Suivez la conférence métropolitaine à Marseille

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le 20 Déc 2012
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Suivez la conférence métropolitaine à Marseille

Tous les parlementaires sont partis…sauf moi. Ils y croient ? Je me sens bien seul !?

Ils ont autre chose à penser que la fin du monde, et même la reprise de La Provence par Tapie… Avant de souffler pour les fêtes, les élus du département  ont un dernier point à régler : le projet de métropole que leur présentera ce matin la ministre de la décentralisation Marylise Lebranchu. Manifestations, débats, point presse de la ministre : Marsactu vous tient au courant.

À Istres, la journée a commencé au petit matin. Le SAN Ouest Provence, qui regroupe six communes de de l'étang de Berre, avait affrété des cars pour aller manifester contre le projet de métropole. Pour beaucoup des agents de Ouest Provence, les présents sont repartis par ordre alphabétique dans les deux cars de la ville. "On se connaît tous à part les pièces rapportées", plaisante une dame. Les préoccupations des agents sont mêlés aux inquiétudes de citoyens… "Mettre en conge des agents pour venir manifester avec notre argent, c'est du détournement de fonds", commentera plus tard Monique Cordier, présidente de la confédération des comités d'intérêt de quartier de Marseille.

Vers 8h15, les premiers maires arrivent au parc Chanot, qui est progressivement submergé par une marée d'écharpe. La ministre Marylise Lebranchu, avant de rentrer dans le palais des congrès pour son allocution d'ouverture, a engagé la conversation et reçu leur projet alternatif. Le président du conseil général Jean-Noël Guérini est là, la maire d'Aix Maryse Joissains aussi, qui rebondit sur l'actualité d'hier : "Une nouvelle donnée est entrée dans le jeu avec l'arrivée de Bernard Tapie à Marseille, je n'ai jamais été aussi contente de le voir", lance-t-elle. Voici la lettre signée le 18 décembre par 102 maires :

9h15 Marylise Lebranchu ouvre la conférence métropolitaine par un discours de consensus. Pour la ministre en charge de la reforme territoriale, il s'agit avant tout obtenir un texte adopté par tous. Ainsi, les allusions aux manifestants restés a l'entrée du palais des congrès – notamment tous les présidents d'intercommunalités hors Marseille – se sont multipliées. "Tous les points de vue sont légitimes", a insisté la ministre qui s'est voulue rassurante.

"Cette communauté, c'est évidemment et en premier lieu celle des élus qui la représentent, celle des maires et des présidents d'intercommunalités, qui seuls bénéficient de la légitimité du suffrage universel", a-t-elle ajouté. Pour enfoncer le clou, elle a fait de "la préservation du pouvoir des maires" en "garantissant le renforcement de la gestion de proximité" un des trois impératifs pour la future métropole, au même titre que "la solidarité financière" et le "développement économique et social harmonieux". "Le texte n'est pas encore écrit", a conclu la ministre persuadée que "les solutions proposées ne sont finalement pas si éloignées le unes des autres". Son allocution d'ouverture :

Gaudin : "Je n'ai jamais vu un préfet imposer quelque chose aux élus"

9h45 La conférence métropolitaine en elle-même, c'est une longue succession de tables rondes (voir le programme ci-dessous), avec semble-t-il une gradation progressive du général et neutre au plus précis et polémique. Histoire de commencer en douceur, le sujet n°1 répond donc à l'intitulé techno-stratégique "Quelle place et quel rôle pour l’aire urbaine Aix-Marseille-Provence en France, en Méditerranée, en Europe et dans le Monde ? Une position de hub nord-sud ?"

"Le port prend ou prenait ses décisions de manière un peu solitaire", avoue d'emblée son président du conseil de surveillance, Patrick Daher, alors que sa possible gestion par la métropole fait partie des sujets sur la table. A la tribune, le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin n'avait lui pas l'intention de coller avec le sujet. Non, l'ancien prof avait prévu un petit cours d'histoire. Du coup, il a détourné la question pour le faire… Un grand classique. A l'Etat, il a adressé cet avertissement : "Avec ma longue expérience, je n'ai jamais vu un préfet imposer quelque chose aux élus".

10h Dehors, les maires se succèdent à la tribune. Chacun vient y défendre sa vision -négative- de la future métropole. Puis ils assurent le service après vente derrère le camion qui sert de podium. On y croise successivement le président socialiste de Ouest Provence, René Raimondi, la sénatrice et maire des 15e et 16e arrondissements, Samia Ghali, le président du département des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, le député-maire du Puy-Sainte-Réparade, Jean-David Ciot et la maire communiste de l'agglo du pays d'Aubagne, Magali Giovannangeli. Magnéto Esther.

 

 

 

10h20 Pendant qu'à l'intérieur un représentant de l'obscure Datar (Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale, une administration de l'Etat), le président de la chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence Jacques Pfister, le sociologue et élu à la communauté urbaine Jean Viard dissertent, la manifestation grossit sur l'esplanade de Chanot. Le cortège des Aubagnais, venus eux aussi en cars affrétés par les collectivités, a fait sensation. Salonais et Fosséens sont également de la partie. Tout ce temps, les maires se sont succédés sur la tribune improvisée sur la plateforme d'un camion. Les estimations fluctuent entre 2000 et 4000 personnes. Petit diaporama.

11h "Tous les parlementaires sont partis… sauf moi. Ils y croient ? Je me sens bien seul ?" lance sur Twitter François-Michel Lambert, député Europe Ecologie-Les Verts de la 10e circonscription. Il faut dire que les discours ne sont pas vraiment inédits, qui plus est portés par la fréquente combinaison de mâles/blancs/cinquantenaires et plus. Guy Teissier a refait le coup de la métropole Ikea, Jean-Claude Gaudin a répété la répartition des sièges évoquée pour le conseil métropolitain, s'adressant cette fois-ci directement au préfet délégué à la métropole Laurent Théry : "Votre texte prevoit 80 élus pour Marseille. Et la proportionnelle pour les autres. Il va falloir convaincre."

Le vice-président du conseil régional et de la communauté urbaine Bernard Morel (PS) a complété le tableau avec une notion déjà soulignée il y a quelques jours par le préfet de région Hugues Parant : "C'est la multipolarité qui est notre richesse. Il faut que chacun trouve sa place".

12h Les manifestants sont déjà dispersés, place à la deuxième table ronde, qui s'est étirée jusqu'à plus de 13h. On y a beaucoup défendu le suffrage universel direct, pour faire pièces à l'attachement territorial d'élus aujourd'hui délégués par leur commune. Mais le vif du sujet, ce sera pour après la reprise, prévue à 14h30, avec le sujet "Quelle gouvernance pour l'aire urbaine Aix-Marseille ?" Une chose est sûre : "Il y aura un projet ce soir", a assuré Marylise Lebranchu.

14h50 Après le chaud et le froid soufflé par Jean-Claude Gaudin, le président de la communauté urbaine de Marseille, Eugène Caselli, fervent défenseur du projet gouvernemental, déroule : "La future métropole doit s'occuper de l'essentiel : transports, économie, recherche, environnement, rénovation urbaine". Les mairies seraient charge de la proximité : "permis de construire, creches, écoles, culture, sport, police" et certaines compétences éventuellement redonnées, comme la propreté. Il défend l'idée de deux deux organisations parallèles possibles : un sénat des maires et des organes de proximité de la forme des intercommunalités actuelles.

15h36 Le maire socialiste de Gignac, Christian Amiraty, monte à son tour en tribune pour défendre son parti-pris à contre courant des "petits maires" hostiles au processus en cours : "Je suis pour la métropole même si j'ai bien compris que j'y perdrai mon poste de vice président".

15h40 Le conseiller régional et membre du cabinet de Jean-Claude Gaudin, Maurice Battin, monte en tribune pour faire l'apologie de la gestion de son mentor au sein de la communauté urbaine, Marseille Provence métropole. "Les maires doivent être au conseil et former entre eux le bureau qui gérera notamment les Plans locaux d'urbanisme".

15h45 La parole revient enfin à la salle. Et, pour la première fois, la question d'une fusion métropole et Conseil général est mise en débat. Le président du groupe socialiste à la communauté urbaine François-Noël Bernardi intervient depuis la salle en assimilant la stratégie Gaudin/Battin à un calcul pour les élections sénatoriales à venir.

15h56 La ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu remonte à la tribune pour la déclaration finale. "Aix Marseille Métropole est désormais un projet", commence-t-elle par dire. "Nous aurons du courage mais aussi de l'enthousiasme. Ce territoire est un grand enjeu pour la France et l'Europe". Information capitale : Marylise Lebranchu repousse la mise en place de la métropole à après les élections municipales. "D'ici là, il s'agira d'une période de préfiguration". Elle finit par un plaidoyer pro domo : "Moi, simple ministre, j'ai un poste pas très facile, tout de même". Au vu de l'accueil en début de journée, on avait compris. 

16h10 La conférence plénière est close. Marylise Lebranchu rejoint la conférence de presse conclusive. "Il faut avoir ici une grande porte pour tout le bassin méditerranéen", formule-t-elle. "Si on restait en l'état, ce serait pire pour la fiscalité locale". Contrairement à ce qu'on aurait pu penser le matin, son discours reste ferme sur le cap à tenir : "Les maires demandaient 2018. Cela me semble beaucoup trop éloigné. Le périmètre de la future métropole sera celui de l'aire urbaine. Il faudra une fusion des intercommunalités". C'est exactement ce que redoutaient les maires réunis ce matin. Concernant l'échelon inférieur, elle entrouvre une porte: "En ce qui concerne les conseils de territoire, les communes ont des compétences transférées à des intercommunalités. Ces conseils pourront les conserver". Pour le mode d'élection, la ministre ferme la porte du suffrage direct en raison du calendrier. "Le premier ministre ne veut pas changer la donne à moins d'un an des élections". Elle évoque également le destin du principal équipement trans-intercommunalités : le grand port maritime de Marseille. "Sur le port, il y aura sûrement des investissements lourds à réaliser. Ce sera le rôle de l'Etat."

Fin de la conférence de presse et départ de la ministre dans une voiture officielle flanquée de motards. Elle s'incruste aussitôt dans un bouchon monstre.

 

Cet article sera actualisé au fur et à mesure de la journée. A suivre également, notre fil Twitter. Le programme de la ministre :

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  1. Moi de Mars Moi de Mars

    Cette région est désespérante

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