Tram à la Belle de Mai : après un faux débat entre institutions, un tracé et des démolitions
Métropole et Ville se sont accordées sur le tracé du tram à la Belle de Mai. Après un an de discussions, le projet est similaire à celui présenté en décembre 2023 et prévoit de détruire près de 150 logements rue Loubon.
La place Caffo, où passera prochainement le tram. (Photo : CM)
Commentaires
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A la lecture de cet article j’en apprends plus grâce à vous que grâce aux informations distillées par le maire. Je le savais que lorsqu’il criait victoire pour le noyau villageois sur sa page Facebook que rien n’était moins sur. Pfff l’âme du quartier va disparaître et tout ça pour s’arrêter à Burel.
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Un fois que le tram sera là la Métropole et la Ville lanceront un programme pour re vitaliser le noyau villageois
Et pou répondre à Valérie : “On a rencontré le maire des 2e et 3e il y a deux semaines, explique Valérie. Il est de bonne volonté, il dit qu’il est d’accord avec nous, mais on a tout de même du mal à comprendre sa ligne.”
Le maire est socialiste donc ni, ni et en même temps
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On est au cœur du problème des transports à Marseille…
L’époque ne veut plus détruire ( et on la comprend…Haussman c’est fini!)mais veut les transports modernes…
La question me paraît celle des garanties données à tous les déplacés y compris les commerces?
Deplacés oú?
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Je pense qu’un métro aurait été bien plus “moderne” et adapté au caractéristiques urbaines de ce quartier.
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Cela fait plusieurs années que les commerçants se battent contre ce tracé. Ils se sont rendus aux différentes enquêtes publiques de plusieurs documents d’urbanisme et ont été entendus puisque les conclusions des commissaires enquêteurs concluaient ainsi ” nous donnons un avis favorable au PLUI, PDUI sous réserve de prendre en compte les remarques des commerçants de ne pas détruire le noyau commerçant de la Belle de Mai et de trouver une autre alternative”. Mais la Mairie et la Métropole ne se soucient pas de ce quartier depuis longtemps déjà
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“Les relogements seront organisés dès que possible”… Aïe aïe aïe… 😣
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Détruire la ville pour mieux la desservir, sans se soucier de ce que l’on va finalement desservir! Ce paradoxe ne semble pas interpeller élus et techniciens.
Les immeubles concernés par les démolitions n’étaient ils pas classés “façade commerciale à conserver et à renforcer” dans l’ancien PLU? Élus et techniciens ne se sont ils donc pas interrogés sur la pertinence de ce classement?
Quand un projet ne passe pas, quand les contraintes que l’on se crée exigent des contreparties disproportionnées, c’est qu’il s’agit d’un mauvais projet.
Et après tout, pourquoi un tramway à la Belle de Mai. Effet de mode des années 90 sans doute, lui aussi obsolète, comme les pseudo alternatives de la Métropole.
Dans un quartier aux caractéristiques urbaines comparables à celle de la Belle de Mai, on avait avec raison réalisé un métro. Mais…”pas pareil!” , il s’agissait de Saint Barnabé !
Au final, technicisme des uns, incompétence et je m’en foutisme des autres vont détruire un noyau villageois emblématique de Marseille.
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L’alternative était de faire passer le tramway en souterrain, en perçant un tunnel pour traverser la partie du quartier la plus inadaptée à son passage en surface. C’est ce qui a été fait à Nice sur un tronçon de la ligne 2 et à Strasbourg sur un tronçon des lignes A et D.
Evidemment, ça coûte plus cher. Mais désenclaver un noyau villageois en le détruisant, c’est un concept novateur et pas plus imaginatif.
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Métro ou tunnel pour le tramway sur le ou les tronçons incriminés sont les seules solutions acceptables mais, si ces possibilités sont écartés, l’alternative d’emprunter le bd de la Révolution serait le moins pire. J’habite en bordure de la Belle-de-Mai, à moins de 10 minutes à pied de la place Caffo et ce que je sais du projet Métropole-Ville m’apparaît comme un massacre qui fera d’un quartier bien vivant une zone morte. A moins que ce quartier aussi devienne un quartier de La Plaine bis, réservé aux bobos après avoir délogés ceux qui en étaient l’âme.
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Encore une fois heureusement qu’on a Marsactu pour décrypter les documents et les annonces (qui n’en sont pas) des collectivités.
“Le bon sens a pris le dessus ?” Vraiment ? Ce n’est pas l’impression que ça donne. On a plutôt l’impression du premier épisode d’un gâchis annoncé.
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Enfin! Et bravo à ceux qui ont tenu bon.
Mais tout cela est fascinant. Une grande partie des maux français et marseillais sont concentrés dans ce projet de tram.
Premier d’entre eux : la double tutelle. Grand classique français, c’est LE meilleur moyen de ne pas faire avancer un projet. L’autorité y est inexistante, les responsabilités sont diluées. Quand en plus on y ajoute une couche d’opposition politique (la Métropole à droite, la mairie à gauche, ou inversement) et la légendaire célérité marseillaise…
Ensuite, les limites de la démocratie. A vouloir prendre le pouls de tout le monde en permanence, on fini dans une impasse.
Certains veulent le tramway, d’autres pas. Et tous les arguments sont légitimement de bonne foi.
Certains ont compris qu’il fallait se résoudre à détruire du bâti, d’autres non. Les derniers ne veulent pas en entendre parler.
On ne mentionnera pas les irréductibles incohérents, qui veulent le tramway mais sans destruction de bâtiments.
Bref, personne n’est d’accord. Un enquêteur public est nommé. Des collectifs se montent. On s’agite et surtout on brasse de l’air, c’est Marseille bébé.
Rien ne se passe et pour cause : retour au premier des maux, qui empêche de décider.
Autre limite démocratique : l’alternance. En cas de changement de majorité dans l’une, l’autre ou les deux tutelles, la nouvelle équipe élue pourra décider de changer le projet d’orientation.
Et même si oh miracle, les deux tutelles se retrouvaient du même bord, elles seraient capables de ne pas s’entendre.
N’oublions pas au passage l’empilement législatif et réglementaire de contraintes en tout genre. Au premier coup de pioche, si on trouve un artefact du siècle dernier, le chantier s’arrêtera. C’est à qui ouvrira en premier son parapluie siglé Code du Patrimoine ou Code des Collectivités Locales. Plusieurs commissions ad-hoc devront décider du sort du tramway en plus de la gouvernance existante. Ne parlons pas de la découverte d’une espèce rare de coléoptère dans les caves du premier immeuble abattu (alors qu’au même moment, Marseille est envahie par les rats). Re-parapluies du Code de l’Environnement, Natura 2000, ZNIEFF etc. Ne parlons pas non plus des infinies possibilités de recours au nom du Code de l’Urbanisme, du Code de la Construction et de l’Habitation (attention, ça n’est pas pareil), du Code des Marchés Publics ou du Code du Travail.
Enfin donc, les faux espoirs. La date de 2030 est annoncée pour une mise en service. Je ne le souhaite évidemment pas mais je pense que ça sera après. Or, dans n’importe quel projet d’infrastructure mieux géré car sans les contraintes évoquées ci-dessus, l’autorité, publique ou privée, “gère les attentes de l’opinion”. En pratique cela veut dire qu’on annonce volontairement une date de mise en service pessimiste. Ensuite on livre plus tôt que prévu ; comme ça l’opinion est satisfaite. Cela fonctionne aussi avec n’importe quel service client ou administration : “Nous vous répondrons dans un délai de 48 heures”. En s’organisant pour répondre en 24 heures, le client ou l’usager est nécessairement satisfait. Chez nous, on fait le contraire.
On ne le répètera jamais assez, le premier employeur de France c’est la complexité.
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Il n’y a que dans votre esprit que ceux “qui veulent le tramway mais sans destruction de bâtiments” sont “d’irréductibles incohérents”. La cohérence n’est pas forcément du côté de ceux qui veulent desservir un quartier après l’avoir détruit, sans aucune garantie de relogement des personnes et des commerçants qui devront partir.
Il y a peu de doute qu’on ne parlerait pas de détruire des bâtiments si cette ligne de tramway devait traverser des noyaux villageois dans les beaux quartiers : on ferait comme partout ailleurs quand une ligne de tramway doit franchir un obstacle, en la faisant passer en dessous.
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Je suis curieux de savoir comment on peut construire ce tramway avec ce tracé sans détruire d’immeuble.
Et si le tramway passe sous terre, il devient un métro.
Métro marseillais qui, c’est bien connu, dessert avant tout les riches quartiers du sud.
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“Et si le tramway passe sous terre, il devient un métro.” Votre certitude sur ce sujet ne vaut pas vérité : ce qui différencie un métro d’un tramway n’est pas le fait d’être souterrain ou non. Il y a des métros aériens, et des tramways souterrains. Y compris en France.
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SLM, je vous suis dans la dénonciation des complexités administratives et de l’hypocrisie politique. Mais un mauvais projet reste un mauvais projet. Il se reconnaît notamment à l’emploi de solutions disproportionnés pour parvenir à la mise en oeuvre des options que l’on a choisies, comme la démolition des immeubles d’un noyau villageois que l’on veut desservir. Je le répète, détruire la ville pour mieux la desservir, on touche là le fond du technicisme obtus et de l’absurdité.
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@Andre
On est d’accord qu’un métro aurait été préférable.
Sauf qu’un kilomètre de métro coûte 4 à 5 fois plus cher qu’un kilomètre de tramway.
La ville, la métropole et l’Etat sont surendettés. Personne ne veut voir ses impôts augmenter. Comment fait-on? Ma question est sérieuse.
Au-delà de l’inefficience que je mentionnais au-dessus, ce projet met en lumière un autre mal français : on vit tous, individuellement et collectivement, au-dessus de nos moyens. A un moment, ça ne passe plus.
Estimons-nous donc heureux de ce projet, à défaut d’en être satisfaits. Car je pense qu’un mauvais projet de tramway vaut mieux que pas de tramway du tout.
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Excellente analyse de notre impéritie marseillaise
Heureusement que notre président s’occupe de nous
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Une alternative, rapide, peu coûteuse et respectueuse de l’environnement: le trolleybus articulé (très grand bus) en site propre.
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Quelle idée stupide de faire passer le tram par la rue Loubon et de détruire tous ces immeubles, quand un tunnel sur cette section, entre Strasbourg / National et la place Burel; aurait été plus pertinent.
+ avec leur mauvaise habitude de ne pas savoir faire du tramway, ils vont encore nous faire un arrêt tous les 300m.
Résultat un trajet long, lent et sinueux, pour un tram qui doit à terme rejoindre le Merlan et l’Université.
On est loin d’un alternative rapide à la voiture…
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Entièrement d’accord. Mais nous prêchons dans le désert même si les décideurs lisent ces lignes. La solution d’origine a été validée envers et contre tous, la concertation n’est qu’un rideau de fumée, que ce soit avec feu Gaudin, Vassal ou Payan. J’en arrive à espérer que ce projet capote (comme tant d’autres à Marseille) pour que l’on revienne plus tard à la raison. La Belle de Mai attend depuis longtemps, elle peut attendre encore, c’est sa survie même qui est en cause.
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D’accord avec vous André. La Belle de Mai sans son noyau villageois, ce n’est plus la Belle de Mai. Ce sera une rue, même pas commerçante, pour se rendre d’un point à un autre. Quel beau projet!!! Ubu roi revu par Kafka puisqu’il faut y ajouter le cafouillis administratif, réglementaire et législatif qui, quoi qu’on en pense, existe bel et bien. Si ce projet capote, je ne verserai pas une larme même si je subis de plein fouet l’incohérence des transports marseillais.
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La question est simple. Prenons un noyau villageois où un metro a été réalisé. St-Barnabé au hasard. Même structure villageoise, en moins tortueux, même type de bâti fin 19e, distance au centre ville du même ordre. Aurait on osé proposer un tramway à St-Barnabé qui aurait détruit une grande partie de la façade commerciale? J’aimerais bien que les élus marseillais répondent à cette question, à commencer par Payan qui est je crois originaire de ce quartier.
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