Rythmes scolaires : bonjour le oaï à la rentrée

À la une
le 30 Juin 2014
15
Une classe de l
Une classe de l'école Révolution (illustration)

Une classe de l'école Révolution (illustration)

L'entrée de l'espace Bargemon ressemble à un carrefour des luttes : marins de la SNCM en grève, collectif des fêtes de quartier, riverains de l'ancienne usine Legré-Mante et surtout parents d'élèves inquiets. De tous ces sujets, c'est la situation des école marseillaises et, singulièrement, la mise en oeuvre dès la rentrée de la réforme des rythmes scolaires qui concentre ces inquiétudes. La plupart d'entre eux n'attendront pas le rapport 188 pour écouter les débats entre majorité et oppositions sur le thème des écoles. 

L'adjointe à l'éducation, Danièle Casanova, a profité d'un rapport sur la construction du groupe scolaire de la caserne Bugeaud pour faire le point sur l'effort municipal en faveur des écoles. Fidèle à sa réputation "d'élue qui prend les embruns" à la place du maire dixit Gaudin, elle a commencé par fustiger ces collectifs qui "représentent à peine 1% des parents d'élèves marseillais" avant d'évoquer concrètement la mise en oeuvre de la réforme attendue pour la rentrée prochaine. "Toutes les réponses sont à attendre de votre ministre et de votre recteur, balaie-t-elle. Les familles marseillaises seraient plus sereines si l'emploi du temps était resté le même."

"Repas centre aéré"

Elle a ensuite détaillé en peu de mots les changements attendus pour la rentrée. Avec le rapport 329, la Ville va lancer une procédure d'appels à projets autrement appelés "lancement de marchés publics de prestation de service et de fournitures courantes". En accéléré, durant les deux mois de vacances, "les maisons pour tous et les centres sociaux" mais aussi des "opérateurs privés" sont censés répondre pour animer "le temps périscolaire du vendredi après-midi de 13h30 à 16h30". Dès la rentrée, un référent municipal par groupe scolaire sera nommé pour contrôler l'ensemble des interventions et des intervenants.

Quant au mercredi, les écoles seront transformées en centres aérés "à partir de 11h30 et jusqu'à 12h30, les enfants seront pris en charge par des animateurs de centres aérés, reprend Danièle Casanova. Il leur sera servi un repas centre aéré". Entendez par là que le repas sera plutôt froid et restera à la charge des parents en plus de l'abonnement à la cantine Sodexo. L'après-midi, les écoles seront transformées en centres aérés comme c'est le cas pour 90 d'entre elle dès aujourd'hui. Là encore, les activités seront à la charge des parents "au prorata de leur quotient familial". ​A la sortie du conseil, l'élue a résumé ces changements devant la caméra de Marsactu.  

 

 

Cette mise au point n'a pas eu l'heur de rassurer les groupes d'opposition municipale. L'intervenante du Front national, Sandrine Dangio, moque "les poings serrés" du maire de "Marseille l'insoumise" qui devait refuser d'appliquer la loi avant "rentrer dans le rang" face à la loi "parisienne" : "Aucune concertation n'a été entreprise. Ni les maires de secteur, ni les centres d'animation ni les parents. Qui va surveiller nos enfants ?" a-t-elle lancé avant d'annoncer l'abstention du groupe sur le rapport. Pour le Front de gauche (qui s'abstiendra également), Valérie Diamanti a réaffirmé son opposition de fond : "Cette réforme n'a pas permis une ambition éducative avec l'augmentation du nombre d'heures d'enseignement." Au nom d'Europe écologie, Karim Zéribi dénonce un "gâchis. On a focalisé sur l'aménagement des horaires en omettant les contenus", regrette-t-il avant de jeter : "Cette réforme ne pourra pas être réussie." 

Final countdown par l'UMP 

Pour la défense, il ne restait plus que la socialiste Annie Levy-Mozziconacci qui tente de remettre la Ville devant ses responsabilités. "Au lieu de concerter, bâtir, dialoguer, vous préférez faire de la politique politicienne, reproche-t-elle au maire. Or, ceux qui ont le plus à perdre sont les parents et les enfants." Le reste de son propos ne passera pas le décompte du temps de parole scandé par le groupe UMP qui couvre de ses huées l'oratrice, coupable d'être associée à l'ancien candidat socialiste, Patrick Mennucci. "Si, si, vous avez terminé, assure le maire alors que l'élue du 6/8 proteste. C'est à moi de répondre maintenant." 

Outrés, les élus socialistes quittent l'hémicycle tandis que le maire, remonté, brode une réponse politique dans laquelle il entrelarde les références éculées à l'effort municipal en faveur des écoles depuis 1995 et les critiques du gouvernement. "Les Marseillais vous prennent en flagrant délit de soutenir un gouvernement qui se plante et plante les enfants de France (…). Ici, ce n'est pas Issy-les-Moulineaux. Nous n'avons pas les mêmes moyens. Nous sommes la deuxième ville de France." La fin de la tirade monte crescendo jusqu'à l'estocade finale : "Honte au gouvernement ! Il s'est comporté de manière scandaleuse avec les élus. C'est une réforme inique. Elle sera ce que nous pourrons en faire de mieux. Et puis c'est moi qui ait gagné les élections !"

Avec une opposition réduite à quatre élus à gauche et le Front national à l'extrême droite, le conseil municipal peut dérouler ses derniers rapports dans un calme relatif. Il n'est pas sûr que ces échanges politiques rassurent les parents sur la façon dont leurs enfants seront accueillis à la rentrée. Pour résumer, Marsactu vous propose les évolutions d'emploi du temps sur un tableau. Pour le contenu, il va falloir attendre le mois de septembre.

 



 

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Anonyme Anonyme

    Bravo à Gaudin et à Danielle Casanova,d’avoir fort bien expliqué la situation,cette réforme,qui aurait pu etre utile,s’est transformé en gachis monumental,à cause d’une gauche incapable de mener à bien toutes réformes;quand à l’infime minorité de parents qui ont manifesté,j’aimerai bien savoir,si parmi eux,il y en a beaucoup, qui sont imposables!Pour ma part,faisant parti de la classe moyenne,et étant matraqué d’impots,en particulier grace a l’abrogation du queficient famillial,je trouve cette réforme,inutile et couteuse!

    Signaler
  2. piéton de Marseille piéton de Marseille

    “l’espace Bargemon ressemble à un carrefour des luttes”, ben oui, fini le temps des promesses.
    On revient à la réalité et là les Marseillais qui ont voté l’équipe Gaudin vont , peut être comprendre les vraies motivations de la Mairie. Des terrasses du Port , un stade, une L2 : des gros chantiers qui payent (les amis) , mais le oaï dans l’éducation, le social , le logement….

    Signaler
  3. Anonyme du 13010 Anonyme du 13010

    Et finalement, pourquoi on échangerait pas le mercredi matin avec le vendredi après-midi puisque les activités périscolaires ne sont pas obligatoires?
    La solution ainsi que les économies seraient toutes trouvées et on serait à 4 jours 1/2! ^^

    Signaler
  4. Puig Puig

    “faisant parti de la classe moyenne,et étant matraqué d’impots,en particulier grace a l’abrogation du queficient famillial,”
    Heu, je vous conseille ne serait-ce qu’une fois de payer les impôts d’un célibataire, même en dessous de la “classe moyenne”, vous verrez la différence… De plus, le QF n’est pas supprimé, il est plafonné, à 1500 € par demi-part. Ce qui fait qu’il s’applique, pour 1 enfant, au delà de 58 033 € de revenus. On n’est plus vraiment dans les “classes moyennes” matraquées d’impôts…
    Quand on a des enfants, on assume leur coût. Sinon, on s’en passe.

    Signaler
  5. Anonyme Anonyme

    Mme Casanova s’avance sans avoir les éléments, le centre aéré dans les écoles! les responsables des centres aérés n’ont pas encore été sollicités pour cela, et servir des repas même froids dans les écoles ne s’improvise pas, cela veut dire qu’il y a au minimum des frigos pour garder ces repas et une salle de repas, et pour accueillir les enfants dans les salles de classe il faudrait encore que les enseignants soient d’accord et ils n’ont pas été sollicités non plus.
    Idem pour les vendredis après-midi, les centres sociaux et les Maison Pour Tous n’ont pas encore été sollicités, la rentrée c’est dans 2 mois… il faut construire un projet d’activités, se mettre d’accord sur les financements, les obtenir et recruter les animateurs, en 2 mois c’est intenable, d’autant que nous arrivons en période estivale et que les salariés de ces structures ont droit eux aussi à des congés.
    En résumé la Ville de Marseille avait 2 ans pour préparer tout cela et elle se réveille 2 mois avant la rentrée, c’est inacceptable.
    L’Etat devrait sanctionner la Ville.

    Signaler
  6. @Pierre @Pierre

    Merci pour toutes ces infos!

    Signaler
  7. Marssien Marssien

    “un tableau de noir” ? 😉

    Signaler
  8. AMER AMER

    à quand enfin cette ville sous tutelle de l’État, ses “élus” renvoyés à l’école, ses petits lobbys (FO, taxis, OM, …) muselés?
    Marre de ce je-m’en-foutisme généralisé et dont on est si fier ici.

    Signaler
  9. Anonyme Anonyme

    M. Gaudin “n’a pas les moyens” d’appliquer cette réforme. Mais il les a quand il faut trouver 57 millions d’euros pour une patinoire citée parmi “les 8 gaspillages les plus fous” par le Nouvel Obs… qui précise que “chaque année, l’addition s’alourdit de 1,5 million d’euros supplémentaires.” (http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20140620.OBS1233/reforme-territoriale-les-8-gaspillages-les-plus-fous.html)

    Signaler
  10. Anonyme Anonyme

    La Marseillaise est loin pour moi d’etre le Jo!Ce journal communiste qui ne survit que par les subventions publiques,n’est absolument pas crédible,ce qui explique d’ailleurs le nombre ridiculement bas de ces lecteurs!Quand au fond,je ne retire rien!

    Signaler
  11. leravidemilo leravidemilo

    Ces gens là osent tout! Il faut un sacré culot àCasnova et Gaudin pour invoquer les “effort” de la ville pour les écoles quand on connait l’état des dites écoles! Quant aux délégations de services publics, se sera probablement (concernant le secteur à but non lucratif) comme d’habitude et dans le sillage des discussions de comptoir Gaudin-Guérini à la “buvette” du sénat,de l’ordre de 70% I.F.A.C,20% Léo-Lagrange,et 10% un troisième partenaire (Culture et Liberté par exemple) pour servir de caution pluraliste. En outre les maisons de quartiers et centres sociaux sont déjà,et de par la loi,des partenaires privés ce que cette pôvre adjointe semble ignorer (associations à but non lucratif). Le rajout de la notion de “partenaires privés” semble annoncer l’intervention d’organismes marchands,pour aggraver le tout! Avec cette réforme de Sarkosy (c’est lui qui a mis le feu en supprimant le samedi) cette contre-réforme baclée d’Hollande-Peillon et l’incurie renouvelée de l’équipe Gaudin,les enfants marseillais vont vraiment toucher le fond. Peut-être la municipalité aurait-elle du aller voir ce que font les communes voisines,celles que l’ont veut obliger à partager le destin métropolitain de Marseille? “PS” Il est rassurant de constater qu’à défaut de pouvoir se tenir dans l’enceinte du Conseil Municipal,strictement réservée au “théâtre” de M Moraine,la démocratie trouve régulièrement sa place “à l’entrée de l’espace Bargemon,où l’on parle de sites pollués,de services publics,d’éducation…

    Signaler
  12. jdeharme jdeharme

    nous avons redoublé d’efforts pour trouver une nouvelle organisation de la semaine scolaire qui ne pénalise pas les familles à la rentrée

    Celle là sur son compte twitter il fallait l’oser ils l’ont osé

    Signaler
  13. jdeharme jdeharme

    Jean-Claude GAUDIN @jcgaudin · 14 h

    nous avons redoublé d’efforts pour trouver une nouvelle organisation de la semaine scolaire qui ne pénalise pas les familles à la rentrée
    Celle là sur son compte twitter il fallait l’oser ils l’ont osé

    Signaler
  14. jdeharme jdeharme

    Jean-Claude GAUDIN @jcgaudin · 15 h

    Cette réforme coûtera une somme colossale : entre 23 millions et 27 millions d’euros par an, sans compensation de l’Etat au delà d’une année

    Allez à 4 millions d’euros prêt vu que ces 4 millions sortent de la poche des contribuables c’est à la louche et dire que cela se passe dans la 2ème ville de France. E td’ou sort ce chiffre entre 23 et 27 millions d’euros et la part d’aide de l’état il l’a oublié le monsieur qui dirige la ville pourtant lors des conseils municipaux il sait compter le décompte du temps de parole.

    Signaler
  15. Anonyme Anonyme

    Jean-Claude, sénateur maire, un cumul de fonctions à 75 ans… (Aucune assurée correctement mais les deux sont payées…)
    Merci Jean Claude de prendre tes administrés pour des abrutis avec des déclarations dignes d’un Pagnol mais nous ne sommes pas au théâtre mais bien dans la vraie vie…
    En deux ans tu n’as pas eu le temps de préparer l’avenir de tes chers marseillais, qui es-tu donc un incompétent ou juste un menteur?
    Si tu n’as pas le budget commence par démissionner d’une de tes “fonctions” cela fera plus de budget pour de vraies causes…
    Hypocrite, vaniteux, menteur, arrogant et surtout incompétent voir surement bientôt sénile, Jean-Claude tu as déjà du mal à te mouvoir et à t’exprimer sans trembler… laisse ta place à ton âge les gens sont en retraite, car ils n’ont souvent plus toute leur tête. ..
    Merci Jean-Claude pour ce que tu mets en place pour les petits marseillais et leurs parents.
    Pour les parents d’élèves en primaire, tu ne veux pas faire passer une réforme pour la semaine à 4,5 jours aussi ???

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire