiste à comparer l’incomparable est destinée à nuire au Cercle des nageurs de Marseille comme vous le faites régulièrement dans vos billets sans trop vérifier vos informations plutôt fallacieuses et préférant bavasser sur un Club qu’apparemment vous exécrez.
On ne va pas au Cercle des nageurs pour manger un steack haché à 6€50, rappelons ce petit détail, mais plutôt pour faire attention à sa ligne et à son corps en pratiquant la natation en jouant au volley ball ou à la pétanque, en prenant des bains de soleil et en nageant en mer quasiment toute l’année ce qu’on ne peut faire ni à Londres, ni à Paris.
Paris Racing Club à son snacking, Londres Hertford son Joël Robuchon et le Cercle des nageurs ses champions olympiques, ce que le Racing Club n’a pas malgré des cotisations nettement plus élevées que le Cercle des nageurs de Marseille.
Pourquoi comparez vous délibérément vos restaurants londonien et parisien à un snack alors qu’il existe au Cercle des nageurs un restaurant avec une vue imprenable sur la rade de Marseille où l’on y mange très très bien pour seulement 25€ ?
Vous définissez des profils de membres triés sur le volet alors que vous savez pertinemment que toutes les couches de la société des plus modestes aux plus aisées constituent l’ensemble des membres du CNM.
Au Cercle des nageurs de Marseille, pas de chichis, pas de prout-prouts petits fours comme au Racing club ou chez votre 5 Hertford Street que vous ne connaissez certainement pas.
Alors de grâce épargnez nous vos comparaisons ridicules, le Cercle des nageurs, c’est un Marseille sans artifices un Club de bon vivants qui ne sont pas tous nés avec une cuillère en argent dans la bouche.
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Il est temps, je crois, que le CNM fasse un peu de communication pour faire savoir qu’il est ouvert à tous, “des plus modestes aux plus aisés”. Ca ne se sait pas assez. Dans un autre cercle géographiquement voisin, on parle même “du m’as-tu-vu d’un certain cercle situé un peu plus loin sur la corniche” (https://marsactu.fr/piscines-de-fortune-sous-la-corniche-la-reserve-a-poissons-devenue-piscine-privee/).
De la jalousie, sans nul doute.
:-))
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