Wiko : “Nos téléphones sont fabriqués en Chine mais tout est conçu ici à Marseille”

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le 28 Fév 2014
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Fondée en 2011 à Marseille, Wiko a connu une progression époustouflante. Depuis fin 2012, l'entreprise vend des téléphones sans abonnement, pensés en France mais fabriqués en Chine avec un partenaire asiatique. Virginie Barbier, la directrice marketing, détaille son modèle économique

Wiko : “Nos téléphones sont fabriqués en Chine mais tout est conçu ici à Marseille”
Wiko : “Nos téléphones sont fabriqués en Chine mais tout est conçu ici à Marseille”

Wiko : “Nos téléphones sont fabriqués en Chine mais tout est conçu ici à Marseille”

Dans les locaux de Wiko dans le 7e arrondissement, ne vous attendez pas à trouver des petites mains. Forte de son expansion, l’entreprise qui vend des smartphones vient même d’acquérir tout un immeuble de bureaux, pas d’ateliers. Il faut dire qu’avec 2 millions de téléphones portables vendus en 2013, Wiko a montré qu’une PME – avec une bonne idée – peut talonner au niveau national les géants du secteur en très peu de temps. Avec de telles performances, l’entreprise fondée à Marseille par Laurent Dahan se classe troisième derrière Samsung et Apple, à peine 3 ans après sa création. La nuance sur l’origine géographique est subtile : ces téléphones que beaucoup pensent marseillais sont en réalité “made in China”, comme la quasi totalité des téléphones vendus dans le monde.

Grâce à l’appui d’un puissant partenaire industriel, Wiko a pu répondre à l’explosion de la demande. Depuis le début, si quelques technologies sont développées en France, la fabrication, l’assemblage et la conception générale des téléphones émanent de Chine. “Nous travaillons avec un partenaire chinois qui a sa propre ligne de production. En fonction du cahier des charges que nous lui transmettons, il va développer et nous proposer des smartphones, explique Virginie Barbier, directrice marketing de l’entreprise.

80 salariés à Marseille

Ce partenaire chinois, Tinno, détient également 95% du capital de Wiko. Ces smartphones sont réalisés en fonction de nos contraintes et des besoins des clients sur notre marché, poursuit-elle. Nos téléphones sont fabriqués en Chine mais tout est conçu ici à Marseille“. Wiko choisit en revanche les composantes des téléphones comme la mémoire, la batterie, le processeur ou la qualité des écrans. De deux employés à la création en 2011, ce sont désormais 80 personnes qui travaillent au siège de Marseille.

Le premier mobile a été commercialisé fin 2012, alors que très peu d’entreprises se lançaient sur les téléphones “open market” c’est-à-dire vendus directement aux clients sans passer par un opérateur. Pour sa directrice marketing, “Wiko a su anticiper l’évolution du marché”  notamment avec l’arrivée de Free. Le succès de Wiko émane également d’une politique tarifaire agressive au début, le premier smartphone étant proposé à 129 euros.“Qui dit low-cost ne dit pas low quality, défend Virginie Barbier. Ce n’est pas parce que l’on fait des prix accessibles que la qualité ne suit pas. Nous ne sommes pas non plus une marque low-cost, notre objectif n’est pas d’avoir le prix le plus bas”.

Pour tirer ses prix vers le bas, Wiko communique très peu et mise plutôt sur des relais sur des blogs influents. Levier fort pour la société, la vente par internet marche très fort avec un peu moins d’un tiers des achats par des sites de e-commerce. Si l’ambition immédiate affichée par Wiko est l’implantation à l’international, son vrai défi sera de garder sa troisième place en 2014 alors que de nombreuses sociétés comme Archos, Kazam ou UCall (basé à Saint-Victoret) se montent sur le même modèle économique.

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Commentaires

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  1. indignezvous13 indignezvous13

    J’en ai un depuis un mois, le modèle IGGY. Effectivement j’ai connu cette marque par le bouche à oreille et acheté en SAV car WIKO est plutôt quasi inexistant en magasin…

    Pour 130 euros il est top. Il fait tout pareil que le S3 de Samsung (que j’ai pour le boulot)! pour 4x moins cher . Juste une carte mémoire à ajouter car les 4Go d’origine sont un peu light mais pour 10 euros on a une microSD 16 Go et au prix du wiko on va pas se plaindre.

    A noter la possibilité de mettre une 2ème SIM dedans, très utile!

    Par contre la durée de charge de la batterie est limite pour tenir la journée.

    Fiabilité de l’appareil à suivre dans le temps en espérant qu’il n’y ait pas de panne, car il parait que le point faible de WIKO, c’est son SAV….

    En gros bref je recommande !!!!! y’en a marre de la suprématie hors de prix des samsung et autre iphone que l’on nous “impose” en magasin.

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  2. Michy Michy

    J’ai un Wiko cink+ depuis un peu moins d’un an et j’en suis très content. Je sais déjà que mon prochain smartphone sera également un wiko. D’accord avec indignévous13 : assez de samsung et iphone vendus 3 à 6 fois plus chers et qui ne sont pas 3 à 6 fois plus performants. Bon courage à Wiko. Continuez comme ça.

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  3. babacar babacar

    dans le menu langage ou idiome
    y a t’il le portugais?
    merci

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  4. JL41 JL41

    Il y a beaucoup de choses dans cet article. Dans la façon de dire les choses et parce qu’il est bien documenté. Difficile de faire un article court et néanmoins utile sur le sujet.
    Wiko a bien anticipé l’évolution du marché et la façon de satisfaire les attentes de nouveaux clients qui n’ont pas voulu rester captifs des géants mondiaux. Il semble que la jeune marque soit sortie du trip de ses grands concurrents, qui est un peu une course aux perfectionnements inutiles. Pas le prix le plus bas non plus et la qualité quand même. Bravo !
    C’est une autre façon de développer le tissu économique et l’emploi, que les incitations à la création, où l’on ne gagne souvent pas d’emplois en solde, parce qu’on pousse d’autres entreprises au dépôt de bilan. Dans ce processus les salariés sont également payés toujours moins cher et les cadres ne comptent plus leurs heures. Alors qu’on a sur le même créneau de bonnes entreprises, présentes depuis longtemps, dont les salariés sont mieux payés, qui ont leurs clients et dont les prix sont acceptés.
    Ce sont les marchés montants, ou dormants (servis dans cet exemple par le bon rapport définition du produit/ qualité/ prix offert par Wiko), qu’il faut détecter et apprendre à servir. Il faut aller plus loin que de changer le nom d’une école de commerce. Il faut passer des bonnes idées dont des attrape tout font moisson en cette période des municipales, aux idées qui ont une faisabilité et aux hommes qui ont le sens de cette faisabilité.
    Wiko est aussi un bon exemple de ce qui aurait pu survenir si l’on avait fait de notre port une porte d’entrée sur le continent européen des importations chinoises (deux jours en mer de moins que pour passer par les ports du Nord). On les aurait les emplois qui manquent, mais ce concept n’a jamais été porté par personne. Depuis l’époque de la prospérité coloniale, où Marseille était géniale dans le négoce, on n’a rien inventé de nouveau. D’ailleurs le négoce, l’intelligentsia de gauche n’aime pas ça. Au point qu’on ne s’y était pas intéressé dans les études jusque tout récemment.
    Maintenant il faut dire aussi que l’intérêt entre Wiko et les Chinois est bien partagé, peut-être inégalement même. Le chinois Tinno détient 95 % du capital de Wiko et ambitionne de conquérir tout le marché européen, au moins ! Nous reste-t-il des emplois de production de portables en Europe ? Où en est Nokia (Finlande, ancien premier leader mondial) ? Le sujet mérite d’être approfondi.

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  5. Dazibaos Dazibaos

    Le titre de l’article parait erroné …Wiko c’est une société à 95% chinois et 5 petit % Marseillais …( c’est comme pour le savon de MARSEILLE à l’huile de palme fabriquer ailleurs mais vendu à Marseille 100% Marseillais à l’huile d’olive ) donc le Wiko chinois utilise l’image de Marseille et de la France ” pour un produits 95 % made in china … c’est chère payer pour du low cost

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  6. druide67 druide67

    Ah il est beau le téléphone marseillais!

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  7. toine toine

    Bravo!
    Il nous faut plus de sociétés comme Wiko avec leurs sièges sociaux à Marseille.
    Longue vie à Wiko!

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  8. JL41 JL41

    « Ce sont un peu les pompes funèbres de l’emploi en France, ils gagnent de l’argent en tuant l’emploi de leurs enfants ! ». C’est la réaction à chaud de Christian de Metz, ingénieur chimiste, que j’avais sollicité sur la faisabilité de la boucle d’eau de mer et dont la contribution est toujours en attente de réaction : http://www.marsactu.fr/environnement/il-faut-comparer-lefficacite-de-la-boucle-deau-de-mer-avec-dautres-dispositifs-32824.html
    Il semble que la fabrication des téléphones portables où Nokia en Finlande (plus connu comme le pays du bois) avait été le premier leader, soit passée dans des pays comme la Chine. Peut-être parce que l’innovation n’y tient plus une grande place, mais que le marché mondial, majoritairement composé de moins riches que nous, appelle surtout une baisse des coûts de production ?
    Et comment nous positionnons-nous en France dans la production électronique qui est à l’amont ? Malgré plusieurs milliards d’euros investis sur le site et dans les entreprises de Rousset, sommes-nous encore dans la course mondiale ? Et là on tente de sauver LFoundry avec quelques M€ œcuméniques avant les municipales.
    Le positif de Wiko, c’est quand même d’avoir su définir un produit pour le positionner sur un marché dormant/montant, là où des leaders plus puissants tentaient de nous séduire avec des innovations inutiles. Si on faisait cela dans d’autre entreprises, dans d’autres secteurs, on gagnerait plus sûrement des emploi qu’un incitant à la création d’entreprise, une réponse peut-être un peu bêtasse à la situation, mais si bien partagée, entre la droite et la gauche.
    Le négoce a longtemps été une force de Marseille, curieusement ignorée par les chercheurs comme les universitaires, un peu parce qu’on considérait à gauche que ces « marchands » étaient des profiteurs, tandis que les chefs d’entreprise sont considérés comme étant des exploiteurs.

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  9. walter walter

    j’ai besoin des prix des telephones en chine touts marques

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  10. JL41 JL41

    Autre cas de figure intéressant, la production automatisée en France de ce qui se fait manuellement en Chine, c’est Mayamax et ses chargeurs universels, « à travers ce projet, nous voulons aussi démontrer aux industriels et aux politiques qu’il est possible de produire en France à des coûts aussi compétitifs qu’en Chine » : http://www.usinenouvelle.com/article/mayamax-industrie-des-chargeurs-universels-made-in-france.N233387
    La Provence en parle aussi dans son édition papier : « Faire le travail de 300 Chinois » (avec un robot + 15 emplois).

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  11. ravnarok ravnarok

    arretter avec votre wiko aussi performant qu un s3 mais laisse moi rire j i crois pas et puis on es deja au s5 et encore pire on dit au gens c es francais ouep a 5% dans quelques annee quand les chinnois aurront bien profiter des idees de nos ptits francais i vont les jeter comme de rien alors wiko oui mais augmenter un peu les tarifs et faite fabriquer au moin en europe et puis faut pas rever non plus passer devant samsung et apple comme si peugeot esperait passer devant mercedes lol

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  12. JL41 JL41

    On doit à la vérité de dire que le Wiko Wax n’est que le 7è sur les 10 smartphones à moins de 200 € testés par 01net. Le concept commercial n’est pas en cause, mais ce smartphone produit en Chine et conçu à Marseille souffre précisément de problèmes de conception ou logiciels : « Armé du processeur le plus puissant de ce comparatif (Nvidia Tegra 4i), le Wiko Wax offre un gros potentiel en termes de performances et de confort d’utilisation, notamment dans les jeux vidéo. Seulement voilà, son système Android 4.3 souffre actuellement de forts ralentissements au bout de quelques jours d’usage, et de quelques bugs gênants. Les mises à jour se succèdent, et l’appareil devrait passer sous Android 4.4 très bientôt. Nous gardons donc espoir, et lui maintenons ses 4 étoiles, surtout qu’il est, lui aussi, compatible 4G ! » : http://www.01net.com/editorial/622612/dossier-le-top-10-des-smartphones-a-moins-de-200-euros/

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  13. Roger Bodger Roger Bodger

    C’est une strategie connue – les chevaux de Troies des entreprises chinoises. 95% du capital est … tenu par Tinno, donc en fait, le bureau de Marseille n’est qu’un bureau d’optimisation marketing pour ecouler du stock avec la creation d’une breche dans un marche qui va se fragmente quand les grandes marques ne pouront plus se demarquer par rapport a leur systemes d’exploitation embarques, qui en fait vont devenir secondaire. On peut envisager un univers prochain ou en fait cela sera le moteur de recherche indifferent du system d’exploitation avec un magazin en ligne pour … tout, type Amazon, couvrant logiciels a produits physiques et mem services dominant la bataille du smartphone, d’ou Wiko.

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  14. roger demontes roger demontes

    J’aimerais connaitre ou je dois m’adresser pour commander et ,recevoir une batterie pour mon smarphone CINQ PEAX 2 il parait que vous en avez pas en stock ?….. merci de votre réponse a vous lire

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  15. JL41 JL41

    C’est l’occasion de faire remonter un bon article de Clémentine Vaysse, tout en diversifiant les points de vue : http://www.liberation.fr/futurs/2016/02/23/smartphones-wiko-les-exagerations-d-un-sino-marseillais_1435292

    L’envoyé spécial de Libé, Jérôme Lefilliâtre, nous parle de la présence de Wiko au Mobile World Congress de Barcelone : « Wiko, les exagérations d’un sino-marseillais ».
    Ce que l’envoyé spécial de Libé n’a pas compris, c’est que l’on peut innover aussi dans le domaine commercial. La course au produit le plus sophistiqué ne concerne qu’une partie de la clientèle, qui d’ailleurs n’utilisera que rarement les nouvelles fonctionnalités qui permettent de pratiquer un prix élevé. Le marché montant est celui des pays émergents dont les acheteurs cherchent le produit le moins cher possible. La surprise a été de découvrir que dans les pays développés cette catégorie d’acheteurs existe aussi : un produit utile et pas cher, quitte à changer plus tard si de vraies innovations se font jour.
    C’est un bon principe que l’industrie française devrait davantage pratiquer plutôt que de ne réussir à travailler pour des marchés de niche et de riches.

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    • reuze reuze

      Je n’ai pas la même lecture de l’article de Libé que vous.
      Les ambitions affichées par Wiko sont extrêmement optimistes et surtout dépendent à 90% de sa maison-mère chinoise qui maîtrise la conception et la fabrication.
      L’entreprise Wiko à proprement parler ne peut compter que sur l’innovation commerciale pour gagner des parts de marché.
      Ce qui fait la force de Wiko actuellement (découplage des parties technique et commerciale) risque d’être pénalisant pour monter en gamme, face à des géants du secteur qui peuvent avoir une action coordonnée sur tout le processus de la fabrication à la commercialisation comme Huawei ou Lenovo.

      Vous avez raison de souligner que le succès de Wiko est riche d’enseignements, mais leur absence totale de maîtrise technique n’en fait pas vraiment un modèle à suivre pour l’industrie française.

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    • JL41 JL41

      Wiko n’est pas une entreprise industrielle en France. C’est un cas extrême et certains utilisateurs font état d’une qualité laissant parfois à désirer (voir le commentaire dans la brève de Jean-Marie Leforestier). Je ne dispose pas moi-même d’un smartphone de la marque mais j’ai des amis qui ont fait ce choix et qui en sont satisfaits.
      Ce qui m’a intéressé, c’est d’avoir visé un marché montant à partir d’un bas prix, plutôt que de fabriquer quelque chose de sophistiqué en France qui ne se vendrait pas, pour des raisons de coût de production et de capacités à l’amont. Plutôt que de ne rien faire, on peut faire comme Wiko. Ils ont créé des emplois et je suppose que ces emplois servent à quelque chose. Je suppose aussi que Wiko apprend de cette expérience, ce qui permet de tenter d’autres aventures et de transférer du savoir faire. Ce serait sympa que Wiko vienne à nouveau s’exprimer dans Marsactu.

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