Tous dans le même bateau

À la une
par Lagachon
le 19 Oct 2010
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Encore une fois, le nom de la ville fait le tour de France et du monde et s’associe soit aux montagnes de poubelles, soit aux bateaux qui stationnent en rade, ou encore aux avions irlandais qui fuient l’aéroport, ou à Ikea qui menace de fermer son entrepôt…

Vu de l’extérieur, on pensait que les choses avaient changé en mieux : 2013, l’archipel métropolitain de M. Cousquer, Euroméditerrannée, le renouveau de la Joliette, l’explosion du tourisme, et pourtant… Même les media parisiens avaient presque changé de discours, Marseille la sale était devenue « sexy »… C’était sans compter tout ce qui n’a jamais vraiment changé.

Marseille reste une ville populaire, dans le département le plus inégalitaire de France. Une part importante des jeunes n’a pas de formation supérieure et galère. Euromediterranée, 2013, tout ces beaux projets bien vendus par leurs promoteurs ont créé un mélange d’espérances frustrées et de protestations chez une partie de la population. Bref, la ville avance, mais pas pour tout le monde.

Du coup, tout contestable que soient les positions de FO ou de la CGT sur ce conflit, ils n’ont pas de mal à mobiliser. Mais c’est aussi parce qu’elle est fragile que la population de Marseille ne mérite pas ce sacrifice !

Car c’est bien au sacrifice d’une ville que nous assistons. Comme si syndicats et gouvernement avaient choisi de s’affronter chez nous, avec la bénédiction de leurs représentants locaux, trop heureux de devenir les champions de leur camp. Bien sûr, toute la France souffre de la grève, mais Marseille encore plus. Son économie convalescente, sortie dans la douleur de trente ans de crise, est extrêmement fragile. Son port qu’on maltraite régulièrement n’a vraiment, mais alors vraiment pas besoin de ça, d’autant plus pour une réforme qui ne le concerne pas. Et si Paris peut se permettre un blocage idéologique, tant mieux, mais nous n’en sommes pas capables, pas maintenant. Personne ne sera solidaire avec nous lorsqu’il faudra relancer l’économie après un mois de panne..

Patrons, syndicalistes, lycéens, employés, étudiants ou chômeurs, vous êtes tous marseillais, et pour le bien de tous, personne n’a intérêt à laisser la ville se faire bousiller comme ça !

FO veut montrer ses muscles, l’UMP veut faire la démonstration de sa fermeté, très bien, mais qu’ils aillent le faire ailleurs ! Bien sûr qu’il y a urgence sociale à Marseille, bien sûr que nous ne pouvons nous satisfaire des inégalités et que nous devons tous partager les efforts. Mais est-ce vraiment ainsi que nous y arriverons ? Qu’aura-t-on créé à bloquer le port si ce n’est plus de chômage ? Quand les dernières entreprises qui subsistent ici contre vent et marées auront fui Marseille, nous n’aurons ni retraite, ni emploi.

Alors Messieurs les syndicalistes, ne vous trompez pas d’ennemis, ce ne sont pas les marseillais que vous voulez pénaliser. Et Messieurs les responsables politiques, ne vous faites pas que la voix de vos partis, pensez avant tout à vos électeurs et votre ville. Vous avez au moins montré que vous arriviez tous à être d’accord sur l’essentiel en permettant aux supporters de se rendre au Vélodrome…

On peut juste regretter que l’essentiel soit seulement l’OM et pas Marseille dans son ensemble ! Une idée pour une protestation différente et efficace pour nos amis syndicalistes : au lieu de bloquer les tunnels…ouvrez-les gratuitement, ramassez les poubelles…et déposez-les à Paris devant le Sénat ou la Préfecture de Marseille, ouvrez sans contrôles métro et tramways, faites tourner le port sans prélever aucun frais, distribuez l’essence gratuitement… vous interpellerez bien plus efficacement ceux que vous voulez asseoir à la table des négociations, vous aurez l’opinion publique avec vous et ne pénaliserez plus notre région, votre région !

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Commentaires

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  1. choubert55 choubert55

    A diffuser largement ,

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  2. Bod66 Bod66

    Marseille : Plus bel l’avis ( de grêve !)

    Trés bel article mais votre discours risque peu d’être entendu. Marseille est une ville culturellement attachée à la grêve et l’arrêt maladie à répétitions.
    RTM, tatas des écoles, éboueurs, grutistes du port etc …, tous dans le même panier, il n’y a que leur intérêt qui compte. Les entreprises qui meurent à petit feu et l’économie qui part à Hanvers, Barcelone et autres n’est pas leur problème. Pourtant, tous fiers d’être Marseillais ? !
    Fiers de quoi ?
    A n’y plus rien comprendre …

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  3. PROXITEL PROXITEL

    Le tableau économique et social est malheureusement celui-là. S’y ajoute une gangrène clientéliste, communautariste, corporatiste et népotiste à tous les niveaux de la représentation politique et des institutions, à gauche comme à droite. Tout est “verrouillé”.
    Que faire ? comment avoir une quelconque prise face à une situation si dégradée ? le sentiment d’impuissance nous submerge. Pourtant il faudra bien tenter quelque chose. Les systèmes Gaudin d’un côté et Guérini de l’autre sont largement responsables des dégats civiques. Ce n’est pas la mondialisation et ses contraintes qui est en cause dans la propreté de la ville, dans la bonne tenue civique des citoyens, dans la qualité des services publics, dans l’aménagement harmonieux de la ville, dans la fraternité necessaire entre les citoyens de toutes origines etc….l’essentiel depend de nous et des pouvoirs publics locaux. Ces pouvoirs publics locaux doivent (devraient) être exemplaires ! à l’opposé, ils sont la carricature de l’affairisme et de l’incivisme (cumuls de mandats, copinages de toutes sortes, absence de courage, méfiance à l’égard des “citoyens” qu’ils ne “tiendraient pas”.
    Les citoyens, les associations, les entrepreneurs oui les entrepreneurs aussi et les militants des formations politiques démocratiques, républicaines devraient d’ores et déjà préparer les futures échéances municipales avec la volonté de travailler ensemble entre gens différents.
    C’est une aspiration profonde des citoyens à commencer par la jeune génération à la fois diverse et fraternelle, c’est utopiste ? oui., c’est necessaire ? oui ,.Alors n’ayons pas peur. Comme l’a écrit joliment Martin Hirsch….. “au possible nous sommes tenus”.
    Merci Marsactu si votre site pouvait, à sa place, être l’un des lieux du forum citoyen de Marseille.

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  4. jexprime jexprime

    Vous ne savez plus que faire de vos poubelles?
    Apportez les directement au 17a Boulevard d’Athènes – 13001
    C’est le siège départemental de FO Territoriaux.
    Pourquoi il n’y aurait que nous à devoir marcher sur les poubelles pour sortir de chez nous ???????

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  5. céhère céhère

    C’est donc ça la ligne éditoriale de Marsinfo?

    Qui êtes qui vous Mr Pécot? Au nom de qui ou de quoi vous exprimez-vous?

    Toujours les mêmes discours, toujours le “oui bien sûr manifestez, mais pas ici, allez bloquer (au choix) la Mairie, la préfecture… Paris (quelle blague). Vos soi-disant “solutions” sont celles rabâchées à chaque fois, mais vous a-t-il effleuré qu’entre bloquer son outil de travail et distribuer gratuitement de l’essence ou les transports en commun on franchit probablement la barrière de la légalité?
    Toujours le même discours sur l’idéologie d’un côté contre les braves gens qui veulent travailler de l’autre. Votre discours en est pétri lui aussi, l’idéologie de la fatalité libérale qui voudrait que tout le monde courbe la tête, le chantage à l’emploi, la culpabilisation, le déclinisme, tout est là.

    Quant à Marseille “ville sexy”… personnellement je me moque de l’idée que peuvent avoir les médias parisiens de la ville et je crois que vous apitoyer sur ce fait montre à quel point vous n’avez pas compris ce qu’est cette ville. Vous vous êtes trompé, ici ce n’est pas Nice ou Cannes, ici c’est Marseille.

    Si vous étiez honnête dans votre raisonnement vous auriez aussi pu noter qu’ici il n’y a pas de phénomènes de casseurs, comme en 2005 il n’y avait pas eu d’émeutes urbaines. Mais ça vous ne le dîtes pas, vous ne l’avez même pas vu… cela vous échappe probablement comme vous échappe la vibration de cette ville.

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  6. ava ava

    il va peut-être falloir arrêter à un moment de se poser toujours la question de “l’image” de marseille et plutôt se poser la question de sa réalité quotidienne: bien sûr, la ville est dégueulasse depuis une semaine, mais en même temps, cette ville est sale TOUS les jours de l’année, même sans grève. de même, la municipalité de M. Gaudin sait très bien s’accomoder des syndicats, lorsqu’il s’agit des renvois d’ascenseur avec FO. et le clientélisme? et les impôts locaux qui explosent pour financer… une patinoire, le toit d’un stade?? des transports en commun défaillants, un centre-ville atone, une vie culturelle à peine digne d’une ville moyenne de province, des crèches et des écoles maternelles saturées, une incapacité à “faire corps” pour porter un projet commun (ici, marseille 2013 ne sert que de carburant à la guéguerre entre politiques de ts bords et compagnies, chacun ne pensant qu’à son petit intérêt), etc. à marseille, on se plaint beaucoup, mais on n’agit jamais pour changer réellement les choses. “que de la bouche”, en d’autres termes. et cela tue bien plus sûrement la sexytude de marseille que deux grèves annuelles.

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  7. singlantane singlantane

    Votre article , Fabien Pecot , est, malheureusement, bien le reflet de la réalité… merci d’avoir écrit ce que beaucoup pensent tout bas

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  8. Ras_Casse Ras_Casse

    C’est quoi cet article à la teneur très 19e siècle ? On croit lire un plumitif romantique des compagnies de navigation à la belle heure des colonies ! Servez, servez et ne demandez rien de plus à vos maîtres spéculateurs ou alors combien ils pensent gagner en concentrant la richesse dans un seul périmètre de rénovation de la ville.

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  9. Ozz Ozz

    Rares sont les articles de Marsactu auxquels j”adhère, et celui-ci en fait partie.
    Marseille souffre d’une partie de sa population, populaire et réactionnaire, qui sans cesse sabote Marseille et ses efforts pour sortir de sa léthargie. Cette même catégorie de marseillais qui se plaignent du coût du nouveau vélodrome et qui dans le même temps pénalisent l’activité économique de la ville avec des grèves et blocages qui se chiffrent déjà en dizaines d emillions d’euros.

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  10. ZAZo ZAZo

    Merci pour cet article qui me redonne un peu d’espoir dans cette ville de corporatisme
    Les marseillais souffrent de la prise d’otage perpétuelle de leur ville de quelques groupes qui défendent leur intérêts personnel voir individuels mais aussi de politiques trop souvent lâchent et complaisants.

    Qui parle des problèmes sanitaires causés par le non ramassage des ordures? personne…voir des minots jouer au milieu des déchets et des rats depuis 1 semaine, pour les syndicats, c’est le prix à payer de la lutte….Et les belles paroles syndicales remplis d’humanisme universel font oublier comment ceux qui subissent, ceux qui n’ont pas le choix, souffrent au quotidien.

    L’hygiène et la salubrité publique est menacée, c’est les plus faible qui en pâtissent…mais FO préfèrent encore parler de lutte des classes. Allez comprendre ..

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  11. joliette13 joliette13

    Bravo
    A envoyer à nos élus pour qu’enfin ils réagissent et arrêtent de penser qu’au Vélodrome et à leur ambition personnelle de remporter la mairie.

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  12. toine toine

    Le dernier paragraphe de cet article montre bien qu’il y a des possibilités de nuisance bien plus intelligentes que celles prises depuis 30 ans par les syndicats marseillais.

    Notre ville se meure! Il est temps d’arrêter le massacre!
    Ras le bol d’être pris en otage!

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  13. fabien fabien

    Merci de vos différents commentaires, jamais je n’aurais espéré susciter autant de réactions.
    Je ne cherche pas à opposer un camp à l’autre, les capitalistes libéraux contre les syndicalistes ouvriers, pardonnez mon jeune âge, mais c’est un débat qui me semble être d’une autre époque (très 19è par exemple).

    J’ai l’impression qu’il s’agit d’une crise imposée par les syndicats et le gouvernement, qui s’intéressent très peu au sort de Marseille et des marseillais mais jouent leurs carrières parisiennes dans le jeu. Marseille a de nombreux problèmes, dont j’ai commencé à parler là, qui sont autrement plus important que la question des retraites : le manque de qualification des jeunes, la relative pauvreté de la population, l’impression que la ville avance mais pas pour tous, les tensions en centre ville causées par les requalifications sauvages d’Euromediterranée, l’anémie du port, la parisianisation de la ville, les abus de corporatisme… Bref, nous avons de quoi nous occuper avant de suivre tête baissée l’agenda des décideurs nationaux.

    D’autant plus que nous bénéficions d’avantages extraordinaires qui invitent à y croire, notamment un attachement forcené à la ville, un modèle d’intégration qui fonctionne mieux que la moyenne en France, sans parler de la situation géographique etc etc…

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  14. Pierre Boucaud Pierre Boucaud

    Chers internautes,
    Avant que ce forum ne s’enflamme comme les poubelles dans nos rues, je veux vous apporter quelques précisions. D’abord, comme il l’a expliqué lui-même, Fabien est un contributeur régulier de marsactu.fr, sans faire partie intégrante de la rédaction. Il n’engage donc en rien marsactu où ses autres journalistes dans son édito. En revanche, vous savez combien nous sommes attachés ici à la liberté de ton et de point de vue, il me semblait tout à fait légitime qu’il puisse s’exprimer sur ce site qu’il contribue largement à alimenter, et auquel il a cru dés les premiers jours, et ils n’étaient pas nombreux… C’est donc bien qu’il puisse s’exprimer, et puis ça nous change des “professionnels” de l’édito. On aime, on aime pas. A vous de juger de réagir, marsactu est là pour ça. En revanche pour qu’il n’y ait pas d’ambiguité , notre rubrique “édito” s’appelera désormais “Tribune Libre”. Merci encore pour vos contributions, même sévères, et bon courage à vous tous dans ces moments, qui sont difficiles pour pas mal de monde.
    Pierre Boucaud
    Directeur de la Publication

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  15. Pascale Pascale

    Pour moi c’est un bel article, sincèrement.

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